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Formations digitales : « Pôle emploi joue un rôle de défricheur pour développer le marché » A.Pérocheau

News Tank RH - Paris - Interview n°209848 - Publié le 01/03/2021 à 18:07
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Audrey Pérocheau - © DR.

« Le CA Conseil d’Administration de Pôle emploi se prononcera le 10/03 pour valider le principe d’une augmentation (doublement envisagé) de l’offre de formations digitales proposée par Pôle Emploi en 2021, [soit 30 000 formations], pour partie financées dans le cadre du PIC Plan d’investissement dans les compétences  », déclare Audrey Pérocheau Conseillère en charge de la formation des actifs salariés et demandeurs d’emploi @ Haut-commissariat à l’enseignement et à la formation professionnels
, Directrice du développement des compétences dans les territoires à Pôle Emploi, dans un entretien à News Tank, le 26/02/2021.

« Dans ce projet, Pôle emploi joue en quelque sorte un rôle de défricheur pour aider le marché à faire naître et stabiliser des formations distancielles et certifiantes, destinées à des demandeurs d’emploi ».

« À l’origine, la DGEFP Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle / Délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle  et le Haut-Commissariat aux compétences ont souhaité le lancement d’une expérimentation en 2020, pour tester le déploiement de formations déjà conçues sous un format digital et spécialement adaptées aux demandeurs d’emploi, pour un volume prévu de 5 000 formations sur l’année. »

Dans le contexte de crise sanitaire, « après deux mois et demi, nous avons dépassé les 5 000 inscriptions en formation. (…) Ce marché tombait à point pour apporter une solution aux demandeurs d’emploi. C’est dans ce contexte que le Haut-commissariat aux compétences et la DGEFP ont décidé de tripler les budgets prévus pour passer à 15 000 entrées en formation dès 2020. »

« Nous avons retenu un catalogue de 150 formations environ, principalement pour le secteur tertiaire sur des thématiques comme les langues, le commerce, le développement web par exemple, mais aussi des formations à des métiers de bouche, des formations obligatoires comme l’habilitation électrique et des formations sanitaires et sociales », dit Audrey Pérocheau.

« Nous ne sommes pas sur de l’e-learning. Les demandeurs d’emploi sont tous accompagnés sous des formes diverses qui se réalisent à distance, du tutorat, du mentorat, de la classe virtuelle ou du coaching, le plus souvent tous les 15 jours et, a minima, une fois par mois. C’est une étape-clé pour la réussite des parcours. »

En 2021, le programme devrait bénéficier également du soutien du plan France relance pour digitaliser des formations qui ne l’ont pas encore été. « Ce programme doté de 200 M€ pour la digitalisation des formations devrait, par exemple, permettre d’avancer sur la réalité augmentée et la digitalisation de l’apprentissage des gestes professionnels manuels en toute autonomie. C’est une condition indispensable pour passer un prochain cap dans la diversité des formations proposées, 100 % à distance (hors stage en entreprise) », selon Audrey Pérocheau.


Audrey Pérocheau répond aux questions de News Tank

Quel était l’objet de l’appel d’offres lancé fin 2019 sur la mise en place de formations distancielles pour les demandeurs d’emploi ?

Dans ce projet, Pôle emploi joue, en quelque sorte, un rôle de défricheur pour aider le marché à faire naître et stabiliser des formations distancielles et certifiantes destinées à des demandeurs d’emploi. La DGEFP Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle / Délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle et le Haut-Commissariat aux compétences ont souhaité le lancement d’une expérimentation en 2020, pour tester le déploiement de formations déjà conçues sous un format digital et spécialement adaptées pour des demandeurs d’emploi. Nous avons donc lancé un marché fin 2019, pour des formations qui devaient débuter en avril 2020.

Ce projet pilote de lancement de formations distancielles a représenté une réelle opportunité »

Nous venions d’attribuer le marché, fin février 2020, quand a été décidé le premier confinement du mois de mars. Or ce confinement a représenté un coup d’arrêt pour l’ouverture de nouvelles sessions de formation présentielles. Nous avons tout fait pour maintenir les sessions engagées, mais sans en ouvrir de nouvelles. Dans ce contexte, ce projet pilote de lancement de formations distancielles a représenté une réelle opportunité. Nous avons alors mobilisé les 13 organismes de formation retenus pour ouvrir les formations dès la fin mars 2020, soit un mois avant la date prévue.

Comment ces formations distancielles ont-elles été accueillies par les demandeurs d’emploi auxquels elles ont été proposées ?

