Branche BET : « 600 000€ /an à disposition d’Atlas pour endiguer nos tensions d’emploi » (Syntec)
« La Fédération Syntec
• Organisation regroupant des syndicats professionnels dans les professions de l’ingénierie, du numérique, du conseil, de l’événementiel et de la formation professionnelle• Création …
travaille depuis toujours avec son Opco Atlas
• Opco des services financiers et du conseil• 13 branches professionnelles :- Agents généraux d’assurance- Courtage d’assurances et de réassurances- Sociétés d’assurances- Sociétés d’assistance…
sur la problématique des tensions et pénuries de compétences. Mais la convention signée le 14/06/2024 marque un engagement fort de la branche des bureaux d’études (bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseil). Elle décide, cette fois-ci, d’engager une partie de sa contribution conventionnelle à la formation professionnelle pour traiter ces tensions », déclare Jessica Gonzalez-Gris
Déléguée Emploi-Formation @ Fédération Syntec
, déléguée emploi/formation de la Fédération Syntec, à News Tank, le 03/07/2024.
Ce partenariat entre la branche BET et Atlas vise à soutenir les activités stratégiques et la croissance des entreprises qui sont confrontées, pour beaucoup de leurs métiers, à de fortes tensions de recrutement.
« Cette convention et les ressources qui lui sont dédiées permettront de déployer des dispositifs ciblés pour répondre aux besoins de compétences des entreprises de la branche, qui n’ont pas toujours accès aux fonds de la formation professionnelle. » En raison, notamment, du niveau de formation élevé des salariés de cette branche (64 % sont cadres). « Nos entreprises n’ont ainsi pas accès à la Pro-A, malgré nos besoins en reconversion ou promotion professionnelles, et l’accord que nous avons signé en 2020 et qui a été étendu par l’administration. »
Jessica Gonzalez-Gris répond aux questions de News Tank
En quoi consiste la convention conclue le 14/06/2024 avec l’Opco Atlas ?
La Fédération Syntec travaille depuis toujours avec son Opco sur la problématique des tensions et pénuries de compétences - avec le Fafiec d’abord, puis avec Atlas depuis sa création en 2019. Mais cette convention signée le 14/06/2024 marque un engagement fort de la branche « bureaux d’études » (bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseil). Elle décide, cette fois-ci, d’engager une partie de sa contribution conventionnelle à la formation professionnelle (un pourcentage de la masse salariale variable selon l’effectif de l’entreprise) pour traiter ces tensions. Dans un contexte d’économies générales, Atlas a, en effet, vu son budget amputé de 13 % dans le cadre de sa convention d’objectifs et de moyens 2023-2025.
Déployer des dispositifs ciblés »Cette convention et les ressources qui lui sont dédiées permettront de déployer des dispositifs ciblés pour répondre aux besoins de compétences des entreprises de la branche, qui n’ont pas toujours accès aux fonds de la formation professionnelle. En effet, la branche des bureaux d’études (niveau de formation des salariés élevés, 64 % sont cadres, +7,3 % d’emplois créés sur un an) ne correspond pas à la cible prioritaire visée par les politiques publiques en matière de formation professionnelle. Nos entreprises n’ont ainsi pas accès à la Pro-A, malgré nos besoins en reconversion ou promotion professionnelles, et l’accord que nous avons signé en 2020 et qui a été étendu par l’administration.
Quel est le montant de ces fonds dédiés ?
Il est prévu de mettre à disposition d’Atlas la ressource de 600 000€ au maximum tous les ans (soit environ 1 % de la collecte annuelle renégociée par les partenaires sociaux de la branche en 2022) pour lui permettre de dédier des ressources au déploiement, sur les territoires, de dispositifs nationaux aujourd’hui portés par des organisations professionnelles adhérentes de la Fédération Syntec, en particulier :
- Numéric’Emploi, déployé à l’initiative de Numeum , le premier syndicat professionnel des entreprises du numérique en France, en lien avec France Travail. Ce dispositif a pour objectifs :
- de combler le déficit de ressources compétentes pour répondre aux besoins de recrutement des entreprises et collectivités dans les métiers du numérique ;
- d’accompagner les personnes intéressées par un métier du numérique ;
- de soutenir les actions d’adaptation et de développement des compétences visant à accompagner les personnes en recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle vers un métier du numérique.
- Parcours Ingé, porté par Syntec Ingénierie, la première organisation professionnelle de l’ingénierie. Ce parcours de professionnalisation diplômant et innovant vise à :
- s’adapter aux besoins en compétences de nos entreprises adhérentes ;
- intégrer des publics habituellement éloignés des métiers du secteur de l’ingénierie ;
- multiplier les partenariats avec les écoles.
D’autres projets de la branche pourront être déployés via les délégations régionales d’Atlas sur les trois ans de la convention.
