Alternance : 68 % des alternants des QPV ont connu des trajectoires dominées par l’emploi (Céreq)
Les jeunes résidant dans les QPV (quartiers prioritaires de la politique de la ville) rencontrent des difficultés notables pour accéder à l’alternance. Ils sont proportionnellement plus nombreux à interrompre leurs études en raison de difficultés à trouver un employeur pour une formation en alternance (15 % contre 10 % pour leurs voisins résidant hors de ces quartiers), selon une nouvelle étude du Céreq
• Établissement public qui dépend du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministère du Travail.• Création : 1971• Missions :- Construire des…
réalisée dans le cadre d’un partenariat avec l’ANCT (Agence nationale pour la cohésion des territoires) et publiée le 27/08/2024.
Pourtant, 68 % des jeunes alternants des QPV ont connu des trajectoires dominées par l’emploi durant leurs trois premières années de vie active, contre seulement 51 % pour ceux issus de la voie scolaire en 2020. Dans l’ensemble, pendant leurs trois premières années de vie active, près de huit jeunes diplômés alternants sur dix ont connu des parcours dominés par l’emploi, soit 12 points de plus que les diplômés de la voie scolaire.
Cette plus-value de l’alternance semble particulièrement jouer pour les jeunes des QPV, leur permettant de compenser en partie le retard à l’insertion accusé par rapport à leurs voisins. Si l’on s’intéresse à la part de jeunes ayant connu des trajectoires dominées par l’emploi pendant leurs trois premières années de vie active, l’écart entre les deux populations issues de la voie scolaire est de 19 points (51 % vs 70 %), pour descendre à 10 points entre les alternants (68 % vs 78 %).
Un accès à l’alternance encore limité pour les jeunes des QPV
- Les jeunes résidant dans les QPV (quartiers prioritaires de la politique de la ville) rencontrent des difficultés notables pour accéder à l’alternance, une voie de formation pourtant déterminante pour leur insertion professionnelle.
- Seuls 9 % des jeunes des QPV en voie professionnelle au lycée signent un contrat en apprentissage, contre 16 % de leurs voisins résidant hors de ces quartiers, selon l’enquête Génération 2017 du Céreq.
- Cet écart se retrouve également dans les formations supérieures : 23 % des jeunes des QPV suivent une formation en alternance, contre 33 % pour leurs voisins, soit un différentiel de dix points.
- Plusieurs facteurs expliquent cette difficulté d’accès, notamment :
- l’éloignement des centres de formation ;
- le manque d’accompagnement dans la recherche d’un employeur ;
- les pratiques discriminatoires de certains recruteurs ;
- les jeunes des QPV sont proportionnellement plus nombreux à interrompre leurs études en raison de difficultés à trouver un employeur pour une formation en alternance (15 % contre 10 % pour leurs voisins).
Des bénéfices significatifs pour ceux qui accèdent à l’alternance
- Pour les jeunes des QPV qui réussissent à intégrer un parcours en alternance, les bénéfices sont notables, selon le Céreq. L’alternance favorise l’obtention du diplôme de fin d’études et améliore les conditions d’insertion professionnelle. 68 % des jeunes alternants des QPV ont connu des trajectoires dominées par l’emploi durant leurs trois premières années de vie active, contre seulement 51 % pour ceux issus de la voie scolaire en 2020.
- L’écart en faveur de l’alternance est encore plus marqué pour l’accès à un EDI Emploi à durée indéterminée (emploi à durée indéterminée), avec un taux de 83 % pour les alternants des QPV, un chiffre comparable à celui de leurs pairs non issus des QPV.
L’alternance, un outil de rattrapage social et professionnel
- Parmi les mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics pour améliorer l’accès à l’emploi des jeunes, l’alternance, sous forme de contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, occupe une place centrale. Elle permet une immersion plus rapide dans le milieu professionnel tout en favorisant le développement des compétences attendues par les employeurs, et par conséquent l’employabilité de ces jeunes sur le marché du travail. Cette voie de formation favorise de meilleures conditions d’insertion professionnelle.
- Dans l’ensemble, pendant leurs trois premières années de vie active, près de huit jeunes diplômés alternants sur dix ont connu des parcours dominés par l’emploi, soit 12 points de plus que les diplômés de la voie scolaire. Parmi eux, environ deux sur trois ont connu des trajectoires d’accès plus ou moins rapide à l’emploi à durée indéterminée (65 % vs 47 % des scolaires), les autres, une trajectoire composée pour l’essentiel d’une ou plusieurs occurrences d’EDD Emploi à durée déterminée (emploi à durée déterminée). L’écart en faveur des alternants se retrouve sur les indicateurs d’insertion à trois ans.
