Alternance dans le supérieur : « Un dispositif clé pour les entreprises, notamment les TPE-PME » (Apec)
26 % des entreprises prévoient d’embaucher des alternants bac+3 et plus pour l’année scolaire 2024-2025, une proportion qui monte à 80 % pour les grandes entreprises, contre, respectivement, 35 % et 20 % pour les PME et les TPE, d’après une enquête sur l’alternance dans le supérieur publiée par l’Apec le 02/10/2024.
L’alternance constitue, selon l’enquête, un vivier pour recruter de jeunes talents : 80 % des entreprises ayant accueilli des alternants bac+3 durant les trois dernières années l’ont fait pour former de nouveaux talents à embaucher. C’est leur première motivation pour s’engager dans ce mode de formation.
« Les aides financières ont contribué à ce plébiscite », indique l’Apec. Sans elles, 88 % des TPE et 71 % des PME ayant accueilli des alternants bac+3 et plus au cours des trois dernières années déclarent qu’elles auraient renoncé ou hésité à le faire. C’est moins le cas pour les ETI et les grandes entreprises (46 %).
« Notre étude montre que l’alternance dans le supérieur est un levier puissant pour l’égalité des chances, un vecteur d’ascenseur social. C’est aussi, pour les TPE-PME, qui forment plus de la moitié des alternants du supérieur, un moyen efficace pour faire face aux difficultés de recrutement qu’elles rencontrent quotidiennement », déclare Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.
Les entreprises encouragées par les aides financières
- Fin 2023, plus de 400 000 étudiants bac+3 et plus étaient en contrat d’apprentissage, soit quatre fois plus qu’en 2018. La progression a été particulièrement notable dans les écoles de commerce (neuf fois plus). En 2023, les bac+3 et plus représentaient ainsi 39 % de l’ensemble des apprentis, contre 20 % en 2018.
- En l’absence d’aides financières, 88 % des TPE et 71 % des PME ayant accueilli des alternants bac+3 et plus au cours des trois dernières années auraient renoncé ou hésité à le faire (vs 46 % pour les ETI et les grandes entreprises).
« Depuis l’été 2020, les aides financières versées aux employeurs d’alternants ont clairement contribué à l’essor de l’alternance. Pour bon nombre d’entreprises, elles ont été déterminantes dans le choix d’y recourir, notamment parmi les petites structures », indique l’Apec.
Des viviers de futurs collaborateurs
- En recrutant des alternants, 80 % des entreprises ambitionnent de former de futurs collaborateurs qu’elles pourront intégrer à l’issue de leur contrat ou de leurs études. C’est leur première motivation pour s’engager dans l’alternance.
« Les recruteurs interrogés sont unanimes : embaucher un jeune qui a fait ses preuves pendant son alternance offre davantage de garanties qu’un candidat externe. Formés aux méthodes de l’entreprise, à son mode de fonctionnement et à sa culture, les alternants sont des candidats “sur mesure” et opérationnels »
- 52 % des entreprises ayant embauché des alternants dans les trois dernières années en ont déjà recruté au moins un à la fin de son contrat. C’est le cas de 41 % des TPE, 60 % des PME et 82 % des ETI et des grandes entreprises.
- Dans ce contexte, 26 % des entreprises prévoient d’embaucher des alternants bac+3 et plus pour l’année scolaire 2024-2025, une proportion qui monte à 80 % pour les grandes entreprises, contre, respectivement, 35 % et 20 % pour les PME et les TPE.
Une meilleure insertion professionnelle des alternants dans le supérieur
- Les apprentis bac+3 et plus sont plus nombreux à obtenir leur diplôme que les autres étudiants non alternants, en particulier pour les masters et les écoles de commerce. En revanche, dans les filières courtes (STS, IUT), la réussite des apprentis est équivalente à celle des autres étudiants.
- Si l’ensemble des sortants du supérieur long trouvent « relativement facilement » un emploi, l’Apec observe, en revanche, des différences quant à la qualité de cette insertion : 70 % des jeunes diplômés bac+3 et plus formés en alternance sont en CDI, contre 47 % des autres jeunes diplômés non alternants de même niveau de diplôme.
