Assises de l’apprentissage : « Ne pas avoir peur du phénomène de concentration des CFA » (David Derré, UIMM)
« Nous allons sûrement assister à un phénomène de concentration des CFA. Il y aura des rapprochements, des mutualisations, des rachats, des croissances externes », déclare David Derré, directeur emploi-formation de l’UIMM
• Organisation patronale adhérente au Medef représentant les entreprises industrielles de la métallurgie et de la transformation des métaux, de la mécanique, de l’automobile, de la construction…
, le 09/10/2025. Il s’exprime dans le cadre de la table ronde intitulée « L’apprentissage : une voie spécifique de formation initiale devenue un marché à réguler ? », organisée aux Assises de l’apprentissage par CMA France
• Établissement public national fédérateur des chambres de métiers et de l’artisanat• Création : 2019 sous le nom « CMA » (anciennement Assemblée des Présidents des Chambres de Métiers de France…
à Paris.
« Mais il ne faut pas en avoir peur. Cela permettra d’atteindre une certaine taille critique pour maintenir des formations à faible flux, déficitaires structurellement, mais dont les entreprises ont besoin, soutenues par les politiques de branches concernées. »
« La réforme de 2018 a valorisé l’apprentissage de manière très positive. Cependant, cette libéralisation a entraîné une multiplication du nombre de CFA et créé une forte hétérogénéité sur la qualité », indique Christophe Doré
Président @ Chambre régionale des métiers et de l’artisanat de Normandie (CRMA Normandie) • Président @ Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC) • Coiffeur indépendant @ Tchip-Bolbec
, président de l’Union nationale des entreprises de coiffure
• Organisation professionnelle des chefs d’entreprise de la coiffure• Création : 1889• Missions :- accompagner au quotidien ses adhérents- défendre la branche coiffure dans le cadre du dialogue…
et président de la CMA
• Établissement public national fédérateur des chambres de métiers et de l’artisanat• Création : 2019 sous le nom « CMA » (anciennement Assemblée des Présidents des Chambres de Métiers de France…
Normandie.
« L’employeur doit offrir à l’apprenti un tutorat digne de ce nom. Il existe des formations tutorales, d’apprentissage tuteur à mettre en application en amont », ajoute Bertrand Mazeau
Président @ Opco Mobilités • Délégué fédéral @ Fédération FO Métallurgie
, délégué fédéral de FO Métallurgie.
« En matière de chiffres, la logique quantitative mise en place depuis 2018 est une réussite. Cependant, en termes de vécu des apprentis, c’est tout à fait différent », déclare Baptiste Martin
Formateur @ CFI Formation • Associé @ Lyseis Partner • Membre du conseil d’administration @ Le SIRA - Service Interdépartemental pour la Réussite des Alternants • Président @ Association des…
, président de l’Anaf
• Association à but non lucratif reconnue d’intérêt général et agréée de jeunesse et d’éducation populaire• Création : 2010• L’association siège notamment au Conseil d’orientation des politiques de…
.
« Face à la massification, des cohortes sont en difficulté » (Christophe Doré, Unec et CMA Normandie)
La réforme de 2018 a valorisé l’apprentissage de manière très positive. Cependant, cette libéralisation a entraîné une multiplication du nombre de CFA et créé une forte hétérogénéité sur la qualité. Il est temps de mettre en place un “stop and go” afin de rétablir des exigences de qualité.
Aujourd’hui, certains centres de formation se créent sans contrôle. Les chambres de métiers ou les CFA de branche, installés depuis plusieurs années, doivent se soumettre à la certification Qualiopi. Ce qui est normal. Cependant, la création d’un nouveau centre est aujourd’hui d’une simplicité sans nom. Ce qui est dramatique.
Face à la massification, nous avons, dans nos chambres de métiers, des cohortes en difficulté. Par exemple, celles de la charcuterie. Nous les maintenons dans nos centres de formation car, sinon, le métier va disparaître. Mais si on réfléchit de manière purement comptable, il faut les arrêter.
La réforme de 2018 a fait bouger les lignes sur l’innovation. La Covid a amplifié le mouvement, notamment avec le e-learning. Sur le côté entrées-sorties, nous sommes encore trop axés sur l’année scolaire. Mais les choses commencent à bouger doucement. Ensuite, l’âge a été augmenté. 30 ans, c’est bien. Mais pourquoi avoir mis un âge ? L’apprentissage, c’est tout au long de la vie.
Parfois, la sélection des entreprises d’accueil de la part des jeunes repose davantage sur la facilité géographique et familiale que sur la capacité réelle de l’entreprise à transmettre un savoir-faire ou à assurer un encadrement pédagogique de qualité. L’absence de critères de qualité du maître d’apprentissage conduit à des ruptures de contrat répétées, à des abandons précoces et à une perte durable de jeunes talents pour certaines filières.