Quels sont les problèmes de recrutement des entreprises de la branche bureaux d’études ?
Cette tension sur nos métiers est structurelle depuis une quinzaine d’années »Ce n’est pas un problème que nous découvrons. Cette tension sur nos métiers est structurelle depuis une quinzaine d’années. Selon Numeum, par exemple, les besoins en recrutement dans les métiers du numérique s’établissent à 232 000 recrutements d’ici à 2027, et d’après plusieurs études concordantes sur l’emploi dans l’ingénierie, l’économie française aurait besoin de 50 000 à 60 000 nouveaux ingénieurs diplômés par an, alors que les écoles n’en forment que 40 000 annuellement. Nos plus gros besoins portent sur les ingénieurs (R&D en informatique, en conception mécanique, en génie électrique, en suivi de fabrication, en qualité projet, etc.), mais également sur les techniciens (projeteurs BIM, techniciens d’étude et de développement en informatique, etc.).
Les entreprises ne trouvent pas sur le marché les compétences dont elles ont besoin. C’est pour cette raison que la POE (préparation opérationnelle à l’emploi), qui permet de former avant l’embauche, est un dispositif très utilisé dans notre branche (3 500 demandeurs d’emploi ont ainsi été formés aux spécificités de nos métiers en 2022). L’apprentissage est également une réponse au manque de compétences sur le marché de l’emploi concernant les formations initiales générales dans nos domaines. Nos entreprises emploient ainsi plus de 60 000 apprentis.
Nos métiers sont également marqués par des transformations permanentes. Il y a dix ans, par exemple, un responsable des infrastructures informatiques ne prenait pas en compte la cybersécurité ou la gestion des data. L’Opiiec , l’observatoire des métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil et de l’événement est aux avant-postes de ces transformations et nous apporte les données prospectives et les cartographies nécessaires pour anticiper les besoins et trouver des solutions à ces tensions sur nos métiers.
La branche a-t-elle des problèmes d’attractivité ou de volatilité des collaborateurs ? Apporte-t-elle des solutions pour les fidéliser ?
La branche n’a pas particulièrement de problème d’attractivité, contrairement à d’autres secteurs. La demande d’ingénieurs et d’experts techniques est forte, non seulement dans les bureaux d’études, mais également dans d’autres industries comme l’énergie, l’automobile, et l’aéronautique. Cette concurrence complexifie le recrutement et la rétention des talents.
De plus, les attentes des jeunes professionnels évoluent. Ils recherchent non seulement des salaires compétitifs, mais aussi un bon équilibre vie professionnelle/vie personnelle, des opportunités de développement professionnel, et un environnement de travail stimulant et inclusif.
Les attentes des jeunes professionnels évoluent »Pour faire face à la volatilité des collaborateurs et au défi de l’attractivité, la branche met en place des solutions variées : augmentation des salaires minimaux, mise en place d’un congé pour interruption spontanée de grossesse, lutte contre les agissements sexistes et le harcèlement sexuel, etc.
Les questions de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle et du management des nouvelles générations, qui sont des leviers de fidélisation des collaborateurs, sont plutôt traitées par les entreprises elles-mêmes qu’à l’échelle de la branche.
Jessica Gonzalez-Gris
Déléguée Emploi-Formation @ Fédération Syntec
Parcours
Déléguée Emploi-Formation
Conseillère Grands comptes et branches
Développeur de l’alternance
Établissement & diplôme
Master 2 Conduite de projet et ingénierie formation
Fiche n° 38451, créée le 06/02/2020 à 16:43 - MàJ le 03/07/2024 à 15:06
Fédération Syntec
• Organisation regroupant des syndicats professionnels dans les professions de l’ingénierie, du numérique, du conseil, de l’événementiel et de la formation professionnelle
• Création : 1991
• Syndicats adhérents : Numeum, Syntec Ingénierie, Syntec Conseil, Unimev, les Acteurs de la Compétence
• Missions :
- Négociation et conclusion de conventions et accords collectifs de travail
- Représentation commune de ses unions de syndicats et de ses syndicats auprès des pouvoirs publics ainsi qu’ auprès de tous groupements ou organismes en France ou à l’étranger
- Étude des questions économiques, commerciales, techniques, juridiques, sociales et déontologiques, d’intérêt commun aux unions de syndicats adhérents
• Président : Laurent Giovachini
• Délégué général : Mathieu Séguran
• Contact : Caroline Duez, responsable communication
• Tél : 01 44 30 49 63/07 63 51 43 73
Catégorie : Syndicats Patronaux
Adresse du siège
148 boulevard Haussmann75008 Paris France
Fiche n° 5587, créée le 31/08/2017 à 08:50 - MàJ le 18/10/2024 à 18:39