Rentrée des DRH : « Nous avons besoin d’un environnement plutôt stable » (Véronique Jolly, Matmut)
« Plus l’environnement extérieur est aléatoire (le marché économique, financier, juridique ou politique), moins nous nous autorisons à nous projeter et à prendre des engagements dans le temps. Le DRH a besoin d’un environnement plutôt stable pour construire des propositions dans le cadre du dialogue social », déclare Véronique Jolly
Présidente de la commission sociale de la Fédération Française de l’Assurance @ Fédération Française de l’Assurance (FFA) • Directrice générale adjointe RH & relations sociales @ Matmut
, directrice générale adjointe ressources humaines et relations sociales de la Matmut
• Matmut (Mutuelle d’assurance des travailleurs mutualistes)
• Création : 07/07/1961
• Mission : proposer à tous - particuliers, professionnels, entreprises, associations - une gamme complète de…
à News Tank, le 16/09/2024.
« Cette rentrée a été compliquée, avec des discours autour de la “smicardisation” des Français, alors que nous sortons d’un cycle d’inflation fort où nous avons réussi à gérer de très belles NAO », ajoute-t-elle.
News Tank a interrogé plusieurs DRH et consultants sur les enjeux RH de la rentrée de septembre 2024 dans un contexte politique, économique et social incertain.
Les autres contributions de ce dossier sur la rentrée des DRH sont :
- Yvon Gay, directeur associé de Sémaphores (Groupe Alpha) en charge du conseil RH
- Laurent Termignon, directeur de l’activité Work & Rewards pour la France de WTW
- Dominique Laurent, DRH de Schneider Electric France
- Sébastien Graff, directeur général des ressources humaines, des projets stratégiques et de la communication du groupe InVivo
Véronique Jolly, directrice générale adjointe ressources humaines et relations sociales, répond aux questions de News Tank
Quel est votre sentiment au sujet de cette rentrée ?
- En tant que DRH, nous avons besoin d’un environnement plutôt stable pour construire des propositions dans le cadre du dialogue social. Plus l’environnement extérieur est aléatoire (le marché économique, financier, juridique ou politique), moins nous nous autorisons à nous projeter et à prendre des engagements dans le temps.
- Les sujets réglementaires ou de l’ordre de la proposition ou du projet de loi représentent une actualité forte pour les DRH. La date prévisionnelle de départ à la retraite, par exemple, est au cœur des politiques RH en termes de remplacement de compétences, de recrutement ou d’accompagnement.
- Cette rentrée a été compliquée, avec des discours autour de la « smicardisation » des Français, alors que nous sortons d’un cycle d’inflation fort où nous avons réussi à gérer de très belles NAO.
- Je suis aussi présidente de la commission sociale de France Assureurs. Nous avons négocié les minima salariaux de branche, comme chaque année. Si la loi ou la règlementation revoit les logiques de minima ou implémente des planchers différents, c’est toute l’économie globale des salaires qui pourrait être impactée. C’est un sujet qui peut plaire en première intention, mais à manipuler avec précaution et expertise. Il faut que les grands équilibres économiques restent cohérents par rapport à la valeur des postes et à la compétitivité générale.
Quels sont vos chantiers RH du moment ?
- Notre rentrée s’organise avec la mise en place de deux accords signés cet été : l’un sur un nouvel accord télétravail, avec beaucoup de souplesse donnée aux collaborateurs et de délégations aux managers, et l’autre, autour de nouvelles expérimentations au sein du réseau des agences Matmut sur le télétravail et une réflexion sur la semaine en quatre jours.
- D’ici à la fin de l’année, nous allons renouveler deux autres accords : l’égalité professionnelle et l’accompagnement des personnes en situation de handicap ainsi que des proches aidants. Nous aimerions aussi lancer une négociation sur la GEPP, avec plus de transversalité et de visibilité sur les parcours professionnels.