Financement de l’apprentissage : « L’enjeu compétences est crucial pour la compétitivité » (C. Khecha)
« La sensibilité de notre nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet
Ministre @ Ministère du Travail et de l’Emploi
, sur les enjeux du développement des compétences, et la probable nomination de Geoffroy de Vitry
Directeur de cabinet @ Ministère du Travail et de l’Emploi
comme directeur de cabinet, sont des bons signaux. Ils nous rendent optimistes quant à la reprise des concertations avec les pouvoirs publics, notamment sur le dossier sensible du financement de l’apprentissage. Ces concertations doivent commencer au plus vite », déclare Christopher Sullivan
Président @ Les Acteurs de la Compétence (ex Fédération de la Formation Professionnelle) • Directeur général @ ICDL France
, président de la fédération Les Acteurs de la Compétence
• Fédération représentant plus de 1 350 adhérents, dont plus de 800 entreprises de formation. Également ouverte aux cabinets de conseil et accompagnement, aux éditeurs de contenus, aux…
, lors d’un point d’actualité organisé le 25/09/2024.
« Nous proposons des mesures simples et efficaces d’économie, comme la réduction de la prime à l’embauche d’un apprenti à 4 500 € (contre 6 000 € actuellement) pour tous, sans distinction de taille d’entreprise ou de niveau de certification. »
« La baisse des financements publics sur la formation est aujourd’hui une réalité, sur l’apprentissage, sur le PIC, sur l’Agefiph. C’est pour nous une source d’inquiétude, tant l’investissement dans les compétences est crucial pour la compétitivité de nos entreprises », ajoute Claire Khecha
Déléguée générale @ Les Acteurs de la Compétence (ex Fédération de la Formation Professionnelle)
, déléguée générale de la fédération.
Apprentissage : « Simplifier le calcul des NPEC »
Christopher Sullivan : « L’apprentissage répond aux enjeux des besoins de compétences de nos entreprises, et il représente un outil puissant d’insertion professionnelle, d’ascension sociale et de lutte contre le chômage. Sa dynamique est très positive depuis 2018, mais les derniers signes de remise en cause de son financement nous inquiètent.
Tout d’abord, pour ce qui concerne la prime à l’embauche d’un apprenti, nous nous opposons à toute modulation de l’aide selon la taille de l’entreprise ou le niveau de certification. Il nous faut préserver l’équité entre tous les acteurs, et maintenir, autant que faire se peut, la lisibilité de l’accès aux aides. Nous sommes pour autant conscients des contraintes qui pèsent sur les finances publiques. C’est pourquoi nous proposons que cette aide passe de 6 000 € à 4 500 €, sans distinction de taille d’entreprise ou de niveau de diplôme.
Ensuite, concernant les NPEC, nous considérons que leur mode de calcul est aujourd’hui trop complexe et insuffisamment connecté à la réalité des coûts de fonctionnement des CFA. Il doit être simplifié. »
Claire Khecha : « Notre proposition de baisse de la prime d’embauche à 4 500 € permettrait d’économiser environ 1,3 Md€ par an. C’est une mesure simple et responsable.
Sur le sujet des NPEC, des mesures de simplification nous semblent indispensables :
- convergence entre les niveaux minimum et maximum de prise en charge ;
- alignement entre les niveaux de prise en charge pour une même certification, quelle que soit la branche.
