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« 200 nouveaux alternants dans notre CFA interne en septembre 2022 » (Nicolas Llorens, Macif)

News Tank RH - Paris - Interview n°249315 - Publié le 20/04/2022 à 00:00
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Nicolas Llorens - ©  D.R.

« Nous accueillerons 200 alternants au sein de 16 classes et une cinquantaine pour les fonctions support (informatique, RH, Communication, Finances) en septembre 2022. Nous avons ouvert notre CFA de par notre position d’entreprise citoyenne et pour développer un axe de sourcing différent. Nous avons ainsi créé des classes d’alternants sur les bassins d’emplois où nous recrutons. Les alternants sont potentiellement de futures recrues puisque nous avons prévu de recruter en 2022 environ 1 000 CDI et 250 CDD hors alternants », déclare Nicolas Llorens
, DRH de la Macif • Assureur mutualiste • Création : 1960 ; Depuis janvier 2021, la Macif est affiliée à Aéma Groupe, né du rapprochement entre Aésio Mutuelle et Macif • 5,7 millions de sociétaires et… , à News Tank le 15/04/2022.

« Nous avons un intérêt à mixer nos recrues en ayant un panachage équilibré entre des jeunes sortis d’université et des profils avec une maturité plus forte, issus de reconversions professionnelles. Nous allons d’ailleurs davantage mixer ces deux populations dans nos classes de CFA,  car la diversité a de nombreuses vertus,  y compris au niveau du management. Nous lancerons notamment des partenariats avec Pôle emploi pour recruter des profils différents. »

« Une partie de nos partenaires sociaux a le souhait de doper l’accord télétravail en passant de deux à trois jours, voire de deux à quatre jours par semaine, pour éviter l’utilisation de l’automobile en raison de l’augmentation du prix du carburant. Ce sera vraisemblablement  un sujet de discussion avant la NAO de 2023. Nous nous sommes engagés en septembre ou octobre 2022 à réexaminer notre politique de rémunération. »


Nicolas Llorens, DRH de la Macif, répond à News Tank

Allez-vous maintenir vos recrutements d’alternants en 2022 ?

Nous avons maintenu nos recrutements et digitalisé entièrement nos parcours de montée en compétences pendant la crise. Nous avons décidé d’ouvrir un CFA Macif pendant la pandémie au début de l’année 2021. Il nous a fallu sept mois, un temps record pour le créer, au regard  des nombreuses démarches administratives, normes qualité et la certification Qualiopi. En septembre 2021, nous avons ouvert 12 classes sur tout le territoire pour deux métiers principaux : la distribution de produits d’assurance et la gestion de sinistres. Nous accueillerons 200 alternants au sein de 16 classes et une cinquantaine pour les fonctions support (informatique, RH, Communication, Finances) en septembre 2022.

Avez-vous ouvert ce CFA à cause du marché en tension ?

Nous avons ouvert notre CFA de par notre position d’entreprise citoyenne et pour développer un axe de sourcing différent. Nous avons ainsi créé des classes d’alternants sur les bassins d’emplois où nous recrutons. Pour nous, les alternants sont potentiellement de futures recrues puisque nous avons prévu de recruter en 2022 environ 1000 CDI et 250 CDD hors alternants.

Quels sont vos objectifs en matière de conversion des alternants ?

Nous avions jusqu’à présent un taux de conversion moyen : 16 à 17 %. Nous avons décidé cette année de partir sur une majorité de Bac +3. Nous attendons avec impatience la transformation de nos premières classes entre juillet et septembre 2022, sachant que certains alternants souhaiteront poursuivre leur formation en Master ou poursuivre leur carrière dans une autre entreprise. Atteindre un taux de conversion de 30 % serait une belle progression.

Quels conseils donneriez-vous à vos pairs DRH qui envisagent d’ouvrir un CFA propre ?

La création d’un parcours sur-mesure implique un investissement pédagogique assez important. Ce projet nécessite 12 mois de travail et nous nous sommes fait accompagner par un cabinet expert pour gagner quelques mois. Il est nécessaire de développer un CFA à proximité d’un bassin d’emploi où les opportunités en CDI pourront être activées. La capacité de transformer des situations d’alternance en CDI sous-entend d’avoir un volume d’opportunités en adéquation avec les classes d’alternants.

