Atlas de l’alternance 2025 : une mobilisation collective face aux défis révélés par le bilan 2024
La 6e édition de l’Atlas de l’alternance a rassemblé près de 400 participants, le mardi 8 avril dernier.
L’édition 2025 de cet événement destiné aux acteurs de la formation en alternance s’est donnée pour objectif de mettre en lumière les modèles d’action permettant de consolider le succès de l’alternance, dans un contexte marqué par de nombreuses incertitudes économiques et sociales.
Trois grandes orientations ont guidé les échanges :
• l’évolution des parcours de formation, face aux nouveaux défis professionnels et technologiques ;
• l’élargissement et la féminisation des filières scientifiques et mathématiques, souvent sous-représentées ;
• l’innovation dans les dispositifs d’alternance, pour répondre à la diversité des publics et des besoins des entreprises.
Trois tables rondes pour relever les défis
La matinée s’est articulée autour de trois tables rondes, réunissant 16 intervenants issus d’entreprises, d’institutions, de l’enseignement supérieur et bien sûr, des alternants eux-mêmes. Les discussions ont porté sur :
- Comment mieux recruter en alternance dans les branches d’Atlas ?
- Comment renforcer la qualité des parcours, l’inclusion et l’innovation ?
- Filières scientifiques et mathématiques en alternance : quels leviers de massification et de féminisation ?
Retrouvez la synthèse des échanges en cliquant ici .
Un élan qui s’inscrit dans un contexte contrasté : bilan activité et insertion alternance 2024
Les échanges et propositions portées lors de l’Atlas de l’alternance 2025 prennent tout leur sens au regard des données clés révélées par le bilan 2024 de l’alternance. Celui-ci dessine un paysage en demi-teinte, où l’importance du dispositif reste incontestable malgré une légère inflexion dans sa dynamique.
L’année 2024 témoigne d’une évolution contrastée pour l’alternance en France. Avec 103 006 nouveaux contrats signés, le dispositif enregistre une légère diminution de 5 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance s’explique notamment par une baisse des contrats de professionnalisation (-30 %), tandis que l’apprentissage connaît un repli plus modéré (-2 %). Malgré ces ajustements, l’alternance continue de jouer un rôle clé dans l’insertion professionnelle, avec un taux d’emploi de 80 % six mois après la formation. Une analyse détaillée par secteur, taille d’entreprise et niveau de certification, permet de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre et les perspectives d’évolution du dispositif.
Les chiffres clés sont détaillés ci-dessous :
103 006 contrats débutés en 2024
Avec 103 006 contrats d’alternance débutés en 2024, Atlas enregistre une baisse de 5 % sur un an. Au total, Atlas a engagé un total de 104 804 contrats en alternance en 2024 (incluant des dossiers d’années antérieures).
À fin novembre 2024, au niveau national tous secteurs confondus, les contrats d’apprentissage augmentent de 2,4 % et les contrats de professionnalisation enregistrent une baisse de -23,5 % en 1 an (source POEM du 31 janvier 2025).
Le profil type de l’alternant
Analyse par secteur
Contrats d’apprentissage
Contrats de professionnalisation
Analyse par taille d’entreprise
Contrats d’apprentissage
Le poids des moins de 11 salariés baisse de 1 point par rapport à 2023. Toutefois la part des entreprises de -50 salariés reste majoritaire à 57 %.
Contrats de professionnalisation
Le contrat de professionnalisation est toujours privilégié par les employeurs de 300 salariés et plus.
Analyse par niveau de certification
Contrats d’apprentissage
Le Bac + 5 et plus progresse de 2 points par rapport à l’an dernier.
Le taux de 52 % en Bac + 5 et plus est dû au volume de contrats des Bureaux d’Études car seuls 53 % de leur contrat sont de niveau Bac + 5 et plus. Alors que les branches associées aux Sociétés Financières se situent dans une fourchette allant jusqu’à 62 % et 71 % pour la Banque.
Contrats de professionnalisation
Pour les contrats de professionnalisation, les certifications enregistrées au RNCP (hors CQP) représentent la majorité des certifications visées malgré une baisse de -2 points au profit des certifications reconnues par la branche.
Le recours au CQP reste stable.
Dans la branche des Sociétés Financières, le taux de recours au CCN est de 73 % ; pour les Sociétés d’Assurances de 45 % (contre 52 % en 2023) ; pour les Experts-Comptables de 44 % et pour les Agents Généraux d’Assurances de 39 %.
Le poids des CQP reste stable (+ 1 point). 2 branches utilisent fortement ce type de certification dont les Sociétés d’Assurance pour 26 % de leur contrat et le Crédit Mutuel à 41 % (contre 63 % en 2023).
Analyse par tranche d’âge de l’alternant
Contrats d’apprentissage
L’âge moyen des alternants en contrat d’apprentissage est de 22,6 ans, un chiffre stable depuis plusieurs années. La répartition demeure similaire à celle de l’an dernier, avec 57 % des alternants signant leur premier contrat d’apprentissage et près de 11 % des nouveaux contrats reconduits avec le même employeur.
Parmi eux, 1,4 % sont des contrats bénéficiant de la RQTH et le taux de ruptures nettes s’élève à 15,9 % en 2024.
Contrats de professionnalisation
L’âge moyen des alternants en contrat de professionnalisation est de 30,4 ans, en hausse de 0,7 an. Les tranches d’âge de 26 ans et plus représentent 55 % des contrats, soit une augmentation d’un point par rapport à 2023, dont trois points pour les 30-44 ans. Parmi ces contrats, 23 % sont signés en CDI, et 65 % concernent des alternants en recherche d’emploi, contre 57 % l’année précédente.
Parmi eux, 1,5 % sont des contrats bénéficiant de la RQTH et le taux de ruptures nettes s’élève à 11 % en 2024.
Atlas : résultats de l’enquête insertion 2024
L’alternance séduit de plus en plus d’étudiants et d’entreprises, et les chiffres le confirment. Avec 87 % des alternants satisfaits de leurs périodes en entreprise et 80 % qui apprécient la formation reçue, l’expérience semble répondre aux attentes des jeunes en quête d’apprentissage. De plus, 85 % des alternants jugent la formation et les missions en entreprise en parfaite adéquation, soulignant la pertinence du dispositif.
La réussite académique est également au rendez-vous avec 92 % des alternants qui obtiennent leur diplôme. Mais au-delà du diplôme, c’est l’expérience professionnelle qui reste l’atout principal de l’alternance, un point mis en avant par 64 % des alternants. Fort de ces résultats, le programme obtient une excellente note de recommandation de 8,8/10.
Situation 6 mois après la fin de l’alternance
• 80 % sont en emploi ;
• 48 % en CDI ;
• 34 % ont un statut cadre ;
• 54 % travaillent encore dans leur entreprise d’alternance ;
• 81 % utilisent les compétences acquises.
Situation 24 mois après la fin de l’alternance
• 86 % sont en emploi ;
• 64 % en CDI ;
• 44 % ont un statut cadre ;
• 40 % travaillent encore dans leur entreprise d’alternance ;
• 79 % utilisent les compétences acquises ;
• 96 % ont un contrat à temps plein ;
• 97 % ont un contrat à temps plein.