Compétences numériques : « donner une impulsion massive » dans l’UE (Commission européenne)
La Commission européenne
• La Commission européenne est, avec le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen, l’une des principales institutions de l’Union européenne
• Instituée par le Traité de Rome de 1957…
entend donner « une impulsion massive en faveur de l’éducation numérique et de la transmission des compétences numériques », le 18/04/2023. Elle adopte deux propositions de recommandations à l’intention du Conseil de l’UE en ce sens.
Il est notamment demandé aux États membres d’élaborer une stratégie nationale unique pour l’éducation et les compétences numériques et assurer un suivi régulier pour combler les lacunes ; et de mettre en place des moyens de renforcer l’acquisition des compétences numériques à l’école, à l’université et au-delà.
Un projet pilote de certificat européen de compétences numériques est également annoncé à cette occasion.
La Commission se tient prête à soutenir la mise en œuvre des deux propositions « en facilitant l’apprentissage mutuel et les échanges entre les États membres et toutes les parties prenantes concernées au moyen d’instruments de l’UE ». Elle promeut aussi l’éducation et les compétences numériques par la coopération « au sein du pôle européen d’éducation numérique et au moyen de financements de l’UE. »
« Nous n’avançons pas assez rapidement » par rapport aux objectifs fixés pour 2030, indique Mariya Gabriel, commissaire européenne en charge de l’éducation « Nous avons les objectifs, la volonté et les fonds. Il est temps de transformer l’ambition en résultats tangibles », ajoute Margrethe Vestager, VP exécutive pour une Europe adaptée à l’ère du numérique.
Renforcer l’engagement en matière d’éducation et de compétences numériques
La Commission adopte les deux propositions de recommandation suivantes :
- Renforcer les principaux facteurs favorisant la réussite de l’éducation et de la formation numériques, à garantir l’accès universel à une éducation et à une formation numériques inclusives et de qualité afin de réduire la fracture numérique.
- Améliorer l’enseignement des compétences numériques, en les transmettant de manière cohérente à tous les niveaux d’éducation et de formation.
Les deux propositions sont fondées sur les conclusions du dialogue structuré sur l’éducation et les compétences numériques, que la Commission a mené avec les États membres de l’UE tout au long de l’année 2022.
L’objectif du dialogue était de renforcer l’engagement en matière d’éducation et de compétences numériques et de contribuer à accélérer les efforts au niveau de l’UE, afin que l’Europe puisse atteindre ses objectifs dans ce domaine à l’horizon 2030.
Combler la fracture numérique
Dans le cadre de la première proposition, les États membres doivent combler la fracture numérique en veillant à ce que chaque école, quelle que soit sa situation géographique ou sa taille, possède une connexion à internet rapide et un équipement adéquat et en quantité suffisante.
Selon la Commission, il est aussi important que les enseignants aient accès à des programmes de mise à niveau numérique pour recevoir le soutien dont ils ont besoin. Pour Mariya Gabriel, on peut compter sur les académies Erasmus+ des enseignants dans ce domaine.
Elle ajoute : « Toutes ces mesures nécessitent une contribution de tous les niveaux de gouvernement, de toutes les parties prenantes, y compris les fournisseurs de technologie. Les États membres sont de plus en plus intéressés par des partenariats public-privé, y compris avec le secteur des technologies de l’éducation afin d’étendre et de renforcer l’écosystème éducatif numérique. »
« Approche gouvernementale holistique »
Margrethe Vestager indique que les propositions de la Commission ont pour but de mettre en place une « approche gouvernementale holistique ».
