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L’apprentissage : un autre succès français ! (Alain Druelles, Quintet Conseil)

News Tank RH - Paris - Tribune n°208038 - Publié le 10/02/2021 à 18:36
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© DR.
Alain Druelles - © DR.

Les bonnes nouvelles, surtout quand elles concernent les jeunes,  doivent être d’autant plus appréciées qu’elles tranchent avec les inquiétudes et incertitudes dues à la crise sanitaire.

Une tribune d’Alain Druelles Associé fondateur @ Cabinet Quintet
, associé fondateur du cabinet Quintet Conseil • Cabinet de conseil en stratégie sociale, formation et raison d’être• Création : octobre 2020 (par Antoine Foucher, Pauline Calmès, Damien Delevallée, Alain Druelles et Bertrand Lamberti, cinq… .


Progression historique de l’apprentissage en 2019 et 2020

Première bonne nouvelle, la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Élisabeth Borne Présidente des forums et du conseil stratégique @ Sistemic • Députée de la 6ᵉ circonscription du Calvados @ Assemblée nationale
, a annoncé les chiffres de l’apprentissage pour 2020.

Pour la deuxième année consécutive, les entrées en apprentissage ont connu une progression historique :

  • + 16 % en 2019 
  • + 40 % en 2020 

L’apprentissage atteint le chiffre record de 500 000 nouvelles entrées en 2020, contre 315 000 en 2018.

Cette progression concerne tous les niveaux de formation, en particulier les BAC+2 qui représentent 22 % des entrées contre 18,7 % en 2019.

Rarement, un dispositif aura connu un tel essor.

Une bonne nouvelle pour les jeunes

C’est d’abord une bonne nouvelle pour les jeunes. L’apprentissage est une voie à part entière de formation initiale. Elle permet de découvrir un métier et d’acquérir les compétences nécessaires à son exercice. Cet exercice et la rémunération qui y est attachée participent à donner un sens à un parcours, en ces temps où les difficultés financières et les doutes gagnent malheureusement du terrain chez les jeunes.

On le néglige parfois, l’apprentissage est aussi le moyen pour nombre d’entre eux d’accéder à l’enseignement supérieur. Celui-ci peine à s’ouvrir aux personnes issues de milieux sociaux les plus modestes, parfois pour des raisons financières, et l’apprentissage y joue un véritable rôle d’ascenseur social.

C’est une bonne nouvelle aussi pour la réforme en France (au même titre que le CPF Compte Personnel de Formation , lire sur le sujet la tribune Publié le 30/11/2020 à 14:14
En seulement un an, le CPF a déjà rempli sa vocation sociétale pour un million de personnes. Malgré la crise sanitaire et les incertitudes sur l’emploi, déjà un million de nos concitoyens ont saisi…
de Bertrand Lamberti). Ces bons résultats sont en effet le fruit d’une ambition, mais aussi du courage et de l’opiniâtreté du Gouvernement : la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », portée par Muriel Pénicaud Administratrice @ Positiv’ • Membre du conseil d’orientation @ Global Summit of Women • Senior advisor @ Bain Capital • Fondatrice et présidente @ Fonds de dotation Sakura
• « Engagée » (Éditions…
, a levé nombre de freins d’un système très administré.

Effet conjugué du financement et des primes

Le financement a été simplifié en instaurant une règle simple (un contrat=un financement) en lieu et place d’un système d’affectation de taxe et de subventions pour le moins complexe et parfois opaque. Les principes et modalités de l’assurance qualité se sont substitués à un régime d’autorisation administrative limitant, chaque année, le nombre de jeunes formés et bridant ouvertures de section et créations de CFA Centre de formation d’apprentis .

L’augmentation des primes pour les employeurs concluant un contrat, depuis juillet 2020, et, à ce stade, jusqu’à fin mars 2021, a, de toute évidence, joué à plein. Loi et primes traduisent la détermination et l’ambition du président de la République et des gouvernements successifs en faveur de l’apprentissage.

Confiance faite aux acteurs

Loi et primes ont en commun de faire confiance aux acteurs : entreprises et responsables de CFA et leurs équipes au premier chef. Au-delà des chiffres, c’est aussi le regard sur l’apprentissage qui est en train de se modifier. Ce succès est donc aussi le leur.

Il reste des points à améliorer

Certes, il y a encore des points à améliorer.

Ainsi, la possibilité de développer l’apprentissage dans tous les secteurs, notamment le sanitaire et social ou les besoins sont très importants nécessitent de tester aménagements réglementaires et innovations pédagogiques.

La qualité et surtout la diversification des modalités pédagogiques (digitalisation, alternance avec les périodes de formation sur les plateaux techniques des entreprises) sont à renforcer.

La capacité à favoriser les entrées en formation tout au long de l’année doit se développer tout comme l’accueil d’une plus grande diversité de jeunes, notamment ceux en situation de handicap.

