Apprentissage : « Un levier d’ascension sociale et un impact économique positif » (Étude Syntec/Walt)

News Tank RH - Paris - Article n°305165 - Publié le
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La Fédération Syntec et l’association d’acteurs de l’alternance, Walt, ont publié une étude sur l’impact socio-économique de l’apprentissage, en octobre 2023. Cette étude réalisée par le cabinet Goodwill management, qui se base sur 837 000 nouveaux contrats d’apprentissage signés en 2022 (soit +14 % par rapport à 2021), offre un éclairage inédit sur ce dispositif.

Plusieurs avantages sont mis en avant dans l’étude pour expliquer les bénéfices de l’apprentissage  :
• il joue un rôle d’ascenseur social efficace ;
• c’est un soutien financier pour les apprentis (offrant un surplus de rémunération plus important pour les apprentis du périmètre Syntec) ;
• il accélère l’accès à l’emploi ;
• et c’est un dispositif socialement et budgétairement bénéfique.


Apprentissage : une voie d’ascension sociale efficace

  • Dans les formations de l’enseignement supérieur, l’apprentissage offre un avantage en termes de mixité sociale.
    • l’étude de la Fédération Syntec et Walt montre que grâce à ce dispositif, la probabilité d’avoir un parent ouvrier ou employé est augmentée de :
      • 36 % en école de commerce ;
      • 47 % en école d’ingénieurs ;
      • 13 % pour les masters en général.

Un surplus de rémunération plus important pour les étudiants du périmètre Syntec

Surplus de rémunération annuelle nette perçu par les apprentis trois ans après la fin de leurs études
Source(s) : Fédération Syntec et Walt

  • L’apprentissage permet aussi aux jeunes issus de milieux modestes d’envisager la poursuite de leurs études :
    • 30 % d’entre eux n’auraient pas poursuivi leurs études aux niveaux bac+4/bac+5 ;
    • ce dispositif leur permet « un surplus de rémunération de 4 381 euros par an, leur conférant indépendance financière et capacité à poursuivre des études. »

Ce surplus de rémunération perçu par les apprentis pendant leurs études est encore plus important pour les étudiants du périmètre Syntec, avec 7 364 euros en moyenne pondérée sur l’ensemble des secteurs concernés (numérique, ingénierie, conseil, formation professionnelle, événementiel).

  • Ce dispositif permet de financer les frais de scolarité qui pèsent en moyenne 5,6 fois plus lourd dans le budget des foyers des employés et ouvriers que dans celui des foyers des cadres et professions intermédiaires.

L’apprentissage permet à ce titre non seulement l’accès aux études supérieures, mais aussi l’ascension sociale et professionnelle des jeunes par la valorisation de leur expérience pour accéder et évoluer dans leur emploi.

Ainsi, les avantages mis en exergue par cette étude concernent aussi bien les apprentis que les entreprises.

Une meilleure insertion sur le marché de l’emploi

L’apprentissage permet une meilleure insertion sur le marché de l’emploi grâce à la proximité des apprentis avec les entreprises et l’expérience professionnelle développée :

  • aujourd’hui, 54 % des apprentis trouvent un CDI en deux mois contre 34 % pour les étudiants en formation classique.
  • leur rémunération est aussi plus importante, avec un surplus de 2 899 euros annuel net sur les trois premières années d’embauche.
  • les mêmes dynamiques sont observées chez les apprentis de niveaux bac+3 et bac+5 : 
    • ils sont respectivement 84 % (bac+3) et 80 % (bac+5) à avoir accédé durablement à l’emploi durant leurs trois premières années de vie active contre 72 % et 67 % pour les non-apprentis.
  • après avoir accédé à des études supérieures grâce à l’apprentissage, les apprentis bénéficient en moyenne d’un taux d’insertion plus élevé :
    • 70 % des apprentis en CAP/BTS sont en emploi salarié dans le secteur privé en juillet 2022 (un an après leur sortie d’études), majoritairement auprès de leur ancien employeur contre 50 % pour l’ensemble des lycéens professionnels en CAP/BTS.
    • 84 % des apprentis en licence professionnelle ont accédé durablement à l’emploi durant leurs trois premières années de vie active contre seulement 72 % des non-apprentis.
    • 80 % des apprentis de l’enseignement supérieur (bac +5) ont accédé durablement à l’emploi sur cette même période contre uniquement 67 % des non-apprentis.

Un impact économique « largement positif »

  • L’analyse coûts/bénéfices de l’apprentissage montre que ses retombées économiques pour les finances publiques sont supérieures à ses coûts :
    • 1 euro dépensé dans l’apprentissage rapporte 1,09 euro aux finances publiques.
    • une baisse du retour social sur investissement (SROI) de 10 % est constatée par rapport à 2020, soit 1,09 contre 1,21, mais « le bilan reste tout à fait favorable à l’apprentissage. »
    • Si l’on considère les autres parties prenantes et que l’on prend en compte la valeur ajoutée directe (de meilleurs salaires pour les apprentis) et la valeur ajoutée indirecte (le développement économique permis par ce surplus de gain de pouvoir d’achat des apprentis), l’impact de l’apprentissage est largement positif.

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