Orientation : généralisation de la démarche « découverte des métiers » au collège en 2023-2024
Une note de service de la Dgesco fixe les modalités de mise en œuvre de la démarche « découverte des métiers » pour les élèves des classes de 5e, 4e et 3e (cycle 4), « afin de leur offrir un rendez-vous régulier avec le monde professionnel figurant à leur emploi du temps ».
Parue dans le BO du 25/05/2023, elle indique que, « concrètement, les élèves devront, à l’issue du cycle 4 et après la mise en œuvre complète de la démarche de découverte des métiers, connaître un panel élargi de métiers (de l’ordre de 40 à 50, contre 10 à 15 aujourd’hui). »
Il est rappelé qu’au cours de l’année scolaire 2022-2023, « 642 collèges volontaires répartis sur tout le territoire national se sont engagés dans une démarche active de découverte des métiers. À la rentrée scolaire 2023, tous les collèges s’engagent dans l’organisation de temps de découverte des métiers sur tout ou partie des niveaux concernés (5e, 4e, 3e). Le chef d’établissement intègre ces activités dans l’emploi du temps des élèves selon les organisations les plus favorables et le plus possible en dehors des temps d’enseignements. »
L’organisation des différentes actions est arrêtée en début d’année scolaire par le chef d’établissement en lien avec les équipes pédagogiques. Selon la note de service, « cette organisation favorise les liens avec les enseignements et les expériences avec le monde professionnel (une visite d’entreprise, par exemple, peut ainsi faire l’objet de séquences préparatoires et de séquences d’exploitation). »
La coordination et la prise en charge de ces actions constituent une mission complémentaire qui a vocation à être rémunérée forfaitairement à compter de la rentrée scolaire 2023.
Le cadre fixé par la présente note de service s’applique uniquement à l’année scolaire 2023-2024.
Les différentes activités organisées
Concernant le contenu de la démarche, la note de service indique que « les activités de découverte des métiers de la 5e à la 3e s’appuient prioritairement sur des rencontres avec les professionnels au collège ou dans leur environnement de travail et s’articulent autour de trois axes d’égale importance :
- La connaissance des secteurs d’activité : il s’agit d’inscrire la découverte des métiers dans un contexte et des projections, et non en la limitant à un simple “catalogue des métiers”. Cette connaissance est ainsi envisagée de manière globale : les activités quotidiennes, l’environnement de travail, les conditions de travail et de rémunération, les compétences attendues, les possibilités d’évolution.
- Les expériences d’immersion : la séquence d’observation en 3e relève de cet axe, mais est utilement anticipée dès la 4e, y compris sous forme de stages courts.
- La découverte des formations post-collège : les visites des établissements de formation (lycées, CFA, etc.) et les rencontres avec les lycéens et les apprentis rendent concrètes les présentations des filières de formation après le collège. Au cours du cycle 4, les élèves doivent visiter un lycée professionnel, un lycée agricole ou maritime ou un centre de formation pour apprentis. »
La note précise par ailleurs que, « dans chacune de ces dimensions, une attention particulière est donnée aux secteurs porteurs d’insertion, aux métiers en tension et aux métiers d’avenir. La découverte des métiers aborde les enjeux de transition écologique, de réindustrialisation comme ceux des souverainetés industrielle, numérique et alimentaire. »
Des expériences ou des rencontres en dehors du bassin de vie
La note insiste également sur la manière dont, « dans toute la mesure du possible, les activités proposées intègrent des expériences ou des rencontres avec des acteurs économiques présents en dehors du bassin de vie et du département de l’établissement.
Renforcer l’ambition des élèves implique qu’ils découvrent des lycées plus éloignés (notamment ceux comportant des internats) ou des offres économiques, qu’elles soient agricoles, industrielles ou tertiaires, auxquels leurs environnements géographique, familial ou social ne les exposent pas naturellement. »
Un espace dédié à la découverte des métiers au sein des établissements
Concernant la répartition des activités, il est stipulé que :
- « En classe de 5e, les chefs d’établissement sont invités, dans toute la mesure du possible, à organiser de premières actions, notamment autour de la découverte de secteurs d’activité et de rencontres avec des professionnels.
- En 4e et en 3e, la découverte des métiers prend appui sur les heures d’orientation prévues pour les élèves et intègre la séquence d’observation obligatoire en 3e. »
Par ailleurs, le chef d’établissement « organise, au sein de son établissement et en appui notamment de la politique documentaire, un espace “découverte des métiers”. Cet espace dédié à la découverte des métiers, l’orientation et l’information scolaire et professionnelle permet par exemple le relais par voie d’affiche de campagnes autour des métiers et des journées portes ouvertes des lycées. »
Élaboration et mise en place du programme
Le programme des activités de découverte des métiers est élaboré par les équipes pédagogiques sous le pilotage du chef d’établissement et avec l’appui du psychologue de l’éducation nationale, précise la note.
