Apprentissage en 2022 : « Une hausse tirée surtout par les effectifs du supérieur » (Depp)

Progression des effectifs d’apprentis dans l’enseignement secondaire

• Les CFA accueillent 953 600 apprentis au 31/12/2022, soit une augmentation de 14,3 % par rapport à 2021, après deux années de hausse historique autour de 30 % en 2020 et 2021 ;

• L’apprentissage a connu différentes phases d’évolution sur les vingt dernières années :croissance entre 2003 et 2007 puis stagnation jusqu’en 2012, la baisse dans le secondaire étant compensée par l’augmentation dans le supérieur. En 2013 et en 2014, les effectifs d’apprentis baissent, mais uniquement en raison d’une diminution en CAP, puis se stabilisent en 2015. Depuis 2016, ils repartent à la hausse avec une forte accélération en 2020 et 2021 (autour de + 30 %) : ils progressent de 14,3 % en 2022 ;

• Cette hausse est toujours tirée par les effectifs des jeunes préparant un diplôme du supérieur (+ 20,1 % en 2022). Les effectifs de jeunes préparant un diplôme du second degré progressent également mais à un rythme moindre que ceux du supérieur : la hausse se poursuit depuis 2016 (+ 6,5 % en 2022, soit 22 900 jeunes de plus par rapport à 2021), en contraste avec la période de baisse continue entre 2008 et 2016 ;

• Les effectifs augmentent dans les formations en CAP (+ 6 %), en baccalauréat professionnel (+ 7,5 %), en mention complémentaire (+ 27,2 %) et d’une façon plus soutenue dans les autres diplômes de niveau 4 (+ 29,7 %), qui concernent essentiellement des certifications professionnelles relevant du ministère chargé du travail. A contrario, les effectifs baissent pour les formations en BP (- 5 %), pour les mentions complémentaires de niveau 3 (- 10,5 %), et restent quasiment stables pour les autres diplômes de niveau 3 ;

• Au total, 40 % des apprentis suivent des formations du secondaire, de niveau inférieur ou égal au baccalauréat (soit 377 300 apprentis) et c’est dans un cas sur deux une formation en CAP, dans un cas sur quatre des formations de niveau 4 hors bac pro et dans seulement un cas sur cinq un bac pro .

Croissance toujours forte dans l’enseignement supérieur

• L’apprentissage est possible dans l’enseignement supérieur depuis la réforme Séguin en 1987. Mais son développement ne se réalise qu’à partir du milieu des années 1990 et s’amplifie nettement avec l’ouverture des licences et des masters à la suite de la réforme LMD (licence, master, doctorat) dans les années 2000 ;

• En 2022, 576 300 apprentis suivent une formation du supérieur en apprentissage. La hausse amorcée en 2015 se poursuit :+ 20,1 % en 2022 après + 48,3 % en 2021. L’augmentation des effectifs de niveau 5 est nettement moins soutenue cette année (+ 12,8 % après + 41,3 % en 2021), les effectifs en BTS, principal diplôme de l’enseignement supérieur délivré par l’apprentissage augmentent de plus de 22 100 apprentis (+ 14,1 %) ;

• Les effectifs des autres diplômes de niveau 5, tels les DUT et les certifications professionnelles du ministère chargé du travail et des autres organismes, augmentent toujours mais moins rapidement que les deux années précédentes. Cette moindre progression s’explique notamment par une diminution drastique du nombre d’apprentis en DUT. Ce diplôme est en effet remplacé progressivement par le Bachelor universitaire de technologie (BUT), diplôme de niveau 6 et qui enregistre 12 400 apprentis en 2022 ;

• Le nombre d’apprentis en niveau 6 croît (+ 24,6 %), porté principalement par les autres diplômes de niveau 6 (certifications professionnelles du ministère chargé du travail, des chambres des métiers et de la santé) dont les effectifs sont deux fois supérieurs à ceux en licence ;

• Le nombre d’apprentis en niveau 7 et 8 continue d’augmenter fortement (+ 25,3 %) pour tous les types de diplômes : les effectifs en diplôme d’ingénieur croissent de 9,6 %, ceux en master de 13,1 % et dans les autres diplômes de ce niveau de 34,9 %, tels les diplômes des grandes écoles. 

8,8 % des entrants en apprentissage viennent d’une classe de troisième

• Les entrants en apprentissage sont issus principalement du second degré (43 %) et du supérieur (36,5 %). Si on se restreint aux entrées dans l’apprentissage dans l’enseignement secondaire, les entrants viennent pour 22,8 % après une troisième, pour 42,1 % après un second cycle professionnel et pour 9,4 % après un second cycle général ou technologique ;

• Les entrées en apprentissage après un contrat de professionnalisation, une période de stage, d’emploi ou de chômage, soit 11 %, sont en légère progression de 0,7 point. 4,8 % des apprentis entrant dans l’apprentissage dans l’enseignement secondaire viennent par ailleurs d’une formation dans l’enseignement supérieur. Les entrants dans une formation du supérieur en apprentissage sont originaires d’une formation du second cycle professionnel dans 12 % des cas et d’une formation du second cycle général ou technologique dans 10,9 % des cas ;

• À l’issue d’une classe de troisième, la part des sortants qui se dirigent vers une formation en apprentissage est de 6,1 %, en légère augmentation de 0,7 point par rapport à 2021. L’orientation vers la seconde générale ou technologique absorbe 62,7 % des sortants de troisième et 27,5 % d’entre eux se dirigent vers une formation professionnelle sous statut scolaire.

Hausse des effectifs d’apprentis dans toutes les régions académiques

• Au 31/12/2022, huit régions académiques forment chacune plus de 60 000 apprentis. En 2022, l’Île-de-France figure au premier rang, en accueillant 221 200, suivie par la région Auvergne-Rhône Alpes (116 400). Ces huit régions académiques représentent plus de huit apprentis sur dix au total. Entre 2021 et 2022, toutes les régions académiques métropolitaines enregistrent une hausse de leurs effectifs d’apprentis ;
  • Cette croissance est surtout marquée pour la région Île-de-France (+ 20,9 %), suivie parles régions Bourgogne-Franche-Comté et Pays de la Loire, toutes trois portées par une forte croissance des apprentis dans le supérieur.

• Les régions académiques qui accueillent le plus grand nombre d’apprentis ne sont pas celles qui ont le poids de l’apprentissage le plus élevé parmi leurs jeunes de 16-29 ans. Cette proportion varie en effet hors Drom de 5,4 % pour la région académique de Corse à 9,5 %pour Pays de la Loire, elle est de 9,4 % pour l’Île-de-France. Dans les Drom, le poids de l’apprentissage le plus faible est à Mayotte (1,1 %). Au niveau national, l’apprentissage concerne 8,2 % des jeunes de 16 à 29 ans ;

• En France métropolitaine, entre 2021 et 2022, toutes les régions académiques enregistrent une croissance de leur nombre d’entrées en apprentissage. Cette croissance varie de + 2,8 % (Hauts-de-France) à + 22,1 % (Bourgogne-Franche-Comté). Dans les Drom également, toutes les régions académiques connaissent une hausse de leur nombre d’entrées en apprentissage avec une amplitude comprise entre 3,3 % (Mayotte) et 52,7 % (Martinique).