Il n’y a pas de baisse du niveau des jeunes. Il y a une autre attente de la formation. Ils ont une autre approche de la pédagogie. Ils sont dans une autre découverte des métiers. Ils possèdent une autre appétence sur tout ce qui sera l’approche autour du numérique. »
Christophe Doré, président de l’Unec et président de la CMA Normandie
« L’employeur doit offrir à l’apprenti un tutorat digne de ce nom » (Bertrand Mazeau, FO Métallurgie)
L’apprentissage, c’est comme une chaise avec trois pieds :
- L’entreprise ;
- L’apprenti ;
- Le centre de formation d’apprenti, quel qu’il soit.
Un bon dialogue entre les trois est nécessaire pour que le système fonctionne bien.
Il faut également donner les moyens aux entreprises. Il est important que l’employeur comprenne qu’il faut qu’il choisisse la bonne formation par rapport à ses besoins. Il doit également offrir à l’apprenti un tutorat digne de ce nom. Il existe des formations tutorales, d’apprentissage tuteur à mettre en application en amont. L’apprenti doit également être mis dans de bonnes conditions, être bien intégré. »
Bertrand Mazeau, délégué fédéral de FO Métallurgie
« Il ne faut pas avoir peur du phénomène de concentration des CFA » (David Derré, UIMM)
Depuis 2020, il n’y a pas eu une année sans modifications financières, soit pour l’employeur, soit pour les OFA Organisme de formation par l’apprentissage . Nous avons besoin de stabilité, de lisibilité. Sinon la dynamique de développement d’apprentissage finira par être cassée.
L’apprentissage a plusieurs spécificités :
- C’est d’abord un recrutement, un contrat de travail. Quand un employeur cherche à recruter, il faut que les compétences de l’un répondent aux attentes de l’autre.
- Chaque formateur a sa propre vision et définition de la pédagogie de l’alternance. L’observatoire de la métallurgie a publié un guide pratique qui rassemble toute la littérature sur le sujet.
- L’immersion de l’apprenti dans la culture de l’entreprise. C’est un travail d’équipe, des relations de travail, des objectifs, des résultats, un accompagnement. Il y a aussi de l’humain dans tout cela. L’apprenti a un contrat de travail. Il fait partie des effectifs de l’entreprise et doit être traité comme tel.
- Le rôle des branches professionnelles. Il faut absolument qu’elles restent au cœur de ce dispositif, quelles que soient leurs tailles, car elles connaissent les besoins des entreprises.
Nous allons sûrement assister à un phénomène de concentration des CFA. Sans passer non plus de 3 500 CFA à une centaine, mais il y aura des rapprochements, des mutualisations, des rachats, des croissances externes. Mais il ne faut pas en avoir peur. Cela permettra d’atteindre une certaine taille critique pour maintenir des formations à faible flux, déficitaires structurellement, mais dont les entreprises ont besoin, soutenues par les politiques de branches concernées.
Si la notion de “sélection” est souvent perçue négativement en France, elle fait partie intégrante du processus de l’apprentissage. Elle ne représente pas une exclusion définitive : d’autres entreprises, d’autres opportunités existent pour les jeunes qui ne sont pas retenus. »
David Derré, directeur emploi-formation de l’UIMM
« Pour les jeunes, l’apprentissage est devenu une formation comme une autre » (Baptiste Martin, Anaf)
À l’Anaf, nous sommes outillés pour récolter la parole des apprentis, puis pour la structurer et l’analyser. Les dérives que nous retrouvons le plus :
- Les centres de formation qui voient les apprentis comme la poule aux œufs d’or, et vont maximiser leur nombre dans leurs établissements. Comment voulez-vous qu’il y ait de la qualité dans une formation où il y a 40 personnes face à un seul formateur ?
- La qualité des entreprises. Certains maîtres d’apprentissage ne sont pas formés, en matière de pédagogie, d’accompagnement ou de management. Dans ce cas, comment voulez-vous qu’un apprenti puisse être bien accueilli dans le monde professionnel et puisse s’insérer par la suite ?
Je souhaite que l’apprentissage devienne une politique de la jeunesse. C’est important de remettre au centre les bénéficiaires de ce système.
Pour les jeunes, l’apprentissage est devenu une formation comme une autre, et il n’y a plus forcément une vision d’insertion telle qu’elle existait par le passé.
Rentrer dans une sélection des apprentis au même titre que n’importe quel salarié n’est pas à privilégier. Il faut permettre à des jeunes qui ont eu des parcours de vie moins évidents, qui n’ont pas forcément un niveau d’éducation très élevé, de bénéficier de l’apprentissage au même titre qu’un autre qui a eu plus de facilités.
Concernant l’ouverture de l’apprentissage, je penche plutôt pour l’existence de deux contrats, un pour la formation initiale, l’autre pour la formation tout au long de la vie. Mais évitons de mélanger les deux car ils n’ont pas forcément les mêmes finalités.
