Initiales du BTP : « Un laboratoire d’idées pour transformer la filière » (C. Possémé, CCCA-BTP)
« Les Initiales du BTP sont un laboratoire d’idées pour transformer la filière », déclare Christophe Possémé
Président @ CCCA-BTP (Comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du bâtiment et des travaux publics) • Président @ Le Bâtiment Associé
, président du CCCA-BTP, en ouverture des Initiales du BTP au Cnit Forest (Paris-La Défense), le 11/03/2025. Destinée aux organismes de formation et aux professionnels du BTP, cette journée vise à répondre aux défis de la formation et de l’emploi dans un secteur en mutation.
« “Imaginer, expérimenter, partager”, tels sont les trois axes structurants de cette rencontre, dont l’objectif est d’anticiper les besoins en compétences des entreprises à l’horizon 2030. »
« 2030 n’est pas une échéance lointaine, mais c’est réellement un cap à fixer aujourd’hui. Ce que nous mettons en place maintenant sur l’ensemble des territoires détermine notre capacité à répondre aux défis de demain. Il ne s’agit pas seulement d’une journée sans lendemain. Notre objectif est vraiment que les Initiales du BTP agissent comme un catalyseur pour contribuer à l’adaptation et à la transformation de notre filière. »
« L’innovation ne vaut que si elle est partagée. Le CCCA-BTP soutient depuis 2019 plus de 180 projets innovants, dont 70 sont finalisés et disponibles sur une plateforme dédiée. Ces expérimentations doivent être un levier pour optimiser l’offre de formation et garantir un socle de compétences en phase avec les mutations du secteur. »
Formation : « Un contexte économique et démographique incertain »
Le contexte économique s’annonce compliqué pour la formation professionnelle avec la réduction des financements publics, un creux démographique et une contraction du nombre de contrats d’apprentissage.
Le nombre d’apprentis du BTP en formation a légèrement baissé de 0,9 % au 31/12/2024. La diminution atteint 8,4 % pour les formations de niveau CAP. Nous avons là un sujet pour les années à venir, parce que ce sont, bien sûr, les viviers de vos centres de formation pour demain, mais également le vivier de nos entreprises pour demain. Cela va nécessairement entraîner des répercussions les années à venir sur le nombre d’apprentis. Cette tendance impactera directement les organismes de formation et les entreprises du BTP dans les prochaines années. Il faut anticiper, s’adapter et assurer le renouvellement des compétences. Pour se faire, il faut diversifier les ressources, optimiser les infrastructures et repenser les offres de formation pour les rendre plus efficaces et attractives.
« Diversifier les ressources et mutualiser les infrastructures »
Il faut ainsi sortir d’une logique financière linéaire pour embrasser une dynamique plus agile en diversifiant vos ressources, en proposant des solutions pour rendre offres et modalités de formation, mais aussi offres de services aux entreprises et aux apprenants encore plus efficaces, encore plus attractives et bien sûr plus rentables. Cela c’est sans compromettre la qualité pédagogique. L’optimisation des espaces de formation est à ce titre un bon exemple. Les CFA peuvent mutualiser certaines infrastructures et réduire leurs coûts. À chacun de mes déplacements sur les territoires, je ne cesse de rappeler ce modèle.
Un autre exemple est celui de la diversification des actions de formation, pour répondre aux besoins des entreprises qui cherchent des solutions sur mesure. Il est nécessaire aujourd’hui d’inscrire sa stratégie de développement dans une logique de montée en compétence tout au long de sa vie. C’est là un enjeu majeur pour nos entreprises afin de nous adapter aux nombreuses mutations de notre secteur.
La formation continue, la VAE, les programmes de reconversion professionnelle sont des champs de développement économique à investir. C’est précisément au regard de tout cela et dans cette dynamique que s’inscrivent les Initiales du BTP, organisées avec une vision ambitieuse à l’horizon 2030.
