« Accompagner le changement pour que les représentants du personnel optimisent le CSE » (S.Vannet/SEB)
« Réussir à accompagner le changement pour que les représentants du personnel s’approprient une nouvelle manière de fonctionner dans le cadre du CSE
Comité social et économique
et l’optimisent », tel est le prochain défi de Sandrine Vannet, DRH des sociétés SEB & Groupe SEB
Groupe spécialisé dans le petit équipement domestique, soin de la Maison, soin de la personne, cookware, électrique culinaire, industrie et innovation avec un portefeuille de plus de 30 marques…
Moulinex et directrice générale de la société SEB.
« Nous avons signé un accord Groupe sur la mise en place du CSE en avril 2018. Nous allons commencer à le mettre en place de manière uniforme sur nos sites d’ici la fin de l’année 2018 puisque les élections professionnelles ont lieu fin novembre 2018 », indique t-elle à News Tank le 12/10/2018.
« Il a fallu aussi entreprendre un travail pour comprendre et s’approprier les nouveaux modes de fonctionnement. Cela signifie, pour les organisations syndicales, la perte d’un certain nombre de mandats. Nos représentants du personnel ne perdent pas en volumes d’heures de délégation, mais en nombre de mandats. »
« Nous avons laissé des points de repère comme une Commission santé, sécurité et conditions de travail. La loi ne l’impose que dans les sites de plus de 300 salariés. Nous, nous l’avons généralisée dans tous les sites de plus de 50 salariés. »
Un an après les ordonnances Macron, (publiées au JO le 23/09/2017) « avec ma casquette de présidente du Conseil de prud’hommes, je constate une baisse des affaires entrantes avec la barémisation des indemnités. Le cadrage des indemnités facilite la négociation. »
Santé au travail, formation, prélèvement à la source : tels sont les autres sujets abordés par Sandrine Vannet
Directrice Générale Société SEB - DRH @ Sociétés SEB & Groupe SEB Moulinex • DRH @ Sociétés SEB & Groupe SEB Moulinex / VP HR Kitchen Electric • DRH @ SEB & VP HR Kitchen Electric Business Unit
dans cet entretien avec News Tank.
Sandrine Vannet, directrice générale de la société SEB et DRH des sociétés SEB & Groupe SEB Moulinex
Comment se passe la mise en place du CSE ?
Nous avons signé un accord Groupe sur la mise en place du CSE Comité social et économique en avril 2018. Nous allons commencer à le mettre en place de manière uniforme sur nos sites d’ici la fin de l’année 2018 puisque les élections professionnelles ont lieu fin novembre 2018. Dans certaines sociétés, qui sont multisites, nous sommes encore en cours de négociation pour créer des CSEC Comité social et économique central .
Comment se déroule la phase de négociation ?
La réaction des organisations syndicales était plutôt négative de prime abord »Les négociations ont débuté début 2018. Nous nous sommes vite rendu compte que nous avions besoin de temps. Nous avons donc prorogé les mandats de nos élus jusqu’à la fin de l’année 2018 afin de nous approprier ces nouvelles instances de représentation du personnel.
La réaction des organisations syndicales était plutôt négative de prime abord. Elles recherchent souvent à reconstituer les mêmes instances qu’avant. C’est déstabilisant pour elles, car l’objectif du CSE est d’avoir une autre philosophie et une autre approche des relations sociales. Elles ne se sont pas encore approprié la philosophie et la volonté du législateur qui est de remettre la santé et la sécurité au coeur de toutes les décisions stratégiques. Le CSE doit avoir une vision globale sur les décisions et orientations de l’entreprise, y compris sur la dimension santé et sécurité.
Une CSSCT dans tous les sites de plus de 50 salariés. »Nous avons donc laissé des points de repère comme une Commission santé, sécurité et conditions de travail. La loi ne l’impose que dans les sites de plus de 300 salariés. Nous, nous l’avons généralisé dans tous les sites de plus de 50 salariés. Cela nous semble important d’avoir dans des sites industriels une proximité avec une commission qui s’intéresse aux questions de la santé et de la sécurité. Cette instance est bien structurée et très constructive même s’il ne restera plus qu’une commission et que tous les éléments devront remonter au niveau du CSE.
