Prospective « Métiers 2030 : quels métiers recruteront en 2030 » (France Stratégie / Dares, 03/2020)
• Près d’un million d’emplois seraient créés entre 2019 et 2030, dont deux tiers dans les services marchands ;
• Aux créations nettes d’emplois s’ajoutent les départs à la retraite. La somme des deux donne un total de 760 000 postes à pourvoir chaque année d’ici 2030 (près de 90 % provenant du remplacement des départs de retraités) ;
• La croissance de l’emploi dans les services serait équivalente à celle de l’emploi d’ici 2030 (poursuite de la tertiarisation de l’économie) ;
• Le métier d’ingénieur de l’informatique est celui qui est en plus forte expansion entre 2019 et 2030. Il y aurait 115 000 postes d’ingénieur de l’informatique en plus en 2030, soit une hausse de 26 % par rapport à 2019 ;
• 410 000 postes de médecins, infirmiers, professions paramédicales, aides à domicile et aides-soignants seraient créés entre 2019 et 2030.
Tels sont quelques-uns des enseignements de l’étude prospective réalisée par France stratégie
• Organisme de réflexion, d’expertise et de concertation, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) ou « France Stratégie » est placé auprès du Premier ministre
• Création …
et la Dares
• Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail• Création : 1993• Missions : Éclairer le débat public en publiant des données ou des analyses…
: « Métiers 2030 : quels métiers recruteront à l’horizon 2030 », rendue publique le 10/03/2022.
Un panorama chiffré des perspectives des métiers à l’horizon 2030
Quels métiers recruteront le plus d’ici à 2030 ? Risque-t-on une pénurie de main d’œuvre dans certains métiers ? Telles sont les questions posées dans l’étude de France stratégie et de la Dares. « Les Métiers en 2030 » dresse un panorama chiffré des perspectives des métiers à l’horizon2030 qui intègre à la fois les grandes tendances observées par le passé et les évolutions attendues sur les plans démographiques, économiques, technologiques et environnementaux.
L’étude s’appuie sur plusieurs scénarios macroéconomiques post-crise qui tiennent compte à la fois « des changements de comportements induits par la crise sanitaire et des efforts de lutte contre le réchauffement climatique qui seront déployés à l’horizon 2030 ».
« Le scénario macroéconomique de référence repose pour l’essentiel sur des évolutions démographiques et macroéconomiques tendancielles qui concernent notamment :
• la population active,
• les gains de productivité,
• le contexte international (hors conflit russo-ukrainien),
• les politiques mises en œuvre (seules celles qui ont déjà été votées sont prises en compte) ».
Créations d’emplois
Sur les 890 000 emplois qui seraient créés entre 2019 et 2030 :
- 410 000 postes de médecins, infirmiers, professions paramédicales, aides à domicile et aides-soignants,
- 180 000 postes dans les métiers de l’informatique et de la recherche,
- 135 000 postes d’ouvriers de la manutention,
- 120 000 postes dans les métiers du bâtiment (dont la moitié de cadres).
La construction, portée par la reprise de l’investissement et la rénovation des bâtiments
La construction serait stimulée à la fois par une reprise de l’investissement et par la rénovation des bâtiments pour répondre aux exigences croissantes d’efficacité énergétique.
Après un cycle baissier de près de 10 ans et 80 000 emplois perdus depuis 2009, le secteur - y compris les activités immobilières - afficherait une forte croissance, poursuivant la reprise constatée depuis 2017 : il devrait créer 190 000 emplois entre 2019 et 2030.
Dans le scénario bas carbone, la construction (y compris les activités immobilières) serait encore plus dynamique, avec 126 000 emplois supplémentaires par rapport au scénario de référence. Elle pâtirait, en revanche, de la distanciation sociale impliquant un recours accru au télétravail : la création d’emplois serait inférieure de 20 000 postes dans le scénario Covid+.
45 000 postes dans les métiers industriels
45 000 postes seraient créés dans les métiers industriels. En effet, selon les analyses de France stratégie et de la Dares, « les métiers industriels se redresseraient, inversant la tendance baissière des années passées ».
« Nous maintenons la part de l’emploi industriel en projection »
« Dans l’industrie, on observe que l’emploi des ouvriers continue de se réduire mais de manière beaucoup moins forte que par le passé parce que nous avons considéré plusieurs facteurs qui limitaient cette destruction : d’abord les politiques de revitalisation industrielle, ensuite le fait qu’on a pris conscience avant la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine que la longueur des chaînes d’approvisionnement était coûteuse pour notre indépendance et pour notre économie.
Nous avons considéré également que l’on avait atteint un seuil important dans l’externalisation des fonctions au sein de l’industrie (nombreuses y compris dans les fonctions du conseil et de la R&D). Nous maintenons donc la part de l’emploi industriel en projection, ce qui n’était pas le cas par le passé », indique Cécile Jolly, chef de projet « projections sectorielles d’emploi » et « impact des émergents sur l’emploi et la croissance » à France stratégie.
