« Près de 50 % des compétences de demain ne sont pas encore sur le marché » (K. Goemaere, Swiss Life)
« Notre accord de GEPP s’applique jusqu’à la fin de l’année 2024. Nous pensons déjà à l’après. Je reste convaincue que près de 50 % des compétences de demain ne sont pas encore sur le marché », déclare Karine Goemaere
Directrice des ressources humaines @ Swiss Life
, directrice des ressources humaines chez Swiss Life France
• Entreprise spécialisée dans l’assurance de personnes : assurance santé, assurance vie, épargne, retraite, assurance habitation, assurance auto, assurance loisirs, etc• Filiale du groupe suisse…
, dans un entretien à News Tank, le 23/10/2023.
« L’accord a été pensé bien avant la réforme. Nous voulions des mesures pour inciter les collaborateurs à rester chez nous plus longtemps tout en vivant sereinement cette prolongation du temps du travail. Nous y avons réfléchi avec un double enjeu : la transition pour les collaborateurs seniors à travers le prisme de l’engagement. Nous avons d’ailleurs organisé, cette année, une journée dédiée à l’engagement solidaire pour l’ensemble de nos collaborateurs. »
« Le télétravail a augmenté le nombre de réunions pour traiter les points qui se réglaient souvent entre deux réunions, à la machine à café. Nous n’avons pas encore totalement réussi à qualifier le type de réunions sur lesquelles on s’autorise à ne faire que du présentiel, du distanciel ou de l’hybride. Si nous avons des décisions à prendre ; le présentiel est plus simple. Lorsqu’il s’agit d’informations descendantes, l’hybride ou distanciel ne sont pas un sujet. Nous devons sécuriser ces aspects avant de songer au passage à la semaine de 4 jours. »
Karine Goemaere, DRH de Swiss Life France, répond à News Tank.
Vous avez signé un accord relatif à la GEPP le 14/02/2023. Quelle est la mesure marquante selon vous ?
C’est celle sur le mécénat de compétences que nous proposons à nos seniors un an avant leur départ à la retraite. C’est un système gagnant-gagnant. Quinze mois avant, ils nous formalisent leur départ. Cela nous permet d’anticiper le recrutement, la passation des compétences assez longtemps à l’avance. Et nous leur proposons de travailler 20 % du temps pour une association, préalablement choisie par eux et validée par les personnes de notre fondation et de la DRH. L’objectif est que l’association réponde aux valeurs de l’entreprise.
le rythme est décidé d’un commun accord entre l’association, le collaborateur et l’entreprise »En contrepartie, le collaborateur est rémunéré à 100 %. Il peut organiser son temps dédié à l’association : soit une journée par semaine, soit deux jours tous les 15 jours, soit cumuler les 20 % du temps juste avant son départ à la retraite - le rythme est décidé d’un commun accord entre l’association, le collaborateur et l’entreprise, selon les besoins de l’association et les nécessités de la continuité du service concerné. C’est aussi une manière d’entrer dans le monde des « grandes vacances » de façon plus sereine. Nous les préparons d’ailleurs deux ans avant via une formation pour les accompagner d’un point de vue administratif et sur le plan personnel afin qu’ils puissent gérer au mieux cette nouvelle étape de leur vie.
Ce dispositif a-t-il été conçu avant la réforme des retraites ?
Une journée dédiée à l’engagement solidaire »Il a été pensé bien avant la réforme. Nous voulions des mesures pour inciter les collaborateurs à rester chez nous plus longtemps tout en vivant sereinement cette prolongation du temps du travail. Nous y avons réfléchi avec un double enjeu : la transition pour les collaborateurs seniors à travers le prisme de l’engagement. Nous avons d’ailleurs organisé, cette année, une journée dédiée à l’engagement solidaire pour l’ensemble de nos collaborateurs.
Nous leur avons proposé un certain nombre d’activités sur une journée au bénéfice de quatre associations pour lesquelles 26 000 euros ont ainsi été reversés par la Fondation Swiss Life et ce, grâce à la participation des collaborateurs aux activités de la journée. Nous proposons aussi des arrondis sur salaire pour les collaborateurs qui veulent aider des associations à titre personnel.
Plus d’une personne sur trois a un motif d’insatisfaction vis-à-vis de son emploi selon la Dares. L’engagement fait-il partie de vos enjeux ?
En effet, c’est un enjeu au même titre que l’attraction et la rétention des talents. Cela devient de plus en plus compliqué de recruter. Nous avons des métiers pénuriques : l’informatique, le controling, les risques, l’actuariat. Le marché est assez concurrentiel. Nous sommes obligés de déployer beaucoup de moyens pour attirer les candidats et ensuite une fois qu’ils sont recrutés, il faut bien sûr les fidéliser.
