
Apprentissage : « Je suis très inquiet de la réduction des financements » (Patrick Martin, Medef)
« Je suis très inquiet de la réduction des aides que nous accordons pour financer l’apprentissage. Ce sujet est trop abordé sous l’angle budgétaire, alors que nous devons l’appréhender dans une logique économique et sociale. L’apprentissage n’est pas une dépense, mais un investissement », déclare Patrick Martin
Président @ Mouvement des entreprises de France (Medef) • Président @ Groupe Martin Belaysoud Expansion
, président du Medef
• Organisation patronale représentative au niveau national et interprofessionnel• Création : le 27/10/1998 (en remplacement du CNPF)• Chiffres clés :- Fédérations adhérentes (2023) : 99- Entreprises…
, lors d’une audition par la commission des affaires sociales du Sénat le 07/05/2025.
« À ce jour, nous observons déjà une baisse de 20 % des contrats d’apprentissage, ce qui montre bien l’impact de la diminution des aides. Je me désole qu’un des rares succès de notre pays soit aujourd’hui menacé. »
Le Gouvernement a présenté lors du Conseil des ministres du 30/04/2025 une série de mesures visant à réduire le niveau de prise en charge des contrats d’apprentissage, en instaurant notamment un reste à charge de 750 € pour les employeurs embauchant un apprenti de niveau 6 ou 7.
« Nous sommes entrés dans une phase de destruction d’emplois »
« Le marché du travail se retourne en ce début d’année 2025 alors même beaucoup d’entreprises sont en situation de sureffectif. Cela peut s’expliquer par une stratégie de rétention des talents mise en place par des organisations qui anticipent des difficultés de recrutement. Nous sommes entrés dans une phase de destruction d’emplois particulièrement marquée chez les jeunes. Le taux d’emploi se redresse en revanche légèrement chez les seniors, probablement sous l’effet de la dernière réforme des retraites.
Malgré ce contexte dégradé, certains signaux positifs doivent être rappelés. Notre climat social reste apaisé, avec un niveau de conflictualité sociale historiquement bas. On peut l’expliquer par la pleine conscience qu’ont les partenaires sociaux de la fragilité économique de notre pays. Le dialogue entre représentants des employeurs et représentants des salariés reste fort, dans les entreprises, les branches, et au niveau interprofessionnel. L’autre élément positif est le programme d’investissement massif lancé par la nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne, qui ne manquera pas de bénéficier à notre économie. »
« Il nous faut inévitablement réviser nos politiques sociales, et le niveau de certaines prestations »
« L’augmentation des prélèvements obligatoires et la dégradation de nos finances publiques résultent essentiellement de nos régimes sociaux, dont l’efficience, malgré les dépenses consenties, s’est dégradée. Hormis l’Agirc-Arcco gérée par les partenaires sociaux, l’essentiel de nos régimes sociaux est déficitaire. Certains d’entre eux, notamment l’Unédic, en sont même réduits à emprunter sur les marchés financiers pour continuer à fonctionner.
Notre niveau de fiscalité, déjà parmi les plus élevés du monde, exclut l’éventualité d’une hausse des impôts pour résorber ces déficits. Il nous faut donc inévitablement réviser nos politiques sociales et le niveau de certaines prestations. Je pense aux arrêts maladie, dont le niveau a augmenté de façon exponentielle depuis la pandémie de Covid-19, et que la Sécurité sociale ne peut donc plus indemniser à la même hauteur. Augmenter le nombre de jours de carence fait partie des solutions qui doivent être envisagées.
Notre enjeu, pour résorber les déficits, est aussi d’augmenter significativement notre taux d’emploi, notamment chez les seniors et chez les plus jeunes. Sur cette problématique des emplois jeunes, je n’ai aucun problème pour dire que les entreprises doivent encore progresser pour mieux orienter, mieux accompagner, et mieux former. Nous devons aller plus loin dans la réforme de notre système de formation initiale, notamment en ce qui concerne les lycées professionnels. »
« Notre gisement potentiel de production de richesses repose beaucoup plus les personnes qui ne travaillent pas que sur ceux qui travaillent »
« Notre gisement potentiel de production de richesses repose beaucoup plus les personnes qui ne travaillent pas que sur ceux qui travaillent. Nous devons bien sûr avoir des réflexions sur les 35 heures, les heures supplémentaires ou les RTT, mais la question la plus urgente est de savoir comment nous pouvons remettre en emploi un maximum de Français.
De ce point de vue, ma question de la compétitivité de nos entreprises est centrale. Plus de compétitivité, c’est plus de marchés gagnés, plus de commandes et plus d’embauches. Or le poids des prélèvements qui pèsent sur les employeurs est tel qu’il plombe cette productivité. C’est pourquoi je plaide pour qu’une partie du financement de notre protection sociale, qui pèse aujourd’hui essentiellement sur le travail, soit transférée sur la fiscalité, et notamment sur la TVA. »
Patrick Martin
Président @ Mouvement des entreprises de France (Medef)
Président @ Groupe Martin Belaysoud Expansion
Parcours
Président
Président délégué
Président
Établissement & diplôme
Fiche n° 35778, créée le 02/07/2019 à 12:25 - MàJ le 09/05/2025 à 17:44
Mouvement des entreprises de France (Medef)
• Organisation patronale représentative au niveau national et interprofessionnel
• Création : le 27/10/1998 (en remplacement du CNPF)
• Chiffres clés :
- Fédérations adhérentes (2023) : 99
- Entreprises adhérentes (2023) : 190 000
- Organisations territoriales (2023) : 119
- Audience entreprises : 21,96 %, audience employeurs : 32,94 %, audience salariés : 66,32 % (2021)
• Président : Patrick Martin
• Cinq vice-présidents :
- Bruno Arcadipane, vice-président en charge des adhérents
- Paola Fabiani, vice-présidente en charge de l’entrepreneuriat et porte-parole
- Fabrice Le Sache, vice-président en charge de l’Europe
- Samuel Tual, trésorier
- Sophie L’Hélias, vice-présidente « prospective et idées »
• Directrice générale : Garance Pineau
• DRH : Laurent Bourgoin
• Contact : Vincent de Bernardi, directeur de la communication
• Tél. : 01 53 59 17 77
Catégorie : Syndicats Patronaux
Adresse du siège
55 avenue Bosquet75007 Paris France
Fiche n° 5022, créée le 12/05/2017 à 12:41 - MàJ le 09/05/2025 à 17:44
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