Les métiers les plus dynamiques dans l’industrie sont ceux d’ingénieurs et cadres techniques et France Stratégie observe aussi de fortes créations d’emplois pour :
- les techniciens et agents de maîtrise de la maintenance,
- les techniciens et agents de maîtrise des industries mécaniques,
- les ouvriers peu qualifiés de la mécanique,
- les ouvriers qualifiés du textile et du cuir.
- Pour ce secteur industriel qui a perdu de très nombreux emplois au cours des dernières décennies, il s’agit d’une tendance « totalement inversée ».
Les métiers qui recruteraient le plus
« 800 000 postes seraient à pourvoir chaque année de 2019 à 2030 », selon France stratégie et la Dares.
Parmi les 15 métiers comptant le plus de postes à pourvoir, trois catégories se distinguent :
- Les métiers pour lesquels les postes à pourvoir correspondent essentiellement à des départs en fin de carrière : c’est le cas pour les agents d’entretien, les enseignants, les conducteurs de véhicules et des vendeurs (dont les travailleurs des plateformes qui n’ont pas été isolés dans cette étude) ;
- Les métiers où les créations d’emploi contribueraient pour au moins un quart des postes à pourvoir : les cadres administratifs, comptables et financiers, les cadres commerciaux et technico-commerciaux, les aides-soignants et aides à domicile, les infirmiers, sages-femmes, les ouvriers qualifiés de la manutention, les médecins et les techniciens de la maintenance.
- La 3e catégorie regroupe les ingénieurs de l’informatique et les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie : « Ces métiers, relativement jeunes, conjugueraient un fort dynamisme de l’emploi et de faibles départs en fin de carrière, les postes nouvellement créés représentant au moins la moitié des postes à pourvoir. »
1,8 million d’emplois supplémentaires pour les diplômés du supérieur
Les créations d’emploi continuent à être globalement favorables aux diplômés de l’enseignement supérieur qui occuperaient « près d’un emploi sur deux en 2030 (47 % contre 43 % aujourd’hui) : 1,8 million d’emplois occupés par des diplômés du supérieur seraient ainsi créés entre 2019 et 2030, alors que les emplois exercés par ceux qui n’ont pas dépassé le baccalauréat diminueraient de près de 800 000 ».
40 % des créations d’emplois exercés par des diplômés du supérieur seraient concentrées dans trois secteurs :
- les activités juridiques, comptables et de gestion ;
- les services administratifs et de soutien ;
- le commerce,
avec « chacun entre 200 000 et 300 000 créations nettes d’emplois ».
Viendraient ensuite, avec une augmentation des effectifs comprise entre 80 000 et 150 000, les activités informatiques, la construction, la santé, l’hôtellerie-restauration, les activités récréatives et culturelles et la R&D.
« Cette croissance des postes de diplômés est tirée par le dynamisme des activités informatiques, de la santé, de la R&D et, dans une moindre mesure, des activités juridiques, comptables et de gestion. »
Déséquilibres potentiels et difficultés de recrutement
Pour chaque métier, sont confrontés les besoins de recrutement des employeurs en 2030 avec le vivier potentiel de jeunes qui y débuteraient afin de mettre en évidence des déséquilibres.
« Les déséquilibres anticipés en 2030 sont “partiels” et “potentiels”. “Partiels” parce qu’ils pourront être comblés (ou aggravés) par le retour en emploi de chômeurs ou les mobilités professionnelles entre métiers par exemple. “Potentiels” parce qu’il s’agit de projections dont l’objectif est précisément d’alerter sur la nécessité de prévenir ces déséquilibres. »
Pour combler ces déséquilibres potentiels, « il s’agira ainsi de renforcer l’attractivité de ces métiers pour les jeunes, mais aussi pour les professionnels déjà en emploi en facilitant les transitions professionnelles, de former des chômeurs ou de favoriser l’entrée sur le marché du travail des inactifs. »
« Selon la dynamique et les modes d’alimentation des métiers, les déséquilibres potentiels identifiés invitent à diversifier les canaux de recrutement et à adapter les dispositifs d’accompagnement. »
Des difficultés de recrutement qui pourraient être renforcées, atténuées ou à anticiper
Si un métier est en tension aujourd’hui et qu’il ne présente pas de déséquilibre nouveau d’ici 2030, « ses difficultés de recrutement devraient rester assez comparables à celles actuelles ».
- Des difficultés de recrutement qui s’accentueraient : « La majorité des métiers en tension aujourd’hui continuerait de l’être ou verrait leurs difficultés de recrutement s’aggraver d’ici 2030 en raison d’une faible attractivité.