« Ainsi, l’alternance accélère l’accès des jeunes diplômés à un emploi durable, et ce, quelle que soit la discipline de formation »
Un accès facilité aux études supérieures pour les jeunes issus de milieux moins favorisés…
- Sans l’alternance, 37 % des alternants provenant de familles modestes considèrent qu’ils n’auraient pas atteint le même niveau d’études. Et 53 % estiment qu’ils n’auraient pas fréquenté le même type d’établissement.
- 39 % des étudiants issus des milieux moins favorisés ont opté pour l’alternance afin de pouvoir financer leurs frais de scolarité, contre 22 % des autres alternants.
« Certains étudiants mettent également l’accent sur les charges liées à leur émancipation qui alourdissent la facture scolaire. L’alternance constitue alors une alternative moins contraignante et plus bénéfique scolairement que les petits boulots, qui alourdissent la charge de travail durant les études et accentuent le risque d’interruption des études supérieures. »
…mais plus d’efforts à fournir de leur part pour trouver une entreprise
- Si l’alternance permet de favoriser la poursuite d’études pour les jeunes issus de milieux moins favorisés, ceux-ci rencontrent davantage d’obstacles que les autres alternants pour décrocher leur alternance : 75 % des jeunes issus de milieux moins favorisés déclarent ainsi avoir rencontré des difficultés pour trouver leur alternance, contre 63 % pour les autres.
- Les alternants issus de milieux plus modestes doivent en général envoyer davantage de candidatures pour obtenir leur alternance : Ils sont un quart à avoir décroché leur alternance en ayant envoyé moins de dix candidatures, contre 40 % des autres alternants.
« Ces étudiants ont l’impression de devoir en faire plus que les autres pour trouver une entreprise en alternance. Pour cela, ils estiment devoir dépasser une certaine insécurité sur leur profil, principalement liée au manque de réseaux et de préparation aux démarches de recherche d’emploi, mais aussi parfois à un sentiment de discrimination. Ils doivent être davantage accompagnés afin de pallier leurs difficultés spécifiques. »
Méthodologie
Cette publication repose sur l’analyse de deux études quantitatives :
• Une enquête en ligne menée entre avril et juin 2024 auprès de 832 alternant préparant un bac+3 et plus. L’échantillon est redressé pour être représentatif de la population mère par sexe, âge, niveau du diplôme préparé, taille et secteur d’activité de l’entreprise d’accueil, type de contrat (apprentissage ou professionnalisation) et région du lieu de formation. Les alternants d’origine sociale modeste sont distingués des autres alternants via une autodéclaration, indiquant que la situation financière de la famille dans laquelle ils ont grandi était difficile.
• Une enquête par téléphone menée en juin 2024 auprès d’un échantillon de 1 000 entreprises employant au moins un cadre, raisonné puis pondéré pour être représentatif des entreprises du secteur privé employant au moins un cadre en matière de secteur d’activité, de taille salariale et de région d’implantation du siège.
APEC (APEC)
• Association pour l’emploi des cadres
• Création : 1966
• Missions :
- accompagner et conseiller les cadres tout au long de leur parcours professionnel ainsi que les jeunes issus de l’enseignement supérieur.
- accompagner les entreprises dans leurs recrutements et la gestion de leurs compétences internes
• Effectif : 1 100 collaborateurs (2024)
• Président : Pierre Damiani (CFE-CGC)
• Vice-présidente : Marie-Laure Collet (Medef)
• Directeur général : Gilles Gateau
• Directrice des ressources humaines et de la RSE : Vanessa Robert
• Contact : Mendrika Lozat, responsable relations médias
• Tél. : 06 74 94 76 24
Catégorie : Associations / Fondations
Adresse du siège
51, boulevard Brune75689 Paris Cedex 14 France
Fiche n° 5621, créée le 01/09/2017 à 11:27 - MàJ le 27/11/2024 à 16:06