Il nous faut aussi ajouter des critères concrets dans leur calcul. Les coûts de formation peuvent varier très sensiblement selon le niveau de diplôme préparé ou selon le volume d’apprentis formés. La présence d’un plateau technique au sein d’un CFA joue aussi, et doit être prise en compte. Le seul critère de la comptabilité analytique ne suffit pas à réaliser une estimation objective du coût d’une formation. »
CPF : « Ouvrir les vannes sur l’abondement des entreprises »
Christopher Sullivan : « Le CPF a réconcilié les Français, notamment les moins qualifiés, avec la formation professionnelle. Cinq millions d’entre eux ont bénéficié d’une formation financée via leur CPF depuis 2019, dont 80 % de non-cadres. C’est donc un outil qui, globalement, fonctionne. Il doit pour autant être amélioré. Concernant le financement des entreprises tout d’abord. Les dotations des entreprises sur les CPF de leurs salariés (270 M€ depuis le lancement du CPF) ont augmenté ces derniers mois, mais leurs abondements sur des projets de formation co-construits avec les salariés peuvent encore progresser. C’est un moyen, pour les salarié, d’évoluer professionnellement et, pour les entreprises, d’acquérir des compétences nouvelles sans recruter. »
Claire Khecha : « Il nous faut donc ouvrir les vannes sur l’abondement. Cela passe par la levée de certains freins. Le premier d’entre eux est l’absence de visibilité d’une entreprise, lorsqu’elle dote le CPF d’un collaborateur, sur le choix de formation du salarié. L’abondement doit permettre à l’entreprise de décider, avec le salarié, de la formation qu’elle finance dans le cadre d’un projet co-construit. La Caisse des Dépôts travaille sur la possibilité, pour les entreprises, de flécher leurs financements directement sur la formation choisie avec le salarié, sans transiter par le CPF de ce dernier. C’est une bonne chose. »
« Concernant la mise en place du reste à charge de 100 €, les premiers éléments dont nous disposons indiquent un effet de repli sur les demandes de formation. Mais nous n’avons pas le recul nécessaire pour connaître les formations les plus touchées. Nous en saurons plus dans les mois à venir », indique Claire Khecha.
Reconversions : « Nous proposons la création d’un dispositif unique ouvert aux salariés et aux demandeurs d’emploi »
Christopher Sullivan : « Un Français sur deux envisage de se reconvertir, et un salarié change en moyenne trois fois de profession au cours de sa carrière. L’enjeu des reconversions est donc fondamental. Or, les dispositifs existants sont trop nombreux et trop complexes. C’est pourquoi nous proposons la création du “projet unique de formation”, dispositif unique ouvert aux salariés et aux demandeurs d’emploi.
Cet outil, accessible de manière autonome ou en concertation avec les employeurs, mobiliserait les budgets aujourd’hui alloués à différents dispositifs : Pro-A, Transco, contrat de professionnalisation des plus de 25 ans. Ces fonds pourraient être complétés par d’autres ressources, comme le PTP dans le cadre d’un projet de transition individuel. »
Claire Khecha : « Ce dispositif est un véritable facteur de simplification et de lisibilité pour les entreprises. Il doit permettre un engagement mutuel des entreprises et des salariés. C’est pourquoi il pourra, dans le cadre d’un projet de reconversion co-construit entre l’employeur et son collaborateur, faire appel à des fonds issus du CPF et du PDC. Nous insistons également sur le nécessaire maintien du contrat de travail et de la rémunération du salarié pendant la transition. »
Les Acteurs de la Compétence (ex Fédération de la Formation Professionnelle)
• Fédération représentant plus de 1 350 adhérents, dont plus de 800 entreprises de formation. Également ouverte aux cabinets de conseil et accompagnement, aux éditeurs de contenus, aux certificateurs, aux créateurs de solutions pédagogiques numériques et aux plateformes.
• Création : 1991
• Missions :
- défendre et promouvoir une filière d’excellence du développement des compétences ;
- participer au dialogue social de la branche des organismes de formation ;
- améliorer l’accès au développement des compétences pour tous, notamment par la publication de guides
• 14 délégations régionales
• Membre du Medef, de la Fédération Syntec et de la CPME
• Président : Christopher Sullivan (élu le 05/04/2023)
• Déléguée générale : Claire Khecha
• Contact : Naïs Laurandel, presse
• Tél. : 01 44 30 49 49
Catégorie : Syndicats Patronaux
Adresse du siège
22 Rue Joubert75009 Paris France
Fiche n° 5846, créée le 26/09/2017 à 14:09 - MàJ le 11/10/2024 à 11:48