- C’est le cas des aides à domicile, des personnels de ménage ou des conducteurs d’engins du bâtiment et des travaux publics. »
- « Pour combler ces déséquilibres potentiels, il s’agira de renforcer l’attractivité de ces métiers pour les jeunes, mais aussi pour les professionnels déjà en emploi en facilitant les transitions professionnelles, de former des chômeurs ou de favoriser l’entrée sur le marché du travail des inactifs. Selon la dynamique et les modes d’alimentation des métiers, les déséquilibres potentiels identifiés invitent à diversifier les canaux de recrutement et à adapter les dispositifs d’accompagnement. »
- Des difficultés de recrutement à anticiper : « Quelques professions ne rencontrent pas de difficultés pour recruter aujourd’hui mais pourraient y être confrontées à l’avenir.
- C’est le cas des ouvriers qualifiés de la manutention, des agents d’entretien ou des ouvriers du textile et du cuir dont la résorption des déséquilibres passera par la capacité à attirer les chômeurs et les salariés exerçant un autre métier, les inactifs ou les immigrés. »
- Des difficultés de recrutement qui se maintiendraient : « Près de deux métiers sur cinq sont concernés. Pour une large part, l’exercice de ces métiers nécessite des compétences techniques spécifiques qui s’acquièrent par le biais d’une formation professionnelle initiale ou continue.
- On retrouve par exemple les aides-soignants, les ouvriers qualifiés travaillant par formage de métal, les techniciens et cadres du BTP, les ingénieurs de l’informatique et les ingénieurs et cadres de l’industrie. »
- Des difficultés de recrutement qui s’atténueraient : « Les tensions actuelles pour les employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie-restauration, les coiffeurs et esthéticiens, les techniciens de la banque et des assurances et les employés de la comptabilité pourraient se réduire d’ici 2030. »
Quatre catégories de métiers rencontrant des difficultés de recrutement
France stratégie et la Dares retiennent quatre catégories de métiers rencontrant des difficultés potentielles de recrutement :
- Les métiers « attractifs ». Métiers jeunes (peu de départs en retraite en vue), dynamiques en termes de créations d’emplois, et qui continuent de séduire les nouveaux diplômés. Les candidats au recrutement seraient donc assez (voire trop) nombreux. On retrouve dans cette catégorie :
- les professionnels du droit,
- les professions paramédicales,
- les personnels d’études et de recherche.
- Les métiers de « première expérience ». Également attractifs et plutôt jeunes, ces métiers constituent des « tremplins vers d’autres professions (vendeurs) ou un poste de niveau supérieur (ouvriers peu qualifiés de la manutention) ». La majorité de ces métiers devrait avoir « un vivier de recrutement suffisant pour pourvoir les postes inoccupés ». Certains seraient même en excès de main-d’œuvre :
- soit parce que les jeunes débutants y sont particulièrement nombreux (professionnels de l’action sociale, culturelle et sportive),
- soit parce que le métier est peu dynamique (employés administratifs d’entreprise).
- Les métiers de « seconde partie de carrière » cumuleraient, quant à eux, départs en fin de carrière nombreux et faible arrivée de débutants.
- Par le passé, ils ont attiré « de nombreux professionnels venant d’autres métiers parce qu’ils requièrent de l’expérience ».
- « Ceux qui créent de l’emploi pourraient manquer de main-d’œuvre, aggravant les tensions actuelles sur le recrutement :
- dans les professions du care (aide à domicile),
- de l’entretien (agent d’entretien),
- du transport (conducteur de véhicule, manutentionnaire),
- du bâtiment (ouvriers du second œuvre),
- chez les cadres commerciaux, administratifs et financiers. »
- « Ceux dont l’emploi ne progresse pas, ne devraient pas être en déficit de main-d’œuvre (secrétaires de direction, cadres de la banque et des assurances). »
France Stratégie
• Organisme de réflexion, d’expertise et de concertation, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) ou « France Stratégie » est placé auprès du Premier ministre
• Création : décret du 22/04/2013
• Mission : produire des analyses principalement sur les questions économiques, sociales, d’emploi, de développement durable et de numérique
• Commissaire général : Gilles de Margerie
• Contact : Charlotte Cougny, chargée des relations presse
• Tél. : 01 42 75 60 39/ 06 72 31 33 14
Catégorie : Etat
Adresse du siège
20, avenue de Ségur75007 Paris France
Fiche n° 5550, créée le 30/08/2017 à 15:23 - MàJ le 10/12/2024 à 10:32
Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares)
• Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail
• Création : 1993
• Missions : Éclairer le débat public en publiant des données ou des analyses accessibles à toutes et tous ; Accompagner le ministère en charge du Travail et plus largement les pouvoirs publics lorsqu’une réforme se prépare
• Effectif : 170 collaborateurs
• Directeur : Michel Houdebine
• Contact : Joris Aubrespin-Marsal
• Tél. : 01 44 38 22 51
Catégorie : Etat
Adresse du siège
39-43 quai André Citroën75015 Paris France
Fiche n° 5511, créée le 29/08/2017 à 04:47 - MàJ le 10/12/2024 à 18:27
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