Céreq : une génération 2017 plus diplômée, mieux insérée, mais plus inégalitaire (enquête 2020)
• 80 % de bacheliers et 50 % de diplômés du supérieur ;
• un taux d’emploi 2,3 fois plus élevé pour les bac+5 par rapport aux non-diplômés ;
• une diversité des trajectoires d’insertion qui « signifie que l’insertion professionnelle est un processus inachevé » ;
• et la reprise de l’activité post-confinement qui profite d’abord aux non et peu diplômés.
Tels sont les principaux enseignements des premiers résultats de l’étude Génération du Céreq
• Établissement public qui dépend du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministère du Travail.• Création : 1971• Missions :- Construire des…
présentés le 10/05/2022 et qui portent sur la génération sortie d’études en 2017.
« L’insertion n’est pas une affaire d’accès ponctuel à l’emploi, il faut comparer les parcours », indique Florence Lefresne, directrice générale du Céreq.
L’enquête étudie ces parcours par rapport aux variables factuelles, mais « aussi au regard d’un certain nombre de questions posées aux jeunes sur leurs aspirations, leurs contraintes géographiques ou matérielles, leurs ressources financières, les réseaux dont ils disposent et les dispositifs de politiques publiques auxquels ils ont accès ».
L’enquête Génération 2017 concerne les jeunes sortants de l’année scolaire ou universitaire en 2017, soit 746 000 jeunes. Ils ont été interrogés entre août 2020 et mars 2021, trois ans après leur sortie d’études. L’enquête propose également une comparaison avec la génération des sortants 2010 (780 000 jeunes) qui ont affronté la crise de 2008 et qui a marqué profondément leur parcours.
80 % de bacheliers et 50 % de diplômés de l’enseignement supérieur
L’enquête du Céreq montre que la génération des sortants 2017 est plus diplômée que les précédentes et atteint « des paliers symboliques ». Près de 80 % sont détendeurs du bac et près de la moitié sont diplômés de l’enseignement supérieur. Il s’agit d’une hausse de 6 points des diplômés au niveau bac+3 et plus par rapport à 2010 et une baisse de 4 points de non-diplômés par rapport à 2010.
Une génération marquée par les inégalités sociales
« La massification de l’accès aux études supérieures ne s’accompagne pas d’un accès pour les jeunes issus de niveaux défavorisés. » Ainsi, 57 % des diplômés du supérieur long ont deux parents cadres alors qu’ils ne sont que 8 % à avoir deux parents ouvriers.
En revanche, l’accès à l’enseignement supérieur court est moins marqué par l’origine sociale. 19 % des enfants d’ouvriers et 22 % des enfants de cadres en sont diplômés.
Pour financer leur scolarité, 58 % des jeunes interrogés citent l’aide financière de leur famille. Ils évoquent également des ressources externes avec 29 % qui citent les bourses sur critères sociaux et 27 % qui indiquent financer leur scolarité grâce à un emploi rémunéré. Une situation plus fréquente chez les étudiants du supérieur.
Parmi la population interrogée, 7 % ont indiqué avoir contracté un prêt bancaire comme moyen de financement, mais cette part atteint 38 % parmi les diplômés d’école de commerce.
Des parcours d’emploi divers et complexes
Pour deux tiers des jeunes, le parcours après la sortie d’études est dominé par l’emploi. L’enquête du Céreq distingue toutefois « neuf trajectoires types qui permettent de rendre compte de la complexité des processus d’insertion ». Elles sont regroupées en trois grandes catégories.
Les parcours d’insertion dans l’emploi
Ces parcours concernent deux tiers des jeunes et sont répartis en trois trajectoires :
- l’accès rapide et direct à l’emploi à durée indéterminée ;
- l’accès différé à l’emploi à durée indéterminée (après 18 mois) ;
- l’accès à des emplois temporaires, comme les CDD, l’intérim ou les emplois aidés.
Les parcours dits « en suspens »
Ces parcours concernent 20 % de la génération et sont répartis en quatre trajectoires :
- l’accès tardif à l’activité ;
- le retour en formation ;
- la sortie du marché du travail;
- la sortie de l’emploi vers le chômage.
