Apprentissage : « Garantir un niveau correct de prise en charge des contrats » (Vincenzo Vinzi, Essec)

News Tank RH - Paris - Actualité n°301566 - Publié le
©  Camille Bigot
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« Il est crucial de garantir un niveau correct de prise en charge des contrats d’apprentissage par les Opco, et que l’apprentissage reste accessible à tous les types d’entreprises et pas seulement aux grands groupes. L’ouverture sociale et l’insertion dans le monde professionnel sont des facteurs clés qui nous poussent à défendre ce modèle », déclare Vincenzo Vinzi Président @ Conférence des directeurs d’écoles françaises de management (CDEFM) • Président de la commission « diversité » @ Conférence des grandes écoles (CGE) • Directeur général @ Essec Business… , directeur général de l’Essec, lors de sa conférence de rentrée le 19/09/2023. 

Il s’exprimait sur la publication, le même jour, d’une étude nationale menée conjointement par l’Essec et l’Ifop destinée à mieux comprendre la perception de l’apprentissage, « longtemps associé à une voie de garage dans l’imaginaire collectif ». 1 000 étudiants et 400 chefs d’entreprises de toute la France, sans lien avec l’Essec, ont été interrogés par l’institut entre mars et avril 2023. 

« Le principal enseignement de cette étude est que l’apprentissage est aujourd’hui plébiscité, que ce soit par les entreprises ou les étudiants. C’est un effet positif de la réforme de 2018 qui a amélioré l’attractivité de l’apprentissage » déclare le directeur.


Apprentissage : résultats d’une étude menée avec l’Ifop

« L’Essec est attachée à l’apprentissage, et a été pionnière sur le sujet en 1993 », déclare Vincenzo Vinzi, directeur général de l’école.

« Nous fêtons les 30 ans du CFA le 28/09/2023. 1 000 étudiants bénéficient de ce dispositif, toutes formations confondues. Deux fois plus de boursiers que de non-boursiers postulent pour l’apprentissage à l’Essec. »

« L’apprentissage a obtenu ses lettres de noblesse » (D. Poulain, directeur du CFA de l’Essec Business School)

« Je travaille dans le monde de l’apprentissage depuis plus de 20 ans. J’ai observé un déclic qui a commencé il y a quelques années et les résultats de l’enquête le confirment », déclare Denis Poulain Directeur du CFA @ Essec Business School (Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales) • Directeur du CFA UPMC @ CCI Paris Île-de-France
, directeur du CFA de l’école.

« À la question, est-ce que le fait qu’une formation soit proposée en apprentissage pourrait vous encourager à y postuler ? 80 % des étudiants répondent oui. Et quand on demande si, à leurs yeux, un diplôme obtenu en apprentissage a plus ou moins de valeur que le diplôme classique, 9 % répondent “moins de valeur”, 55 % “même valeur”, et 36 % “plus de valeur”. L’apprentissage a obtenu ses lettres de noblesse. »

Les étudiants plébiscitent l’apprentissage pour trois raisons :

  • il permet de se former concrètement à un métier (55 %),
  • les codes des entreprises sont mieux maitrisés (52 %),
  • les étudiants peuvent compléter leur formation théorique de manière pratique (50 %). 

« 82 % des entreprises recrutent un apprenti sur un poste qui a vocation à être pérennisé » (D. Poulain)

Du côté des entreprises, 74 % des chefs d’entreprise sondés ont fait appel à l’apprentissage, soit trois entreprises sur quatre, et seuls 18 % se montrent entièrement réticentes à le proposer un jour.

  • 82 % des étudiants et 85 % des entreprises estiment que l’apprentissage est valorisé sur le marché de l’emploi.
  • 82 % des entreprises recrutent un apprenti sur un poste qui a vocation à être pérennisé, contre 18 % qui recrutent un apprenti pour travailler sur une mission temporaire.
  • « 78 % des entreprises disent que l’alternance permet de recruter des profils plus diversifiés, ce qui est une information très intéressante », déclare Denis Poulain. 