La mise en place de notre CFA a généré beaucoup de satisfaction au sein des équipes managériales. Nous avons même créé au sein de la DRH un poste de chargé de relations écoles pour accompagner en  proximité les alternants, tout au long de l’année, de leur  du recrutement à la fin de leur cursus.

Quels types de talents recherchez-vous ?

Nous avons un intérêt à mixer nos recrues en ayant un panachage équilibré entre des jeunes sortis d’université et des profils avec une maturité plus forte, issus de reconversions professionnelles. Nous allons d’ailleurs davantage mixer, dans nos classes de CFA, ces deux populations car la diversité a de nombreuses vertus,  y compris au niveau du management. Nous allons notamment lancer des partenariats avec Pôle emploi pour recruter des profils différents.

Où en êtes-vous en matière de télétravail ?

Dans le cadre de la refonte du socle social, nous avions posé le principe d’une expérimentation en 2018. Nous avons été bousculés par la crise sanitaire. Nous avons renégocié un texte plus ambitieux au début de l’année 2021 à hauteur de deux jours par semaine pour les activités opérationnelles de la filière relation client et huit jours par mois pour les fonctions support. Comme beaucoup d’entreprises, nous avons suivi les recommandations gouvernementales sur le travail à distance et l’accord est ainsi appliqué depuis mars 2022. J’aimerais le voir fonctionner au moins un semestre sous ses modalités exactes, sans qu’il soit percuté par les ajustements liés la crise.

Quels sont les bouleversements liés à cet accord relatif au télétravail ?

Sacraliser une journée dédiée aux réunions d’équipe »

 Le télétravail bouleverse en premier lieu nos interactions avec nos futures recrues. Avant, elles nous posaient des questions sur les œuvres sociales, les rémunérations, les titres restaurants, la part variable. Aujourd’hui la première question qui est posée est : « Appliquez-vous un accord sur le télétravail ? » Si oui, « quelles modalités, fréquences ? » « Est-ce que je peux intégrer un plateau téléphonique à distance situé à Saint-Etienne tout en restant durablement à Marseille ? ». Des personnes candidatent à l’autre bout de la France et imaginent effectuer durablement une partie de leur activité à distance.

Le terme à la mode est le format hybride en matière de management. Pour autant, nous avons décidé de sacraliser une journée dédiée aux réunions d’équipe pour préserver le collectif et le collaboratif. Nous allons par ailleurs mener une expérimentation en environnement dynamique sur notre site parisien. Un cabinet externe analyse actuellement le taux de  fréquentation de nos bureaux pour nous permettre d’ajuster nos espaces et développer des environnements plus collaboratifs. L’entreprise a le devoir d’accompagner le retour sur site des salariés qui sont potentiellement réticents à revenir en présentiel suite à la crise sanitaire. Comme dans Le Petit Prince avec la rose, il faut se réapprivoiser. Les entreprises ne pourront pas modifier leur parc immobilier à la vitesse attendue par les salariés. Il faudra trouver des voies de contournement pour les inciter à revenir physiquement sur leur site de travail.

 Quels sont vos enjeux RH en 2022 ?

Amélioration constante de l’expérience collaborateur »

Nous avons lancé pendant la pandémie notre plan stratégique 2021-2023. Notre feuille de route est assez dense sur le volet RH et la thématique retenue est « employeur de préférence et de référence ». En 2022, nous allons nous concentrer sur un premier axe, celui du maintien des compétences. Il s’agira d’accompagner les ajustements des organisations, l’évolution des métiers en lien avec les besoins de nos sociétaires ou encore la digitalisation de nos processus. Ces sujets nous invitent à faire évoluer les compétences car les modes de consommation d’assurance ont évolué à la sortie du contexte pandémique : la relation client à distance se développe. Il y a une double responsabilité du DRH :

  • imaginer de nouvelles interactions pour le réseau d’agences physiques pour garantir leur pérennité (visioconférences, qualification de rdv, etc.)
  • assurer la constante évolution des compétences dans nos réseaux à distance pour apporter une réponse complète sur tous nos produits.

