« Réduire la prime aux employeurs d’apprentis du supérieur serait un mauvais signal » (Y. Hinnekint)
« Je comprends que l’on souhaite agir sur la dépense publique et résorber les déficits, mais réduire la prime versée aux employeurs d’apprentis de l’enseignement supérieur serait un très mauvais signal donné aux entreprises qui se sont emparées de l’apprentissage comme jamais au cours des dernières années, jusqu’à atteindre 872 200 apprentis à ce jour », indique Yves Hinnekint
Membre du CA @ Les Acteurs de la Compétence (ex Fédération de la Formation Professionnelle) • Président @ Talis Business Group • Président @ Walt association (communauté de CFA et d’acteurs de…
, président de Walt
• Association (« We Are Alternants ») fondée par 6 grands réseaux représentant 30 % de l’alternance en France. Leur souhait : changer la perception de l’alternance• Création …
le 11/10/2023 à News Tank.
Il réagit aux propos du député (Renaissance) Jean-René Cazeneuve, rapporteur général sur le PLF 2024, dans Les Échos le 08/10. Celui-ci a déclaré : « Sur l’apprentissage, nous devons travailler sur une forme d’écrêtement du financement : il s’agit de moduler l’effort public quand cela concerne les grandes entreprises ou pour la formation de bac+5 ».
Il dit vouloir « porter des amendements qui permettent d’améliorer notre trajectoire de réduction de la dette ». Des amendements sur l’apprentissage mais également sur le reste à charge CPF « pour qu’il devienne réalité ».
À plusieurs reprises, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire
Professeur invité @ E4S (Enterprise for society - Université de Lausanne, IMD business school, EPFL)
a, lui aussi mentionné l’apprentissage parmi les pistes d’économie envisagées, même si l’aide unique de 6 000€ pour les employeurs d’apprentis figure bien dans le PLF 2024. Si « l’écrêtement du financement » devait intervenir sous la forme, par exemple, d’un recentrage de la prime à l’embauche, elle pourrait difficilement venir du Gouvernement. C’est en effet le président de la République lui-même qui l’a déclarée pérenne jusqu’en 2027 afin de parvenir au million d’apprentis.
Récemment, un autre député Renaissance, Marc Ferracci
Ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie @ Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique
• Auteur :
- L’apprentissage. Donner la priorité aux…
s’est également prononcé en faveur d’un ciblage de l’apprentissage sur les bas niveaux de qualification. « On a probablement mis des leviers trop importants de développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. Je suis partisan de le recentrer sur les bas niveaux de qualification », a-t-il déclaré le 06/10 au cours du colloque annuel du Synofdes
• Organisation professionnelle représentative des organismes de formation (issue de l’ESS). Membre de l’Udes• Création : 2007• Adhérents : 314 (rapport d’activité 2022)• Missions :- appui à ses…
. L’apprentissage dans le supérieur est passé de 180 000 apprentis en 2018 à 576 000 en 2022.
Yves Hinnekint répond aux questions de News tank.
Que pensez-vous d’un éventuel recentrage de l’apprentissage sur les bas niveaux de qualification ?
Je comprends que l’on souhaite agir sur la dépense publique et résorber les déficits, mais réduire la prime versée aux employeurs d’apprentis de l’enseignement supérieur serait un très mauvais signal donné aux entreprises qui se sont emparées de l’apprentissage comme jamais au cours des dernières années, jusqu’à atteindre 872 200 apprentis à ce jour.
Le signal serait d’autant plus mauvais pour l’avenir de cette filière que les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage ont été une nouvelle fois baissés en septembre, même si un projet de décret destiné à corriger les effets du décret de carence du 06/09 va bientôt paraître au JO, et ainsi rehausser certains NPEC. Nous savons que certaines écoles et CFA s’apprêtent à faire supporter un reste-à-charge aux entreprises pour compenser la baisse du coût de leurs formations. Si on réduit en plus le montant de la prime des entreprises qui emploient des jeunes du supérieur, c’est la double peine.
De même, l’idée de recentrer l’aide à l’embauche d’apprentis sur les premiers niveaux de qualifications, serait faire marche arrière. Cela consisterait à dire, comme avant la loi du 05/09/2018, que l’apprentissage est destiné aux « premiers niveaux ». L’apprentissage n’est plus une voie subie, mais choisie à tous les niveaux.
Cette aide automatique n’entraîne-t-elle pas des effets d’aubaine pour certains employeurs ?
Certaines entreprises auraient peut-être continué à recruter des apprentis même sans aide car c’est dans leur culture, ou bien parce que les jeunes ainsi embauchés constituent un vivier de futurs salariés, mais leur retirer cette aide serait discriminant. Pourquoi l’accorder à certaines et pas à d’autres uniquement en fonction de leur taille par exemple ? Qu’est-ce qu’une grande entreprise d’ailleurs ?
Et pour certains jeunes ?
Les effets d’aubaine chez les jeunes qui se lancent dans l’apprentissage supérieur alors qu’ils ont le soutien financier de leurs parents et qu’ils sont issus de milieux favorisés sont difficiles à prouver car les écoles et CFA ne connaissent pas les origines sociales des étudiants. Mais ils savent que de nombreux jeunes des quartiers prioritaires de la ville viennent frapper à leur porte parce qu’ils peuvent faire leurs études en apprentissage. On ne peut pas se permettre de passer à côté de ces jeunes-là. C’est pour eux que l’apprentissage sert d’ascenseur social.
Yves Hinnekint
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Fiche n° 25189, créée le 30/08/2017 à 18:04 - MàJ le 20/12/2024 à 09:38
Jean-René Cazeneuve
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Fiche n° 39404, créée le 05/05/2020 à 09:52