- Cette plus-value de l’alternance semble particulièrement jouer pour les jeunes des QPV, leur permettant de compenser en partie le retard à l’insertion accusé par rapport à leurs voisins. Si l’on s’intéresse à la part de jeunes ayant connu des trajectoires dominées par l’emploi pendant leurs trois premières années de vie active, l’écart entre les deux populations issues de la voie scolaire est de 19 points (51 % vs 70 %), pour descendre à 10 points entre les alternants (68 % vs 78 %).
- L’avantage demeure néanmoins en faveur des jeunes alternants résidant en dehors des QPV, dont le taux d’emploi reste supérieur de 12 points à celui de leurs homologues des QPV en octobre 2020. Mais quand ces jeunes ont accédé à l’emploi, l’écart d’accès à un emploi stable diminue au point de disparaître : originaires des QPV ou des unités urbaines englobantes, les jeunes formés en alternance occupent dans les mêmes proportions un emploi en emploi à durée indéterminée après trois ans de vie active (83 % vs 84 %). Pour celles et ceux occupant un emploi salarié à cette période, l’écart de rémunération mensuelle entre les alternants des quartiers prioritaires et leurs voisins s’établit à 160 euros (contre 210 euros pour les jeunes formés par la voie scolaire).
Source et champ d’étude
• Représentative des 760 000 jeunes ayant quitté le système éducatif en 2017, l’enquête Génération, menée en 2020 par le Céreq, contient des informations permettant de retracer leur parcours scolaire et d’examiner leurs conditions d’insertion au cours des trois premières années de vie active. Elle offre également la possibilité d’identifier les jeunes résidant au sein des quartiers prioritaires de la ville (QPV) au moment de la fin de leurs études, et de les comparer aux jeunes résidant en dehors de ces quartiers. Cela a été rendu possible grâce au partenariat noué avec l’ANCT, comportant le financement d’un suréchantillonnage des jeunes originaires des QPV et un travail de géoréférencement à partir des adresses fournies par les jeunes lors de l’enquête. Ces derniers ont été répartis ici en trois groupes :
1) celles et ceux qui résidaient dans un QPV à la fin de leurs études ;
2) les jeunes demeurant en dehors des QPV, mais dans une unité urbaine possédant au moins un QPV ;
3) celles et ceux habitant dans une unité urbaine ne possédant pas de QPV ou hors unité urbaine.
La comparaison porte essentiellement sur les deux premiers groupes dans la mesure où le troisième regroupe des origines géographiques très disparates (urbaines, rurales…) dont l’hétérogénéité rend complexe la comparaison.
• L’enquête Génération permet aussi de repérer les jeunes qui ont préparé leur dernière année de formation en alternance (mais uniquement pour un diplôme de l’Éducation nationale). Le champ de l’édition 2017 inclut à la fois les sortants de contrats d’apprentissage et les sortants de contrats de professionnalisation. Ces deux types de contrats de formation par alternance se distinguent principalement par leur objectif : le contrat de professionnalisation vise plutôt l’insertion professionnelle par des formations généralement de plus courte durée que pour le contrat d’apprentissage qui, pour sa part, permet plus facilement la poursuite d’études.
• Le champ de cette étude a été restreint aux sortants de formations professionnelles pouvant potentiellement se préparer à la fois par la voie de l’alternance et par la voie scolaire, afin de permettre la comparabilité des deux populations au moment de l’insertion. Ont donc été exclus les jeunes sortants d’un cursus de bac général ou technologique, d’une licence générale ou d’une formation de niveau bac + 2/3/4 en santé- social, les docteurs, les sortants après la troisième ainsi que les personnes pour lesquelles on ne disposait pas d’informations permettant d’identifier le lieu de résidence.
Céreq (Cereq)
• Établissement public qui dépend du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministère du Travail.
• Création : 1971
• Missions :
- Construire des dispositifs d’enquêtes statistiques originaux
- Mener des études et des recherches sur les qualifications
- Contribuer dans son champ à l’évaluation des politiques publiques
• Effectif : 120 personnes
• Directeur : Jean-François Giret
• Présidente du conseil administration : Véronique Karcenty
• Contact presse : Pierre Hallier
• Tél. : 04 91 13 28 48
Catégorie : Etudes / Conseils
Adresse du siège
10 place de la Joliette21321
13567 Marseille Cedex 02 France
Fiche n° 5531, créée le 30/08/2017 à 11:53 - MàJ le 12/11/2024 à 17:02