Bilan détaillé de l’appel à projets 2024 : « Sur les 64 CFA participants, 36 lauréats »

Chantal BUFFET, cheffe de projet du réseau CFA chez l’OPCO Atlas, répond à nos questions.

Pourriez-vous nous rappeler le contexte et les raisons pour lesquelles l’OPCO Atlas a lancé cet appel à projets pour 2024 ?

L’OPCO Atlas a lancé début janvier 2024 son sixième appel à projets pour adresser spécifiquement les défis de la qualité et de l’accessibilité dans la formation professionnelle en alternance. Face à une demande croissante de compétences adaptées aux mutations du marché du travail, l’objectif de cet appel à projets est de soutenir les CFA dans leur modernisation et leur capacité à offrir une formation de haute qualité en priorité pour les alternants de nos entreprises.

Cette année, nous avons mis l’accent sur trois axes majeurs : les équipements et matériel ; la digitalisation ; l’accompagnement des apprentis. Avec un montant total des projets déposés s’élevant à 31,21 millions d’euros et une demande de financement de 21,37 millions d’euros à l’OPCO Atlas, notre engagement était de soutenir les CFA dans leur mission éducative à hauteur de 9 millions d’euros dédiés.

Quels résultats chiffrés pouvez-vous nous partager concernant les projets déjà réalisés ou en cours ?

L’appel à projets a suscité un grand intérêt avec 91 projets présentés par 64 CFA, dont 33 répondaient pour la première fois, reflétant ainsi une diversification et un renouveau dans notre réseau. Sur ce montant, 12 projets sont déjà co-financés pour un total de 1,54 million d’euros, par des conseils régionaux ou d’autres OPCO. Cela démontre un engagement fort de la part des CFA pour innover, améliorer et moderniser leurs parcours de formation en apprentissage.

Pourriez-vous détailler le type de projets présentés et leurs impacts ?

Les projets étaient diversifiés mais alignés sur nos axes stratégiques. 53 % des projets concernaient l’axe des équipements et matériel, ce qui inclut l’achat d’écrans interactifs, de mobilier modulable, et d’autres équipements haut de gamme pour faciliter un environnement d’apprentissage plus interactif. 24 % des projets relevaient de la digitalisation, avec des développements comme la conception de parcours immersifs et l’utilisation de la réalité virtuelle. Les 23 % restants se concentraient sur l’accompagnement, avec l’appui à la valorisation des compétences des apprentis et l’implémentation de fonctionnalités de suivi et de mise en relation entre apprentis et entreprises.

Comment l’OPCO Atlas évalue-t-il les résultats des projets soutenus ?

Les résultats sont très encourageants. Les projets ont été évalués sur la base de critères qualitatifs et quantitatifs rigoureux. Nous avons vu une nette amélioration de la qualité administrative des dossiers de candidature, avec seulement 16 % de dossiers non recevables contre 89 % lors de l’édition précédente en 2023.

Sur le plan qualitatif, les projets les mieux valorisés sont ceux qui présentent des preuves concrètes de la capacité du CFA à réaliser son projet efficacement. Notre analyse qualitative 2024 a été réalisée à l’aide d’une grille détaillée présentée dont les items principaux étaient exposés dans le cahier des charges. Les CFA ont encore une marge d’amélioration sur ce champ, mais cela démontre l’efficacité des nouveaux critères d’évaluation mis en place.

Seulement 84 % des CFA ont présenté des actions sur l’ensemble des 3 priorités transverses attendues, Ainsi, malgré le cadre de réponse technique (CRT) fourni, la qualité des réponses des CFA sur les priorités transverses reste encore perfectible.

Quelle a été la répartition des CFA lauréats par type et région ?

Sur les 64 CFA qui ont participé, 36 ont été sélectionnés comme lauréats. Parmi ces lauréats, 6 sont « hors les murs », 25 « dans les murs », et 5 sont « mixtes ».

Pourriez-vous détailler la distribution des projets lauréats par axe ?

Parmi les projets lauréats, 42 % étaient centrés sur l’Équipement et Matériel, 38 % sur la Digitalisation, et 20 % sur l’Accompagnement. Cela montre un intérêt accru pour la digitalisation, qui était moins représentée dans les soumissions initiales mais qui a gagné en importance parmi les projets sélectionnés. Cela indique aussi une prise de conscience des CFA de l’importance croissante des nouvelles technologies dans la formation.

Quels types de supports et d’accompagnements proposez-vous aux CFA pour les aider à monter et réaliser leurs projets ?

Nous proposons une variété de supports, incluant un webinaire de présentation du cahier des charges, des documents et informations, une FAQ détaillée, et une assistance personnalisée via l’adresse spécifique dédiée.

Quels sont les retours de la part des CFA ?

Les retours ont été extrêmement positifs. Les CFA apprécient particulièrement le soutien continu que nous offrons tout au long de la mise en œuvre des projets, et surtout majoritairement ils précisent que sans l’accompagnement d’Atlas leur projet aurait été de moindre importance ou aurait vu le jour beaucoup plus tard.

Envisagez-vous des ajustements ou des nouveautés pour les prochains appels à projets ?

Oui, nous envisageons d’introduire de nouvelles directives pour mieux intégrer les thématiques de la transition écologique, de la mixité femme / homme, et du handicap dans les projets. Ces dimensions sont essentielles pour le développement d’une formation inclusive et accessible à tous. Nous comptons aussi renforcer nos critères d’évaluation pour favoriser encore plus la qualité et l’innovation dans les propositions. Notre objectif est que les CFA progressent sur leurs capacités à répondre à tous les appels à projet.

Quels conseils donneriez-vous aux CFA qui souhaiteraient participer au futur appel à projets pour maximiser leurs chances de succès ?

Je leur conseillerais de se concentrer sur l’alignement avec les trois axes prioritaires et de s’assurer que leur projet répond bien aux critères d’éligibilité détaillés dans notre cahier des charges.

De même, il est crucial d’illustrer clairement comment le projet contribuera à l’amélioration de la qualité de l’apprentissage et à l’intégration professionnelle des apprentis de nos secteurs d’activités. Le CFA ne doit pas oublier d’être explicite dans ses présentations, les lecteurs lisent de nombreux dossiers tous de qualité différente, donc faciliter leur lecture et surtout la compréhension du projet est un plus déterminant. Un effort particulier doit être mis sur la préparation des dossiers pour éviter les erreurs courantes.