
Sommet d’action IA : « Avec les métiers du futur, chacun doit jouer avec l’IA » (Joëlle Barral, Google)
« Aujourd’hui, trop peu de femmes font l’IA
Intelligence artificielle
et trop peu de femmes utilisent l’IA », déclare Joëlle Barral
Research & Engineering Senior Director, DeepMind @ Google
, Research & Engineering Senior Director, Google
• Entreprise américaine de services technologiques (propriété de la holding Alphabet)• Création : 1998• Mission : - Software : exploitation d’un moteur de recherche et de services thématiques…
DeepMind, lors d’une table ronde intitulée « Inclusivité dans l’IA : comment faire de l’IA une opportunité pour toutes et tous » organisée le 11/02/2025, lors du Forum de l’intelligence artificielle à l’Assemblée nationale, dans le cadre du Sommet pour l’action sur l’IA les 10 et 11/02/2025.
« On retrouve dans l’IA les biais d’orientation, notamment des jeunes femmes qui font des études de sciences (sciences naturelles, médecine…), mais qui ne s’inscrivent pas dans les filières les plus matheuses », indique Laura Chaubard, directrice générale de l’École Polytechnique
• établissement d‘enseignement supérieur et de recherche, sous tutelle du ministère des Armée (surnommé « X ») • Missions : - développement de la pluridisciplinarité et l’excellence scientifique et…
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« Les frontières bougent avec le monde de l’industrie qui se mobilise sur la question de la diversité », ajoute Emmanuelle Martiano, cofondatrice d’Aqemia
• SAS spécialisée dans les biotechnologies• Création : 2020• Mission : développer les « nouveaux médicaments de demain » en associant IA générative et physique théorique• Effectif : 60…
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« Si l’on veut disposer d’IA européennes et françaises, il faut décider de choisir des données et d’introduire nos propres biais », déclare Luc Julia
Chief Scientific Officer @ Renault Group
, chief scientific officer de Renault Group.
« Avec l’IA, c’est important de dépasser les clivages en fonction des genres ou d’autres dimensions » (Joëlle Barral, Google DeepMind)
- « Nous sommes au début d’une nouvelle ère avec l’IA qui va changer profondément nos vies. Il est capital que nous en fassions tous partie. Aujourd’hui, trop peu de femmes font l’IA et trop peu de femmes utilisent l’IA.
- Dès le lycée, les femmes s’éloignent des filières scientifiques. En programmes post-Bac, elles ne sont que 20 % dans les filières informatiques. Malheureusement, ce sont des filières dont on part car, si on n’a pas fait de mathématiques au lycée, on n’y arrive pas. On ne construit pas des modèles IA une fois entré dans le monde du travail.
- Il existe un vrai problème à la racine : il faut montrer à ces jeunes filles ce que l’on peut faire avec l’IA et comment on peut avoir un impact sur le monde. C’est une première condition si l’on veut avoir plus de femmes à la construction de l’IA. C’est vrai pour les femmes et pour d’autres dimensions qui sont exclues.
- À propos de l’IA, la meilleure façon de ne pas en avoir peur, c’est de l’utiliser. Les jeunes garçons et les hommes exploitent les outils IA de manière plus naturelle, souvent parce qu’ils n’ont pas peur de se tromper et souvent parce qu’on les encourage en ce sens.
- Si tous les métiers de demain intègrent de l’IA, il faut que tout le monde expérimente ses modèles pour voir comment l’IA remplacera ou augmentera certaines tâches du quotidien. C’est important de dépasser les clivages en fonction des genres ou d’autres dimensions.
- Pour alimenter cette nouvelle ère de l’IA au cœur de nombreux métiers, il faut se saisir maintenant du sujet des biais d’orientation dans le parcours d’enseignement. L’idée de rallonger l’obligation des cours de mathématiques, de sciences ou d’informatique dans le parcours général d’enseignement au lycée me semble une bonne idée pour susciter des vocations qui ne sont pas évidentes au départ et pour s’engager dans des filières scientifiques après le Bac. Au-delà des cours théoriques, il faut démontrer comment les sciences et les mathématiques peuvent impacter le monde et résoudre des problèmes concrets.
- Dans la tech, il n’y a pas que les mathématiques et la conception de modèles IA qui comptent. Il existe plein d’autres métiers. Néanmoins, il faudrait favoriser la reprise de cours de mathématiques si on s’en est éloigné trop tôt pour répondre à des besoins métiers qui concernent l’IA. Par exemple, on pourrait monter des passerelles ou des tutos pour qu’un plus grand nombre d’étudiants pendant une formation ou de personnes au cours son parcours professionnel soit confronté à l’IA.