Les étudiants comme les entreprises estiment que l’apprentissage est aussi un atout pour les écoles : 79 % des étudiants pensent que grâce à leur expérience professionnelle en entreprise, ils peuvent rendre compte de l’évolution du monde du travail à leur école.

Cependant, « il reste un travail d’information », selon le directeur du CFA de l’Essec :

  • « 33 % des étudiants interrogés (qui ne sont pas obligatoirement des apprentis) n’étaient pas au courant qu’un apprenti n’a pas à payer ses frais de scolarité.
  • 29 % ne savaient pas non plus qu’il est possible de signer un contrat dans le secteur public.
  • Enfin, 27 % pensaient que l’apprentissage était réservé à une formation pratique courte. »

La baisse des NPEC

L’Essec envisage d’ouvrir l’apprentissage à d’autres formations, comme pour la troisième année du Bachelor Act en partenariat avec CY Cergy Paris Université (CYU), ainsi qu’au sein de masters spécialisés. « Il y a une demande des entreprises et des étudiants », déclare Denis Poulain. 

Interrogé sur le financement de la taxe d’apprentissage, il répond : « Depuis la réforme de 2018, il se fait par un versement des Opco. À chaque fois que nous signons un contrat d’apprentissage, nous savons que nous allons avoir un versement par l’Opco. »

« Le problème est la baisse des niveaux de prise en charge de France compétences. Il y a eu une baisse en septembre 2022 puis en septembre 2023. Nous espérons que cela va s’arrêter, mais nous n’en sommes pas sûrs », déclare Denis Poulain.

« Nous avons la chance d’être l’Essec et d’avoir des jeunes de grande qualité : nous pouvons nous permettre de demander aux entreprises de compenser avec le reste à charge. Mais jusqu’où seront-elles prêtes à aller dans cette compensation ? Nous ne voulons pas non plus que des jeunes ne puissent pas aller dans de petites entreprises à cause de cela. »

« Depuis le mois de mai, la mise en place de la plateforme Soltéa - pour le versement de la taxe d’apprentissage par les entreprises ciblé sur certaines écoles (le solde de la taxe) - a été compliquée », indique aussi le directeur du CFA.

• La campagne de répartition du solde de la taxe d’apprentissage sur la plateforme SoltéA est prolongée jusqu’au 09/11/2023, suite à un courrier commun envoyé par les trois organisations patronales (Medef, CPME, l’U2P à quatre ministres (Olivier Dussopt, Carole Grandjean, Gabriel Attal, Sylvie Retailleau).

• Elle devait s’achever le 05/10.

• Il s’agit du deuxième report puisque la date limite d’affectation par les employeurs du solde de la taxe aux établissements de leur choix était initialement fixée au 07/09.

Selon le Medef : « La date du 05/10 n’était pas tolérable car la très grande majorité des entreprises n’avaient pas encore procédé à leurs affectations sur la plateforme, principalement en raison des nombreux dysfonctionnements techniques et de sa fermeture pendant un mois et demi cet été ».

Essec Business School (Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales)

• Statut : association Groupe ESSEC agissant au titre de son activité de formation continue sous le nom d’ESSEC Executive Education
Mission : école de management
• Création : 1907
• Implantations : Cergy-Pontoise (siège), Paris La Défense, Singapour, Rabat
• Effectif pédagogique (2023) : 143 professeurs permanents en France (pour 7 200 étudiants en formation initiale)
• Directeur général : Vincenzo Esposito Vinzi
• Président du conseil de surveillance : Pierre-André de Chalendar
• Contact presse : Marie-Caroline Saro
Tél. : 06 70 61 91 59



Catégorie : Enseignement Supérieur



Fiche n° 5631, créée le 01/09/2017 à 15:30 - MàJ le 21/07/2023 à 19:39

©  Camille Bigot
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