Il a fallu aussi entreprendre un travail pour comprendre et s’approprier qu’il fallait changer de mode de fonctionnement. Cela signifie pour les organisations syndicales la perte d’un certain nombre de mandats. Nos représentants de personnel ne perdent pas en volumes d’heures de délégation, mais en nombre de mandats.
Quel bilan faites-vous des ordonnances Macron un an après ?
Comme présidente du Conseil de prud’hommes, je constate une baisse des affaires entrantes avec la barémisation des indemnités »Sur la refonte des instances représentatives du personnel, nous verrons les effets réels en 2019. Pour les autres aspects des ordonnances, avec ma casquette de présidente du Conseil de prud’hommes, je constate une baisse des affaires entrantes avec la barémisation des indemnités. Le cadrage des indemnités facilite la négociation.
Vous avez aussi une autre casquette de présidente de l’AIST Association interprofessionnelle de santé au travail 21, quelles sont vos actions en matière de santé au travail ?
Des plans santé démultipliés sur tous les sites »Nous avons des plans santé au sein du groupe SEB, qui sont ensuite démultipliés sur tous les sites à un rythme adapté aux besoins locaux. Hormis les actions de lutte contre les TMS troubles musculo-squelettiques et autres actions opérationnelles, nous avons formé tous les salariés qui travaillent sur les méthodes et l’industrialisation et la conception des produits pour qu’ils intègrent cette notion de santé au travail et d’ergonomie très en amont dans la conception du produit et de la ligne de fabrication. Ces actions de formation concernaient tant des ingénieurs développement que des ingénieurs industriels. Nous avons aussi désigné un référent TMS par site, qui participe à ces réunions.
Après le rapport Lecocq sur la santé au travail, un projet de loi santé au travail devrait éclore en 2019. Quel est votre avis ?
Je ne connais pas d’employeurs qui ne sont pas attachés à la santé au travail de leurs collaborateurs. Le rapport
PDF - 3,77 Mo
Lecocq indique qu’il faudrait valoriser les entreprises ayant des actions en termes de santé au travail. Je ne peux qu’applaudir à cette proposition.
Rendre plus lisible aux employeurs, les structures qui travaillent sur la santé au travail est aussi une bonne idée. Il faut également être plus dans une dimension de conseil et de prévention que de répression. Je crois beaucoup à l’effet « exemplarité » et boule de neige. Si le projet de loi sur la santé au travail a pour objet d’être plus répressif ou d’étatiser la médecine du travail en perdant la proximité avec les entreprises et le terrain, il sera limitant. Tout dépend ce que contiendra ce projet de loi.
Où en êtes-vous en matière de prélèvement à la source ?
PAS : nous ne voulons pas nous approprier le sujet, car nous ne voulons pas être responsables de la baisse de leur net en janvier 2019 »Nous devons encore finaliser quelques questions techniques avec l’administration fiscale. Nous communiquons auprès de nos salariés, mais nous ne voulons pas nous approprier le sujet, car nous ne voulons pas être responsables de la baisse de leur net en janvier 2019. Il faut savoir accompagner, mais pas inverser les rôles. Nous ne ferons que prélever ce qui aura été décidé par l’administration fiscale. Dès le mois de novembre 2018, nous ferons une simulation de bulletin de paie pour habituer les collaborateurs au nouveau net qu’ils percevront en 2019.
Quels sont vos autres chantiers sociaux ?
• Réussir à accompagner le changement afin que les représentants du personnel s’approprient une nouvelle manière de fonctionner dans le cadre du CSE et l’optimisent.
• Définir et aménager des nouveaux espaces de travail afin qu’ils soient plus collaboratifs et répondent mieux aux nouvelles organisations de travail et aux besoins des collaborateurs aux différents moments de la journée. La réflexion a été menée au sein d’une filiale du groupe (qui a d’ailleurs reçu un prix pour cela) et je l’ai démultipliée et adaptée sur le site de Selongey (Côte d’Or).