- Avec les Google Ateliers Numériques réalisés depuis 10 ans, nous avons formé 900 000 personnes au numérique puis à l’IA. »
Joëlle Barral, Research & Engineering Senior Director, Google DeepMind
« Nous lançons un observatoire des biais d’orientation pour comprendre ce qui détourne les jeunes femmes des mathématiques » (Laura Chaubard, École Polytechnique)
- « Dans le prolongement des constats dressés par Joëlle Barral, je reprendrais une métaphore militaire : pour être général, il faut d’abord être lieutenant. On ne rentre pas dans le camp des officiers en cours de route. Pour développer un modèle IA, il faut avoir fait des études d’informatique et de mathématiques. On retrouve dans l’IA les biais d’orientation, notamment des jeunes femmes qui font des études de sciences (sciences naturelles, médecine…) mais ne s’inscrivent pas dans les filières les plus matheuses.
- C’est grave parce qu’aujourd’hui les filières d’ingénierie scientifique amènent à des positions gratifiantes d’un point de vue social, économique avec des niveaux de responsabilité. Ce choix collectif aussi massif de ne pas s’impliquer dans ces filières scientifiques pose une vraie question de société et de trajectoire genrée.
- C’est encore plus grave dans l’IA car ce sont des technologies par des données d’apprentissage absorbées qui peuvent être biaisées par des caricatures que l’on peut trouver par exemple sur Internet.
- Dans la conception des modèles IA, il faut donc introduire des garde-fous et des garanties d’équilibre global dans les représentations. La diversité est donc importante au sein des communautés de créateurs.
- Tous les acteurs économiques sont mobilisés sur le sujet de la diversité pour mener des actions de terrain auprès des écoles, des collèges et des lycées pour éclairer les jeunes sur les parcours de formation scientifique.
- Malgré ces efforts de sensibilisation, les chiffres sont têtus. La situation n’est pas très enthousiasmante : on tâtonne à peine les 20 %. Je pense que l’on adresse des biais culturels puissants de notre société. Si l’on ne fait rien, on retrouvera ces biais dans les IA.
- On ne comprend pas bien ce qui détourne les jeunes femmes d’une projection vers les mathématiques. Cela devrait devenir un objet de recherche en exploitant et en analysant les données des trajectoires des parcours d’éducation. À l’École Polytechnique, nous sommes en train de lancer un observatoire des biais d’orientation pour mieux comprendre et mieux agir. »
Laura Chaubard, directrice générale de l’École Polytechnique
« La situation de la filière d’ingénieur intégrant 17 % de femmes n’a pas vraiment évolué en 15 ans » (Emmanuelle Martiano
COO, cofondatrice @ Aqemia
, Aqemia)
- « Chez Aqemia, nous investissons dans l’IA pour inventer de nouvelles molécules et créer de nouveaux médicaments visant à guérir telle maladie. À partir de l’entraînement de données sur les médicaments qui existent déjà, nous exploitons des techniques pour guider l’IA vers les bonnes solutions et creusons des pistes non biaisées.
- Les activités de notre équipe, composée d’une soixantaine de personnes (dont 30 % de femmes), représentent un mix entre les sciences de la vie et des technologies. Nous constatons une surreprésentation de femmes du côté des sciences de la vie et trop peu de femmes côté technologies (machine learning et software engineering ingénierie logicielle ). La seule ingénieure en software engineering dans notre équipe a initialement fait une école de commerce.
- À titre individuel, j’ai suivi un parcours d’ingénieure CentraleSupélec, une filière intégrant 17 % de femmes à l’époque. Quinze ans plus tard, je constate que la situation n’a pas vraiment évolué. Néanmoins, les frontières bougent avec le monde de l’industrie qui se mobilise sur la question de la diversité.
- À propos du recrutement, nous nous opposons au concept de discrimination positive. C’est déjà compliqué d’intégrer une école d’ingénieurs en tant que femme. Inutile d’en rajouter sur le thème “Tu as été diplômée parce tu es une femme”, sinon la vie sera encore plus difficile.
