
« La cooptation représente 30 % de nos recrutements » (Marie-Claude Chazot, zone Euromed Inetum)
« En 2025, nous avons un plan de recrutement de 1 000 personnes pour la France, sans compter sur la campagne pour attirer des alternants », déclare Marie-Claude Chazot
DRH zone Euromed (France, Luxembourg, Belgique, Maroc, Tunisie) @ INETUM
, DRH pour la zone Euromed d’Inetum
• Entreprise de services numériques (ESN)• Création : 1995 (ex-Gfi, changement de nom pour adopter Inetum en octobre 2020)• Missions : ingénierie, infogérance, conception et intégration de…
, à News Tank le 26/08/2025.
« Outre le recrutement, la fidélisation des collaborateurs est importante. Pendant la période Covid-19, les ESN
Entreprises de services du numérique (ex. SSII)
ont connu des taux d’attrition de 20 à 25 %. Nous sommes revenus à un niveau plus classique dans les univers ESN et software dans une fourchette de 10 à 15 %. »
« Cela arrive de recourir au freelancing
Activité de travail indépendant
, mais cela ne représente pas la majorité de ce que nous proposons pour nos clients. La proportion des freelancers dans nos effectifs doit être aujourd’hui autour de 5 ou 6 %. »
« En matière de montée en compétences en IA
Intelligence artificielle
de nos collaborateurs, nous avons adopté :
• un programme de formation pour adopter l’IA qui s’appelle “Do you speak GenAI
Intelligence artificielle générative
?” pour tous les collaborateurs ;
• une acculturation à travers l’expérience, en travaillant des cas d’usages propres en fonction des domaines de prédilection. »
« En France, nous semblons rencontrer un manque d’appétit des profils féminins pour l’IT
Technologie de l’information
. Il faut peut-être présenter différemment notre secteur ou leur donner des exemples concrets de ce qui peut se passer ailleurs pour susciter l’envie. »
En mai 2025, vous avez pris la fonction de DRH de la région Euromed d’Inetum avec le périmètre géographique : France, Luxembourg, Belgique, Maroc et Tunisie. Quelle est votre lettre de mission ?
La région Euromed d’Inetum correspond à un effectif de 10 000 collaborateurs (dont 8 500 en France) sur un effectif global de 28 000 collaborateurs dans 19 pays. Ce périmètre couvre les trois grands métiers d’Inetum : conseil, accompagnement pour la création et la gestion des SI Système d’information , implémentation de grandes solutions du marché (Microsoft, SAP, Salesforce, ServiceNow…).
Notre ambition est de devenir un leader européen figurant dans le top 5 des ESN à horizon 2026.
En tant que DRH de la zone Euromed, ma feuille de route est alignée sur les ambitions du groupe. Cela passe par l’identification des synergies et le développement du travail en collaboration avec les autres zones.
Ces axes nous animent en matière d’organisation, de structuration et de réflexion.
Votre prise de fonction RH intervient dans un contexte de transformation d’Inetum qui réorganise ses activités en trois zones géographiques stratégiques, dont Euromed. Les collaborateurs cherchent-ils à être rassurés avec cette nouvelle configuration ?
Je n’ai pas le sentiment dans les premiers échanges avec les collaborateurs que cela soit vraiment nécessaire.
Ils sont surtout curieux de comprendre comment la stratégie sera déroulée et ce qui va se passer dans cette nouvelle configuration. La majorité d’entre eux sont focalisés sur les enjeux de business line et la manière de répondre aux impératifs clients.
En France, nous travaillons sur une initiative d’engagement interne pour susciter un dialogue autour de cette stratégie.
Sur la partie du recrutement, quels sont les points sur lesquels vous allez vous concentrer en priorité ?
En 2025, nous avons un plan de recrutement de 1 000 personnes pour la France. Sans compter sur la campagne pour attirer des alternants (environ 140 de manière constante chez Inetum).
Notre maillage régional est un atout à mettre en avant »Les enjeux consistent à trouver les meilleurs profils et à exploiter les meilleurs canaux pour y parvenir. Par exemple, la cooptation marche bien. Cela représente environ 30 % de nos recrutements. Nous capitalisons sur nos collaborateurs pour attirer les futurs talents. C’est aussi un signe stimulant de l’intérêt qu’ils trouvent au sein de notre organisation.
