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Atlas de l’Alternance : « au moins un apprenti dans 300 OFA d’Auvergne-Rhône-Alpes » (Clément Duval)

News Tank RH - Paris - Article n°246810 - Publié le 01/04/2022 à 07:15
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Clément Duval, Frédéric Coffy, Olivier Marion et Aline Bachian. - ©  D.R.

« Entre 2018 et 2021, nous observons que le nombre de contrats signés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes a plus que doublé, augmentant de 125 %, » déclare Clément Duval, chargé de mission et référent apprentissage à la Dreets Auvergne-Rhône-Alpes à l’occasion de la première date de l’Atlas de l’Alternance à Lyon le 29/03/2022. « C’est une hausse inédite et fulgurante de l’apprentissage. »

« Aujourd’hui, il y a environ 700 organismes de formation qui ont fait leur déclaration en apprentissage. Nous n’avons pas encore la donnée précise quant au nombre d’organismes accueillant au moins un apprenti. Nous avons toutefois une estimation précise en croisant les données avec l’Éducation nationale : environ 300 OFA accueillent au moins un apprenti en Auvergne-Rhône-Alpes en 2022. »

« 603 établissements ont été dispensateurs de formation pour un alternant recruté par une entreprise d’Auvergne-Rhône-Alpes », observe Mathieu Carrier, directeur Ingénierie et Innovation d’Atlas. « Seule une moitié de ces établissements sont situés dans la région. Ceci est lié à plusieurs éléments :
- certains CFA sont présents dans des territoires périphériques et limitrophes de la région ;
- nous observons également un phénomène d’attractivité vers l’Île-de-France et Paris. »


« Une augmentation inédite et fulgurante de l’apprentissage » (Clément Duval, Dreets)

Clément Duval. - ©  D.R.

« Entre 2018 et 2021, nous observons une hausse inédite et fulgurante de l’apprentissage.

Si nous regardons l’évolution en fonction des tranches d’âge, nous constatons qu’en 2018 la plus importante en termes de nombre d’apprentis est celle des 15-17 ans. Cela s’est complètement inversé en 2021, cette tranche d’âge ne progressant que de 14 % alors que les tranches d’âge de 18 ans et plus ainsi que 21 ans et plus augmentent respectivement de 135 % et de 320 %. Nous constatons que la dynamique se situe clairement dans le supérieur pour les apprentis adultes.

Prenons maintenant le niveau de diplôme. En 2018, l’apprentissage est majoritairement pour des jeunes en niveau CAP et Bac. En 2021, les différents niveaux de qualification se sont largement équilibrés. Nous observons que l’évolution exponentielle réside dans les niveaux de qualifications supérieurs au bac et singulièrement en licence et master, avec une hausse de plus de 400 %. C’est là le ressort principal de la hausse.

En termes de statut, avant d’être apprenti, nous observons qu’en 2018 le jeune est essentiellement issu du milieu scolaire tandis qu’en 2021, si le statut scolaire reste prégnant, le statut étudiant passe de 15 à 25 % et continue à augmenter. Il dépassera probablement en 2022 le statut scolaire. Le statut d’un précédent contrat d’apprentissage avant un autre contrat d’apprentissage reste élevé, ce qui souligne que le continuum est possible et reste pratiqué.

En 2018, nous comptions 70 % de garçon et 30 % de filles. Nous observons un fort rééquilibrage en 2021, avec 58,5 % de garçons et 41,5 % de filles. C’est là aussi dû à la hausse du poids de l’enseignement supérieur, largement plus féminisé. Sur les niveaux CAP, nous sommes encore sur des ratios de 70/30.

Toutes ces informations soulignent l’importance du ressort de l’apprentissage, mais il faut indiquer qu’il a été porté par le supérieur. Les niveaux du Cap et du Bac doivent bénéficier d’une dynamique. Cela sera l’un des grands enjeux dans les années à venir », indique Clément Duval, chargé de mission et référent apprentissage à la Dreets Auvergne-Rhône-Alpes.

Un serious game pour former les maîtres d’apprentissage (Formasup Ain Rhône Loire)

Olivier Marion. - ©  D.R.

MAP in Black est un serious game (jeu sérieux) en cours de conception au sein de l’école Formasup Ain Rhône Loire. Son objectif est de participer à la formation des maîtres d’apprentissage. Atlas participe à son financement. Olivier Marion, directeur général de Formasup Ain Rhône Loire, parle de sa création.

« La chaîne de valeur de construction d’un parcours en apprentissage, et donc d’une insertion professionnelle, implique aussi de sécuriser un élément ternaire du dispositif : le maître d’apprentissage. Nous souhaitions trouver un dispositif qui leur donne envie de venir se former alors qu’ils manquent souvent de temps. C’est ainsi que nous avons décidé de lancer ce projet MAP in Black. »

« Recevoir un apprenti n’est pas inné, particulièrement lorsque nous sommes de générations différentes. Les comportements, par rapport à l’objet travail, ne sont pas les mêmes. C’est un point auquel il faut penser. Le serious game permet de générer des échanges » observe Olivier Marion.

