CPF : « Le recentrer sur la formation des salariés et rendre le CEP obligatoire » (Michel Beaugas, FO)
« Je préconise de recentrer le CPF
Compte Personnel de Formation
sur la formation professionnelle continue des salariés pour qu’il leur serve dans leur métier, qu’il leur permette de progresser dans leur carrière professionnelle grâce à une nouvelle qualification, de changer de métier s’ils le souhaitent et cela, en articulation avec les Transitions collectives (TransCo) », déclare Michel Beaugas
Membre au titre de représentant des organisations professionnelles et syndicales (CGT-FO) @ Conseil d’orientation des retraites (COR) • Administrateur au CA @ France compétences • Membre titulaire…
, secrétaire confédéral de FO, le 14/06/2021 à News Tank.
C’est pour cette raison qu’il recommande de « rendre le CEP
Conseil en Évolution Professionnelle
obligatoire » pour toute personne qui mobilise son CPF, ce qui est le cas pour la mise en œuvre de TransCo. Actuellement, les salariés doivent seulement être informés par leur employeur de la possibilité de recourir au CEP, notamment à l’occasion de l’entretien professionnel dont le contenu peut s’articuler avec celui du conseil.
Selon Michel Beaugas, les salariés se saisissent insuffisamment du CPF : « Quand on regarde les 20 premières formations CPF, les demandeurs d’emploi sont les premiers bénéficiaires, pas les salariés. » D’autre part, les formations choisies devraient être « en lien direct avec l’emploi tenu ou le projet professionnel du salarié ». Il dénonce à cet égard l’importance du nombre de formations au Caces
Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité
qui, « pour la plupart devraient être financées par l’employeur ».
Sur la co-construction du CPF, « on constate que certaines branches professionnelles abusent en l’encourageant ». Toutefois, FO étant favorable à la négociation d’entreprise sur le PDC
Plan de développement des compétences
et la GEPP
Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels
, « on est bien dans ce cas dans le registre de la co-construction », indique Michel Beaugas.
« Ne pas entraver l’essor de l’apprentissage »
En ce qui concerne le déficit de France compétences • Établissement public administratif créé par la loi du 05/09/2018, placé sous la tutelle du ministre chargé de la formation professionnelle. Mise en route le 01/01/2019 • Gouvernance quadripartite… , « cela fait un bon moment malheureusement qu’on l’estime probable autour de 3 Mds € cette année », dit Michel Beaugas. « Nous savions qu’il s’élèverait au minimum à ce montant, voire plus », ajoute un autre syndicaliste.
« Les solutions sont à la fois du côté des partenaires sociaux et de l’État. Pour le moment aucune piste ferme ne se dessine. La ministre du Travail va nous laisser le temps de terminer nos travaux le 09/07/2021 » dans le cadre de l’agenda social autonome. « Il pourrait y avoir une première réunion de concertation à partir du 01/07/2021 [dans le cadre de l’agenda social du Gouvernement] mais les deux concertations ne se percuteront pas. »
Sur l’apprentissage, « attention de ne pas entraver son essor ». « Je pense qu’il faut discuter avec les branches du niveau des coûts contrats. Certaines ont fait des efforts, d’autres moins », estime Michel Beaugas. « Il va falloir tout remettre à plat sur le sujet de l’apprentissage et ne pas oublier de parler sérieusement du tutorat. » D’après un autre syndicaliste, l’explosion des coûts de l’apprentissage est liée au fort développement de cette mesure en 2020, largement aidé par l’aide au recrutement de l’État mais aussi « à la reprise des stocks de contrats [financés avant la réforme par les] Régions. »
« Augmenter la contribution des employeurs »
Selon le secrétaire général de FO, l’une des solutions consisterait à « augmenter la contribution financière des employeurs » qui est passée, en 2018, de 1,6 % de la MSB Masse salariale brute à 1 % pour les employeurs d’au moins 11 salariés. Toutefois, « les représentants des employeurs s’y opposent ».
Quant à créer une contribution des salariés à la formation professionnelle : « Non, ce serait leur appliquer une double peine », répond Michel Beaugas s’il s’agit, par la formation professionnelle, d’acquérir les compétences qu’ils n’ont pas pu obtenir en formation initiale. Et alors que la cotisation des salariés au régime d’assurance chômage a été supprimée, cela manquerait de logique.
« Divergence sur le PIC »
« Les employeurs souhaitent récupérer la fraction PIC Plan d’investissement dans les compétences -demandeurs d’emploi de leur contribution formation (1,6 Md€ par an). FO n’est pas d’accord. C’est de notre devoir de conserver une petite participation “employeurs” pour former les demandeurs d’emploi qui sont de futurs salariés. »
Michel Beaugas
Membre au titre de représentant des organisations professionnelles et syndicales (CGT-FO) @ Conseil d’orientation des retraites (COR)
Administrateur au CA @ France compétences
Membre titulaire de la SC-EOFP @ CNNCEFP
Secrétaire confédéral, secteur de l’emploi et des retraites @ Force ouvrière
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Administrateur au CA
Membre titulaire de la SC-EOFP
Secrétaire confédéral, secteur de l’emploi et des retraites
Administrateur
Secrétaire général de l’Union départementale du Calvados
Permanent syndical au sein de l’Union départementale du Calvados
Fiche n° 24822, créée le 23/08/2017 à 11:46 - MàJ le 20/02/2024 à 19:07
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