Mariya Gabriel déclare : « Ce qui nous manque, c’est une approche qui couvre tous ceux qui participent, par le biais des autres ministères et par le biais d’une approche qui soit là au titre de gouvernement entier. Il n’y a pas que le ministère de l’éducation qui peut faire et qui fait des efforts sur les compétences numériques. Il y a aussi le ministère des infrastructures, de l’industrie, du travail. »
Margrethe Vestager ajoute : « Ce n’est pas seulement horizontal au niveau du gouvernement, mais aussi vertical. Ainsi, les structures du gouvernement dans chaque pays doivent être engagées : les municipalités, les autorités régionales, et ce jusqu’au gouvernement national. »
« Fixer des objectifs progressifs et mettre en place des interventions ciblées en faveur de certains groupes prioritaires ou difficiles à atteindre »
Pour améliorer l’enseignement des compétences numériques, les États membres doivent « fixer des objectifs progressifs et mettre en place des interventions ciblées en faveur de certains groupes prioritaires ou difficiles à atteindre », indique la Commission qui les enjoint à :
- commencer l’éducation numérique au niveau de l’accueil de la petite enfance, en offrant aux enfants et aux parents des conseils appropriés et en favorisant l’utilisation d’outils adaptés pour que les plus jeunes puissent connaître les bases et devenir de bons utilisateurs en pleine conscience des dangers et des opportunités de l’emploi de ces outils ;
- faire de l’informatique un élément essentiel des programmes d’étude en primaire et secondaire , avec nécessité d’accélérer le rythme dans les États membres sur ce point ;
- faire en sorte que le développement des compétences numériques et leur mise à jour constante deviennent la norme au niveau des universités : Mariya Gabriel insiste ici sur la pertinence de créer des synergies avec d’autres initiatives de la commission comme l’Institut européen de l’Innovation et de la Technologie, l’EIC, ou Women TechEU ;
- redoubler d’efforts pour créer un vivier d’enseignants spécialisés dans les domaines de l’informatique et des technologies numériques avancées ;
- renforcer la coopération avec le secteur privé.
Un certificat européen de compétences numériques déployé en 2024
Afin de faciliter la reconnaissance de la certification des compétences numériques, le Commission lance un projet pilote de certificat européen de compétences numériques avec plusieurs États membres.
Son but est de « renforcer la confiance dans la certification des compétences numériques et son acceptation dans l’ensemble de l’UE. Cela aidera les individus à obtenir une reconnaissance large, rapide et facile de leurs compétences numériques par les employeurs, les prestataires de formation, etc. »
Les résultats sont attendus pour la fin de l’année 2023 et le certificat définitif sera déployé en 2024.
Un tiers des étudiants n’atteint pas le niveau requis en matière de compétences numériques
Les ambitions de la Commission européenne et des États membres en matière de numérique sont fixés dans la « décennie numérique » et dans le plan d’action d’éducation numérique. D’ici 2030 :
- 80 % des adultes devraient posséder (au moins) des compétences numériques de base,
- 20 millions de spécialistes du numérique employés dont beaucoup seraient des femmes.
Les États membres ont déjà consacré :
- 16,5 Md€ pour l’amélioration de la connectivité,
- près de 23 Md€ pour l’éducation et développement des compétences numériques.
Selon la Commission, ce n’est pas suffisant, car :
-
seule la moitié des Européens possèdent des compétences numériques de base,
-
trois entreprises sur quatre 3 ne trouvent pas d’employé disposant de suffisamment de compétences numériques,
-
il n’y a pas suffisamment de spécialistes du numérique (neuf millions en 2021) et seulement un sur six est une femme,
- un tiers des étudiants n’atteint pas le niveau requis en matière de compétences numériques,
-
il y un besoin de compétences numériques pour des objectifs de société comme la transition verte et l’amélioration des systèmes de santé.
La place de l’IA dans l’éducation
À l’occasion d’une question posée sur la place de l'IA dans l’enseignement, Margrethe Vestager répond que :
• l’UE va s’assurer que la loi sur l’intelligence artificielle soit adoptée pour avoir les bons garde fous par rapport aux différents usages de l’intelligence artificielle ;
• quoique l’on fasse, les étudiants seront confrontés à l’IA dès qu’ils commenceront à travailler ;
• concernant les examens, il faudra en faire certains avec et d’autres sans Chat GPT, les étudiants devant avoir les compétences fondamentales et l’IA devant être selon elle inclue.
Mariya Gabriel rappelle qu’à ce sujet, la Commission avait publié en 2022 les lignes directrices de l’IA et qu’il est du devoir des États membres de les populariser.
Commission européenne
• La Commission européenne est, avec le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen, l’une des principales institutions de l’Union européenne
• Instituée par le Traité de Rome de 1957 (articles 155 à 163), elle est composée d’un commissaire par État membre, soit 28 commissaires
• Présidente : Ursula von der Leyen (depuis 2019, réélue en juillet 2024)
• Contact : Laurence Dierks, service de presse
• Tél. : 01 40 63 38 54
Catégorie : Collectivités
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Fiche n° 5752, créée le 11/09/2017 à 12:58 - MàJ le 27/11/2024 à 17:11