« Il s’appuie sur les services d’information sur les métiers et les formations portés par la région, en application de la loi du 05/09/2018 et du cadre national de référence du 28/05/2019 relatif à la mise en œuvre des compétences de l’État et des régions en matière d’information et d’orientation pour les publics scolaire, étudiant et apprenti.
Il s’intègre pleinement au parcours Avenir afin de proposer à chaque élève un parcours de découverte qui s’adapte à son âge et développe ses compétences à s’orienter. »
Différents acteurs impliqués
La note de service insiste sur la nécessité de bâtir « une dynamique partenariale nouvelle et multi-acteurs ». Sont ici concernés :
- La région : « De par sa compétence sur le développement économique et ses relations quotidiennes avec les entreprises, les chambres consulaires, les filières économiques du territoire, la région est bien placée pour jouer ce rôle de tiers de confiance entre l’école et l’entreprise. »
- L’académie : « Au niveau académique, les campus des métiers et des qualifications sont particulièrement sollicités pour contribuer, au niveau du territoire, à cette mise en contact et faciliter ainsi la programmation des actions. »
- Le chef d’établissement : « Il identifie un référent découverte des métiers qui assure la coordination des actions, ainsi que des rencontres avec des professionnels et des déplacements des élèves. Ce référent, qui peut être un professeur, un professeur documentaliste ou un conseiller principal d’éducation, bénéficie d’une lettre de mission et s’engage dans le cadre du pacte enseignant. Au regard des besoins, un référent découverte des métiers par niveau pourra être identifié. »
- Les parents d’élèves « sont associés au programme découverte des métiers, tout comme les élèves eux-mêmes par les conseils de la vie collégienne : participation à l’identification des secteurs d’activité, sollicitations d’interventions des parents, explication des enjeux et prévisibilité des actions sont à cet égard déterminantes. »
Les autres acteurs de l’orientation également mobilisés
Parmi les autres acteurs mobilisés dans la mise en place du programme, la Dgesco indique que « l’ensemble des acteurs de l’information et de l’orientation, dont les associations partenaires, les fédérations professionnelles, les chambres consulaires, les collectivités territoriales, les campus des métiers et des qualifications, peuvent concourir à la découverte des métiers et des formations dans le cadre de la politique concertée d’information et d’orientation des élèves. »
Elle mentionne également :
- L’Onisep, qui « propose un catalogue de 300 séquences et séances pédagogiques pour le collège. Ces contenus peuvent s’articuler avec les films annuels de l’accompagnement à l’orientation disponibles dès la classe de 5e. »
- Le programme Avenir(s), qui « vient soutenir le développement de la découverte des métiers. »
- Les CIO, mobilisés pour mettre à disposition des équipes en établissement des ressources nationales ou régionales, pour permettre d’organiser des activités pédagogiques.
- Les organismes de formation (lycées, centres de formation en apprentissage, établissements d’enseignement supérieur, campus des métiers et des qualifications, écoles de production, etc.) « sont également des partenaires importants contribuant à la connaissance des formations et à la projection de l’élève dans une poursuite d’études. »
- Les « bureaux des entreprises » en lycées professionnels : « Les professeurs volontaires dans le cadre du pacte enseignant se mobilisent pour accueillir les collégiens sur les plateaux techniques. Ils peuvent également se déplacer dans les collèges pour présenter les formations professionnelles de leur établissement et les métiers auxquels elles préparent. »
Pilotage et formation des acteurs
Pour finir, la note de service détaille le pilotage nécessaire au déploiement de la mesure. Ainsi, « les recteurs définissent un plan d’actions en concertation avec les régions dans le cadre des instances de pilotage État-région pour l’information et l’orientation des élèves. »
Ils s’appuient sur les binômes DRAIO-DRAFPIC (Délégation régionale académique de l’information et de l’orientation - Délégation régionale académique à la formation professionnelle, initiale et continue) au niveau de la région académique et des académies, et sur les IA-Dasen et les IEN-IO au niveau départemental. À l’échelon infra-départemental, les comités locaux école-entreprise sont pleinement mobilisés.
Concernant la formation des acteurs, la Dgesco indique que « les chefs d’établissement et les équipes éducatives et pédagogiques - prioritairement les référents de la découverte des métiers et progressivement l’ensemble des professeurs principaux sont accompagnés et formés dans le cadre des écoles académiques de la formation continue ou des actions d’information proposées par la région. Une mallette des professeurs principaux élaborée par l’Onisep complète cette formation par des outils et ressources de référence pour la mise en œuvre au sein de la classe. »
Enfin, « les directeurs de CIO et les psychologues de l’éducation nationale “éducation, développement, conseil en orientation scolaire et professionnelle” participent par leur expertise et leurs compétences à l’accompagnement des équipes. »