« Un programme de 50 M€ pour moderniser les infrastructures »
Nous avons lancé cette année, toujours pour répondre aux besoins des organismes de formation et des territoires, un nouvel appel à projet dit “investissement stratégique”. Cet appel à projet, nous l’avons doté, avec un vote au conseil d’administration, d’un budget de 50 millions d’euros sur trois ans qui vise à accompagner les organismes de formation propriétaires de leur espace dans leur projet de rénovation du bâti, de leur espace de formation ainsi que leurs projets de construction neuve ou de rénovation du bâti, de leur espace d’hébergement. La qualité des hébergements reste primordiale sur l’ensemble du territoire national.
« Développer la mobilité internationale pour renforcer l’employabilité »
Une expérience à l’étranger est un atout pour l’employabilité des apprentis. Les programmes Erasmus+, ProTandem et l’Office franco-allemand pour la jeunesse permettent des séjours de professionnalisation de 2 semaines à 12 mois pour les apprentis et de 2 à 365 jours pour les formateurs et maîtres d’apprentissage. Ces dispositifs permettent de renforcer les compétences techniques, linguistiques et interculturelles.
« Démarche RSE »
Le secteur doit s’engager pleinement dans une démarche RSE et participer activement à la décarbonation.
Je ne vous apprends rien : aujourd’hui, les jeunes ont une vision différente du travail, plus tourné vers le sens, vers l’innovation et vers la responsabilité sociétale. C’est pourquoi nous devons sur ce terrain-là aussi nous adapter et montrer que notre secteur du BTP est un secteur d’innovation, d’émancipation et d’engagement pour un monde meilleur. Ce monde meilleur repose notamment sur l’engagement dans la décarbonation de notre planète, c’est un sujet primordial.
« Former aux défis environnementaux et technologiques »
Cette journée est ainsi l’opportunité de découvrir des solutions et des méthodes innovantes, de confronter les expériences, d’échanger sur les meilleures pratiques, mais aussi de faire émerger des solutions concrètes et d’inciter surtout les synergies. C’est vraiment par l’intelligence collective que nous pourrons réellement avancer et relever les défis qui se présentent à nous. Ces défis sont ceux de la transition énergétique, mais également de la révolution écologique, des avancées technologiques, et également des avancées numériques. Les transitions écologique et numérique nécessitent une montée en compétences rapide des futurs professionnels du BTP.
« L’intelligence artificielle : un enjeu majeur pour la formation et le BTP »
Sur le plan numérique, nous vivons une époque charnière qui bouleverse notre manière de travailler et d’interagir à une vitesse inédite. Je veux parler de l’intelligence artificielle. Son ascension est irrésistible. Son impact est déjà perceptible dans un grand nombre de métiers. L’intelligence artificielle impacte également la formation, l’apprentissage des gestes métiers, la dualité entre l’IA et le formateur.
L’IA offre des opportunités pour :
- Optimiser les processus d’apprentissage grâce aux outils d’adaptative learning ;
- Automatiser certaines tâches pour libérer du temps aux formateurs ;
- Améliorer l’accompagnement pédagogique en individualisant les parcours.
Mais l’intelligence artificielle va également bouleverser nos habitudes. Cela nous interroge sur nos modèles de gestion. Nous devons nous y préparer. Car si l’intelligence est encore une innovation, elle sera bientôt tout simplement un standard. Nous devons aborder cette nouvelle ère avec lucidité et responsabilité. L’intelligence artificielle n’est ni une menace ni une panacée. Elle est un levier, un révélateur, un accélérateur de changement. C’est à nous de définir le rôle pour que cette innovation numérique et cette intelligence humaine avancent de concert et de manière éclairée.
Christophe Possémé, président du CCCA-BTP, le 11/03/2025
Christophe Possémé
Président @ CCCA-BTP (Comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du bâtiment et des travaux publics)
Président @ Le Bâtiment Associé
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Fiche n° 46762, créée le 11/07/2022 à 16:43 - MàJ le 13/03/2025 à 14:50