Métiers de l’expertise-comptable : 30 000 postes à pourvoir d’ici 2025 (Omeca, Opco Atlas)

News Tank RH - Paris - Actualité n°268925 - Publié le
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Les mutations des métiers et des compétences dans la branche de l’expertise-comptable - Omeca - ©  D.R.

• Les cabinets d’expertise comptable font face à un véritable enjeu d’attractivité pour attirer de nouveaux collaborateurs, qui méconnaissent souvent les larges opportunités qu’offre le secteur. En 2000, 117 000 personnes travaillaient au sein de la branche. Ils étaient près de 155 000 en 2020 et seront 165 000 en 2025, soit plus de 40 % d’augmentation en 25 ans ;

• En incluant les départs à la retraite et le renouvellement de personnels, 30 000 recrutements sont prévus dans la branche à l’horizon 2025, dont 13 000 emplois créés sur les cœurs de métier de l’expertise-comptable : assistants comptables, gestionnaires de paie, collaborateurs comptables généralistes et spécialisés, et chefs de mission ;

• L’analyse des types de formation professionnelle bénéficiant d’un financement de l’Opco Atlas • Opco des services financiers et du conseil• 13 branches professionnelles :- Agents généraux d’assurance- Courtage d’assurances et de réassurances- Sociétés d’assurances- Sociétés d’assistance… fait apparaître une forte concentration des formations non-certifiantes sur des thématiques d’actualisation des connaissances métiers en matière réglementaire et informatique (par exemple, formation à la dernière loi de finances, à une nouvelle version d’un logiciel de paie…) : elles représentent près de 70 % des formations non certifiantes suivies dans la branche.

Tels sont les principaux enseignements de l’étude sur les mutations des métiers et des compétences dans la branche de l’expertise-comptable et du commissariat aux comptes élaborée par l’Omeca Observatoire des Métiers de l’Expertise Comptable, du Commissariat aux Comptes et de l’Audit en partenariat avec l’Opco Atlas, publiée le 24/10/2022.


Des transformations favorables à la poursuite de la croissance de l’activité mais qui appellent une transformation culturelle de la profession

Une demande particulièrement élevée sur les prestations historiques

  • Les cabinets d’expertise-comptable et d’audit bénéficient d’une tendance structurelle majeure : la poursuite de l’externalisation des fonctions non cœur d’activité des entreprises, en premier lieu les fonctions comptables et administratives. Sur les 10 dernières années, on compte ainsi 65 000 emplois de spécialistes de la comptabilité en moins dans les entreprises (soit un taux d’évolution annuel moyen de -1,3 %), contre 20 000 emplois supplémentaires dans la branche des cabinets (+1,5 %) ;
  • Cette tendance alimente ainsi les activités historiques des cabinets qui nécessitent une expertise des techniques comptables et des obligations fiscales et sociales (production comptable et établissement des comptes, production des paies), ainsi que les activités administratives de type édition et gestion des contrats de travail, facturation et recouvrement.

Un fort potentiel de développement sur des besoins spécifiques, au-delà des prestations comptables et sociales

  • L’environnement économique et réglementaire des entreprises se complexifie continuellement : internationalisation, fréquence des réglementations, difficultés de gestion des effets de la crise sanitaire, difficultés de recrutement ;
  • Cette tendance engendre une demande de plus en plus forte en matière d’accompagnement d’opérations ou projets complexes et spécifiques survenant aux différentes phases de la vie d’une entreprise et de son équipe dirigeante :
    • évolution des statuts,
    • restructurations, opérations de transmissions-reprises,
    • gestion patrimoniale,
    • adaptation des politiques de GRH,
    • appui aux négociations collectives.
  • La montée en gamme des prestations via la spécialisation du cœur d’activité des cabinets pose plusieurs défis organisationnels :
    • structurer la réallocation des temps de production entre les missions traditionnelles, davantage automatisées, et les services de conseil complémentaires,
    • développer des pôles d’expertise et favoriser les synergies entre spécialistes,
    • adapter les stratégies de management et de GRH pour attirer et fidéliser les profils clés,
    • structurer les capacités commerciales et marketing pour valoriser l’ensemble des prestations des cabinets, au-delà des domaines historiques.

