Ingénierie : « Les métiers souffrent d’un déficit d’attractivité » (Collectif d’ingénieurs, Le Monde)

News Tank RH - Paris - Tribune n°412543 - Publié le
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« Les métiers de l’ingénierie souffrent d’un déficit d’attractivité, souvent perçus comme des voies difficiles d’accès, réservées à une élite », déclare un collectif d’ingénieurs et de directeurs d’établissements dans une tribune publiée par Le Monde le 23/09/2025.

Parmi les signataires figurent Thierry Coulhon, président du directoire d’IP Paris, Joël Cuny, directeur de l’ESTP École Spéciale des Travaux Publics, de l’industrie et du bâtiment , Cécile Delolme, directrice générale de l’ENTPE, ou encore Jacques Fayolle, directeur de Mines Saint-Étienne.

« Ce déclin n’est pas une fatalité. Il est le fruit d’une évolution sociétale complexe, où la quête de sens et l’urgence climatique et environnementale occupent une place prépondérante dans les choix d’orientation des jeunes générations. Or, il est crucial de le rappeler avec force : l’ingénierie est au cœur de la solution aux défis écologiques », ajoutent-ils.

Afin de « redorer le blason de l’ingénierie », ils proposent de :
• renforcer la perception des métiers de l’ingénierie ;
• renforcer l’attractivité des formations ;
• restaurer l’attractivité des carrières scientifiques et techniques ;
• faire évoluer la formation des ingénieurs pour mieux intégrer les enjeux écologiques ;
• encourager la diversité et l’égalité des chances :
• améliorer les conditions de travail et de rémunération.

« L’heure n’est plus au constat, mais à l’action. Institutions publiques, entreprises, syndicats professionnels et écoles : tous les acteurs doivent se mobiliser pour redonner ses lettres de noblesse à l’ingénierie française. C’est un investissement pour notre avenir, une nécessité pour notre indépendance et un devoir envers les générations futures. »


Les propositions pour « opérer une révolution culturelle »

Selon les signataires, réenchanter l’ingénierie « passe par une véritable révolution culturelle, qui doit s’opérer à plusieurs niveaux ».

  • Perception : « Qu’ils évoluent dans le secteur public, privé ou entre les deux, ils proposent des solutions concrètes pour améliorer le quotidien de tous. »
  • Attractivité : « Il est nécessaire d’adapter les cursus aux enjeux contemporains, en intégrant davantage les dimensions environnementales, sociales et sociétales. L’innovation pédagogique, l’ouverture à l’international et les passerelles avec le monde professionnel sont autant de pistes à renforcer. »
  • Carrières : « Force est de constater que les salaires proposés aux jeunes diplômés, souvent inférieurs à ceux pratiqués dans d’autres secteurs, ne reflètent pas l’importance stratégique de ces métiers. Combien de jeunes diplômés d’école d’ingénieurs, reconnus pour leurs compétences scientifiques, méthodologiques se tournent vers d’autres domaines d’activité : finances, conseil… »
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