« Nous demandons un espace européen de l’apprentissage et de la formation » (Jean Arthuis)
« Nous appelons à l’expression d’une volonté politique de la part des États membres d’approuver la proposition de la Commission de porter, d’ici à 2030, à 15 % la mobilité des apprenants en formation professionnelle. Nous demandons également l’avènement d’un espace européen de l’apprentissage et de la formation professionnelle, comme il y a un espace européen de l’enseignement supérieur », déclare Jean Arthuis
Président @ Euro App Mobility
, président de l’association Euro App Mobility, à News Tank le 05/04/2024.
Il s’exprime à l’issue de la deuxième édition des États généraux de la Mobilité des apprentis, organisée à Bruxelles par l’association les 03 et 04/04/2024. Au cours de cet évènement, 300 acteurs de la formation professionnelle issus de 28 pays ont adopté l’appel à la mobilisation rédigé par Euro App Mobility à l’intention des États membres.
Dans cet appel figurent six actions à lancer pour supprimer les barrières de la mobilité pour les apprenants :
• « un statut unique d’apprenti en mobilité européenne ;
• la reconnaissance mutuelle automatique des résultats d’apprentissage acquis lors d’une période d’apprentissage à l’étranger ;
• une carte européenne de l’apprenant en formation professionnelle ;
• la promotion d’un tuteur en entreprise qui prépare le jeune à sa mobilité et s’implique dans l’accueil des apprentis ;
• un parcours de formation européen pour les référents mobilité qui préparent la mobilité, mobilisent les acteurs, rencontrent les employeurs pour les convaincre de l’intérêt de la mobilité pour leurs apprentis ;
• un soutien financier durable pour le programme Erasmus+ ».
« Il est injuste de laisser les apprentis en dehors des bienfaits de la mobilité longue »
Euro App Mobility est née en 2020 de la volonté de Jean Arthuis, précédemment député européen de la commission des budgets. Son objectif : « Créer une institution pour maintenir la pression sur la cause, car il est très injuste de laisser les apprentis en dehors des bienfaits de la mobilité longue. »
Avant son départ du Parlement européen en 2019, il y a lancé un pilote constitué de 40 centres de formation d’apprentis, afin d’identifier et d’évaluer les freins à leur mobilité. Ce pilote a démontré que les obstacles étaient :
- « juridiques : sur 27 pays, il y a 27 législations différentes ;
- financiers : les fonds Erasmus + ne suffisent pas à l’autonomie financière ;
- psychologiques : chez les apprentis, les parents et les employeurs ;
- linguistiques ».
Une proposition de recommandation élaborée par la Commission européenne
Dans la proposition de recommandation du Conseil de la Commission européenne, présentée le 15/11/2023 et intitulée « L’Europe en mouvement - des possibilités de mobilité à des fins d’apprentissage pour tous », il est suggéré aux États membres de :
• « porter, d’ici à 2030, à 15 % la mobilité des apprenants en formation professionnelle ;
• intégrer la mobilité à des fins d’apprentissage dans les curricula des apprenants comme leviers d’excellence ;
• donner la priorité à l’inclusion par le recours aux outils digitaux pour les enseignements à distance et l’apprentissage des langues.
• accompagner les employeurs. Différentes dispositions, notamment d’ordre fiscal, peuvent être envisagées pour compenser les dépenses éventuelles liées à l’absence de l’apprenti ou les gratifications destinées à fidéliser le jeune à son retour de mobilité. Une assistance particulière est à prévoir pour les petites entreprises ».
Plus de moyens à Bruxelles afin de créer des réseaux
L’association, située à Paris et à Bruxelles, a décidé d’accroître ses moyens pour organiser un réseau européen de référents mobilité et d’activateurs de mobilité pour impliquer le Parlement, les institutions publiques et les régions, qui sont des acteurs incontournables de la formation professionnelle, selon Jean Arthuis.