Notre maillage régional est aussi un atout à mettre en avant. Nous savons aussi que nos concurrents sur le marché des ESN cherchent des profils similaires.
Outre le recrutement, la fidélisation des collaborateurs est importante. Pendant la période Covid-19, les ESN ont connu des taux d’attrition de 20 à 25 %. Nous sommes revenus à un niveau plus classique dans les univers ESN et software dans une fourchette de 10 à 15 %.
Nous avons aussi prévu des vagues de recrutements pour le Maroc (entre 200 et 250), la Tunisie et la Belgique.
Le rythme de recrutement chez Inetum est moindre par rapport à d’autres cycles, comme dans d’autres ESN. Comment expliquez-vous cette tendance actuellement ?
Au-delà de la baisse en volume et de la conjoncture économique incertaine, il y a également le type de profils plus experts que nos clients recherchent. Les profils qu’on va recruter en France dépendent de leurs techniques, leur maîtrise de langages informatiques ou d’expertises Web. Tout dépend aussi de la manière de structurer l’offre. Chez Inetum, nous avons fait le choix du nearshore avec nos implantations en Afrique du Nord notamment pour proposer des services IT à distance.
De votre point de vue, existe-t-il un lien entre la réduction de recrutement de développeurs juniors et la montée en puissance de l’IA, source d’automatisation dans la programmation informatique ?
Je ne sais pas réellement si on peut raisonner en termes de juniors ou de seniors. Il faudrait plutôt parler de technicité. L’expertise peut être détenue par un junior qui a su développer ses compétences, notamment sur la maîtrise de l’IA. Parallèlement, vous avez des profils seniors expérimentés qui sont aussi intéressants.
Avec les progrès dans l’IA, Numeum, qui fédère les acteurs du numérique dans l’univers BtoB, s’attend à des plans de recrutement moins importants sur les métiers traditionnels des ESN…
J’entends tout à fait que Numeum puisse décrypter cette tendance du marché. De notre point de vue, c’est l’expertise et la technicité, parfois pointues ou de niche, qui compte et des profils capables d’accompagner nos clients. Depuis ma récente prise de fonction, je n’ai pas perçu d’impact sur le volume de recrutement en lien avec l’IA.
Pour trouver les expertises qui vous manquent en interne, dans quelle mesurez avez-vous recours au freelancing ?
Dans une logique de complétude de notre offre de services, cela arrive de recourir au freelancing, mais cela ne représente pas la majorité de ce que nous proposons pour nos clients.
La proportion des freelancers dans nos effectifs doit être aujourd’hui autour de 5 ou 6 %.
Si le profil du freelancer est très demandé par nos clients, notre rôle est de le convaincre de rejoindre Inetum si c’est faisable dans une logique de développement des compétences et de repositionnement des acteurs dans une chaîne de valeur.
En matière de formation, comment assurez-vous la montée en compétences en IA de vos collaborateurs ?
Nous avons adopté une démarche en deux étapes :
- un programme de formation pour adopter l’IA qui s’appelle « Do you speak GenAI ? » pour tous les collaborateurs.
- une acculturation à travers l’expérience, en travaillant des cas d’usages propres en fonction des domaines de prédilection.
Par exemple, la direction RH a commencé à en identifier pour diverses équipes (paie, formation, recrutement, HRBP Ressources Humaines Business Partner …) afin de simplifier les tâches et automatiser les processus.
- Des experts en interne nous aident à transformer ces use cases en agents IA et nous accompagnent pour se familiariser avec le prompt Méthode d’ingénierie visant à composer des requêtes de l’utilisateur pour dialoguer avec une IA générative à travers l’exploitation de licences Microsoft Copilot.
- Au cours de l’été, les équipes travaillent sur le sujet pour disposer à la rentrée de premiers agents, en guise de premiers retours d’expérience. L’équipe RH est un exemple parmi tant d’autres.
Bien évidemment, pour nos profils techniques, nous ferons plus en proposant des formations plus approfondies. Mais le fait de s’approprier l’IA dans son quotidien est déjà une démarche très importante pour nos collaborateurs.