La première matinale de l’Atlas de l’Alternance présente également mentorAtlas, une offre sur l’accompagnement des alternants qui comporte également des formations clés en main à destination des tuteurs d’apprentissage.

« Choisir entre des difficultés de recrutement ou la fabrication de nos talents » (Frédéric Coffy, Groupe Xefi)

Frédéric Coffy. - ©  D.R.

« Nous sommes sur des métiers en tension, l’informatique et le commerce. Nous avions le choix entre continuer à éprouver des difficultés à trouver des candidats ou bien fabriquer nos talents chez nous. Nous souhaitions que la formation se passe sur site, mais nous ne sommes pas un organisme de formation. Nous avons donc pris contact avec des CFA. Nous souhaitions également intégrer nos collaborateurs à la formation dispensée. Ils auront peut-être plus d’appétence pour devenir ensuite tuteurs, car certains dispensent leur expertise sur une centaine d’heures par an lors de sessions de formation. Lorsqu’ils retrouvent l’alternant, ils se sentent peut-être davantage investis.

Le lieu est par ailleurs exploité pour la formation de nos CDI. Il est devenu collégial. Nous l’avons appelé “la Xefi Académie” . Il y a une culture de montée en compétences au sein de l’entreprise qui se développe au fur et à mesure. Nous avons commencé par Lyon, où se situe notre siège, mais nous avons investi dans des locaux à Paris et à Montpellier. Nous devons par ailleurs ouvrir une Xefi Académie à l’Île Maurice, » déclare Frédéric Coffy, directeur du développement du Groupe Xefi 

The Nuum Factory : une formation en mode projet

Aline Bachian. - ©  D.R.

The Nuum Factory  est une école créée en 2018 par le Medef. Aline Bachian, directrice et campus Manager, indique : « nous proposons de l’apprentissage et de la professionnalisation dans l’univers du digital. Nous sommes d’abord partis sur la reconversion professionnelle, pour essayer d’accompagner les personnes en repositionnement professionnel dans les métiers porteurs du numérique. Nous démarrons alors sur une niche, en décidant de ne former que des personnes en Bac+5 et de s’adresser à des ingénieurs pour leur proposer d’obtenir un double diplôme afin d’aller chercher l’éventuelle brique numérique manquant à leur parcours dans le cadre de leur repositionnement.

Nous sommes rendu compte que beaucoup de monde était intéressé par ce repositionnement. Aujourd’hui, nous avons ouvert nos prérequis. Nous commençons à partir d’un niveau Bac+2 validé pour accompagner un maximum d’adultes en reconversion et de jeunes. Nous travaillons en mode projet, en nous rapprochant des entreprises. Nous auditons les chefs d’entreprise pour connaître leurs besoins avant de créer des projets relatifs aux blocs de compétence avec la participation d’intervenants professionnels qui les encadrent. Ces derniers vont valider chaque bloc de compétence. Le projet peut être fourni par l’entreprise », déclare Aline Bachian.

La plateforme Ofeli collecte l’offre de formation initiale professionnelle, l’offre de formation en apprentissage et l’offre de formation professionnelle continue. Les informations rassemblées sont notamment envoyées à des sites internet tels que Kairos, Pôle Emploi, I-milo ou vers les Missions Locales. Ofeli référence actuellement 7 000 organismes de formation et 33 000 sessions de formation.

« Aujourd’hui, une session sur six se fait en apprentissage, » indique Jacques Malgras, responsable du service Information & Data chez Via compétences. « C’est environ 7 700 sessions pour la rentrée de 2022. L’offre s’est beaucoup enrichie entre 2020 et 2021 et elle continue à s’enrichir. La collecte de 2022 est en augmentation de 4 % par rapport à celle de 2021. »

« Sur le périmètre d’Atlas nous sommes à une formation en apprentissage sur cinq. Nous avons environ 1 000 sessions de formation sur le domaine secrétariat, comptabilité, RH, près de 300 sessions pour l’informatique et la communication et 130 sur le domaine banque, assurance et immobilier. »

Via Compétences construit un outil de pilotage à partir d’Ofeli, mis en ligne en janvier 2022. « L’objectif était de fournir une cartographie de l’offre de formation qui puisse être mise en phase avec celle des besoins en compétence des entreprises. Cet outil peut être interrogé par métier. Dans un second temps, il est possible d’intégrer un critère de temporalité. Trois types d’information figurent dans les résultats :

• des chiffres clefs, avec le nombre de sessions par département ;

• les éventuels trous dans la raquette en termes de formation et de filières disponibles ;

• une géolocalisation par ville et par établissement des formations ou certifications proposées. »


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Clément Duval, Frédéric Coffy, Olivier Marion et Aline Bachian. - ©  D.R.