Aujourd’hui, il y a plus d’entreprises qui recherchent que de jeunes qui recherchent. Ce qui questionne également sur la cartographie de l’offre de formation. Il y a une concentration énorme de formations dans les pôles urbains. Alors qu’il y a plein de jeunes en milieu rural. »
Baptiste Martin, président de l’Anaf
Christophe Doré
Président @ Chambre régionale des métiers et de l’artisanat de Normandie (CRMA Normandie)
Président @ Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC)
Coiffeur indépendant @ Tchip-Bolbec
Parcours
Président
Coiffeur indépendant
Maire
Vice-président
Président
Président
Président
1er vice-président
Fiche n° 44289, créée le 06/09/2021 à 13:43 - MàJ le 14/10/2025 à 13:50
Parcours
Président
Délégué fédéral
Fiche n° 45160, créée le 21/01/2022 à 10:01 - MàJ le 14/10/2025 à 13:52
Baptiste Martin
Formateur @ CFI Formation
Associé @ Lyseis Partner
Membre du conseil d’administration @ Le SIRA - Service Interdépartemental pour la Réussite des Alternants
Président @ Association des apprentis de France (Anaf)
Parcours
Formateur
Associé
Membre du conseil d’administration
Adjoint de direction
Secrétaire général
Membre du conseil d’administration
Chargé de développement
Chargé de mission
Chargé d’accompagnement
Établissement & diplôme
MBA Management des organisations , Administration et gestion des affaires, général
Licence professionnelle Médiateur socio-économique, Intervention sociale
Fiche n° 53586, créée le 03/03/2025 à 17:17 - MàJ le 14/10/2025 à 13:57
Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC)
• Organisation professionnelle des chefs d’entreprise de la coiffure
• Création : 1889
• Missions :
- accompagner au quotidien ses adhérents
- défendre la branche coiffure dans le cadre du dialogue social
• Chiffres clés :
- 13 unions régionales
- 96 syndicats départementaux
- 185 salariés
- 3 000 élus bénévoles
• Président : Christophe Doré
• Contact
• Tél. : 01 42 61 53 24
Catégorie : Syndicats Patronaux
Adresse du siège
24 rue Erlanger75016 Paris France
Fiche n° 5687, créée le 06/09/2017 à 02:47 - MàJ le 14/10/2025 à 14:57
Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM)
• Organisation patronale adhérente au Medef représentant les entreprises industrielles de la métallurgie et de la transformation des métaux, de la mécanique, de l’automobile, de la construction navale, de l’aéronautique, du spatial et du ferroviaire, de l’électrique et de l’électronique, du nucléaire et des équipements ménagers
• Création : janvier 1901
• Chiffres-clés :
- 42 000 entreprises industrielles représentées dont 90 % de PMI
- 1,5 million de salariés dans ces entreprises dont 92 % en CDI
• Réseau :
- 58 chambres syndicales territoriales
- 10 fédérations professionnelles de l’industrie :
- A3M (Alliance des minerais, minéraux et métaux)
- CCFA (Comité des constructeurs français d’automobiles)
- Mobilians, ex-CNPA (Conseil national des professions de l’automobile)
- FFC (Fédération française de la carrosserie)
- FIEEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication)
- FIEV (Fédération des industries des équipements pour véhicules)
- FIF (Fédération des industries ferroviaires)
- FIM (Fédération des industries mécaniques)
- GICAN (Groupement des industries de construction et activités navales)
- GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales)
• Président : Éric Trapier (réélu le 01/07/2025)
• Délégué général : Hubert Mongon
• Contact : Ema Hazan
• Tél. : 06 64 56 11 74
Catégorie : Syndicats Patronaux
Adresse du siège
56, avenue de Wagram75854 Paris Cedex 17 France
Fiche n° 6977, créée le 19/04/2018 à 02:05 - MàJ le 14/10/2025 à 14:04
Association des apprentis de France (Anaf)
• Association à but non lucratif reconnue d’intérêt général et agréée de jeunesse et d’éducation populaire
• Création : 2010
• L’association siège notamment au Conseil d’orientation des politiques de Jeunesse et au sein de quatre Ceser
• Missions :
- Faciliter l’orientation des jeunes via la découverte des métiers de demain, des parcours et des secteurs d’activités
- Assurer une mission d’animation auprès des jeunes et d’accompagnement des (futurs) apprentis
- Représenter les apprentis/alternants sur la scène publique
• Président : Baptiste Martin
• Tél. : 06 67 67 88 22
Catégorie : Associations / Fondations
Adresse du siège
70 rue Domer69007 Lyon France
Fiche n° 6303, créée le 23/01/2018 à 09:53 - MàJ le 14/10/2025 à 14:58
CMA France (CMA)
• Établissement public national fédérateur des chambres de métiers et de l’artisanat
• Création : 2019 sous le nom « CMA » (anciennement Assemblée des Présidents des Chambres de Métiers de France, APCMF)
• Mission : agir pour que la place de l’artisanat soit reconnue à part entière dans l’économie, au niveau national et européen et que les intérêts des entreprises artisanales soient pris en compte dans les programmes de développement, les lois et réglementations et bénéficient d’évolutions favorables à leur développement
• Chiffres clés :
- 11 000 experts
- 2 500 élus
- 112 000 apprentis en formation
• Président : Joël Fourny
• Contact : Marie Respingue, chargée de mission relations presse
• Tél. : 07 45 08 48 53
Catégorie : CCI / Chambres de Métiers
Adresse du siège
12 Avenue Marceau75008 Paris France
Fiche n° 6190, créée le 27/12/2017 à 14:07 - MàJ le 10/10/2025 à 13:52