L’accélération de l’automatisation de la production comptable et sociale : une opportunité d’amélioration des processus de travail et de développement de nouvelles offres

  • Depuis environ 10 ans, les technologies d’automatisation de collecte, classement et saisie de données connaissent une diffusion croissante au sein des cabinets d’expertise comptable. Elles concernent principalement certaines activités de la production comptable et de la production sociale (tenue comptable, production des bulletins de paie) ;
  • La diffusion des technologies d’automatisation dans les champs d’activités majoritaires des cabinets constitue un point d’appui pour étoffer les outils d’analyse des cabinets et enrichir les prestations proposées aux clients :
    • elles permettent de développer des solutions d’appui à la gestion et au pilotage d’entreprise : « tableaux de bord de gestion » mis à jour en temps réel et accessible en ligne, appui sur l’analyse de données comptables et financières sur longue période pour développer des offres de conseil en stratégie de développement ;
    • Elles offrent la possibilité de réallouer les temps d’intervention vers des activités d’accompagnement et de conseil, à plus forte valeur ajoutée pour le client, en approfondissant des champs d’expertise en matière financière et de gestion sociale.

Principaux enjeux emploi/compétences

Des besoins d’emploi futurs très élevés pour les métiers de la production comptable et sociale

Emplois créés et recrutements prévus pour les principaux métiers de la branche en 2025
Source(s) : Opco Atlas

  • La poursuite de la croissance de la demande adressée aux cabinets sur leurs services historiques et sur de nouvelles lignes de prestations à plus forte valeur ajoutée, dans un contexte de reprise économique générale à la suite de la crise sanitaire de 2020-2021, conduit à envisager environ 165 500 emplois salariés dans la branche des cabinets d’expertise-comptable et d’audit à horizon 2025, soit 13 000 emplois supplémentaires en cinq ans ;
  • Les besoins en recrutement, tenant compte à la fois des besoins liés à ces emplois supplémentaires crées et aux entrées liées à la rotation de la main d’œuvre (remplacements des départs, démissions, départs à la retraite…), s’établiront à environ 30 000 recrutements annuels en 2025, contre 27 000 en 2020 ;
  • Cette forte dynamique d’emploi est en très grande majorité concentrée sur les métiers au cœur de l’activité de production comptable et sociale des cabinets : les assistants comptables, collaborateurs comptables généralistes et spécialisés, chefs de mission comptables et gestionnaires de paie représentent à eux seuls 85 % des créations d’emplois d’ici à 2025 et 80 % des recrutements prévus pour l’année 2025.

Les pratiques de formation professionnelle : une réponse partielle aux enjeux de transformation des métiers des cabinets

Répartition des actions de formation non-certifiantes selon les types de compétences visées
Source(s) : Opco Atlas

  • L’analyse des types de formation professionnelle bénéficiant d’un financement de l’Opco Atlas fait apparaître une forte concentration des formations non-certifiantes sur des thématiques d’actualisation des connaissances métiers en matière réglementaire et informatique (par exemple, formation à la dernière loi de finances, à une nouvelle version d’un logiciel de paie…) : elles représentent près de 70 % des formations non certifiantes suivies dans la branche ;
  • À l’inverse, les formations sortant des missions traditionnelles de chaque métier et ciblant le développement de nouveaux champs d’expertise (gestion patrimoniale, conseil SI, expertises sociale…) sont relativement rares (moins du quart des formations).

L’alternance, une modalité d’entrée installée dans les métiers de l’expertise-comptable, mais peu développée dans les autres domaines d’intervention

Répartition des actions de formation suivies en alternance selon la spécialité de diplôme
Source(s) : Opco Atlas

  • Dans la branche des cabinets d’expertise-comptable et d’audit, l’alternance est développée (près de 10 000 alternants en 2020, soit environ 6 % de l’emploi total) ;
  • Les alternants se concentrent nettement sur les métiers d’entrée de l’expertise-comptable : 85 % d’entre eux évoluent dans un cursus en comptabilité, gestion ou audit, le plus souvent en préparation du BTS comptabilité, DCG (diplôme de comptabilité et de gestion) ou DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) : près de 60 % des alternants ;
  • Les formations préparant aux métiers du juridique et du social (gestionnaire de paie, juriste social, masters RH…), qui représentent 25 % des professionnels en poste, ne rassemblent que 10 % des contrats d’alternance dans les cabinets ;
  • Enfin, l’alternance ne constitue que rarement un levier pour intégrer de nouveaux types de profils en appui à la diversification des prestations (diplômes informatiques, marketing digital…).

