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« On ne sait plus qui est chef de file dans la lutte contre l’illettrisme » (Y. Hinnekint, C. Janin)

News Tank RH - Paris - Interview n°168330 - Publié le 02/12/2019 à 14:30
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©  D.R.
Yves Hinnekint et Christian Janin - ©  D.R.

« S’il y a de très nombreuses et très intéressantes initiatives dans le domaine de la lutte contre l’illettrisme à tous les niveaux, ce foisonnement atteint très vite ses limites faute de coordination et de lisibilité tant pour les personnes touchées que pour les acteurs investis. On ne sait plus qui est le chef de file dans les politiques de lutte contre l’illettrisme. Cela aboutit à une coordination politique entre l’État et les Régions très fragile », déclarent Yves Hinnekint Membre du CA @ Les Acteurs de la Compétence (ex Fédération de la Formation Professionnelle) • Président @ Talis Business Group • Président @ Walt association (communauté de CFA et d’acteurs de… et Christian Janin Président @ Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI)
, co-auteurs du rapport de la mission relative à la lutte contre l’illettrisme confié par la ministre du Travail en juin 2019, dans un entretien avec News Tank le 02/12/2019. Ils préconisent cependant de « renforcer le GIP Groupement d’intérêt public  ANLCI • Groupement d’intérêt public placé sous la tutelle du ministère chargé de la Formation professionnelle • Création : 2000 • Objet : La prévention et la lutte contre l’illettrisme et l’accès de…  et d’améliorer sa gouvernance ». 

Les deux rapporteurs sont des acteurs du monde de la formation professionnelle impliqués dans la lutte contre l’illettrisme. Yves Hinnekint est le DG Directeur général / Directrice générale d’Opcalia/Akto qui accompagne les entreprises dans ce domaine et celui de l’acquisition et du maintien des savoirs de base. Christian Janin est l’ancien président du Copanef Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation qui a participé à la création de CléA Certificat au socle de connaissances et compétences professionnelle créé par les partenaires sociaux , le certificat interprofessionnel de connaissances et de compétences professionnelles. 

La réponse à apporter aux personnes titulaires d’un emploi et en situation d’illettrisme (6 % des personnes en emploi) est « complexe ». 

• Pour les salariés, « seule une démarche non stigmatisante développée notamment lors des entretiens professionnels et/ou lors d’un CEP Conseil en Évolution Professionnelle et visant à reconnaître les compétences détenues par l’intéressé, et non celles qu’il ne maîtrise pas (comme le permet l’évaluation préalable de CléA), nous semble devoir être généralisée », disent les rapporteurs.

• Pour les entreprises, « nous proposons de déployer des outils pour les sensibiliser aux coûts de l’illettrisme en termes de performance économique. (…) Avec le professeur Pascal Moulette (Université de Lyon 2), nous travaillons à la mise en ligne d’un outil de pré-diagnostic et à la création d’un dispositif de formation de référents dans tous les Opco Opérateur de compétences pour identifier, à partir d’un repérage des signaux faibles dans l’entreprise, les problèmes à traiter. »


Yves Hinnekint et Christian Janin répondent à News Tank

Quel constat général faites-vous au sujet de l’illettrisme en France. Comment expliquer que malgré des années d’actions pluri-acteurs, le taux de personnes en situation d’illettrisme soit toujours aussi élevé ?

S’il y a de très nombreuses et intéressantes initiatives, ce foisonnement atteint très vite ses limites faute de coordination et de lisibilité »

En dehors des chiffres annuels issus des JDC Journée défense et citoyenneté qui démontrent en 2018 que 30 000 jeunes sur les 710 000 de la génération concernée sont en situation d’illettrisme, nous ne disposons de nouvelles données depuis 2012 qui nous permettent de savoir si nous progressons ou non. Après 2013, année de la Grande Cause nationale de lutte contre l’illettrisme, beaucoup de choses ont été faites, le mal a été pointé du doigt, et la mutualisation des produits et actions a porté ses premiers fruits. Mais s’il y a de très nombreuses et très intéressantes initiatives en ce domaine à tous les niveaux, ce foisonnement atteint très vite ses limites faute de coordination et de lisibilité tant pour les personnes touchées que pour les acteurs investis.

Par ailleurs, on ne sait plus qui est le chef de file dans les politiques de lutte contre l’illettrisme. Cela aboutit à une coordination politique entre l’État et les Régions très fragile.

Enfin, les partenaires sociaux ont été bousculés par la réforme de la formation professionnelle qui a, notamment, déstabilisé le dispositif CléA Certificat au socle de connaissances et compétences professionnelle créé par les partenaires sociaux et les financements en ce domaine.

