Apprentissage : 720 000 nouveaux contrats en 2023, après 837 000 en 2022 (prévision de l’OFCE)
• On compterait environ 720 000 nouveaux apprentis en 2023 (800 000 dans le PLF) et 2024, soit une baisse de 117 000 par rapport à 2022. Le stock se réduirait alors à 865 000 apprentis en cours de formation au lieu de 980 000 fin 2022 ;
• L’inflation resterait élevée jusqu’à la fin de l’année 2023 oscillant entre 5,5 % et 6,5 %. Elle commencerait à baisser seulement à partir de 2024 pour converger vers les 3 % à la fin de l’année prochaine. Au total, l’inflation mesurée par l’IPC
Indice des prix à la consommation
, augmenterait, en moyenne, de 5,8 % en 2023 et de 3,8 % en 2024 ;
• Le taux de chômage se stabiliserait à 7,2 % au 1er semestre 2023. En revanche, les destructions d’emplois prévues à partir du troisième trimestre 2023 conduiraient à une augmentation du taux de chômage à 7,4 % à la fin de l’année 2023. Celui-ci atteindrait 7,9 % de la population active au quatrième trimestre de l’année 2024 ;
Telles sont quelques-unes des conclusions de l’étude « Perspectives 2023-2024 pour l’économie française » publiée par l’OFCE le 13/04/2023.
L’inflation encore élevée en 2023 ne se réduirait que progressivement en 2024
- Le salaire moyen par tête connaîtrait une hausse nominale de 5,6 % en 2023 et 4,9 % en 2024 (après 5,6 % en 2022) et l’inflation hors énergie devrait croître de 5,9 % en 2023 puis 4,2 %, en 2024 en tenant compte des effets de second tour liés à l’indexation automatique du Smic et de la hausse nominale des salaires (dont l’élasticité sur les prix est estimée à 0,5) ;
- L’inflation resterait élevée jusqu’à la fin de l’année 2023 oscillant entre 5,5 % et 6,5 %. Elle commencerait à baisser seulement à partir de 2024 pour converger vers les 3 % à la fin de l’année prochaine. Au total, l’inflation mesurée par l’IPC Indice des prix à la consommation , augmenterait, en moyenne, de 5,8 % en 2023 et de 3,8 % en 2024 ;
- Face à la hausse des prix, le gouvernement a mis en place une revalorisation anticipée des prestations sociales et de l’indice de la fonction publique à la mi-2022 (respectivement 4 % et 3,5 % en juillet) pour un coût budgétaire global de 10,4 Md€, ainsi qu’un chèque énergie et une aide de rentrée exceptionnels pour un montant de 2,9 milliards (0,2 point de RDB Revenu de base ). Par ailleurs, le Smic a augmenté de 5,5 % entre la fin 2021 et août 2022 ;
- Dans ce contexte, le RDB Revenu de base réel par UC Unité de consommation a baissé de -0,2 % sur l’année 2022. En 2023, l’ajustement attendu sur le marché du travail à partir du second semestre va peser sur la dynamique de la masse salariale et RDB, et ce malgré les revalorisations attendues des alaires nominaux, qui restent néanmoins inférieures à l’inflation mesurée par le déflateur de la consommation.
Vers un ajustement de l’emploi en 2023
- Entre la fin 2019 et le quatrième trimestre 2022, l’emploi salarié marchand a augmenté de 4,6 % alors que la valeur ajoutée marchande n’a crû que de 1,2 %, révélant des pertes de productivité du travail importantes. Ces pertes sont imputables en partie à la baisse de la durée du travail, à l’accroissement des effectifs d’apprentis et aux soutiens publics apportés aux entreprises ;
- La durée du travail devrait retrouver son niveau observé fin 2019. En outre, la réduction de la prime pour l’embauche d’apprentis devrait se traduire par une baisse du stock d’apprentis en 2023 et 2024. Ainsi, l’emploi total diminuerait de 19 000 en glissement annuel en fin d’année 2023, puis de 69 000 fin 2024 ;
- Dès lors, l'OFCE anticipe un ajustement de l’emploi et un retour, fin 2024, de la productivité horaire et apparente du travail à son niveau de 2019. Ce redressement attendu ne permet néanmoins pas de combler l’ouverture du cycle de productivité qui tient compte de l’évolution historique de la tendance de productivité (+0,8 % par an) ;
- Le taux de chômage se stabiliserait à 7,2 % au 1er semestre 2023. En revanche, les destructions d’emplois prévues à partir du troisième trimestre 2023 conduiraient à une augmentation du taux de chômage à 7,4 % à la fin de l’année 2023. Celui-ci atteindrait 7,9 % de la population active au quatrième trimestre de l’année 2024.
Reflux de l’apprentissage
- L’apprentissage a fortement contribué au dynamisme du marché du travail des années récentes. Chaque année, le record d’entrées dans le dispositif a été battu, avec finalement 837 000 entrées en 2022, contre 321 000 en 2018. Fin 2022 on dénombrait 470 000 apprentis de plus que fin 2019 ;
- Le décollage fulgurant de l’apprentissage coïncide avec la création d’une « aide exceptionnelle » à partir de mi-2020 : d’un montant inédit (5 000 € pour un mineur, 8 000 €pour un majeur), celle-ci permet de couvrir 100 % du salaire de la plupart des apprentis pour les employeurs ;
- Pour 2023, l’aide exceptionnelle est fondue dans l’aide unique, dont le montant passe à 6 000 € pour tous, pour la première année du contrat (au lieu d’une aide dégressive sur 3 ans). Le champ très large et non-discriminant de l’aide exceptionnelle est conservé. Ces dispositions reviennent donc sur des points structurants de la réforme de 2018 (ciblage, durée des contrats, montant de la prime) probablement dans l’espoir d’atteindre le million d’entrées. L’aide chute donc de 8 000 à 6 000 € (-25 %) pour les majeurs (81 % des entrées) par rapport à 2022 ;
- Cette nette réduction de l’aide, sans aucune impulsion nouvelle en contrepoint, présage une diminution des entrées en apprentissage : on compterait environ 720 000 nouveaux apprentis en 2023 (800 000 dans le PLF) et 2024, soit une baisse de 117 000 par rapport à 2022. Le stock se réduirait alors à 865 000 apprentis en cours de formation au lieu de 980 000 fin 2022.
Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)
• L’Observatoire français des conjonctures économiques est un organisme indépendant de prévisions, de recherche et d’évaluation des politiques publiques hébergé par la Fondation nationale des sciences politiques
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