Lycées professionnels : les mesures pour atteindre le « 100 % insertion » des lycéens

News Tank RH - Paris - Actualité n°288063 - Publié le 04/05/2023 à 16:14
Le président de la République détaille le réforme du lycée profesisonnel -

• Une indemnité de stage progressive pour les élèves en lycée professionnel (financée par l’État :
- 50€ par semaine en seconde et 1ère année de CAP,
- 75€ par semaine en 1ère et 2e année de CAP,
- 100€ par semaine en terminale et 3e année de CAP.

• Adapter la carte des formations en fonction des besoins des territoires : ne pas garder les formations ayant un mauvais taux d’accès à l’enseignement supérieur et un mauvais taux d’accès à l’emploi.

• Augmenter le mentorat par des professionnels d’entreprises à partir de la rentrée 2023.

• Bâtir une année de terminale sur-mesure en fonction des projets des élèves :
- La durée des stages sera augmentée de 50 % pour ceux souhaitant s’insérer dès le bac obtenu,
- Les autres auront une période de quatre semaines de cours supplémentaires pour préparer leur entrée en BTS.

• Mettre en place des spécialisations professionnelles (années complémentaires) dans les établissements répondant aux besoins des entreprises sur le territoire.

• Créer un « bureau des entreprises » dans chaque lycée professionnel dès la rentrée 2023.

• Accélérer le recrutement des professeurs associés (des professionnels ayant des compétences dans des métiers d’avenir ou très spécifiques).

Telles sont les mesures de la réforme des lycées professionnels visant à atteindre l’objectif « 100 % insertion » que le président de la République a détaillées lors d’un déplacement dans un lycée de Saintes (Charente-Maritime). Pour Emmanuel Macron Président de la République @ Présidence de la République (Élysée)
, cette réforme constitue « une cause nationale ».

Les deux autres piliers de la réforme sont la lutte contre le décrochage scolaire et la reconnaissance de l’engagement des enseignants. Cette réforme fera l’objet d’un investissement supplémentaire de l’État d’un milliard d’euros.


Revoir la carte des formations

Adapter la carte en fonction des besoins

« Nous disposons de trois instruments  pour adapter la carte des formations en fonction des réalités territoriales », selon le chef de l’État :

  • Ne pas garder les formations ayant un mauvais taux d’accès à l’enseignement supérieur et un mauvais taux d’accès à l’emploi.
  • La carte des métiers en tension qui permet, le cas échéant, de rouvrir des formations dans certains établissements,
  • La carte des métiers en devenir. À horizon de 5, 10 ans, la Nation aura besoin de former encore plus certaines compétences (rénovation énergétique des bâtiments, nucléaire, énergies renouvelables…).

« Tout ceci doit nous conduire à réaménager nos cartes des formations, de manière plus transparente et plus courageuse : fermer là où il faut et ouvrir plus massivement ailleurs. »

Les établissements associés à l’évolution de la carte des formations

« L’évolution de cette carte des formations ne se fera pas depuis Paris mais au niveau de chaque territoire, de chaque bassin d’emploi, en associant d’abord chaque établissement. »

« Dès les prochaines semaines, nous allons donner à chaque établissement ses taux d’insertion et de poursuite d’étude par formation. Ensuite, avec les Régions, les métropoles, les communes, les départements, l’ensemble des services compétents et les branches professionnelles, un travail sera mené au niveau de chaque établissement pour identifier les formations qu’il faut fermer ou ouvrir. »

« Ces CNR Conseil National de la Refondation locaux doivent regrouper toutes les parties prenantes - les enseignants, les acteurs économiques et les collectivités - pour identifier les leviers d’action, proposer des projets pédagogiques avec le fonds d’innovation qui sera mis à disposition, et proposer une évolution de la carte des formations. Ces propositions seront ensuite examinées sous l’égide du sous-préfet au niveau des bassins d’emploi. Il appartiendra aux Conseil régionaux et à l’État d’ajuster la carte pour s’adapter à l’ensemble des évolutions des compétences requises. »

« Ce travail va commencer dès maintenant, il se poursuivra à l’été et à l’automne 2023 pour pouvoir, d’ici à la fin de l’année, faire évoluer la carte des formations en fonction des réalités territoriales. »

Moyens

« Nous mettrons des moyens via le plan France 2030 pour beaucoup mieux cofinancer avec les Régions la mise à disposition de nouveaux plateaux techniques, former et accompagner les enseignants dont les formations sont fermées et déployer l’innovation (casques de réalité virtuelle…). »

Améliorer l’accompagnement des élèves

Mentorat

« Le mentorat [par un professionnel] est le réseau des élèves qui n’en n’ont pas et qui permet de bénéficier des conseils d’un aîné (conseils de vie et d’organisation). Pour le développer, je sais qu’on peut compter sur les entreprises. Le mentorat doit être universel pour tous les élèves de lycée professionnel », dit Emmanuel Macron.

