Communauté CF@tlas pour 2025-2026 : présentation des ambitions renouvelées par Nicolas Rivier

Nicolas Rivier, directeur du Développement chez Atlas, répond à nos questions

Pourriez-vous nous rappeler le contexte dans lequel la Communauté CF@tlas a été créée et les raisons de sa reconduction pour 2025-2026 ?

La Communauté CF@tlas a été créée en 2022 dans un contexte où la réforme de la formation professionnelle, et notamment celle de l’apprentissage, avait bouleversé le secteur. Nous sortions de la mise en place de la loi « Avenir professionnel » de 2018, qui a modifié profondément l’organisation des CFA/OFA Organisme de formation par l’apprentissage . Le besoin de structurer une dynamique collective entre les CFA et les branches professionnelles s’est imposé. Les 13 branches professionnelles d’Atlas ont vu une croissance importante de l’apprentissage, avec une augmentation de plus de 137 % en seulement 4 ans. En 2023, nous avons atteint plus de 100 000 contrats d’apprentissage, dont 50 % sont de niveau 7 ou plus, soit des parcours post-bac. C’est un enjeu spécifique pour Atlas, puisque nos entreprises ont besoin de compétences de haut niveau. Dans ce contexte de transformation et de croissance, la communauté CF@tlas a été un outil précieux pour fédérer les CFA autour de ces besoins spécifiques.

La reconduction de la Communauté pour 2025-2026 répond à notre volonté de continuer à structurer ce réseau, en apportant des solutions aux enjeux clés de nos branches : la promotion des métiers, la transition écologique et la diversité des publics.

Quels sont les principaux objectifs de la Communauté CF@tlas pour la période 2025-2026, et en quoi ces objectifs diffèrent-ils de ceux de la première édition (2022-2024) ?

Pour la période 2025-2026, nos objectifs sont toujours orientés vers la montée en qualité de l’apprentissage, mais nous souhaitons approfondir plusieurs axes. Nous avons identifié cinq priorités : la promotion des métiers, la transition écologique, la prise en compte du handicap, la mixité et la diversité des publics, ainsi que la qualité des parcours en alternance. Ce qui diffère par rapport à la première édition, c’est une approche plus ciblée et diversifiée. Par exemple, sur la promotion des métiers, nous allons renforcer les actions de communication pour attirer plus de jeunes vers nos secteurs, notamment via les CFA. Nous souhaitons que ces jeunes soient plus informés sur les opportunités de carrière, que ce soit à travers des campagnes de sensibilisation ou via des actions concrètes sur le terrain.

Pour la transition écologique, l’idée est de l’intégrer directement dans les parcours de formation, mais aussi dans la gestion et le fonctionnement des CFA eux-mêmes. Nous allons travailler avec les CFA pour qu’ils adaptent leurs formations à la réalité des nouveaux métiers de la transition écologique. Cela passe par l’intégration de nouvelles compétences dans les certifications proposées.

Quel bilan tirez-vous de la première Communauté CF@tlas (2022-2024) ? Quels ont été les impacts concrets pour les CFA membres ?

Le bilan de la première édition est globalement positif. Nous avons pu fédérer 46 CFA autour d’actions concrètes, comme l’accompagnement des référents handicap, qui a conduit à la création d’une série de cinq webinaires thématiques sur « Handicap & Alternance ». Ces webinaires ont touché entre 255 et 478 participants par session. Nous avons également mis en place des groupes de travail sur la réduction des ruptures de contrats d’apprentissage, un enjeu majeur. Ces groupes ont permis de mieux comprendre les leviers à activer pour diminuer les ruptures et améliorer la qualité des parcours. Les résultats de ces travaux ont été partagés avec l’ensemble des CFA via notre page dédiée sur le site d’Atlas et notre newsletter bimensuelle, qui compte aujourd’hui près de 900 abonnés.

De plus, nous avons organisé des webinaires sur la mobilité internationale des apprentis, avec 358 participants. Cela a permis de clarifier les cadres réglementaires de la mobilité et d’informer les CFA des dispositions en place. Nous avons également lancé quatre « Matinales ProspectiveAtlas », des webinaires qui présentaient les résultats des études menées par nos observatoires sur des thèmes comme le Big Data, le Cloud Computing, l’intelligence artificielle et la transition écologique. Ces actions ont permis de renforcer le partage de bonnes pratiques entre les CFA membres.

Les axes de travail pour 2025-2026 incluent la promotion des métiers, la transition écologique et la diversité des publics. Comment ces thématiques ont-elles été choisies et quels sont les défis prioritaires à relever ?