Après deux mois et demi, nous avons dépassé les 5 000 inscriptions en formation, soit le volume initialement prévu pour l’ensemble de l’année. Ce marché tombait à point pour apporter une solution aux demandeurs d’emploi. C’est dans ce contexte que le Haut-Commissariat aux compétences et la DGEFP ont décidé de tripler les budgets prévus pour passer à 15 000 entrées en formation dès 2020. Finalement entre le 30/03/2020 et la fin d’année nous avons enregistré autour de 14 000 entrées en formation.

Quelles étaient les formations proposées ?

Nous avons retenu un catalogue de 150 formations environ : des formations pour le secteur tertiaire sur des thématiques comme les langues, le commerce, le développement web par exemple, mais aussi des formations à des métiers de bouche, des formations obligatoires comme l’habilitation électrique et des formations sanitaires et sociales.

Certaines de ces formations nécessitent des gestes professionnels. Comment permettre leur apprentissage lors d’une formation à distance ?

Nous ne sommes qu’à l’aube d’une réelle diffusion des techniques de mise en situation virtuelle »

En fait, ce marché réinterroge la limite entre présentiel et distanciel ainsi que la réflexion sur l’acquisition de gestes professionnels, qu’ils soient « conceptuels » ou « manuels ». Ces formations comportent des périodes de stages, car nous ne sommes qu’à l’aube d’une réelle diffusion des techniques de mise en situation virtuelle. Nous avons eu de la chance car le design de ces formations prévoyait l’organisation des stages après une première phase de formation distancielle. Ceci nous a permis de passer sans trop d’encombre la période du premier confinement. Beaucoup de formations sont encore en cours et de nombreux demandeurs d’emploi sont actuellement en période de stages. L’expérience montre qu’il est ainsi possible de se former à des métiers comme celui de coiffeur ou de boulanger, car le demandeur d’emploi en formation va effectivement fabriquer son pain ou effectuer des coupes pendant la phase de stage. Ainsi, il vérifie et consolide ses connaissances et entraînements réalisés pendant la phase en 100 % à distance.

Le demandeur d’emploi bénéficie-t-il d’un accompagnement pour ces formations ?

Nous ne sommes pas sur de l’e-learning. Les demandeurs d’emploi sont tous accompagnés sous des formes diverses qui se réalisent à distance, du tutorat, du mentorat, de la classe virtuelle ou du coaching, le plus souvent tous les 15 jours et, a minima, une fois par mois. C’est une étape-clé pour la réussite des parcours. L’Ux Expérience utilisateur est un autre paramètre important sur lequel nous avons travaillé. En amont du déploiement, nous avions fait évaluer les plateformes LMS par des demandeurs d’emploi afin de tester leur ergonomie, leur frugalité en termes de ressources réseau, et de ressources machines.

Avez-vous des informations sur les taux de réussite et d’abandon de ces formations ?

Du côté des demandeurs d’emploi formés, les retours sont positifs, notamment pour des personnes plutôt rétives à des formations classiques. L’autonomie, les travaux de recherche ont été appréciés et vécus comme valorisants pour les personnes. Du point de vue de l’évaluation, pour les quelques formations achevées, notamment sur les RH, les jurys ont formulé des retours très positifs avec 100 % de réussite et un haut niveau d’investissement des personnes formées. Il est trop tôt pour mener une évaluation scientifique des résultats de ces formations par rapport à des formats traditionnels, mais les premiers signaux sont bons.

D’autre part, nous avons confié au cabinet Paradoxe, une mission d’évaluation qualité de ces formations, avec une dizaine d’audits qualité et nous n’avons relevé aucune non-conformité majeure, y compris sur des volets sensibles comme la supervision des périodes de stage.

Travaillez-vous avec les organisations patronales représentant les OF sur la base de cette expérience de déploiement ?

Nous avons travaillé en amont de ce projet avec les organisations patronales, la FFP • Fédération représentant plus de 1 350 adhérents, dont plus de 800 entreprises de formation. Également ouverte aux cabinets de conseil et accompagnement, aux éditeurs de contenus, aux… , le Synofdes • Organisation professionnelle représentative des organismes de formation (issue de l’ESS). Membre de l’Udes• Création : 2007• Adhérents : 314 (rapport d’activité 2022)• Missions :- appui à ses… mais également avec l’association EdTech. Aujourd’hui, après l’expérience de cette année 2020, nous aimerions partager et confronter nos expériences de formations distancielles avec d’autres professionnels. Nous capitalisons également sur cette expérience pour accompagner les autres organismes de formation, attributaires de marchés de Pôle Emploi, vers la formation distancielle. Dans le contexte de crise sanitaire, nous les avons incités à passer temporairement sur des formats distanciels.

Quels sont les volumes prévus pour 2021 ? Quelles évolutions ont été apportées ?

