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Écart de salaire femmes/hommes : 4 % à temps de travail et postes comparables en 2021 (Insee)

News Tank RH - Paris - Actualité n°282461 - Publié le 08/03/2023 à 17:18
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L'écart de salaire entre les femmes et les hommes dans le secteur privé en 2021 - Insee - ©  D.R.

• Le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 24 % à celui des hommes dans le secteur privé en 2021. Cet écart reflète d’abord des différences de volume de travail annuel car les femmes sont à la fois moins souvent en emploi au cours de l’année et davantage à temps partiel ;

• Cependant, à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur de 15 % à celui des hommes. Depuis 1995, les inégalités de temps de travail, tout comme celles de salaire, se sont nettement réduites, respectivement de 4 et 7 points ;

• Les différences de salaires s’expliquent surtout par la répartition genrée des professions : les femmes n’occupent pas le même type d’emploi et ne travaillent pas dans les mêmes secteurs que les hommes et accèdent moins aux postes les plus rémunérateurs ;

• À poste comparable, c’est-à-dire à même profession exercée pour le même employeur, l’écart de salaire en équivalent temps plein se réduit à 4 % environ ;

Tels sont les principaux enseignements de l'étude sur l'écart de salaire entre les femmes et les hommes dans le secteur privé en 2021, publiée par l’Insee Institut national de la statistique et des études économiques le 08/03/2023.


Des inégalités de salaire mais aussi de volume de travail entre les femmes et les hommes

Écarts de rémunération nette et de temps de travail moyens femmes‑hommes dans le secteur privé

Note : Lecture : parmi les salariés travaillant principalement dans le secteur privé en 2021, les femmes gagnent en moyenne 24,4 % de moins en revenu salarial et 15,5 % de moins en EQTP que les hommes. Leur temps de travail annuel est inférieur de 10,6 % à celui des hommes
Source(s) : Insee

  • Le revenu salarial des femmes, qui mesure la rémunération nette effective qu’elles tirent de l’ensemble de leurs activités salariées, est inférieur en moyenne de 24,4 % à celui des hommes en 2021 : 18.630 euros annuels pour les femmes contre 24 640 euros pour les hommes (parmi les salariés exerçant leur emploi principal dans le secteur privé) ;
  • Cet écart s’explique en premier lieu par des différences de volume de travail moyen :
    • d’une part, les femmes sont moins souvent en emploi que les hommes au cours de l’année,
    • d’autre part, elles occupent plus fréquemment un emploi à temps partiel, situations pouvant tout aussi bien relever d’un choix qu’être subies.
  • Le volume de travail moyen des femmes est inférieur de 10,6 % à celui des hommes en 2021. À temps de travail égal, c’est-à-dire en neutralisant ces différences de volume de travail, l’écart de salaire en EQTP entre femmes et hommes s’élève à 15,5 % ;
  • L'écart de salaire net en EQTP entre femmes et hommes, qui était de 21,1 % en 1995, s’est réduit  de 6,6 points en 26 ans. L’évolution de la composition des emplois explique en partie cette diminution : la part des femmes parmi les cadres, en moyenne mieux rémunérés que les autres salariés, a par exemple constamment augmenté sur la période, passant de 23 % en 1995 à 37 % en 2021 dans le secteur privé.

Le salaire en EQTP Équivalent temps plein  est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectivement rémunéré. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10.000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5×0,8) = 25.000 euros par an. 

Les inégalités de salaire entre femmes et hommes augmentent avec l’âge

Écarts de salaire et de temps de travail moyens entre les femmes et les hommes dans le secteur privé

Note : Lecture : en 2021, les femmes salariées du secteur privé gagnent en moyenne 14,8 % de moins que les hommes en EQTP
Source(s) : Insee

  • La différence de salaire net en EQTP entre les femmes et les hommes est de 14,8 % en 2021 si l’on exclut les rémunérations que les salariés du privé multi-actifs tirent de leurs activités secondaires dans le public ;
  • L’écart est de 4,6 % à 25 ans. Il croît ensuite avec l’âge pour atteindre 27,5 % parmi les 60 ans ou plus.  À l’inverse, les différences de temps de travail sont particulièrement fortes pour les moins de 25 ans (elles dépassent 20 %). Cela s’explique notamment par une insertion un peu plus tardive sur le marché du travail des femmes, en moyenne plus diplômées que les hommes ;
  • Parmi les ouvriers, les femmes cumulent des écarts marqués, tant pour le salaire net moyen en EQTP (inférieur de 14,3 % à celui des hommes) que pour le volume de travail moyen (plus faible de 23,3 %). Les écarts sont les plus réduits pour les employés pour les deux dimensions : volumes de travail moyen proches et différence de salaire en EQTP de 4,7 % ;
  • Au sein des autres catégories socioprofessionnelles, les écarts de salaires en EQTP sont plus marqués parmi les cadres (16,1 %) que parmi les professions intermédiaires (12,2 %), alors que c’est l’inverse pour les écarts de volumes de travail (4,7 % contre 10,9 %) ;
  • Les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes croissent avec la taille des entreprises : l’écart de salaire en EQTP s’échelonne de 8,6 % en moyenne dans les entreprises de moins de 10 salariés à 18,4 % dans celles comptant 5.000 salariés ou plus ;
  • L’ampleur des inégalités salariales entre femmes et hommes varie également selon le secteur d’activité :
    • L’écart de salaire moyen en EQTP est le plus élevé (de 24,8 % en 2021) dans les services mixtes (information-communication, services financiers et immobiliers), activités en moyenne les plus rémunératrices ;
    • À l’inverse, dans la construction, les salaires moyens des femmes sont légèrement supérieurs à ceux des hommes (de 1 %) car les femmes y sont quasi absentes hormis parmi les cadres, mieux rémunérés en moyenne que les autres salariés.