Le deuxième axe fort de notre plan sera celui de l’accompagnement managérial. Nous ferons évoluer  l’intégration et la montée en compétences pour conforter le manager dans sa nouvelle fonction de régulateur social issue de la crise pandémique.

Plus largement, le fil rouge de notre plan stratégique est l’amélioration constante de l’expérience collaborateur. La responsabilité de la DRH et de l’entreprise n’est pas de garantir des mobilités internes  aux 9 000 collaborateurs mais de préserver l’intérêt du collaborateur dans sa fonction.

Quel est votre calendrier social ?

Nous avons eu une négociation sur l’égalité professionnelle qui n’a pas abouti par un accord majoritaire, nous allons donc mettre un plan d’action tangible en 2022. Nous renégocions actuellement notre accord Handicap. Nous avons à ce propos un taux d’intégration de 7,5 % de salariés en situation de handicap. Et nous ouvrirons dans les prochaines semaines des négociations sur l’intéressement et la participation.

Comment anticipez-vous la préoccupation des Français sur le pouvoir d’achat ?

Dans le cadre de notre NAO, qui a été signée majoritairement en début d’année, nous avons tenu compte de la hausse de l’inflation de la fin 2021. L’augmentation salariale à 2 % nous paraissait une bonne mesure. Nous avons inclus également un forfait mobilité.

Une partie de nos partenaires sociaux a le souhait de doper l’accord télétravail en passant de deux à trois jours, voire de deux à quatre jours par semaine, pour éviter l’utilisation de l’automobile en raison de l’augmentation du prix du carburant. Ce sera vraisemblablement  un sujet de discussion avant la NAO de 2023. Nous nous sommes engagés en septembre ou octobre 2022 à réexaminer notre politique de rémunération.

Quel est votre avis en tant que DRH sur le projet de CET universel du candidat-président Emmanuel Macron ?

J’ai toujours favorisé la mise en œuvre du CET avec la multiplication possible de sa transformation en jours, en transfert vers les Perco. Je serais favorable au principe de la portabilité proposé par Emmanuel Macron qui s’apparente à un CPF CET mais dans un format plus réduit. Selon moi, il ne faudrait pas qu’il soit activable dans la nouvelle entreprise que l’on rejoint. Il faudrait pouvoir le déposer auprès d’un tiers de confiance, comme la CDC.

L’autre finaliste à l’élection présidentielle, Marine Le Pen, propose un chèque formation pour les entreprises embauchant un jeune en alternance. Quel est votre avis ?

Aujourd’hui, nous avons déjà des incitations pour des recrutements d’alternants. Une entreprise comme la Macif ne crée pas son CFA pour bénéficier de ce type de manne financière. La motivation première est de s’inscrire dans une posture d’entreprise citoyenne qui renvoie une image positive et de diversifier son sourcing pour atteindre ses objectifs de recrutement.

Nicolas Llorens

Parcours

Macif
DRH
Groupe credit cooperatif
DRH
SA Emmo Aquitaine
President du directoire
Caisse d’Épargne Aquitaine Poitou-Charentes
Directeur des ressources humaines

Fiche n° 45813, créée le 13/04/2022 à 15:39 - MàJ le 02/07/2024 à 16:23

Macif

Assureur mutualiste
• Création : 1960 ; Depuis janvier 2021, la Macif est affiliée à Aéma Groupe, né du rapprochement entre Aésio Mutuelle et Macif
• 5,7 millions de sociétaires et clients
• Effectif  : Près de 11 000 collaborateurs
• Chiffre d’affaires  : 6,679 milliards d’euros (2023)
• Président : Jean-Louis Grosse-Delasalle
• Directeur général : Jean-Philippe Dogneton
• DRH : Nicolas Llorens
• Contact : Caroline Lemarchand, Relations presse
• Tél. : 01 55 31 67 75


Catégorie : Grandes Entreprises Privées


Adresse du siège

2 et 4 rue de Pied de Fond, Niort Cedex 9.
79000 Bessines France


Fiche n° 7737, créée le 08/10/2018 à 12:11 - MàJ le 02/07/2024 à 16:23


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