
Politiques régionales de formation 2025 : un recentrage budgétaire sous contrainte
Les Régions doivent composer avec une équation budgétaire dégradée en 2025, entre réduction des dotations étatiques et incertitudes liées au renouvellement des Pric. Face à ces contraintes, les vice-présidents régionaux en charge de la formation annoncent des stratégies d’ajustement qui interrogent la capacité des territoires à préserver l’accès à la qualification pour les publics les plus éloignés de l’emploi.
Toutes les Régions interrogées par News Tank font état d’une baisse de ressources en 2025. Jean-Patrick Gille
Membre titulaire au titre des Régions @ CNNCEFP (Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle) • Vice-Président @ Tours Métropole Val de Loire…
(Centre-Val de Loire) évoque une réduction de 20 M€ du budget formation, dont 10 M€ directement liés à la baisse de la rémunération des stagiaires. Pourtant, certaines lignes sont « sanctuarisées » : en l’occurrence, les formations de base et la lutte contre l’illettrisme via le dispositif « Visas », accessibles à tous publics. Même logique de ciblage en Nouvelle-Aquitaine, où Karine Desroses
Vice-présidente en charge de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’emploi @ Région Nouvelle-Aquitaine
oriente les financements vers les 60 000 demandeurs d’emploi à former, en s’appuyant sur les 80 M€ du Pric. Les aides aux salariés sont réduites de 20 %, et les OF doivent faire une pause dans leur transformation numérique, faute de soutien régional.
Deux Régions, le Grand Est et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, font le choix de préserver les formations dans le champ sanitaire et social. Valérie Debord
Membre du CA @ France compétences • Vice présidente chargée de l’emploi, formation, orientation, apprentissage et enseignement supérieur @ Région Grand Est (Conseil régional du Grand Est) • Adjointe…
(Grand Est) y consacre 141 M€ sur un budget total de 346 M€, pour faire face aux tensions de recrutement et au vieillissement de la population. Même logique en Paca : Mohamed Mahali
affirme maintenir 19 345 places (dont 2 080 issues du Ségur de la santé), pour un engagement dépassant les 140 M€. Au-delà des formations, ces Régions accompagnent la modernisation des établissements et soutiennent des dispositifs d’hébergement (comme, par exemple, une résidence étudiante utilisée pour les saisonniers en PACA), illustrant une approche intégrée des freins à l’insertion.
Si les financements des Missions locales
Service public de proximité pour aider les jeunes de 16 à 25 ans à surmonter les difficultés faisant obstacle à leur insertion professionnelle et sociale
reculent dans trois Régions sur quatre, toutes s’efforcent de préserver leur rôle d’accompagnement. En Grand Est, la baisse de 2 M€ est intégralement compensée via le Fonds social européen. En Nouvelle-Aquitaine, leur action est maintenue pour près de 100 000 jeunes accompagnés. Le Centre-Val de Loire confirme aussi le soutien aux E2C et aux publics sous-main de justice ou en situation de handicap.
Les enveloppes pour l’apprentissage sont globalement stables, mais jugées insuffisantes. La Nouvelle-Aquitaine a subi en 2024 une réduction soudaine de 5 M€, compromettant ses engagements envers les CFA. Dans le Centre-Val de Loire, la dotation est jugée « bien en dessous des besoins », et les marges de manœuvre sont quasi-nulles. Le Grand Est (15 M€) et Paca (5,5 M€) stabilisent leurs aides, tout en ciblant les CFA isolés ou stratégiques.
Derrière les différences d’enveloppes et de priorités, un même constat émerge : la nécessité d’arbitrer. L’effort d’optimisation des financements (suppression de doublons avec France Travail, mise en place de comités locaux d’expression des besoins en PACA) illustre une volonté de rationalisation sans rupture. Mais à moyens constants, voire décroissants, la question de l’impact réel sur les parcours de formation reste posée.
Insertion, formation professionnelle, apprentissage : les budgets des Régions pour 2025
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