Accueil des stagiaires : « Des avantages pour les entreprises, mais un besoin de soutien » (Medef)

Les principaux enseignements de l’étude

L’immersion s’organise en trois temps : avant, pendant, après

• Un entretien mené entre le tuteur et l’élève en amont du stage a lieu pour 32 % des élèves seulement. Il peut pourtant être déterminant pour sa réussite : la motivation des élèves est augmentée de 8 points (87 % sont plus motivés avant leur stage quand un entretien a lieu, pour 79 % en moyenne), et lorsqu’il est mené, le lien entre les notions apprises en classe et la réalité professionnelle est plus facilement appréhendé par les élèves (31 % contre 23 % sans entretien).

• Les entreprises interrogées évaluent à 63 % la proportion d’élèves bien préparés à la visite par leur établissement (56 % pour un stage). Le constat est celui d’une préparation fragile quant aux savoir-être professionnels : 1 élève sur 5 n’a pas un comportement respectueux, 1 sur 2 seulement se montre intéressé et curieux.

• Le temps en aval du stage « est tout autant déterminant », selon l’étude. Il est précieux pour inciter le jeune à relire son expérience au prisme de son parcours d’orientation. Si dans 85 % des cas (81 % au lycée professionnel), le stagiaire effectue un retour d’expérience avec un adulte, cette pratique n’est pas systématique dans l’entreprise d’accueil, où il est proposé à 41 % des stagiaires en filière générale, et à 32 % des stagiaires en lycée professionnel.

« Ce retour d’expérience représente pourtant l’occasion d’envisager un lien sur un plus long terme : 60 % des jeunes de lycée professionnel restent ainsi en contact avec l’entreprise accueillante », indique l’étude.

Le manque de temps, principal frein à l’intégration des stagiaires

• La principale difficulté rencontrée par les entreprises dans le cadre de l’accueil d’un stagiaire est le temps : 45 % des entreprises interrogées éprouvent des difficultés à libérer le planning de leurs salariés pour encadrer les élèves.

« Beaucoup d’organisations sont déjà sous pression en matière de RH et trouvent difficile de consacrer du temps à l’accueil des stagiaires sans générer un impact sur leur productivité. Cette difficulté est en partie contextuelle : 60 % des salariés français ont perçu une augmentation de leur charge de travail au cours des cinq dernières années. »

• Parmi les autres difficultés mentionnées par les entreprises, apparaissent :
  • la création de contenu adapté pour former les stagiaires (18 %) ;
  • la gestion de la durée des stages (15 %) ;
  • la gestion du comportement des stagiaires (12 %) ;
  • la mobilisation des tuteurs en entreprise (12 %).

« Ces obstacles sont l’expression du fait que l’entreprise n’est pas suffisamment outillée. Or la question des outils à disposition rencontre celles du temps, et du dialogue avec les enseignants. »

• Parmi les éléments qui pourraient les aider à accueillir des stagiaires, les entreprises évoquent :
  • Un soutien financier de l’État (aide en direct, avantages fiscaux, etc.) à 27 % ;
  • La sollicitation directe des lycées et des collèges à 17 % ;
  • La mise en place de partenariats durables avec des établissements scolaires à 17 % ;
  • Une simplification des démarches administratives pour l’accueil à 16 %.

« L’une des vocations majeures de l’entreprise est d’être apprenante » (Patrick Martin, président du Medef)

« Les chiffres présentés en témoignent. 94 % des entreprises les jugent bénéfiques et 95 % des jeunes apprécient la manière dont ils ont été accueillis. Les témoignages recueillis proposent un récit de ce qui va et de ce qui va moins bien. Certes, des choses restent à améliorer pour que plus d’entreprises franchissent le pas et que plus encore de jeunes, notamment des milieux modestes, trouvent le bon stage. L’une des vocations majeures de l’entreprise est d’être apprenante. Loin de l’image de passivité qui leur est parfois accolée, les jeunes de notre pays profitent à plein de leurs séjours dans nos organisations.

Quand il a fallu répondre à la “commande” de lancer des stages de seconde, le Medef, au national comme dans tous nos territoires, dans l’hexagone comme en outre-mer, a répondu présent. Le besoin de compétences existe et il s’accélérera au rythme des grandes mutations - écologique, numérique, démographique - synonymes de nouveaux savoirs à acquérir. Le succès de toutes les formes d’immersion, si bien démontré dans cette étude, montre surtout combien tous les entrepreneurs de notre pays sont attachés à la transmission de valeurs, allant des savoir-faire aux savoir-être.

Aujourd’hui les immersions, demain l’orientation, sur laquelle je souhaite que le Medef fasse des propositions pionnières car j’ai fait de la mise en place de parcours de réussite, allant de l’entrée à l’école jusqu’à toutes les étapes d’une vie professionnelle épanouie, l’un des axes essentiels de mon mandat. »