Les parcours d’exclusion de l’emploi
Ces parcours concernent 16 % de la population étudiée et sont répartis en deux trajectoires :
- le parcours durable hors du marché du travail;
- le chômage persistant et récurrent.
Une génération mieux insérée, mais plus inégalitaire
La génération 2017 est plus diplômée, « donc a priori mieux armée pour le marché du travail. À sa sortie d’études, elle bénéficie d’un contexte économique plus favorable que la génération des sortants 2010. La génération 2017 est donc mieux insérée que son aînée, au moins jusqu’au premier confinement ».
Ainsi, avant le premier confinement, le taux de chômage de la génération 2017 est inférieur de 5 points à celui de la génération précédente, avec un écart similaire à tous les niveaux de diplômes.
De plus, l’accès à l’emploi à durée indéterminée est plus rapide et plus fréquent pour les sortants 2017 que pour ceux de 2010. En octobre 2020, 72 % des jeunes de la génération 2017 sont en emploi à durée indéterminée. C’est 6 points de plus que la génération 2010.
La génération 2017 enregistre une meilleure insertion, mais ces améliorations sont inégalement réparties selon les niveaux de diplômes. « Les inégalités restent très marquées selon les diplômés et tendent même à s’accroître. » Ainsi, le taux d’emploi des bac+5 est 2,3 fois plus élevé que celui des non-diplômés pour la génération 2017. Il était deux fois plus élevé pour la génération 2010.
Une crise « atypique » et différente de celle de 2008
La crise économique induite par la pandémie a provoqué un effondrement de la mobilité sur le marché du travail :
- -44 % des flux d’entrée en emploi pendant les trois mois du confinement par rapport aux mois précédents ;
- -18 % des flux de sortie d’emploi.
27 % de la génération 2017 déclare avoir subi une interruption d’un processus de recrutement et un emploi à durée déterminée sur huit disparaît pendant le confinement. Après le confinement, la génération 2017 accuse un recul de 3 points du taux d’emploi, ce qui est supérieur à l’ensemble de la population active.
Les non-diplômés sont les plus pénalisés dans leurs parcours par la Covid. Ils enregistrent une baisse de 3,6 % de leurs taux d’emploi, comme les diplômés de l’enseignement secondaire, alors que la baisse atteint -1,8 % pour les diplômés du supérieur long et -2,2 % pour les diplômés du supérieur court.
Et une reprise différente selon le niveau de diplôme
La reprise de l’activité après le confinement est inégale. Elle profite d’abord aux moins diplômés et surtout aux non-diplômés, dont le taux d’emploi remonte de 3,8 %. Le rebond est le moins fort sur les quatre mois qui suivent le confinement pour les plus diplômés.
Ces premiers résultats permettent de « faire l’hypothèse d’une crise qui n’aura pas de conséquence durable sur la génération ».
Les nouveautés de l’enquête Génération 2017
Cette nouvelle étude ouvre « une rénovation de l’enquête Génération » qui a désormais lieu tous les quatre ans et non plus tous les trois ans, avec un format homogène (interrogation trois ans après la sortie puis trois ans après) et des réponses via une application sur smartphone ou par téléphone.
Le champ d’enquête est également élargi puisque les jeunes en contrat de professionnalisation sont considérés comme ceux en apprentissage, les années de césure sont intégrées et les jeunes résidants à l’étranger au moment de l’enquête ont été interrogés.
D’autre part, l’enquête 2017 ayant eu lieu au moment de la crise du sanitaire, un module de questions sur la situation des jeunes pendant le premier confinement a été introduit.
Céreq (Cereq)
• Établissement public qui dépend du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministère du Travail.
• Création : 1971
• Missions :
- Construire des dispositifs d’enquêtes statistiques originaux
- Mener des études et des recherches sur les qualifications
- Contribuer dans son champ à l’évaluation des politiques publiques
• Effectif : 120 personnes
• Directeur : Jean-François Giret
• Présidente du conseil administration : Véronique Karcenty
• Contact presse : Pierre Hallier
• Tél. : 04 91 13 28 48
Catégorie : Etudes / Conseils
Adresse du siège
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