• Travailler sur l’optimisation de la flexibilité dans nos usines, et préparer les compétences et les nouvelles organisations pour l’Industrie du Futur
Vous êtes à la fois directrice générale Société SEB (production à Selongey, Is-sur-Tille et Lourdes) et DRH : une tendance qui se développe. Comment l’expliquez-vous ?
Le DRH doit être dans le cockpit comme les autres membres du CODIR »Je suis avant tout DRH et mon coeur de métier, c’est les RH. Quand on exerce le métier de DRH, avec la vision, la posture et la hauteur qu’il se doit, on est au centre de tout, au coeur des organisations. On doit s’intéresser et être ouvert. Et naturellement, on peut être appelé à exercer la fonction de DG Directeur général / Directrice générale . Le DRH doit être dans le cockpit comme les autres membres du CODIR. On est là pour faire avancer une entreprise. Nous sommes dans le comité de direction et l’avantage est que nous sommes transversaux. On s’imprègne de toute la vision de l’entreprise. La fonction de DG d’une société dans un grand groupe a plus une dimension organisation et management et relations externes, qu’opérationnelle sur le business.
Le 29/11/2018 News Tank organise le Think RH sur la transformation du métier de DRH. Quel est votre regard sur la transformation de votre métier ?
Le DRH comme n’importe quelle fonction doit s’adapter au changement, à de nouvelles organisations et attentes, à son environnement. Accompagner le changement et les transformations a toujours été la mission du DRH. Il faut aussi faire évoluer l’état d’esprit de l’entreprise et des managers pour pouvoir avancer avec ces transformations.
Quelle est votre vision de la « Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel ? »
Je vois tous mes responsables Formation, arrivés très inquiets, en me disant qu’ils vont perdre énormément en termes d’aide au financement de leur formation. C’est assez logique si le législateur veut prioriser l’employabilité de ceux qui en ont le plus besoin et qui sont généralement hors de l’entreprise. Mais comme la vocation de l’entreprise est de former et d’accompagner ses collaborateurs, nous trouverons des solutions. Nous assurerons notre mission en matière de formation.
Vous avez effectué une grande partie de votre carrière au sein du groupe SEB. Comment l’expliquez-vous ?
Cela fait 28 ans que j’ai rejoint ce groupe. J’ai débuté par la création d’entreprise avec une association de formation dédiée à la réinsertion des chômeurs de longue durée. Au bout de deux ans, j’ai intégré une filiale du groupe SEB. J’ai eu la chance de pouvoir évoluer au sein du groupe et en même temps de participer à la construction de sa politique sociale.
Sandrine Vannet
Directrice Générale Société SEB - DRH @ Sociétés SEB & Groupe SEB Moulinex
DRH @ Sociétés SEB & Groupe SEB Moulinex / VP HR Kitchen Electric
DRH @ SEB & VP HR Kitchen Electric Business Unit
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Parcours
Directrice Générale Société SEB - DRH
DRH
DRH
Différentes fonctions dans la filière RH
Fondatrice et Formatrice
Établissement & diplôme
Maitrise de droit
Fiche n° 32980, créée le 12/10/2018 à 12:44 - MàJ le 12/10/2018 à 13:01
Groupe SEB
Groupe spécialisé dans le petit équipement domestique, soin de la Maison, soin de la personne, cookware, électrique culinaire, industrie et innovation avec un portefeuille de plus de 30 marques commercialisées à travers une distribution multicanale.
• Effectif : 33 000 collaborateurs
• Implantations : 40 sites industriels ; groupe présent dans plus de 150 pays
• Chiffre d’affaires : 7,970 Md€ (2022)
• Président : Thierry De La Tour d’Artaise
• Directeur Général : Stanislas de Gramont
• DGRH : Delphine Segura Vaylet
• DRH France : Dan Abergel
• Contacts presse : presse@groupeseb.com
Catégorie : Grandes Entreprises Privées
Adresse du siège
112, chemin du Moulin Carron69130 Écully France
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Fiche n° 7760, créée le 12/10/2018 à 11:46 - MàJ le 26/04/2023 à 16:05
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