- En revanche, “ne pas discriminer” ne veut pas dire “ne pas accompagner”. Par exemple, en faisant appel à des cabinets de recrutement pour embaucher un ingénieur, on pourrait donner un coup de pouce financier au chasseur de tête si un profil féminin est trouvé pour ce poste. C’est une sorte de biais pour chercher ce qui est difficile à trouver sur le marché.
Emmanuelle Martiano, cofondatrice d’Aqemia
«J’ai adopté la méthode de l’inconfort peu populaire auprès des RH de mes compagnies mais qui marchait bien » (Luc Julia, Renault Group)
- « Parfois, il faut savoir choisir les données, assumer les biais et probablement réguler. En l’état actuel, la plupart des IA proviennent de la côte Ouest des États-Unis et elles sont entraînées par des adolescents prépubères de la Silicon Valley. Si l’on veut disposer des IA européennes et françaises qui nous ressemblent plus, il faut décider de choisir des données et d’introduire nos propres biais.
- Avec les différentes sociétés technologiques que j’ai créées, je m’évertuais à disposer de 40 % de femmes dans les équipes. C’était plutôt une performance par rapport à mon passage chez Samsung [période de collaboration 2012-2021] : le taux de population féminine parmi les ingénieurs était de 15 %.
- J’ai adopté une méthode peu populaire auprès des RH de mes différentes compagnies mais qui marchait bien : celle de l’inconfort. C’est le fait de placer les personnes embauchées, y compris les femmes, dans une situation inconfortable : réaliser une mission en dehors de leurs domaines professionnels de prédilection ou de leurs études. Cela marchait très bien : en rejoignant mes équipes sur un terrain méconnu pour faire de l’innovation, c’était une manière de refaçonner les compétences sur le tas. »
Luc Julia, Chief Scientific Officer, Renault Group
« Avec l’IA, on risque de se retrouver avec la même fracture numérique constatée depuis 40 ans » (Anthony Babkine
Membre du Conseil d’admistration de la fondation scientifique @ Orange • Délégué général, cofondateur @ Diversidays
, Diversidays)
- « Je préfère parler de diversités au pluriel : sociale, géographique, culturelle, genre, orientations…
- En cofondant l’association Diversidays avec Mounira Hamdi il y huit ans, nous considérions que le monde de la tech ne ressemblait pas au visage de la France. Nous avions du mal à percevoir la diversité dans ce domaine.
- En l’espace de cinq ans, nous avons accompagné 15 000 personnes en reconversion professionnelle à travers des programmes dans la tech. Maintenant, on parle d’IA qui est le terme à la mode mais les problèmes ne changent pas : les usages et les compétences.
- Avec Diversidays, nous avons réalisé une vingtaine d’éditions en région avec des cohortes de 1 000 personnes en reconversion sur les métiers du numérique.
Actuellement, le numérique est le 2e secteur d’activité français qui recrute en France. D’ici 2030, il deviendra le premier secteur avec tous les sujets de transformation à appréhender.
- Sous l’angle des diversités et du poids des représentations, je constate sur le terrain que 80 à 90 % des Français ne se reconnaissent pas dans cette transition. Ils ne voient pas leur équivalent.
- Cela concerne les personnes âgées de 45 ans et plus, les personnes en situation de handicap, les personnes issues des quartiers prioritaires ou des zones rurales…
- Les entrepreneurs n’ont pas toujours eu les outils pour bien démarrer alors qu’ils constituent le potentiel de demain. Dans la transition actuelle, nous manquons toujours de financement.
- Un investissement de 109 Md€ pour la France est évoqué à l’occasion du Sommet pour l’action sur l’IA mais quelle proportion de ce montant concernera vraiment tout le monde ? Alors qu’il existe encore des freins classiques de discrimination à l’embauche et d’accès au financement.
- Avec l’essor de l’IA, on risque de se retrouver avec la même fracture numérique constatée depuis 40 ans. »
Anthony Babkine, délégué général et cofondateur de Diversidays
Parcours
Research & Engineering Senior Director, DeepMind
Engineering Director, Google Research
Software Lead
Software Engineering Manager
Senior Hardware Engineer
Senior Hardware Engineer
Senior Software Engineer
Établissement & diplôme
Titulaire d’un Doctorat en Génie électrique de l’Université de Stanford
Titulaire d’un Master en Mathématiques / Physique de l’École Polytechnique
Fiche n° 53464, créée le 17/02/2025 à 10:09 - MàJ le 17/02/2025 à 10:30
Parcours
COO, cofondatrice
Principal
Établissement & diplôme
Titulaire d’un Master of Engineering
Fiche n° 53473, créée le 17/02/2025 à 15:39 - MàJ le 17/02/2025 à 15:57
Parcours
Chief Scientific Officer
cofondateur
CTO & Senior Vice President of Innovation
Director, Siri
Chief Technologist
CTO, cofondateur
VP R&D, cofondateur
CTO, cofondateur
cofondateur
Directeur et cofondateur, Computer Human Interaction Center (CHIC !)