Un doublement de l’offre est envisagé pour 2021, soit 30 000 formations, sur la base du même catalogue d’offres de formation. Le Conseil d’administration se prononcera le 10/03/2021 pour permettre à Pôle emploi de percevoir une subvention du PIC Plan d’investissement dans les compétences afin de financer ces formations supplémentaires. Pôle emploi communiquera amplement sur ce sujet si la délibération proposée est adoptée.

Par ailleurs, nous allons améliorer la présentation de ces formations à destination des demandeurs d’emploi et accompagner la mise à disposition de matériel pour les personnes non équipées lorsque cela est possible. Nous espérons également pouvoir proposer ces formations depuis des tiers-lieux, ce que n’a pas permis la crise sanitaire jusqu’à présent. 

Pour 2021, la digitalisation des formations devrait poursuivre son essor avec le soutien du plan France relance pour digitaliser des formations qui ne l’ont pas encore été. Ce programme doté de 200 M€ pour la digitalisation des formations devrait, par exemple, permettre d’avancer sur la réalité augmentée et la digitalisation de l’apprentissage des gestes professionnels « manuels », en toute autonomie. C’est une condition indispensable pour passer un prochain cap dans la diversité des formations proposée, 100 % à distance (hors stage en entreprise).

• AFPA

• CNED

• DORANCO

• ENACO CARRIERES ET CONSEIL

• ENI Ecole

• EPLEFPA de Chambéry

• Forez

• IRTS

• LINGUAPHONE

• OPEN CLASSROOMS

• RETRAVAILLER DANS L’OUEST

• SKILL AND YOU

• STUDI

Audrey Pérocheau


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Parcours

Haut-commissariat à l’enseignement et à la formation professionnels
Conseillère en charge de la formation des actifs salariés et demandeurs d’emploi
Cabinets d’Olivier Dussopt (ministère du Travail) et Carole Grandjean (enseignement et formation professionnels)
Conseillère chargée de la formation des demandeurs d’emploi
France Travail
Directrice France Formation et développement des compétences dans les territoires
France Travail
Directrice France de l’organisation du travail
France Travail
Directrice régionale adjointe en charge des opérations et des partenariats des Pays de la Loire
France Travail
Cheffe de projet France « Fusion du front office » de l’ANPE et du réseau des Assédic
Pôle emploi
Directrice Savoie des opérations et des partenariats
NSS/ENGREF/Union des médecins libéraux / TPE Hôtellerie et Immobilier
Missions : chargée de mission Valorisation des actifs immatériels ; chargée de clientèle

Établissement & diplôme

Cycle des hautes études en développement économique
Cycles des hautes études en développement économique
Conservatoire National des Arts et Métiers
MS Ingénieur en Organisation
Dauphine - PSL
DEA Sciences politiques : identité et organisation
Université Panthéon Assas (Paris II)
Maîtrise Administration des affaires, gestion et fonctionnement

Fiche n° 37028, créée le 12/11/2019 à 15:57 - MàJ le 15/05/2024 à 12:01

France Travail

• Établissement public à caractère administratif chargé de l’emploi en France (a remplacé Pôle emploi le 01/01/2024)
Missions :
- Accueillir et accompagner toutes les personnes - qu’elles soient ou non déjà en poste - dans la recherche d’un emploi, d’une formation, d’un conseil professionnel, d’une aide à la mobilité ou à l’insertion sociale et professionnelle
- Prospecter et mettre en relation les entreprises avec les demandeurs
- Contrôler la recherche d’emploi en France
- Indemniser les ayants-droit pour le compte de l’organisme gestionnaire du régime d’assurance chômage et pour le compte de l’État
- Maîtriser les données relatives au marché du travail et à l’indemnisation des demandeurs d’emploi
- Relayer les politiques publiques
- Coopérer avec les autres acteurs de l’emploi, de l’insertion et de la formation réunis au sein du Réseau pour l’emploi
Implantations  : près de 900 agences et relais de proximité ainsi qu’un réseau de partenaires sur l’ensemble du territoire
Effectif  : 55 000 collaborateurs
• Directeur général : Thibaut Guilluy
• Directeur général délégué  : Paul Bazin
Président du CA : Alexandre Saubot, président de France Industrie
• Vice-présidents  : Patricia Ferrand (CFDT) et Hubert Mongon (Medef)
Directrice de la Communication  : Pauline Calmès
Contact presse : Valérie Sebalj
Tél.  : 06 27 20 79 70


Catégorie : Etat


Adresse du siège

1-5 avenue du Docteur Gley
75020 Paris France


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Fiche n° 5645, créée le 01/09/2017 à 17:25 - MàJ le 20/11/2024 à 14:06

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