Nous avons revu notre process de Onboarding »Dans nos enquêtes de satisfaction tous les deux ans, nous avons de très bons résultats sur l’engagement des collaborateurs. Nous travaillons beaucoup sur l’expérience collaborateur. Nous avons revu notre process de Onboarding pour être au plus près des collaborateurs dès qu’ils arrivent. Nous avons un engagement complet des membres du Comex lors du Welcome Day où chacun vient présenter les enjeux de sa direction aux nouveaux arrivants. Nous soignons également la sortie des collaborateurs car ils deviendront nos meilleurs ambassadeurs. La symétrie des attentions me tient aussi à cœur. Si nous passons autant d’énergie à mettre en place des actions pour nos collaborateurs comme nous le faisons pour nos clients, je pense que cela participe de fait à leur engagement.
Quels sont vos enjeux à venir ?
Nous avons des enjeux sur le temps de travail. Nos RTT sont réparties sur une année civile, les congés sur une année légale. Pour contrôler le temps de travail à l’année, c’est un peu compliqué. Certains services sont sur des horaires variables, d’autres non. À ce titre, nous avons de réels enjeux d’harmonisation notamment concernant notre accord de télétravail dit « responsable ».
Notre accord GEPP s’applique jusqu’à la fin de l’année 2024. Nous pensons déjà à l’après. Je reste convaincue que près de 50 % des compétences de demain ne sont pas encore sur le marché. Comment allons-nous attirer et créer ces nouvelles compétences ? Nous allons à la rencontre d’étudiants en participant à des forums afin d’assurer notre visibilité. Le secteur de l’assurance n’attire pas les jeunes de prime abord. Notre enjeu est d’aller à leur rencontre de plus en plus tôt, voire les aborder dès le lycée.
Quel est votre avis sur la semaine de quatre jours ?
Je ne suis pas certaine que nous soyons prêts au niveau de la société au passage à la semaine de 4 jours. Mais d’un point de vue personnel, je pense que c’est un dispositif incontournable auquel il faudra réfléchir. Cela requiert de l’organisation car l’objectif est de maintenir un service sur cinq jours avec un roulement. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore toutes les réponses à ce mode de fonctionnement. Mais je suis d’accord que la nouvelle génération sera attirée par ce dispositif.
Trois jours de télétravail par semaine »Concernant le télétravail, par exemple, nous étions en avance puisqu’il était en œuvre depuis 2012 chez Swiss Life. Désormais nous sommes à trois jours de télétravail par semaine, et il nous faut des ajustements. Les modes 100 % distanciel et 100 % présentiel fonctionnent bien, en revanche le mode hybride fonctionne moins bien. Le télétravail a augmenté le nombre de réunions pour traiter les points qui se réglaient souvent entre deux réunions, à la machine à café. Nous n’avons pas encore totalement réussi à qualifier le type de réunions sur lesquelles on s’autorise à que faire que du présentiel, du distanciel ou de l’hybride. Si nous avons des décisions à prendre le présentiel est plus simple. Lorsqu’il s’agit d’informations descendantes, l’hybride ou distanciel ne sont pas un sujet. Nous devons sécuriser ces aspects avant de songer au passage à la semaine de quatre jours.
Karine Goemaere
Directrice des ressources humaines @ Swiss Life
Parcours
Directrice des ressources humaines
Manager du Pôle des Human Resources change Partner
Responsable Ressources Humaines
Responsable ressources humaines
Responsable ressources humaines et relations sociales
Responsable ressources humaines
Établissement & diplôme
Cycle 3 management et RH
Maîtrise AES
Fiche n° 47200, créée le 12/09/2022 à 15:26 - MàJ le 12/09/2022 à 15:42
Swiss Life France
• Entreprise spécialisée dans l’assurance de personnes : assurance santé, assurance vie, épargne, retraite, assurance habitation, assurance auto, assurance loisirs, etc
• Filiale du groupe suisse Swiss Life
• Création du groupe Swiss Life : 1857
• Effectif : 2 337 collaborateurs
• Chiffre d’affaires (2022) : 6,9 milliards d’euros
• Nombre de clients : 1 500 000
• Président : Charles Relecom
• CEO : Tanguy Polet
• Directrice des ressources humaines : Karine Goemaere
• Contact presse : Véronique Eriaud
• Tél. : 06 18 64 33 19
Catégorie : Grandes Entreprises Privées
Fiche n° 13956, créée le 12/09/2022 à 15:45 - MàJ le 24/10/2023 à 10:21