Research Engineer, STAR Laboratory
Research Fellow, Artificial Intelligence
Fiche n° 49801, créée le 31/08/2023 à 21:40 - MàJ le 17/02/2025 à 16:01

Anthony Babkine
Membre du Conseil d’admistration de la fondation scientifique @ Orange
Délégué général, cofondateur @ Diversidays
Parcours
Membre du Conseil d’admistration de la fondation scientifique
Délégué général, cofondateur
Directeur général adjoint
Directeur Pédagogique - MBA ESG / IICP Stratégie et Communication Digitale
Directeur du département médias sociaux
Social Media Strategist
Chroniqueur
Organisateur des conférences des professionnels de la communication et du digital
Responsable digital
Coaching en stratégie de communication événementielle
Enseignant communication événementielle et e-réputation
Chef de projet web
Master 2 Stratégie de marque et Branding
Chef de projet communication web junior
Enseignant vacataire
Master 2 Marketing et Management Stratégique
Chef d’entrerpise
Établissement & diplôme
MBA Marketing et communications
DUT Techniques de commercialisation, Marketing, Commerce et Communication
Fiche n° 43257, créée le 17/03/2021 à 12:50 - MàJ le 17/02/2025 à 17:22
• Entreprise américaine de services technologiques (propriété de la holding Alphabet)
• Création : 1998
• Mission :
- Software : exploitation d’un moteur de recherche et de services thématiques associés (comme Google Shopping), développement technologiques autour de l’IA (Gemini), de services cloud pour les professionnels, d’OS (Android, Chrome OS)
- Hardware : exploitation d’une gamme de terminaux mobiles multimédia : PC portables, smartphones, montres connectées, tablettes…
• CEO : Sundar Pichai
• Cofondateurs : Larry Page, Sergey Brin
• Effectif monde (au 31/12/2024) : 183 303 salariés
• Chiffre d’affaires (au 31/12/2024) : 350 Md$
• Directeur général Google France : Sébastien Missoffe
• Contact : Marie Tanguy
Catégorie : Grandes Entreprises Privées
Adresse du siège
1600 Amphitheatre ParkwayGoogleplex
CA 94043 Mountain View Etats-Unis
Fiche n° 5221, créée le 03/07/2017 à 07:06 - MàJ le 17/02/2025 à 11:03
Aqemia
• SAS spécialisée dans les biotechnologies
• Création : 2020
• Mission : développer les « nouveaux médicaments de demain » en associant IA générative et physique théorique
• Effectif : 60 collaborateurs
• Cofondateurs : Emmanuelle Martiano Rolland, Maximilien Levesque
• Contact presse : Ingrid Delval, Chief of Staff to the CEO
Catégorie : Editeurs / ESN
Fiche n° 16481, créée le 17/02/2025 à 16:50 - MàJ le 17/02/2025 à 17:56
École polytechnique (X)
• établissement d‘enseignement supérieur et de recherche, sous tutelle du ministère des Armée (surnommé « X »)
• Missions :
- développement de la pluridisciplinarité et l’excellence scientifique et technologique à travers la recherche, l’enseignement, et l’innovation
- proposition d’offres de formation (bachelor, cycle ingénieur polytechnicien, master, programmes gradués, programme doctoral, doctorat, formation continue)
- exploitation de 23 laboratoires, dont 22 unités mixtes de recherche avec le CNRS.
• Création : 1974 (membre fondateur de l’Institut Polytechnique de Paris en juin 2019)
• Direction : Laura Chaubard, directrice générale
• Population : 3 700 étudiants en formation initiale, 497 enseignants chercheurs
• Contact RP (interne) : Célia Chirol
Tél. : 06 30 30 02 62
Catégorie : Enseignement Supérieur
Adresse du siège
Route de Saclay91128 Palaiseau Cedex France
Fiche n° 7454, créée le 25/07/2018 à 18:06 - MàJ le 17/02/2025 à 18:50
© News Tank RH - 2025 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »