Rénovation énergétique : augmentation des difficultés de recrutement (France Stratégie/Dares)
• La rénovation énergétique des bâtiments devrait accroître les difficultés à recruter les professionnels qui réalisent ces travaux, en particulier les ouvriers qualifiés du second œuvre et du gros œuvre ;
• Ouvriers du bâtiment, chefs de chantier, architectes : on estime qu’il faudra créer 170 000 à 250 000 emplois supplémentaires d’ici 2030 dans la rénovation énergétique des bâtiments ;
• Pour éviter les pénuries de main-d’œuvre, il faut améliorer les conditions de travail, la rémunération ou la mixité ;
• Favoriser la réallocation de la main-d’œuvre du neuf vers la rénovation nécessite aussi de renforcer dès à présent les compétences de ces professionnels ;
• Faire travailler ensemble les administrations du ministère de l’Écologie et du ministère du Travail et de la Formation professionnelle pour anticiper les besoins en emplois et en formations à l’horizon 2030 et mettre en mouvement l’écosystème de la formation, au niveau national comme régional ;
Tels sont les principaux constats de deux notes d’analyse « Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins de main-d’œuvre en 2030 ? » et « Rénovation énergétique des bâtiments : comment répondre aux besoins en emploi et en formation ? » publiées par la Dares
• Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail• Création : 1993• Missions : Éclairer le débat public en publiant des données ou des analyses…
et France Stratégie
• Organisme de réflexion, d’expertise et de concertation, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) ou « France Stratégie » est placé auprès du Premier ministre
• Création …
, le 20/09/2023.
Les résultats de la mission confiée à France Stratégie et à la Dares sur les perspectives d’emploi dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments ont été présentés le 04/07/2023. Ces deux notes d’analyse prolongent ces travaux, consacrées aux besoins détaillés de main-d’œuvre, région par région, et aux différents leviers pour répondre aux besoins en emploi et en formation.
Entre 170 000 et 250 000 emplois supplémentaires d’ici 2030
• La réalisation de tous les travaux de rénovation énergétique des bâtiments nécessitera entre 170 000 et 250 000 emplois supplémentaires dans la construction liée à la rénovation énergétique d’ici 2030.
• Les emplois dans la construction neuve pourraient diminuer de l’ordre de 50 000 à 60 000 ETP selon le secrétariat général de la planification écologique.
• Des investissements supplémentaires entre 2019 et 2030 de 21 à 31 milliards d’euros seront nécessaires selon les estimations pour atteindre les objectifs de rénovation énergétique (soit une baisse de 61 % des émissions carbone en 2030).
« Le succès de la planification de la décarbonation du secteur du bâtiment repose aujourd’hui sur deux conditions majeures : l’augmentation du volume d’entreprises en capacité de réaliser des travaux de qualité et du nombre de travailleurs formés aux compétences de la rénovation énergétique performante », indique la note « Rénovation énergétique des bâtiments :comment répondre aux besoins en emploi et en formation ? » publiée par la Dares et France Stratégie.
Des créations d’emploi liées à une dynamique de rénovation plus forte dans le quart nord-est
Dans le scénario bas carbone, l’emploi dans les métiers du bâtiment susceptibles de réaliser les rénovations énergétiques s’accroîtrait de 188. 000 postes entre 2019 et 2030 en France métropolitaine. Ces créations d’emploi devraient être particulièrement marquées dans les régions les plus densément peuplées, l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes, qui cumulent dynamisme économique et forts besoins en rénovation du bâti.
Les régions du quart nord-est se situent en retrait de la dynamique nationale d’emploi à l’horizon 2030 dans le scénario de référence. La transition bas carbone et les besoins de rénovation devraient conduire à une inversion de cette tendance dans les métiers du bâtiment, dont l’emploi progresserait de près de 9 % dans les Hauts-de-France et le Grand Est, en particulier parmi les ouvriers qualifiés (gros œuvre et second œuvre) et les cadres.
« Dans ces territoires où les températures hivernales sont les plus froides, la consommation énergétique y est plus élevée qu’ailleurs et les modes de chauffage encore très carbonés (gaz), ce qui impose des travaux conséquents d’isolation et de changement de chaudières », indique la note Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins de main-d’œuvre en 2030 ?
Dans les régions du Sud-Ouest, les plus créatrices d’emploi dans le scénario de référence, la transition bas carbone conduirait à une accélération moindre qu’ailleurs de la dynamique des métiers du bâtiment (9 % de croissance de l’emploi), désormais inférieure à la moyenne métropolitaine (11 %).
Les recommandations de France Stratégie et de la Dares
- Accroître le socle d’entreprises en capacité d’assurer la réalisation de travaux de rénovation énergétique performante ;
- Accompagner les travailleurs du bâtiment dans l’acquisition des compétences spécifiques à la rénovation et à la rénovation énergétique ;
- Accroître le nombre de formés en formation initiale pour répondre aux difficultés de recrutement actuelles et futures ;
- Renforcer l’offre de formation continue vers ces métiers ;
- Amplifier les actions de rénovation des diplômes, autant pour la formation initiale que continu ;
- Soutenir le recours à la formation continue professionnelle dans les entreprises du bâtiment.
« L’atomisation des entreprises du secteur appelle à une véritable politique de formation professionnelle continue à l’échelle des branches professionnelles. Le dialogue social interbranches est un levier essentiel dans la définition d’une réponse adaptée aux besoins de formation anticipés, et dans la révision des diplômes et certifications », indique la note « Rénovation énergétique des bâtiments : comment répondre aux besoins en emploi et en formation ? ».
L’adaptation de l’offre de formation et des compétences
Elle doit s’engager via trois axes principaux :
- L’accroissement du volume d’entreprises et de travailleurs en capacité de porter la massification de la rénovation énergétique des bâtiments en s’appuyant sur l’existant.
- L’augmentation du vivier de recrutement pour les métiers de la rénovation énergétique du bâtiment (nouveaux formés, personnes en mobilités, etc.).
- Le renforcement de la qualité et de la performance globale des travaux de rénovation en améliorant le système de contrôle des travaux et en adaptant l’offre de formation initiale et continue aux métiers de la rénovation (intégration des compétences spécifiques liées aux enjeux de performance énergétique).
Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares)
• Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail
• Création : 1993
• Missions : Éclairer le débat public en publiant des données ou des analyses accessibles à toutes et tous ; Accompagner le ministère en charge du Travail et plus largement les pouvoirs publics lorsqu’une réforme se prépare
• Effectif : 170 collaborateurs
• Directeur : Michel Houdebine
• Contact : Joris Aubrespin-Marsal
• Tél. : 01 44 38 22 51
Catégorie : Etat
Adresse du siège
39-43 quai André Citroën75015 Paris France
Fiche n° 5511, créée le 29/08/2017 à 04:47 - MàJ le 30/12/2024 à 10:19
France Stratégie
• Organisme de réflexion, d’expertise et de concertation, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) ou « France Stratégie » est placé auprès du Premier ministre
• Création : décret du 22/04/2013
• Mission : produire des analyses principalement sur les questions économiques, sociales, d’emploi, de développement durable et de numérique
• Commissaire général : Gilles de Margerie
• Contact : Charlotte Cougny, chargée des relations presse
• Tél. : 01 42 75 60 39/ 06 72 31 33 14
Catégorie : Etat
Adresse du siège
20, avenue de Ségur75007 Paris France
Fiche n° 5550, créée le 30/08/2017 à 15:23 - MàJ le 10/12/2024 à 10:32