Vos préconisations n’en comportent aucune en direction de l’école. C’est pourtant le lieu où l’illettrisme prend racine…

Notre mission « flash » (à peine 3 mois) ne portait pas sur le traitement des causes de l’illettrisme. Nous devions nous centrer sur les solutions pour traiter ces situations auprès des salariés et des demandeurs d’emploi. S’il ne nous appartenait pas de formuler des recommandations visant la formation initiale, nous abordons à plusieurs reprises la question des jeunes sortant du système éducatif sans posséder les compétences de base (recommandations 7, 10 et 11).

6 % des personnes en emploi sont concernées par l’illettrisme. Que proposez-vous pour lutter contre ce phénomène ?

La réponse à apporter aux personnes en emploi est complexe, car nous devons traiter deux difficultés différentes :

  • Celle des salariés qui, souvent, ont développé des solutions professionnelles masquant leurs difficultés, révélées au moment où leur emploi est bousculé (mutation technologique ou plan social), 
  • Celle de l’entreprise qui estime trop souvent que le problème aurait dû être traité avant l’entrée dans l’emploi.

Pour les salariés, seule une démarche non stigmatisante développée notamment lors des entretiens professionnels et/ou lors d’un CEP Conseil en Évolution Professionnelle et visant à reconnaître les compétences détenues par l’intéressé, et non celles qu’il ne maîtrise pas (comme le permet l’évaluation préalable de CléA), nous semble devoir être généralisée.

Pour les entreprises, nous proposons de déployer des outils pour les sensibiliser aux coûts de l’illettrisme en termes de performance économique.

Avec le professeur Pascal Moulette (Université de Lyon 2), nous travaillons à la mise en ligne d’un outil de pré-diagnostic et à la création d’un dispositif de formation de référents dans tous les Opco Opérateur de compétences  pour identifier, à partir d’un repérage des signaux faibles dans l’entreprise, les problèmes à traiter.

Dans notre esprit, cela doit favoriser la prise en compte des situations d’illettrisme dans la négociation des plans de développement des compétences que chaque entreprise doit réaliser. 

Dans votre rapport, vous mettez en avant CléA comme un outil de lutte contre l’illettrisme. Cette certification s’adresse pourtant à un public maîtrisant déjà un minimum de savoirs fondamentaux…

L’évaluation préalable de CléA a un gros avantage, elle permet d’attester que chaque individu dispose de compétences, même s’il ne maîtrise pas les compétences du lire/écrire/compter »

C’est surtout l’évaluation préalable de CléA qui est, dans notre esprit, un outil de lutte contre l’illettrisme. La certification CléA est une certification de sortie de l’illettrisme. Une personne en situation d’illettrisme ne peut donc l’obtenir sans un parcours plus ou moins long.

De nombreux acteurs rencontrés au cours de la mission nous ont indiqué que l’évaluation préalable de CléA a un gros avantage, elle permet d’attester que chaque individu dispose de compétences, même s’il ne maîtrise pas les compétences du lire/écrire/compter. Cette reconnaissance nous a souvent été décrite comme fondamentale pour les individus, car elle permet une reprise de confiance en eux et elle favorise leur remobilisation sur les compétences qu’ils ne maîtrisent pas.

Par ailleurs, le référentiel des compétences certifiées par CléA est aujourd’hui utilisé comme base de construction d’outils dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière, dans les centres de détention, dans plusieurs dispositifs au profit de jeunes décrocheurs.

Peut-être faudra-t-il faire évoluer le contenu de l’évaluation préalable de CléA ? »

Donner à cette évaluation préalable de CléA un statut d'« outil de référence pour tous » permet de renforcer sa visibilité et fera gagner du temps à chaque acteur tenté souvent de construire un outil spécifique distinct. Cela aboutira à pouvoir utiliser cette évaluation préalable sans automatiquement engager la personne immédiatement dans un parcours de certification CléA, et peut-être faudra-t-il faire évoluer le contenu de cette évaluation.

Certif’Pro nous a indiqué être disposé à examiner les évolutions utiles avec tous les acteurs intéressés par une telle démarche.

Vous placez les Opco au cœur de l’action de lutte contre l’illettrisme des salariés. Pourquoi ?

