Prime apprentissage : « Une regrettable discrimination selon la taille de l’entreprise » (C. Sullivan)

News Tank RH - Paris - Interview n°382879 - Publié le
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« Le décret prévoyant l’aide unique de 6 000 € prenait fin le 31/12/2024. Nous avions donc besoin d’une annonce rapide du Gouvernement quant à la reconduction de cette aide en 2025, pour donner de la visibilité aux apprentis, aux CFA et aux entreprises. C’est désormais chose faite, et nous nous satisfaisons de la réactivité des services du ministère du Travail », déclare Christopher Sullivan Président @ Les Acteurs de la Compétence (ex Fédération de la Formation Professionnelle) • Directeur général @ ICDL France
, président de la fédération Les Acteurs de la Compétence • Fédération représentant plus de 1 350 adhérents, dont plus de 800 entreprises de formation. Également ouverte aux cabinets de conseil et accompagnement, aux éditeurs de contenus, aux… , à News Tank le 07/01/2025.

« Nous déplorons en revanche la discrimination entre les entreprises de moins de 250 salariés, qui toucheront une aide de 5 000 € pour l’embauche d’un apprenti, et celles de plus de 250 salariés, dont l’aide financière ne sera que de 2 000 €. En effet, de nombreuses entreprises de plus de 250 salariés sont aussi en difficulté économique et font face à des enjeux de recrutement et de transformation. Elles risquent de diminuer, voire de suspendre leurs embauches d’apprentis. »

« Nous souhaitons qu’une concertation sur le financement des CFA soit menée. Le mode actuel de calcul des NPEC n’est pas satisfaisant. Il est trop complexe, et déconnecté de la réalité du coût de fonctionnement des CFA. »


Christopher Sullivan répond aux questions de News Tank

Comment réagissez-vous à la nouvelle aide à l’apprentissage annoncée par le Gouvernement le 30/12/2024 ?

Le décret prévoyant l’aide unique de 6 000 € prenait fin le 31/12/2024. Nous avions donc besoin d’une annonce rapide du Gouvernement quant à la reconduction de cette aide en 2025, pour donner de la visibilité aux apprentis, aux CFA et aux entreprises. C’est désormais chose faite, et nous nous satisfaisons de la réactivité des services du ministère du Travail.

De nombreuses entreprises de plus de 250 salariés sont aussi en difficulté économique »

Nous déplorons en revanche la discrimination entre les entreprises de moins de 250 salariés, qui toucheront une aide de 5 000 € pour l’embauche d’un apprenti, et celles de plus de 250 salariés, dont l’aide financière ne sera que de 2 000 €. En effet, de nombreuses entreprises de plus de 250 salariés sont aussi en difficulté économique et font face à des enjeux de recrutement et de transformation. Elles risquent de diminuer, voire de suspendre leurs embauches d’apprentis.

Cette baisse du volume d’apprentis recrutés dans les entreprises de plus de 250 salariés risque, en plus, d’avoir un effet d’entraînement sur les petites structures, compte tenu de la forte interdépendance entre donneurs d’ordre et fournisseurs.

Aucune discrimination n’est en revanche prévue sur les niveaux de qualification. Est-ce une bonne chose ?

Ne perdons pas le sens de l’apprentissage »

Oui, c’est une excellente nouvelle, car la révolution culturelle de l’apprentissage, c’est aussi la prise de conscience qu’il est une voie de succès pour les jeunes, sur tous les niveaux de qualification. L’opposition par niveaux de diplômes risquait d’engendrer une inégalité d’accès à la qualification et de casser le rôle de l’apprentissage d’intégrateur et d’ascenseur social.

Ne perdons pas le sens de l’apprentissage qui fonctionne et qui a prouvé son efficacité : rapprocher le monde éducatif et l’entreprise, lutter contre le manque de qualification, offrir aux jeunes les moyens de financer leurs études, et répondre aux besoins des entreprises.

Le Gouvernement de Michel Barnier prévoyait le lancement d’une concertation sur le financement des CFA début 2025. Cette concertation est-elle toujours d’actualité ?

Nous n’avons pas à ce jour d’information sur ce sujet, mais nous souhaitons qu’une telle concertation soit menée. Le mode actuel de calcul des NPEC n’est pas satisfaisant. Il est trop complexe, et déconnecté de la réalité du coût de fonctionnement des CFA. La seule prise en compte de la comptabilité analytique dans la mise en place du niveau de prise en charge ne suffit pas, et menace l’équilibre financier des CFA. Le risque est double :

  • Un risque économique, avec la fermeture de sections de CFA et des licenciements ;
  • Un risque en matière de compétence, avec la disparition de certaines filières de formation, et donc de savoir-faire sur des métiers spécifiques.

Christopher Sullivan

Parcours

ICDL France
Directeur général
ICDL France
Directeur

Fiche n° 47085, créée le 01/09/2022 à 18:49 - MàJ le 07/01/2025 à 15:12

Les Acteurs de la Compétence (ex Fédération de la Formation Professionnelle)

Fédération représentant plus de 1 350 adhérents, dont plus de 800 entreprises de formation. Également ouverte aux cabinets de conseil et accompagnement, aux éditeurs de contenus, aux certificateurs, aux créateurs de solutions pédagogiques numériques et aux plateformes.
Création  : 1991
Missions  :
- défendre et promouvoir une filière d’excellence du développement des compétences ;
- participer au dialogue social de la branche des organismes de formation ;
- améliorer l’accès au développement des compétences pour tous, notamment par la publication de guides
14 délégations régionales
• Membre du Medef, de la Fédération Syntec et de la CPME
Président  : Christopher Sullivan (élu le 05/04/2023)
Déléguée générale  : Claire Khecha
Contact  : Naïs Laurandel, presse
Tél. : 01 44 30 49 49


Catégorie : Syndicats Patronaux


Adresse du siège

22 Rue Joubert
75009 Paris France


Fiche n° 5846, créée le 26/09/2017 à 14:09 - MàJ le 07/01/2025 à 15:13

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