Il annonce une montée en charge du mentorat à partir de la rentrée 2023 : « 100 % des élèves volontaires des lycées professionnels auront un mentor d’ici à 2025. » 150 000 ont été ainsi accompagnés en 2022, le nombre de « 600 000 en 2025 est tout à fait atteignable ». Cet essor nécessite cependant « une simplification des règles et une mobilisation des règles ».

Année de terminale sur-mesure

« Nous construirons une année de terminale sur-mesure en respectant la finalité du baccalauréat professionnel. Nous donnerons cette souplesse aux établissements et aux enseignants en fonction des projets des élèves : certains veulent obtenir un diplôme et accéder à l’emploi, d’autres veulent poursuivre des études. En fonction de cela, il faut pouvoir donner de la souplesse à l’année de terminale.

  • Pour ceux qui souhaiteront immédiatement s’insérer avec le bac en poche, la durée des stages sera augmentée de 50 %. Ils seront accompagnés par Pôle emploi (demain France Travail) tout au long de leur année scolaire, pour les aider à avoir un contact avec les employeurs potentiels.
  • Les autres auront une période de quatre semaines de cours supplémentaires pour mieux préparer leur entrée en BTS. »

« La révision des modalités du nouveau bac sera effective pour tous les élèves qui entreront en première professionnelle en 2023. »

Les spécialisations complémentaires

« Les spécialisations professionnelles doivent être mises en place : il s’agit des formations complémentaires déployées dans les établissements. Pour qu’un jeune diplômé puisse acquérir une professionnalisation souhaitée par l’entreprise, on voit que le rajeunissement moyen des élèves (car moins de redoublements que par le passé) produit des jeunes “trop jeunes” pour les entreprises. Pour eux, on a besoin d’organiser une année post-bac. Nous allons déployer ces spécialisations professionnelles d’une année. Ces mentions augmentent l’employabilité des jeunes d’au moins 20 points. Elles sont très efficaces car elles correspondent à un besoin local. On a fait sur ces formations complémentaires tout le travail que l’on doit faire sur les formations. »

« Ce qui a été fait au lycée technologique et professionnel Bernard Palissy à Saintes avec la SNCF qui a lancé un partenariat pour les certificats de spécialisation professionnelle en vue d’intégrer ses métiers (accueil des voyageurs, entretien des équipements roulants, transformation des infrastructures du réseau, c’est la bonne approche. »

Les formations en lycée professionnel doivent être le reflet du monde réel

« Les formations en lycée professionnel doivent être le reflet de la réalité en entreprise. Il faut donc créer plus de liens entre le monde éducatif et le monde de l’entreprise. »

Un « bureau des entreprises » sera mis en place à la rentrée 2023 dans chaque lycée professionnel « dirigé, selon les spécialités de l’établissement, par un acteur du marché de l’emploi, ou un enseignant engagé dans la relation école/entreprise. Chaque chef d’établissement sera associé à ce recrutement ». Ce bureau aura pour mission d’accompagner les élèves dans la recherche de stages, de suivre la qualité des stages ou de l’apprentissage, de développer des partenariats en lien avec le chef d’établissement et les enseignants.

Accélérer le recrutement des professeurs associés pour permettre à des professionnels ayant des compétences dans des métiers d’avenir ou très spécifiques (hydraulique, éolien, nucléaire…) d’être recrutés.

Valoriser davantage l’investissement des élèves

« On doit aussi valoriser davantage l’investissement des élèves pour atteindre 100 % d’insertion. Les stages viennent compléter les formations académiques des élèves. Il faut qu’on puisse leur garantir des stages de qualité. les élèves seront d’autant plus motivés qu’ils auront une indemnité de stage progressive ».

Cette indemnité de stage financée par l’État s’élèvera à :

• 50€ par semaine en seconde et 1ère année de CAP

• 75€ par semaine en 1ère et 2e année de CAP

• 100€ par semaine en terminale et 3e année de CAP

Créer des filets de sécurité après le bac

« Les jeunes une fois le bac en poche sont trop livrés à eux-mêmes. Désormais, ils se verront proposer un soutien par un conseiller de France Travail pour avoir toutes les chances de s’insérer au mieux. Cette disposition sera applicable dès la rentrée 2023. »

Un parcours de consolidation permettra aux jeunes de bac pro inscrits en BTS, qui en ressentent le besoin dès la fin du premier trimestre, d’être accompagné et de suivre des cours d’approfondissement « pour obtenir leur BTS dans les meilleures conditions ». « Dès la rentrée de 2023, nous allons expérimenter cet accompagnement avec des enseignants volontaires et spécialement rémunérés. » L’idée est de généraliser cet accompagnement dès 2024.

Emmanuel Macron

Parcours

Présidence de la République (Élysée)
Président de la République
Présidence de la République (Élysée)
Secrétaire général adjoint
Banque Rothschild
Banquier d’affaires puis associé gérant
Inspection générale des finances
Chargé de mission auprès du chef de service
Mission de Jacques Attali pour la « libération de la croissance »
Rapporteur général adjoint
Inspection générale des finances
Inspecteur général

Établissement & diplôme


Fiche n° 28958, créée le 20/02/2018 à 16:56 - MàJ le 12/06/2024 à 14:47

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