Ces thématiques sont le fruit de nombreuses discussions avec les partenaires sociaux des branches professionnelles d’Atlas. La promotion des métiers, par exemple, répond à un besoin urgent de rendre nos métiers plus attractifs, notamment pour les jeunes. La transition écologique est un enjeu incontournable : nous devons préparer les futurs professionnels à répondre aux défis environnementaux en adaptant les formations aux nouveaux métiers et compétences qui émergent dans ce domaine. En ce qui concerne la diversité des publics, notre objectif est de favoriser l’inclusion, que ce soit en termes de mixité sociale, de handicap ou de parcours éducatifs diversifiés. Nous voulons que les CFA jouent un rôle actif dans la diversification des profils qui accèdent à l’enseignement supérieur par la voie de l’apprentissage.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les actions prévues pour renforcer la mixité et la prise en compte du handicap dans les parcours d’apprentissage ?

Nous allons poursuivre le travail déjà engagé lors de la première Communauté. Les groupes de travail sur le handicap vont continuer, avec de nouveaux webinaires pour sensibiliser et former les référents handicap des CFA. Nous allons aussi renforcer le suivi des actions menées pour améliorer l’inclusion des apprenants en situation de handicap. Par ailleurs, nous allons travailler avec les CFA pour identifier des leviers permettant d’augmenter la mixité sociale dans les parcours d’apprentissage.

Pour postuler à la communauté CF@tlas 2025-2026, quels sont les critères que les CFA doivent remplir ?

Pour être éligible, un CFA doit d’abord être fortement engagé dans les métiers des branches Atlas. Concrètement, au moins 25 % des contrats d’apprentissage doivent être dans les secteurs d’Atlas. Nous attendons également des CFA qu’ils montrent une forte implication qualitative, notamment à travers des indicateurs comme le taux d’insertion professionnelle ou le taux de réussite aux examens. Il est important de noter que nous n’avons pas fixé de seuil minimal, mais nous évaluerons la cohérence des candidatures par rapport à la moyenne d’Atlas. Un autre critère essentiel est la capacité du CFA à partager des données qualitatives, comme sur les taux de rupture ou les résultats des parcours.

Pouvez-vous détailler le processus de candidature et les étapes à respecter avant la date limite du 15 décembre 2024 ?

Le processus est assez simple. Les CFA intéressés devront remplir un formulaire en ligne, qui sera disponible à partir du 15/10/2024 sur notre site internet , (sur l’espace Prestataire rubrique « réseau CF@tlas »), et y joindre un courrier signé par leur Direction Générale. Ce courrier devra exprimer leur volonté d’intégrer la Communauté et montrer en quoi ils s’engagent à respecter les principes de la charte pour un accompagnement responsable et de qualité des apprentis dans l’enseignement supérieur. Nous allons examiner les candidatures en décembre, et la validation finale se fera lors de la réunion de notre Commission Paritaire Transverse Alternance (CPT A) en janvier 2025. La première réunion de la Communauté se tiendra en février 2025.

Quels conseils donneriez-vous aux CFA pour maximiser leurs chances d’être sélectionnés ?

Je pense que la clé est de bien démontrer leur engagement. Les CFA doivent montrer qu’ils partagent nos priorités stratégiques, comme la promotion des métiers ou la transition écologique, et qu’ils sont prêts à collaborer activement avec nous sur ces sujets. Ils doivent également être capables de prouver qu’ils ont déjà mené des actions dans ces domaines ou qu’ils sont prêts à s’y investir. La qualité et la clarté de la candidature seront des critères déterminants.

Quels sont les principaux avantages pour les CFA d’intégrer la Communauté CF@tlas ?

Les CFA qui rejoignent la Communauté CF@tlas bénéficient de nombreux avantages. Tout d’abord, ils accèdent à un réseau d’échanges avec les autres membres de la communauté et les branches professionnelles d’Atlas. Cela leur permet de partager des bonnes pratiques et d’améliorer la qualité de leurs parcours de formation. Ils ont aussi accès à des outils et des ressources que nous mettons à leur disposition, comme notre newsletter et nos webinaires. En intégrant la Communauté, les CFA s’engagent également dans une dynamique d’amélioration continue, ce qui est essentiel pour accompagner les évolutions du marché du travail et des compétences.

Pour conclure, quelles sont vos attentes pour l’évolution de la Communauté d’ici 2026 ?

Nous espérons que la Communauté CF@tlas devienne un véritable moteur de transformation de l’apprentissage en France. D’ici 2026, j’espère que nous aurons renforcé la qualité des parcours d’alternance, que ce soit sur le plan pédagogique ou en termes de résultats concrets pour les jeunes apprentis. Nous souhaitons démontrer que l’apprentissage dans l’enseignement supérieur est une voie d’excellence, en attirant des profils diversifiés et en répondant aux besoins spécifiques des entreprises. À long terme, nous espérons que la Communauté CF@tlas jouera un rôle central dans l’évolution des pratiques et des formations professionnelles dans nos branches.