 Communiquer et valoriser les métiers auprès d’un large public : l’ampleur des besoins en recrutement, en premier lieu sur les métiers cœur d’activité (23 500 recrutements annuels à horizon 2025 sur les métiers de la production comptable et sociale), dans un contexte de fortes tensions et d’attractivité modérée des cabinets, appelle des actions de valorisation des métiers et de leurs modes d’exercice dans les cabinets d’expertise-comptable, 1 en soutien à l’élargissement du vivier de recrutement.

• Développer l’alternance pour l’ensemble des métiers : caractérisée par un recours important sur les métiers d’entrée de la comptabilité (Assistant comptable, Collaborateur comptable), l’alternance pourrait être davantage développée sur les autres métiers en tension des cabinets (Gestionnaires de paie, juristes…) en s’appuyant particulièrement sur la revalorisation de la prise en charge des contrats d’apprentissage et de professionnalisation et en approfondissant la relation avec les CFA.

• Développer les compétences des professionnels en poste : les exigences techniques de montée en gamme, la diversification des champs d’activité, le développement des besoins en matière de posture conseil et de sens commercial, la nécessité d’enrichir les métiers dans un souci d’attractivité et de fidélisation des collaborateurs sont autant d’objectifs auxquels répond la structuration d’une politique de formation continue au sein de la branche.

• Accompagner les parcours d’évolution professionnelle : le déploiement d’actions emblématiques pour ouvrir le champ des possibilités d’évolutions professionnelles pour les salariés en poste au sein des cabinets et pour des professionnels hors secteur répond simultanément aux enjeux d’attractivité et de fidélisation des professionnels (valoriser les perspectives professionnelles offertes par les cabinets) et d’emploi (attirer des profils expérimentés pour répondre aux besoins en recrutement).

Observatoire des Métiers de l’Expertise Comptable, du Commissariat aux Comptes et de l’Audit (Omeca)

L’ANI du 05/12/2003 invite les branches professionnelles à mettre en place des Observatoires Prospectifs des Métiers et des Qualifications dans le but d’ accompagner les entreprises dans la définition de leurs politiques de formation et les salariés dans l’élaboration de leurs projets professionnels ».

La branche professionnelle des Experts Comptables et Commissaires aux Comptes s’est inscrite dans ce dispositif, concrétisé le 05/04/2007, par l’accord relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie.

Mis en œuvre dans le cadre de cet Accord, l’Omeca (Observatoire des Métiers de l’Expertise Comptable, du Commissariat aux Comptes et de l’Audit) a pour mission de :

- Réaliser des travaux d’analyse et de préconisation sur les changements qui affectent ou sont susceptibles d’affecter de manière quantitative ou qualitative les emplois, notamment en termes de contenu et d’exigence de compétences ;

- Mettre en œuvre à cet effet les moyens nécessaires à la collecte et à l’analyse des informations quantitatives et qualitatives permettant d’identifier et de mesurer les évolutions des métiers répertoriées dans ce secteur d’activité, ainsi que des compétences et formations nécessaires à leur exercice.


Catégorie : Etudes / Conseils



Fiche n° 14169, créée le 27/10/2022 à 13:40 - MàJ le 27/10/2022 à 13:48

Atlas

Opco des services financiers et du conseil
13 branches professionnelles  :
- Agents généraux d’assurance
- Courtage d’assurances et de réassurances
- Sociétés d’assurances
- Sociétés d’assistance
- Banque
- Banque Populaire
- Caisse d’Épargne
- Crédit Mutuel
- Marchés financiers
- Sociétés financières
- Experts-comptables et commissaires aux comptes
- Bureaux d’études techniques ingénieurs et conseils
- Géomètres et Économistes de la construction
Nombre d'entreprises adhérentes (2023) : plus de 185 000
Nombre de salariés couverts (2024)  : 2 millions de salariés dont 750 000 cadres dans des métiers à haut niveau d’expertise.
Implantation : présent sur l’ensemble du territoire métropolitain et des territoires ultramarins
Président : Philippe Degonzague (Syntec)
Vice-présidente : Marie Buard (CFDT)
Directeur général : Yves Portelli
Contacts presse : Agence CorioLink, Céline Surget , 07 48 72 82 37, Léa Cauchi, 06 24 96 84 31


Catégorie : OPCO
Entité(s) affiliée(s) : OPIIEC



Fiche n° 8463, créée le 02/04/2019 à 11:39 - MàJ le 03/01/2025 à 17:43

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