Profitez-vous des périodes d’intermission de vos salariés pour les inciter à l’acculturation à l’IA ?
Notre enjeu, c’est de s’assurer de l’employabilité des profils et de les replacer au maximum pour rester le moins de temps possible en intermission. Nous profitons de ces périodes entre deux missions pour pousser les salariés à se former via nos plateformes de formation.
Nous les encourageons à prendre leur Journée de Solidarité »Les collaborateurs peuvent identifier les points sur lesquels ils souhaitent avancer. En intégrant leurs demandes dans le SIRH Système d’Information des Ressources Humaines , ils seront orientés vers les modules de formation adéquates qui sont proposés de manière quotidienne ou hebdomadaire. Ce sont aussi des périodes qui permettent de faire le point sur leur profil, leur expertise, leur développement de compétences et de se préparer à leur prochaine mission.
Enfin, nous les encourageons à prendre leur Journée de Solidarité, une journée mise à la disposition des salariés pour s’engager pour l’association caritative de leur choix.
Vous êtes sensibles au sujet de la mixité dans le secteur du numérique. Comment expliquez-vous une différence d’approche entre des pays comme le Maroc et la Tunisie et la France ?
Je me suis rendu récemment à Casablanca pour rencontrer nos équipes marocaines et tunisiennes. J’ai été impressionnée par la diversité de genres en Afrique du Nord.
- L’enjeu porte sur l’encouragement dans le parcours éducatif des profils féminins pour les orienter vers des carrières dans le secteur numérique.
- Il existe aussi une différence d’impact en encourageant les profils féminins au sein des ESN, en favorisant leur mise en avant et à développer leur visibilité. Il y a aussi une notion d’éducation à la fois en interne et auprès de nos clients.
- C’est complètement en ligne avec les actions que nous soutenons à travers l’initiative Women@Inetum.
- Nous collaborons aussi avec plusieurs associations qui se battent en faveur de la mixité dans le numérique comme Elles bougent pour demain ou Femmes@numérique. Nous sommes aussi en train de lancer une initiative avec l’association Les Décodeuses pour travailler sur la fracture numérique au travail.
Au Maroc, il est possible d’avoir 50 % de femmes dans un effectif. Au final, il n’y a pas d’enjeu de genre pour travailler dans le numérique. C’est un faux problème.
En France, nous semblons rencontrer un manque d’appétit des profils féminins pour l’IT. Il faut peut-être présenter différemment notre secteur ou leur donner des exemples concrets de ce qui peut se passer ailleurs pour susciter l’envie.
Chez Inetum, le taux global de féminisation est de 28 %. C’est déjà bien, le niveau est supérieur à la moyenne observée dans les ESN, mais il est évidemment possible de faire mieux. Et c’est ce que nous nous emploierons à faire.
Marie-Claude Chazot
DRH zone Euromed (France, Luxembourg, Belgique, Maroc, Tunisie) @ INETUM
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Parcours
DRH zone Euromed (France, Luxembourg, Belgique, Maroc, Tunisie)
DRH Europe du sud
DRH
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Country manager France
VP human resources group
HR director
HR advisor
HR manager
HR manager
HR
Fiche n° 31487, créée le 24/06/2018 à 17:51 - MàJ le 26/08/2025 à 17:33
Inetum
• Entreprise de services numériques (ESN)
• Création : 1995 (ex-Gfi, changement de nom pour adopter Inetum en octobre 2020)
• Missions : ingénierie, infogérance, conception et intégration de logiciels, conseil, solutions cloud
• Effectif : 28 000 collaborateurs, dont 8500 en France
• Implantation : 19 pays
• Chiffre d’affaires : 2,4 Md€ (2024)
• PDG : Jacques Pommeraud
• Chief People Officer Group : Bruno Da Sola
• DRH zone Euromed (France, Luxembourg, Belgique, Maroc et Tunisie) : Marie-Claude Chazot
• Contact : Emmanuel Adrey, relations presse
• Tél. : 01 44 04 50 00
Catégorie : Grandes Entreprises Privées
Adresse du siège
5-7 rue Touzet Gaillard93400 Saint-Ouen France
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Fiche n° 8181, créée le 01/02/2019 à 17:44 - MàJ le 26/08/2025 à 17:31
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