Les actions de lutte contre l’illettrisme des salariés sont la première marche de montée en compétences que les Opco doivent favoriser »

Les Opco Opérateur de compétences ont légalement la responsabilité de développer auprès des entreprises de moins de 50 salariés des politiques de développement des compétences de leurs salariés. Les actions de lutte contre l’illettrisme de leurs salariés sont donc nécessairement la première marche de montée en compétences que les Opco doivent favoriser. Bien évidemment les situations entre Opco et au sein de chacun d’eux sont hétérogènes, il y a donc nécessité de favoriser l’édiction de plans stratégiques adaptés. Les Opco auront aussi un rôle central dans le déploiement de l’outil de pré-diagnostic dont nous avons parlé.

Cet axe majeur de lutte contre l’illettrisme pourrait faire l’objet d’une bonification de la COM Convention d’objectifs et de moyens des Opco.

Comment leur action pourrait-elle s’articuler avec celle de l’ANLCI ? 

Nous proposons que tous les Opco deviennent membres constitutifs du GIP Groupement d’intérêt public ANLCI en devenant ainsi partie prenante du GIP qui a pour mission de lutter contre l’illettrisme. Le plan d’action développé par cette coalition devrait être plus efficace.

Quel avenir préconisez-vous pour l’ANLCI et son organisation, notamment territoriale ?

L’ANLCI a su faire exister la thématique depuis des années, mais elle a aussi souffert d’un déficit de pilotage clair de la lutte contre l’illettrisme.

L’heure est venue de passer d’une politique de mutualisation à un plan d’actions avec objectifs.

La forme du GIP nous semble bien répondre à la problématique : la lutte contre l’illettrisme est un objectif politique qui doit être porté par tous les ministères, toutes les Régions et tous les partenaires sociaux.

Une ANLCI « nouvelle génération » »

Nous proposons donc que la nouvelle ANLCI devienne le GIP où tous ces acteurs se réunissent pour éradiquer l’illettrisme et que ce GIP dispose de relais dans chaque région. Si ces conditions sont remplies, l’ANLCI, nouvelle génération, devrait permettre un changement d’échelle dans la prévention et la lutte contre l’illettrisme en créant une dynamique mieux coordonnée, plus large et amplifiée qui devrait se matérialiser par des plans d’actions coordonnées et plus visibles.

Et au niveau régional ?

Au niveau régional, il ne s’agit pas de créer des structures supplémentaires, mais de fédérer autour du relais ANLCI la mobilisation des acteurs locaux pour la mise en œuvre des priorités élaborées au sein du GIP ANLCI. Les chargés de missions régionaux de l’ANLCI s’appuieront, selon les réalités régionales, sur telle ou telle structure régionale existante.

À propos des demandeurs d’emploi, vous soulignez l’apport financier du PIC. Vous préconisez cependant un travail « cousu main » sur les compétences de base. Pouvez-vous préciser ?

Valorisons et appuyons-nous sur les compétences détenues par la personne  »

Pour les demandeurs d’emploi, les financements existent… Mais pour que ces financements soient utilisés à bon escient, il est nécessaire de modifier partout le discours et les attitudes face aux personnes. Toute personne a des compétences, même si elle ne sait pas lire, écrire, compter. Valorisons et appuyons-nous sur les compétences détenues par la personne pour construire avec elle l’acquisition ou la ré-acquisition de ses compétences de base défaillantes.

Appuyons-nous principalement sur la réponse à des besoins personnels ou professionnels de la personne  »

Admettons que la réponse ne soit pas systématiquement une réponse « formation ». Appuyons-nous principalement sur la réponse à des besoins personnels ou professionnels de la personne (accompagner son enfant dans sa scolarité, obtenir son permis de conduire, réaliser une démarche administrative, co-construire avec un collègue de travail la nouvelle procédure induite par la nouvelle machine, par le développement numérique…) pour l’amener à se réapproprier les compétences de base.

Cela suppose donc une professionnalisation à cette nouvelle « culture » de tous les personnels d’accueil et d’orientation - dont les conseillers en évolution professionnelle, et une identification locale (à mettre à la disposition de ces personnels) des offres existantes d’environnement « apprenant » là où vit la personne à accompagner (maisons de service public, villages Afpa…).

Cette capacité collective à construire des réponses adaptées aux besoins de la personne, c’est cela le « cousu main » que nous souhaitons.

Vous suggérez un plan d’action « spécifique et ambitieux » pour l’outre-mer. Pouvez-vous préciser ?

