Transition écologique et emploi : 20 préconisations pour mobiliser tous les acteurs (avis Cese)
« Tous les métiers sont impactés par la transition écologique. Il faut que l’ensemble des salariés, employeurs et représentants du personnel soient mieux formés sur les sujets environnementaux », déclare Sophie Thiéry, présidente de la commission travail et emploi du Cese
• Troisième assemblée consultative de la République, après l’Assemblée nationale et le Sénat• Création : 1925• Statut : assemblée constitutionnelle française composée de représentants sociaux du…
, à l’occasion de la présentation de l’avis du Conseil « Mobiliser les acteurs de l’emploi et du travail pour réussir la planification écologique », adopté par 90 voix pour, 1 contre et 27 abstentions, le 15/05/2024.
Saisi par le Gouvernement, le Cese alerte sur le rôle central de l’emploi et du travail dans la réussite de la transition écologique. Il propose une mobilisation générale de ces acteurs à travers 20 préconisations issues d’une réflexion menée conjointement par deux de ses commissions : environnement, et travail et emploi.
L’avis prévoit les actions suivantes :
• intégrer la planification écologique dans le dialogue social au niveau des branches et dans l’action des régions ;
• adapter les certifications professionnelles aux besoins en compétences de la transition écologique ;
• renforcer l’attractivité des nouveaux métiers, et plus particulièrement la lutte contre les stéréotypes genrés afin d’ouvrir aux femmes tous les métiers verts ou verdissants ;
• renforcer la place de la transition écologique dans les négociations d’entreprise ;
• favoriser l’inclusion, l’insertion et la reconversion professionnelle.
« Avec la transition écologique, nous allons redonner du sens au travail et inventer de nouvelles façons de travailler. Il s’agit d’accompagner la transformation de tous les métiers et la restructuration de nombreuses activités », précise Pascal Mayol, co-rapporteur de l’avis avec Claire Tutenuit.
Les préconisations du CESE
L’avis du CSE s’articule autour de trois axes :
- l’emploi et les compétences ;
- le travail et le dialogue social ;
- la formation.
Un pilotage national et multipartite
Le Cese recommande un pilotage multipartite, dans la durée, qui devra notamment veiller à donner de la lisibilité aux acteurs, sécuriser les trajectoires, et assurer une coordination des travaux des branches et des régions.
Il préconise deux mesures :
- missionner directement le SGPE
Secrétariat général à la Planification écologique
pour ce pilotage, après avis du Conseil national de la transition écologique (CNTE), du Conseil national pour l’emploi, du Comité d’orientation des conditions de travail et du Cese.
- faire évoluer les statuts de France Travail et France compétences pour y inclure des missions au service de la réussite de la planification écologique.
Prendre en compte les besoins de compétences pour la transition écologique dans les certifications professionnelles et l’offre de formation
- L’avis comprend la possibilité d’intégrer un critère relatif à la prise en compte de la transition écologique dans l’enregistrement au RNCP, découlant d’une demande d’un organisme certificateur.
- Il recommande également que la traduction de la planification écologique en matière de nouvelles formations ou d’évolution des formations existantes soit inscrite dans les contrats d’objectif entre France compétences et les Opco au niveau national, avec des indicateurs chiffrés.
Mobiliser les régions et le dialogue social d’entreprise et de branche au niveau des territoires
Le Cese suggère de renforcer le rôle des régions dans la mobilisation du monde du travail, dans le secteur privé et public.
« Ce renforcement, initié par les COP Conseil d’orientation paritaire régionales, pourrait être acté et intégré aux contrats de plan État-régions, ce qui permettra d’y attacher des indicateurs, de s’assurer périodiquement de l’atteinte des objectifs et d’adapter ces objectifs à l’avancement de la transition en cohérence avec les SRADDET (schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) », indique le Cese.
L’avis prévoit d’intégrer la planification écologique dans le dialogue social au niveau des branches et des entreprises, notamment à travers l’application de l’ANI du 11/04/2023 relatif à la transition écologique et au dialogue social.
Améliorer l’attractivité des métiers de la transition écologique
Pour améliorer l’attractivité et l’inclusivité des métiers, l’avis énonce les pistes suivantes :
- l’organisation de conférences rassemblant tous les acteurs au niveau régional sur l’attractivité des métiers de la transition, incluant les conditions de travail et l’adaptation à un contexte de changement climatique ;
- garantir les secondes parties de carrières pour les métiers difficiles, en renforçant les entretiens de mi-carrière en lien avec des dispositifs spécifiques de prévention de l’inaptitude et d’adaptation des conditions de travail et d’emploi ;
- associer les salariés à la réflexion sur les évolutions de leur métier dans le cadre d’un dialogue professionnel renouvelé ;
- impliquer et accompagner les employeurs pour améliorer leurs offres d’emploi, de promotion et de formation, en particulier en veillant à les rendre plus accessibles aux femmes ;
- intégrer l’évolution de ces métiers dans la politique RSE des entreprises.
« En complément, le CESE préconise de mettre en œuvre des outils nationaux et territoriaux de co-construction de “nouveaux récits”, qui permettront de revaloriser les métiers de la transition écologique dans l’imaginaire collectif et d’en faire des métiers ouverts à toutes et tous, pourvoyeurs de sens, de fierté et au service de l’intérêt général », indique l’avis.
« Les solutions se créeront dans les territoires »(Geoffroy de Vitry)
- « Cet avis met en lumière les enjeux d’attractivité des métiers concernés, qui sont fondamentaux pour les métiers de la transition écologique.
- La féminisation des métiers techniques et industriels est aussi un enjeu majeur.
- Les solutions se créeront dans les territoires, au plus près de nos concitoyens. Nous avons besoin de laisser la part belle aux décisions et actions locales. Les décisions nationales ne sont plus à la hauteur des enjeux sur des sujets ancrés dans des territoires, différemment affectés par la transition écologique. Il s’agit de mieux accompagner les entreprises et leurs salariés dans les transformations des métiers et, parfois, de leur modèle économique. »
Geoffroy de Vitry, haut-commissaire à l’enseignement et à la formation professionnels
Conseil économique, social et environnemental (Cese)
• Troisième assemblée consultative de la République, après l’Assemblée nationale et le Sénat
• Création : 1925
• Statut : assemblée constitutionnelle française composée de représentants sociaux du patronat, des syndicats et d’associations. Le CESE a une fonction consultative, optionnelle ou obligatoire dans le cadre du processus législatif. Le Conseil est saisi par le Gouvernement et le Parlement. Il peut aussi s’autosaisir et associer les citoyens à l’élaboration de ses travaux, via des consultations.
• Missions :
- Le CESE conseille le Gouvernement et le Parlement sur l’élaboration des lois et les orientations des politiques publiques.
- Ses membres représentent la société civile et sont désignés par les organisations syndicales de salarié, du patronat, de représentants des agriculteurs, des artisans, de l’économie solidaire, des associations mutualistes, familiales, étudiantes, environnementales, humanitaires.
• Effectif : 175 conseillers
• Budget : 46,8 M€ (2023)
• Président : Thierry Beaudet
• Secrétaire général : Valéry Molet
• Contact : Juliette Prost
• Tél. : 06 72 47 53 28
Catégorie : Etat
Adresse du siège
9, place d’Iéna75775 Paris Cedex 16 France
Fiche n° 5485, créée le 29/08/2017 à 11:07 - MàJ le 31/05/2024 à 16:30