Alternance : « L’entreprise doit être reconnue comme un lieu de formation » (Stéphane Rémy, DGEFP)

• « Nous devons nous mettre autour de la table et travailler ensemble. Les partenaires sociaux ont beaucoup de sujets à traiter, mais cette question fait partie des enjeux cruciaux pour l’avenir de l’alternance », indique Stéphane Rémy, sous-directeur des politiques de formation et du contrôle à la DGEFP.

• « L’apprentissage, ce n’est pas juste une formation, c’est une dynamique de collaboration permanente entre les entreprises, les CFA et les apprentis. Nous avons encore des marges de progression sur l’accompagnement et la reconnaissance des compétences en entreprise, mais nous avançons dans la bonne direction », ajoute Antoine Amiel, fondateur et président de Learn Assembly.

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« Une approche data pour dépasser les silos étatiques et institutionnels » (Antoine Amiel)

• « L’apprentissage a permis de dépasser l’opposition entre formation initiale et formation continue. Néanmoins, des freins persistent. Aujourd’hui, pour suivre les taux de captation, les orientations, l’évaporation des apprentis vers d’autres filières ou leur insertion, il existe des centaines de jeux de données en open data. Nous n’avons pas une approche data concrète et territorialisée qui permettrait d’objectiver ces constats. Il faut dépasser les silos étatiques et institutionnels, et la data peut nous y aider.
• Il faut aussi faire de l’apprentissage le levier de formation continue tout au long de la vie. Cela passe par l’introduction de blocs de compétences courts et non uniquement des parcours longs. Il faut également une réflexion sur la reconnaissance des maîtres d’apprentissage. Peut-être qu’un jour, il y aura un Qualiopi des maîtres d’apprentissage et que les entreprises seront évaluées sur leur capacité à accompagner et piloter les apprentis.
• Aujourd’hui, cette réflexion existe surtout dans quelques grands groupes du CAC 40. Mais nous devons faire en sorte que 100 % des entreprises, y compris les PME et les TPE, adoptent cette démarche. »
  
  Antoine Amiel, fondateur et président de Learn Assembly.

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« L’entreprise comme lieu de formation » (Stéphane Rémy)

« Arrêtons de former des milliers de graphistes et de marketeurs qui iront pointer au chômage dans cinq à dix ans à cause de l’IA générative Generative AI en anglais : branche de l’IA qui vise à créer des modèles capables de générer du contenu original (texte, image, vidéo, musique…). . Ayons une vraie réflexion nationale sur les compétences et métiers de demain. Aujourd’hui, les entreprises ont des difficultés de recrutement et sont confrontées à des tensions en la matière. Leur première demande est de trouver les bonnes personnes, mais elles doivent aussi s’investir dans la formation.

Nous devons faire bouger les lignes. L’entreprise doit être reconnue comme un véritable lieu de formation. Il y a encore des progrès à faire sur l’accompagnement et l’individualisation du parcours d’apprentissage.

Nous avons des référentiels de qualité qui vont dans ce sens, mais il faut renforcer ces éléments. Un apprenti est un salarié qui doit se former tout en respectant les exigences du monde professionnel. Il y a aussi des enjeux de prévention des risques et de santé-sécurité au travail qu’il faut mieux intégrer. »

Stéphane Rémy, sous-directeur des politiques de formation et du contrôle à la DGEFP