À la rencontre des développeurs de l’alternance : Eymerick Blanconnier de la région Bretagne
Au cœur de l’antenne Bretagne d’Atlas, située à Rennes, Eymerick Blanconnier occupe le poste de développeur de l’alternance depuis l’année 2021. Son parcours l’a conduit à intégrer en alternance l’agence de Nantes deux années auparavant. Chargé d’analyser et de décrypter l’activité liée à l’alternance dans sa région, il se concentre particulièrement sur les villes les plus dynamiques telles que Rennes, Brest et Quimper. Eymerick Blanconnier explore également l’impact crucial des Journées Orientation Alternance (JOA) dans la promotion des métiers et du système d’alternance.
Comment analysez-vous l’activité liée à l’alternance au sein de l’antenne Bretagne ?
En 2022, la région Bretagne a enregistré 3 300 contrats d’apprentissage (CAPP) et 650 contrats de professionnalisation (CPRO). L’apprentissage progresse de près de 21 % par rapport à 2021. Le contrat de professionnalisation reste stable (+15 % des embauches). La région affiche ainsi une belle dynamique dans le domaine de l’alternance, malgré des réalités différentes d’un territoire à un autre et d’un secteur d’activité à un autre.
Rennes est la ville la plus dynamique en matière d’alternance. Suivent ensuite Brest et Quimper. Vannes et Lorient enregistrent un développement moins soutenu, en raison d’un marché d’emploi relativement isolé. À noter, la capitale de la Bretagne accueille un important pôle numérique. Elle est devenue une référence reconnue dans les métiers du numérique.
Quelles sont les perspectives offertes par votre région en matière d’emploi et de formation ?
La Bretagne est une région hautement attractive sur le plan économique et sur le plan culturel, attirant en particulier les jeunes actifs. De nombreux sites universitaires et grandes écoles offrent un panel de formations très large, et notamment pour les branches couvertes par Atlas.
La branche Bureaux d’études techniques, ingénieurs et conseils, dite « BETIC » (57,5 %), suivie par la branche des experts-comptables et des commissaires aux comptes (15,9 %) sont celles qui consomment le plus de contrats d’apprentissage. En outre, la branche Crédit Mutuel, qui représente 8,5 % des contrats en alternance de la région, a conclu 336 CAPP en 2022. Elle a également recruté, avec la branche BETIC près d’une centaine d’alternants en contrat de professionnalisation.
Parmi les établissements de l’enseignement supérieur les plus importants de la région, l’Aftec, qui regroupe plusieurs écoles, et notamment dans le domaine du numérique, est le premier CFA, suivi par l’Université de Rennes. L’offre de formation reste particulièrement élevée, même si le marché de la formation tend à se réguler avec la révision des NPEC (ou coût-contrat).
Ces révisions des NPEC amènent bon nombre d’écoles à s’interroger sur l’instauration ou non d’un reste à charge pour l’entreprise. Je pense qu’à l’avenir des négociations entre les CFA/OFA et les employeurs se développeront autour de l’adéquation de la formation et les réels besoins de compétences des entreprises.
Les très petites entreprises représentent une part significative, soit 24 %, des offres d’emploi émises, surtout dans le secteur du Conseil. Plusieurs profils sont particulièrement recherchés tant par les entreprises que par les CFA/OFA. Parmi ces profils figurent :
- Le développeur de solutions digitales ;
- Le chargé de clientèle ;
- Le conseiller commercial ;
- Le gestionnaire en comptabilité ;
- Le chef de projet.
Comment se passent les Journées Orientation Alternance (JOA) dans votre région ?
En 2022, nous avons réalisé trois JOA au sein de la région. La dernière édition a été lancée fin septembre 2023 et elle se déroulera jusqu’à mi-mars 2024. Nous espérons en organiser neuf au total.
Atlas identifie les lycées pour les événements à venir, qu’ils soient généralistes ou professionnels. Il prend en charge toute la logistique et l’organisation des ateliers portant sur les branches professionnelles couvertes par Atlas et leurs métiers ainsi que ceux sur l’alternance. Le nombre d’ateliers varie entre trois et huit, en fonction des besoins spécifiques et des souhaits exprimés par les lycées.
Le 16 octobre 2023 à Bruz, lors d’une demi-journée de l’orientation, nous avons réalisé une présentation à 240 élèves de premières générales et à 30 élèves de première STMG. Deux ateliers étaient proposés : l’un mettant en lumière les métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil, de la banque et de la finance, et l’autre axé sur l’univers de l’assurance et de l’expertise-comptable. Après ces ateliers, les lycéens ont participé à celui axé autour de l’alternance.
Les ateliers animés par les ambassadeurs métiers ont pour but de combattre les idées reçues et les clichés sur les postes et les secteurs couverts par l’OPCO. En répondant aux questions des lycéens, ils les aident à s’orienter au mieux.
11 000 lycéens ont été enregistrés lors de la précédente édition. À date, nous pensons que ce chiffre sera largement dépassé pour atteindre plus de 22 000 élèves.
Quel est votre rôle pendant ces JOA ?
Je participe activement à l’atelier dédié à l’alternance et j’identifie les professionnels susceptibles de rejoindre le réseau des ambassadeurs métiers.
Détaillez-nous la fonction des ambassadeurs métiers ?
Les ambassadeurs métiers, professionnels bénévoles et apprentis, partagent leur expérience, leur parcours professionnel, ainsi que leur quotidien dans l’entreprise. Ils parlent des autres métiers du secteur dans lequel ils travaillent. Par exemple, un développeur apprenti présentera les débouchés et les principales formations dans le numérique, les missions principales du métier de développeur, ainsi que le salaire. Il pourra aussi évoquer les autres métiers.
Quelles actions allez-vous mener pour renforcer la promotion des métiers en 2024 ?
Nous participerons à un salon d’orientation, avec l’ESBanque, au salon du lycéen et de l’étudiant à Bruz les 11, 12 et 13 janvier 2024, au Parc des expositions de Rennes. Nous sommes également présents chaque année sur d’autres salons comme les 24 heures de l’emploi qui se déroulent à Brest, Quimper ou Vannes.
En parallèle, nous travaillons avec des associations ou des groupes de travail, afin de promouvoir les métiers du numérique auprès des femmes. L’objectif de cette collaboration est de trouver des solutions durables pour compenser la pénurie de candidates dans le domaine du numérique.
Par ailleurs, dans le cadre de ma mission, je me rends dans les écoles pour sensibiliser les tuteurs et les jeunes à diverses problématiques (formation des tuteurs ou des maîtres d’apprentissage, suivi des alternants, communication, etc.), et ainsi éviter les éventuelles ruptures.