Outre-mer, la gravité de la situation suppose la mise en place de plan d’actions ambitieux et spécifiques  »

Les régions d’outre-mer connaissent en moyenne une situation de l’illettrisme cinq fois plus importante que les régions de métropole. Par ailleurs, la situation est très différente entre chacune d’elles (15 % à La Réunion, 50 % à Mayotte). Si, dans l’esprit, l’ensemble de nos recommandations ont vocation à être bien sûr mises en œuvre en outre-mer, la gravité de la situation suppose la mise en place de plans d’actions ambitieux et nécessairement spécifiques à chacune d’elle. La mission n’avait pas les compétences pour faire des propositions plus précises. Nous avons rencontré des interlocuteurs au ministère chargé des outre-mers convaincus et disposés à prendre le relais.

Précision générale : notre mission « flash » n’a pas disposé du temps nécessaire à la déclinaison complète et précise de toutes ses recommandations. En réalité, chacune de nos recommandations nécessite maintenant un travail de mise en œuvre opérationnelle des responsables concernés.

Yves Hinnekint


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Parcours

Talis Business Group
Président
Walt association (communauté de CFA et d’acteurs de l’alternance)
Président
Koalizi
Président
Talis Business School
Directeur général
Opcalia/Akto
Directeur général
Opcalia
Directeur général
OPCAREG IDF
Directeur général
FAFSEA ( Fonds d’Assurance Formation des Salariés des Exploitations et Entreprises Agricoles)
Chargé de mission auprès du directeur général
FAFSEA
Directeur régional Martinique
FAFSEA IDF
Directeur régional
Cabinet Bascoulergue
Expert en assurance vol et incendie
Mission Française de Coopération et d’Action culturelle en Guinée Bissau
Conseiller financier auprès du chef du MCAC
CGM/CGS
Directeur administratif et financier

Établissement & diplôme

ISC Paris
Diplôme Audit finances

Fiche n° 25189, créée le 30/08/2017 à 18:04 - MàJ le 11/09/2024 à 09:32

Christian Janin


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Parcours

Education nationale
Professeur d’EPS
CFDT
Responsable du service emploi-sécurisation des parcours professionnels
Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Secrétaire confédéral en charge du handicap
Union des fédérations de fonctionnaires CFDT
secrétaire général adjoint
Fédération Sgen-CFDT
secrétaire fédéral

Fiche n° 35596, créée le 14/06/2019 à 15:55 - MàJ le 31/01/2020 à 14:38

Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI)

Groupement d’intérêt public placé sous la tutelle du ministère chargé de la Formation professionnelle
Création : 2000
• Objet : La prévention et la lutte contre l’illettrisme et l’accès de tous aux compétences de base (aptitude à lire et écrire en français, aptitude au calcul et compétences numériques de base) dans une visée d’insertion professionnelle, sociale et culturelle
• Missions  :
- Promouvoir, tant au niveau national que local, toutes les actions concourant à prévenir et résorber l’illettrisme et à favoriser l’accès de tous aux compétences de base
- Fédérer les acteurs et optimiser les moyens affectés par l’État, les collectivités territoriales, les entreprises, les CRI (centres de ressources illettrisme), et la société civile à la lutte contre l’illettrisme et à l’accès aux compétences de base
- Accompagner et professionnaliser les acteurs qui réalisent des actions de lutte contre l’illettrisme et favorisent l’accès aux compétences de base
• Président : Christian Janin
• Directeur général  : Hervé Fernandez
Secrétaire générale : Élodie Bousquet
• Contact : Virginie Lamontagne, chargée de mission nationale Communication, coordinatrice du mouvement des Journées nationales d’action contre l’illettrisme
• Tél.  : 04 37 37 18 61


Catégorie : Associations / Fondations


Adresse du siège

264 Rue Garibaldi
69003 Lyon France


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Fiche n° 5548, créée le 30/08/2017 à 03:19 - MàJ le 12/11/2024 à 17:14

Certif Pro

Association nationale à caractère paritaire régie par la loi de 1901
Création : 2018
• Missions  :
- favoriser l’essor des certifications au niveau interprofessionnel et interbranche répondant aux
besoins en compétences et en qualification du marché du travail. Elle est à titulaire des droits de propriété de CléA, CléA Numérique, et CléA Management.
- coordonner les associations régionales Transitions Pro (AT Pro),
- dialoguer l’État et France compétences sur les questions relatives aux transitions professionnelles.
Présidente  : Séverine Garandeau-Martin (CFDT)
• Vice-président : Xavier Royer (Medef)
Directrice : Céline Czarny
• Contact : Céline Czarny, directrice


Catégorie : Associations / Fondations


Adresse du siège

4 avenue du Stade de France
93210 La plaine saint denis France


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Fiche n° 8702, créée le 27/05/2019 à 07:26 - MàJ le 19/04/2024 à 17:42


© News Tank RH - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »

©  D.R.
Yves Hinnekint et Christian Janin - ©  D.R.