Observatoire de l’alternance : 7 propositions pour améliorer le recrutement et l’accompagnement

Une satisfaction grandissante

• Les alternants, qui n’ont jamais été aussi nombreux (plus de 975 000 entrées en 2023), plébiscitent aussi cette voie de formation : 91 % se déclarent satisfaits voire très satisfaits de leur parcours. Ce résultat est en progression constante, gagnant 4 points par rapport à 2022 (87 % de satisfaits et très satisfaits en 2022) et 9 par rapport à 2021 (82 %).
• Le taux de recommandation des alternants, comme du côté des employeurs, affiche un niveau historiquement haut puisqu’ils sont, eux aussi, 78 % à attribuer une note supérieure à 8/10 (+ 11 points par rapport à 2022 et + 14 points par rapport à 2021).
• L’alternance semble année après année davantage appréciée par les étudiants. Les bac+2 et bac+5 sont particulièrement satisfaits : la note qu’ils donnent à ce dispositif est proche de 9/10.
• 88 % des entreprises ont recours à l’alternance pour des raisons de compétences et de métiers en tension (+ 6 points par rapport à 2022).
• L’aspect financier est, plus qu’en 2022, une cause de satisfaction pour les employeurs. Ils classent en deuxième l’opportunité d’embaucher tout en maîtrisant les coûts salariaux (pour 43 % d’entre eux, contre 37 % en 2022), juste derrière la formation de nouveaux salariés (51 %).

 

« On ne sera pas à un million d’entrées à la fin de l’année 2024 » (A. Druelles, Quintet)

« La Dares montre un infléchissement de la hausse de l’apprentissage ce qui laisse penser qu’on ne sera pas à un million d’entrées à la fin de l’année 2024. On peut légitimement se poser la question s’il sera atteignable en 2025 parce que cet infléchissement est le fruit cumulé de deux facteurs :

• un sujet autour du sourcing (difficultés à trouver des jeunes) qui n’est pas sans conséquence sur la question des taux de rupture, notamment en période d’essai,
• un infléchissement de la courbe de l’activité, de l’emploi et donc de l’apprentissage dans certains secteurs qui souffrent particulièrement de l’inflation et de la crise économique.

On verra d’autre part que certaines formations par l’apprentissage ne seront pas reconduites en 2024 parce que les CFA estiment que les niveaux de prise en charge ne permettent pas de maintenir ces enseignements. »

Alain Druelles Associé fondateur @ Cabinet Quintet
, Quintet Conseil

Une voie pour réussir son diplôme et s’insérer

• Dans 97 % des cas, les apprentis en dernière année de master obtiennent leur diplôme, contre 79 % pour les scolaires. L’écart est identique en école de commerce : 89 % de réussite pour les apprentis contre 71 % pour les scolaires.
• 65 % des alternants voient dans cette voie un levier d’insertion professionnelle (plus encore pour les bac+2 et bac+5) et 59 % ont opté pour l’alternance en raison de la confrontation directe avec le monde du travail qu’elle permet (75 % pour les bac+2).
  • 73 % des apprentis de niveau CAP à BTS sortis d’études deux ans plus tôt occupaient en juillet 2022 un emploi salarié dans le secteur privé et 70 % des emplois qu’ils occupaient étaient en CDI.
• Beaucoup moins d’alternants envisagent d’être embauchés dans l’entreprise qui les a salariés : 51 % en 2023 au lieu de 76 % en 2022. 
• 44 % des apprentis du CAP au BTS sont en emploi salarié privé dans la même branche ou une branche proche de leurs études six mois après leur sortie.
  • Les disparités entre secteurs sont grandes : par exemple, la proportion monte à 53 % pour les apprentis issus d’une branche des « services de l’automobile » et seulement à 38 % pour une branche de la métallurgie.

L’accompagnement des alternants : un sujet de préoccupation

• L’accompagnement des alternants dans l’entreprise en début et en cours de formation apparaît comme un sujet de préoccupation comme au cours des années précédentes : ils sont 7 % à affirmer avoir bénéficié d’un parcours d’intégration ou de formation spécifique quand 53 % des entreprises disent en proposer.
• Plus d’un alternant sur cinq (22 %) exprime le regret de ne pas avoir eu de tuteur ou maître d’apprentissage au sein de son entreprise d’accueil (les bac+5 faisant exception, puisque seuls 9 % n’en avaient pas) malgré l’obligation pour l’employeur de désigner un tuteur ou maître d’apprentissage, .
• Un employeur sur cinq reconnaît avoir du mal à mobiliser des collaborateurs dans ce but, par « manque de compétences » (pour 45 %) ou par « manque de temps » (pour 43 %). Les alternants, quant à eux, sont très sensibles à l’accompagnement que leur procure un tuteur : 88 % d’entre eux saluent son travail, et ce chiffre est en hausse année après année. Les déçus pointent le manque de disponibilité ou d’implication du salarié missionné.