Horaires atypiques : un salaire plus élevé en cas de travail le soir, la nuit ou le dimanche (Dares)
• Pour un salarié à temps complet, travailler la nuit a pour contrepartie un salaire mensuel net plus important que pour un salarié de profil similaire ne pratiquant pas cet horaire. Ce surplus est plus important pour les ouvriers et les employés, qui travaillent plus fréquemment la nuit ;
• Le travail le soir ou le dimanche procure également une compensation salariale. Seul le travail le samedi n’entraîne pas d’avantage financier ;
• Le nombre d’accords qui abordent le travail de nuit (qui comprend le travail le soir) et du dimanche augmente de manière continue entre 2014 et 2019, notamment à la suite de la loi du 06/08/2015 qui autorise certains commerces situés dans des zones touristiques ou commerciales à ouvrir plus souvent le dimanche ;
Tels sont les principaux enseignements de l’étude sur les contreparties salariales pour le travail le soir, la nuit ou le week-end publiée par la Dares
Direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques
le 03/05/2023.
Le travail de nuit, le plus rémunérateur pour les ouvriers et les employés
- En moyenne entre 2019 et 2021, les ouvriers à temps complet qui accomplissent plus de la moitié de leurs heures de travail la nuit (entre minuit et cinq heures) sur une période de quatre semaines perçoivent, à autres caractéristiques comparables (sexe, âge, etc.), un salaire mensuel net supérieur de 6,8 % à celui des ouvriers à temps complet ne travaillant pas la nuit ;
- L’avantage est un peu plus faible pour ceux qui travaillent moins de la moitié de leurs heures durant la nuit (+2,6 %).
- Pour les employés, travailler la nuit procure un gain salarial net de 5,2 %, quel que soit l’horaire effectué ;
- Les professions intermédiaires gagnent également à travailler la nuit mais relativement moins que les employés : +3,7 % en travaillant plus de la moitié de leurs heures durant la nuit, +2,7 % dans le cas contraire. Ces compensations font écho aux dispositions légales ainsi qu’aux accords négociés ;
Le travail dominical, plus avantageux que celui du soir pour les professions intermédiaires
- Travailler au moins un dimanche sur une période de quatre semaines procure une compensation salariale mensuelle nette significative, qui est, toutes choses égales par ailleurs, de 10,6 % pour les cadres ;
- Pour les ouvriers, travailler au moins deux dimanches correspond à un bonus de 6,1 %. Il est du même ordre que celui procuré par le travail de nuit intensif, et plus élevé que celui du travail un seul dimanche (+5,4 %) ;
- Pour les employés, travailler le dimanche rapporte presque autant que travailler la nuit (+4,9 % pour au moins deux dimanches, +4,6 % pour un seul) ;
- À l’inverse, pour les professions intermédiaires, le travail dominical est plus avantageux que le travail de nuit (+4,6 % pour au moins deux dimanches, +4,2 % pour un seul), mais cet avantage reste légèrement inférieur à celui perçu par les ouvriers et les employés.
Le travail le soir, avantage plus important pour les cadres
- À caractéristiques équivalentes, les salariés qui effectuent une partie de leurs heures de travail le soir (entre 20 heures et minuit) sur une période de quatre semaines ont également un salaire mensuel plus élevé que ceux qui ne le font pas, mais ces surplus sont inférieurs à ceux associés au travail la nuit et le dimanche ;
- Les cadres bénéficient de l’avantage le plus important à travailler le soir (+5,9 %), devant :
- les employés (+4,6 %),
- les ouvriers (+4,3 %),
- les professions intermédiaires (+2,5 %).
- Seul le travail le samedi n’apporte pas, en moyenne, de compensation salariale. Les cadres et les employés qui travaillent au moins un samedi sur une période de quatre semaines, perçoivent même moins que ceux qui ne le font pas, à caractéristiques équivalentes. D’autres paramètres, non mesurables dans l’enquête, telle l’inégale capacité à négocier les horaires de travail, peuvent expliquer ce constat.
Davantage d’accords sur le travail la nuit et le dimanche depuis 2014
- Les avantages financiers liés au travail le soir, la nuit et le dimanche (le travail le samedi n’est pas concerné selon les dispositions légales) peuvent être négociés via des accords d’entreprise ;
- Le nombre d’accords qui abordent le travail de nuit (qui comprend le travail le soir) et du dimanche augmente de manière continue entre 2014 et 2019, notamment suite à la loi du 06/08/2015, qui autorise certains commerces situés dans des zones touristiques ou commerciales à ouvrir plus souvent le dimanche. Le nombre de nouveaux accords recule en 2020 dans le contexte de la crise sanitaire. En 2021, il retrouve son niveau de 2019.
Source des données
• Les données mobilisées sont principalement issues de l’enquête Emploi de l’Insee Institut national de la statistique et des études économiques . Cette enquête décrit la situation des personnes sur le marché du travail (actifs occupés, chômeurs, inactifs), le tempsde travail et son organisation pour les actifs occupés.
• L’utilisation de trois millésimes, de 2019 à 2021, permet d’augmenter le nombre d’observations, et ainsi améliorer la précision statistique des résultats. La base statistique des accords d’entreprise est également exploitée, de manière complémentaire.
Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares)
• Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail
• Création : 1993
• Missions : Éclairer le débat public en publiant des données ou des analyses accessibles à toutes et tous ; Accompagner le ministère en charge du Travail et plus largement les pouvoirs publics lorsqu’une réforme se prépare
• Effectif : 170 collaborateurs
• Directeur : Michel Houdebine
• Contact : Joris Aubrespin-Marsal
• Tél. : 01 44 38 22 51
Catégorie : Etat
Adresse du siège
39-43 quai André Citroën75015 Paris France
Consulter la fiche dans l‘annuaire
Fiche n° 5511, créée le 29/08/2017 à 04:47 - MàJ le 30/12/2024 à 10:19