L’information et l’orientation restent des sujets majeurs, alors que les métiers mais aussi les aspirations des jeunes sont en constante évolution.

Ce sont des questions qui ne sont d’ailleurs pas spécifiques à l’apprentissage et qui se posent à toutes les voies de formation.

La recherche de l’efficacité et de la simplicité des modes de gestion ainsi que de la pérennité du financement sont indispensables pour maintenir la dynamique de la réforme. La question du financement est, bien sûr un sujet central. Quelles que soient les modalités techniques qui seront retenues, elles doivent être inspirées par la confiance des acteurs mais aussi par la nécessité d’investir pour notre jeunesse. Confiance et mise en responsabilité sont parmi  les ingrédients fondamentaux de la réforme. On imagine difficilement que le Gouvernement ne continue pas à investir dans l’apprentissage alors que les jeunes doivent faire l’objet de toute l’attention de la nation en ces temps de crise sanitaire.

L’engagement du réseau Walt pour le maintien des apprentis sans contrat en apprentissage

La responsabilité des acteurs c’est précisément l’objet d’une autre bonne nouvelle pour l’apprentissage : plusieurs réseaux de CFA et écoles, accueillant 20 % des apprentis en France, membres de l’association Walt, viennent de décider de garder gratuitement, jusqu’en juin 2021, sous réserve qu’ils conservent le statut de stagiaire de la formation professionnelle, les quelques jeunes encore dans leurs établissements, qui n’auraient pas pu conclure un contrat d’apprentissage à l’issue d’une période de six mois de formation dans leurs établissements.

Depuis quelques semaines, l’État suspecte certaines écoles d’avoir fait entrer un nombre important de jeunes dans ce dispositif sans se soucier de leur trouver un contrat d’apprentissage.

Rappelons que la possibilité de débuter une formation par apprentissage dans l’attente de la conclusion d’un contrat est effective depuis près de 10 ans. À titre exceptionnel, à la demande de nombre d’acteurs de l’apprentissage, la durée de ce sas a été portée, en juillet 2020 et jusqu’au 31/12/2020, de trois à six mois.

Les CFA bénéficient en échange d’un financement a minima de 500 euros par mois.

Cette rémunération peut avoir incité quelques centres à détourner le sens de la mesure et à remplir les sessions de formation en laissant les jeunes sans solution.

Prendre l’initiative de permettre à ces jeunes de poursuivre gratuitement leur formation dans le centre qui les accueille, c’est démontrer, en pleine crise de la Covid, que l’intérêt de ces jeunes est au cœur des missions des CFA.

La meilleure et la plus simple des solutions

Poursuivre sa formation au sein du même établissement est, sans conteste, la meilleure et la plus simple des solutions. Mais c’est aussi faire la pédagogie de la responsabilité : les CFA qui ont accueilli des jeunes dans ce sas, en toute connaissance de cause, peuvent aussi comprendre qu’ils peuvent également prendre en charge une part de risque à leur charge.

Les CFA ne sont certes juridiquement pas obligés de le faire, mais tout n’est pas affaire de droit… 

Alain Druelles


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Parcours

Cabinet Quintet
Associé fondateur
Ministère du Travail et de l’Emploi
Conseiller d’Élisabeth Borne à la formation professionnelle et à l’apprentissage
Ministère du Travail et de l’Emploi
Conseiller de Muriel Pénicaud à la formation professionnelle et à l’apprentissage
Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP)
En charge de l’interface avec le cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, pour assurer le lancement et la mise en œuvre de la réforme de la formation
Mouvement des entreprises de France (Medef)
‎Directeur Éducation Formation
Mouvement des entreprises de France (Medef)
Directeur adjoint à la direction Éducation Formation
Mouvement des entreprises de France (Medef)
Chef du service formation continue
Mouvement des entreprises de France (Medef)
Coordinateur régional pour la Formation professionnelle

Fiche n° 24387, créée le 21/07/2017 à 11:37 - MàJ le 10/02/2021 à 18:37

Quintet Conseil

Cabinet de conseil en stratégie sociale, formation et raison d’être
Création  : octobre 2020 (par Antoine Foucher, Pauline Calmès, Damien Delevallée, Alain Druelles et Bertrand Lamberti, cinq anciens membres du cabinet de l’ex-ministre du Travail, Muriel Pénicaud).
Missions : Accompagner les entreprises dans leur démarche de conjuguaison de business et de bien commun sur cinq champs :
- La stratégie sociale
- La raison d’être
- Les compétences
- Les relocalisations
- La stratégie de communication
Président : Antoine Foucher
Contact : François Coën
Tél.  : 06 77 82 56 94


Catégorie : Etudes / Conseils


Adresse du siège

66 rue Saint-Dominique
75007 Paris France


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Fiche n° 10548, créée le 06/10/2020 à 01:14 - MàJ le 17/09/2024 à 17:53


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