À poste comparable, la différence de salaire en EQTP entre les femmes et les hommes est de 4,3 %

Les vingt professions les plus fréquentes parmi les femmes dans le secteur privé en 2021

Note : Lecture : en 2021, 4,88 % des femmes salariées dans le secteur privé occupent un emploi de secrétaire. Parmi les secrétaires salariées du privé, 95,3 % sont des femmes. Le salaire net moyen des secrétaires femmes et hommes confondus est de 1 897 euros
Source(s) : Insee

  • Les femmes et les hommes n’exercent pas les mêmes métiers et ne travaillent pas dans les mêmes entreprises ou les mêmes secteurs : c’est la « ségrégation professionnelle ». Parmi les vingt professions les plus courantes pour chacun des genres, qui représentent 39 % de l’emploi des femmes (secrétaires, employées de libre-service du commerce, nettoyeuses, etc.) et 30 % de celui des hommes (conducteurs routiers, ingénieurs en informatique, conducteurs livreurs, etc.)., seules quatre leur sont communes ;
  • Les femmes sont particulièrement sous-représentées dans certains secteurs d’activité, comme la construction ou les transports. La ségrégation professionnelle est aussi le reflet d’inégalités hiérarchiques. Deux professions de cadre sont parmi les dix professions les plus fréquentes pour les hommes contre toujours aucune parmi les dix professions les plus exercées par les femmes ;
  • Cette ségrégation professionnelle explique l’essentiel des 14,8 % de différence de salaire en EQTP entre femmes et hommes. À poste comparable, c’est-à-dire la même profession chez le même employeur, l’écart de salaire se réduit à 4,3 % en 2021.

Cette ségrégation professionnelle explique l’essentiel des 14,8 % de différence de salaire en EQTP entre femmes et hommes. À poste comparable, c’est-à-dire la même profession chez le même employeur, l’écart de salaire se réduit à 4,3 % en 2021.

La part des femmes diminue le long de l’échelle salariale

Part des femmes dans chaque centième de la distribution des salaires du secteur privé en 2021

Note : Lecture : si on ordonne les emplois (des femmes et des hommes) sur une même échelle de 0 à 100, du moins (0) au mieux rémunéré (100), il y a 55,0 % de femmes et 45,0 % d’hommes à l'échelon numéro 5 (5e centile), 30,2 % de femmes et 69,8 % d’hommes au 95e centile
Source(s) : Insee

  • Les femmes représentent 41,5 % des emplois dans le secteur privé en 2021 (en EQTP). Leur part est toutefois nettement plus élevée parmi les salariés à bas salaires (jusqu’à 55 % pour des niveaux de salaire autour de 1.300 euros nets mensuels), puis diminue ensuite à mesure que l’on s’élève dans la distribution des salaires : les femmes ne forment plus qu’un tiers des effectifs percevant un salaire au niveau du 9e décile (4.010 euros). Au-dessus du 99e centile (9.602 euros), c’est-à-dire parmi les 1 % de salariés les mieux rémunérés, leur part n’est plus que de 21,9 % ;
  • Une part substantielle de l’écart de salaire moyen en EQTP entre les femmes et les hommes est ainsi directement liée aux inégalités d’accès au haut de la distribution des salaires : en excluant du calcul les 1 % de salariés les mieux rémunérés du secteur privé en 2021, cet écart se réduit de 14,8 % à 10,6 %.

Les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des DSN Déclaration sociale nominative - Système en ligne, de transmission des informations de gestion nécessaires à la protection sociale des salariés, qui remplace les 24 déclarations auxquelles sont… que les entreprises adressent à l’administration et que l’Insee traite ensuite. Une observation de salaire correspond à un poste salarié, soit un individu dans un établissement une année donnée (un individu présent dans deux établissements est donc comptabilisé dans deux postes distincts).

Insee

• Direction générale du ministère de l’Économie et des Finances implantée dans l’ensemble du territoire français
• Création : loi de finances du 27/04/1946
• Mission : chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles en France : comptabilité nationale annuelle et trimestrielle, évaluation de la démographie nationale, du taux de chômage, etc.
• Les moyens de l’Insee sont répartis entre la direction générale, située à Paris et dans le Centre statistique de Metz, les directions régionales, les centres et services nationaux informatiques. En Outre-mer, les directions régionales prennent la forme de directions interrégionales secondées par des services régionaux.
Effectif : 5.084 agents (dernier chiffre communiqué au 29/06/2023)
Budget 2022 : 435,3 M€
• Directeur général : Jean-Luc Tavernier
• Contact : Marie-Paule Llati-Schuhl
• Tél. : 01 87 69 57 57


Catégorie : Etudes / Conseils


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Fiche n° 6039, créée le 14/11/2017 à 09:35 - MàJ le 05/01/2024 à 16:19

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