Fait religieux : 71,3 % des managers y sont confrontés en entreprise (Institut Montaigne)
71,3 % des cadres et managers repèrent des situations marquées par le fait religieux dans leur environnement de travail en 2024 (contre 66,7 % en 2022, soit une hausse de 6 %), d’après l’édition 2024 du baromètre réalisé par l’Observatoire de l’Institut Montaigne
• Think tank• Création : 2000• Mission : proposer des études et des débats sur les politiques publiques au service de l’intérêt général• Président d’honneur : Claude Bébéar• Président : Henri de…
et publié le 21/11/2024.
« Il s’agit du niveau le plus élevé depuis la mise en place du baromètre en 2013 », selon l’observatoire.
• La survenance de faits religieux en entreprise est observée régulièrement pour 32,3 % des cadres et managers sondés et occasionnellement pour 39 % ;
• 23 % des situations repérées sont à forte densité de fait religieux ;
• 44 % des salariés pratiquants disent porter des signes religieux au travail, un chiffre qui a significativement progressé depuis 2022 ;
• 54 % des situations marquées par le fait religieux ont nécessité une intervention managériale en 2024.
Un fait religieux en entreprise stable depuis 2016
« La présence du fait religieux dans les entreprises françaises progresse en 2024 »
« La présence du fait religieux dans les entreprises françaises progresse à 71,3 % en 2024, contre 66,7 % en 2022 », indique le baromètre de l’Observatoire du fait religieux en entreprise.
54 % des situations marquées par le fait religieux ont nécessité une intervention managériale en 2024.
Mesure de la densité religieuse
• Cet item est mis en place à partir de l’édition 2018 du baromètre. La densité mesure le niveau d’impact du fait religieux constaté en entreprise sur la situation de travail et de management de la structure. Elle s’appuie sur 11 indicateurs et est mesurée dans les entreprises qui rencontrent régulièrement ou occasionnellement des situations marquées par le fait religieux.
• La densité permet de mesurer plus significativement l’importance et l’impact du fait religieux en entreprise que la fréquence.
• 53 % des entreprises régulièrement ou occasionnellement concernées par le fait religieux observent des situations marquées par une densité religieuse faible en 2024 (24 % densité modérée et 23 % une densité forte). Ce chiffre, qui diminuait depuis 2018, demeure stable depuis 2020.
• En 2022, 52 % de répondants parlent de situations marquées par une densité religieuse faible. Ils étaient 53 % en 2020/2021.
« La part des entreprises rencontrant une densité modérée diminue légèrement »
« La part des entreprises rencontrant une densité modérée diminue légèrement : elle est de 24 % en 2024, contre 25 % en 2022, et 26 % en 2018 », selon l’étude.
Les demandes d’absence et d’aménagement du temps de travail, fait principal observé
« Le port visible de signes religieux progresse fortement en 2024. Comme les années précédentes, les demandes d’absence et d’aménagement du temps de travail sont un des faits les plus fréquents puisqu’ils sont repérés par 27 % des répondants - autant qu’en 2022 », d’après l’observatoire.
Trois catégories de faits observés
• Neutres : Ce type couvre les faits qui ne remettent pas en cause le fonctionnement de l’organisation, la réalisation du travail ou les relations entre les travailleurs. Une demande d’absence est par exemple un fait neutre.
• Transgressifs par nature : Il s’agit de faits transgressant les règles du droit et qui peuvent amener une sanction disciplinaire ou une action en justice. C’est le cas d’un comportant négatif à l’égard des femmes ou encore du refus de travailler avec quelqu’un qui ne soit pas de la même religion.
• Invisibles : Cette catégorie englobe les faits qui reviennent à cacher sa religion au travail.
Progression des impacts négatifs sur les situations de travail
davantage perturbées.
« Les comportements négatifs à l’égard des femmes (refus de travailler avec une femme, sous ses ordres, de traiter une collègue femme comme les collègues hommes, etc.) sont en hausse et présents dans 15 % des situations marquées par le fait religieux (13 % en 2022) », selon le baromètre.
Augmentation des cas de stigmatisation et de discrimination
L’étude 2024 révèle une dégradation de la situation des salariés juifs qui apparaissent davantage victime de stigmatisation et de discrimination. « Le judaïsme est la religion la plus souvent concernée par les situations de stigmatisation et discrimination fréquentes (15 %) ou occasionnelles (23 %) repérées par nos répondants », selon l’observatoire.
Ces deux chiffres sont en forte hausse par rapport à l’enquête 2022 (ils étaient respectivement de 2 % et 13 %).
« À l’inverse, la discrimination concerne de manière significativement plus marquée les salariés musulmans. C’est particulièrement le cas pour l’embauche. » 71 % des situations de discrimination repérées pour ce processus concernent des personnes musulmanes.
Toutes les religions sont exposées au risque de stigmatisation
« Toutes les religions sont concernées : le salarié pratiquant qui donne, d’une manière ou d’une autre, à voir son engagement religieux au travail prend le risque d’être stigmatisé dans ses rapports avec ses collègues ou l’encadrement mais aussi d’être discriminé à travers les processus de gestion de l’entreprise, notamment le processus d’embauche. »
juifs qui apparaissent davantage victime de stigmatisation et de discrimination.
Méthode
Deux enquêtes ont été réalisées en parallèle. La première s’inscrit dans la continuité des enquêtes réalisées depuis 2013 dans le cadre de l’Observatoire du fait religieux en entreprise et cible les personnes exerçant des responsabilités managériales. La seconde a été réalisée pour la première fois en 2024. Elle cible les salariés se déclarant croyants et pratiquants.
Ces enquêtes par questionnaires ont été réalisées entre fin avril et fin août 2024 en quatre vagues. Elles ont consisté en l’administration de questionnaires en ligne auprès d’échantillons d’environ 25 000 cadres et managers exerçant leur activité en France d’une part, de salariés d’entreprises françaises d’autre part. Lors de chaque vague, 6000 à 6500 personnes ont été sollicitées.
1348 questionnaires exploitables, sur un total de 1848 questionnaires complets recueillis, ont été pris en compte dans l’étude auprès des encadrants. 1401 questionnaires exploitables, sur un total de 1948 questionnaires complets recueillis, ont été pris en compte dans l’étude auprès des salariés pratiquants.
Compte tenu du nombre de questionnaires retenus dans l’analyse, la marge d’erreur est de 2,94 % pour un intervalle de confiance de 95 %.
Pour l’ensemble des questionnaires retenus pour l’analyse, les répondants ont déclaré être en emploi, être croyants et avoir une pratique religieuse (qui peut être occasionnelle ou quotidienne, partielle ou développée).
Institut Montaigne
• Think tank
• Création : 2000
• Mission : proposer des études et des débats sur les politiques publiques au service de l’intérêt général
• Président d’honneur : Claude Bébéar
• Président : Henri de Castries
• Directrice générale : Marie-Pierre de Bailliencourt, depuis le 01/09/2022.
• Secrétaire général : Gilles Trochet
• Contact : Catherine Merle du Bourg, chargée de projets - communication et relations presse
• Tél. : 01 53 89 05 60
Catégorie : Entreprises de Taille Intermédiaire
Adresse du siège
59, rue la Boétie75008 Paris France
Fiche n° 5244, créée le 10/07/2017 à 13:57 - MàJ le 09/12/2024 à 18:15
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