Le télétravail : un potentiel d’économies d’énergie sous certaines conditions (étude Ademe-IFPEB)
• L’impact de la non-présence de travailleurs sur site sur les consommations d’électricité (ordinateurs, éclairage…) est négligeable ;
• Les économies d’énergie constatées sont imputables à la sobriété (retarder le démarrage de la saison de chauffe, optimiser la consigne de chauffage à 19°C, réduire le chauffage si le local est inoccupé…) et non au télétravail ;
• Le bilan énergétique global du télétravail est positif, avec des variations selon les sites étudiés ;
• Le potentiel global d’économie d’énergie (sur une journée) se situe entre 20 et 30 % lors d’une fermeture de site de plus de 48 heures.
Tels sont les premiers résultats de l’étude sur le bilan énergétique du télétravail commandée par Agnès Pannier-Runacher
Ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques @ Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques
, ministre de la Transition énergétique. Ils sont rendus publics à l’occasion de la réunion, le 03/04/2023, d’un groupe de travail sur le volet du plan de sobriété énergétique concernant les grandes entreprises.
Cette étude conduite par l’Ademe
• L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), renommée Agence de la transition écologique en 2020, est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC)…
(Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et l’IFPEB (Institut français pour la performance du bâtiment) a consisté à mesurer la consommation d’énergie sur des sites de bureau, au domicile des agents et pour leur transport, dans le but d’évaluer les gains d’énergie quand les bureaux sont fermés ainsi que l’éventuel « effet rebond » de consommation chez les télétravailleurs.
Télétravail : un bilan énergétique global du télétravail positif
Les deux premiers mois de l’expérimentation (novembre et décembre 2022 menée permettent de « conclure que le bilan énergétique global du télétravail est positif, avec des variations selon les sites étudiés ».
Transport
- « Les économies d’énergie sur le transport jouent un rôle clé dans le bilan global. Elles sont fortement dépendantes de la localisation du site et de la distance domicile-travail.
- À Paris, ces distances sont plus courtes et plus fréquemment réalisées à pied, en vélo ou en transport en commun.
- En région, les distances sont plus importantes et la voiture est plus utilisée. L’économie de carburant est donc plus forte.
- L’expérimentation montre qu’en région, les économies d’énergie sont deux à quatre fois plus importantes qu’à Paris. »
Télétravail associé à la fermeture du site ou non
Il ressort de l’étude « un potentiel global entre 20 et 30 % d’économie d’énergie (sur une journée) lors d’une fermeture de site de plus de 48 heures ».
« Dans les bureaux, les résultats sont sensiblement différents selon que le télétravail est associé à la fermeture du site ou non :
- Sans fermeture de site, l’impact de l’absence d’une partie des travailleurs sur site est faible sur les consommations de gaz et d’électricité (chauffage, ordinateurs, éclairage…) ;
- En revanche, la fermeture de site sur une journée génère des économies d’énergie de 25 à 40 % à l’échelle du bâtiment, qui pourraient être optimisées par un travail fin avec les exploitants de chaque site et un protocole de fermeture méthodique.
- Les économies d’énergie sont d’autant plus importantes que le site fermé se caractérise par une faible performance énergétique du bâtiment (kWh/m².an) et une faible densité d’occupation (m²/personne). À ce titre, les bâtiments énergivores et peu occupés sont à prioriser, mais aussi plus généralement les journées avec un faible taux d’occupation. »
« Le télétravail organisé et rationalisé par la fermeture de bâtiments représente donc un potentiel d’économies d’énergie pour les entreprises, d’économies de carburant pour les salariés, mais aussi de gestion des éventuelles tensions sur le réseau électrique. »
Effets du plan de sobriété dans les bureaux
L’expérimentation met en lumière « l’impact des efforts de sobriété menés sur ces sites durant l’automne-hiver 2022 (retarder le démarrage de la saison de chauffe, optimiser la consigne de chauffage à 19°C, réduire le chauffage en cas d’inoccupation…) ».
« Ces efforts ont permis une économie d’énergie de 20 % en moyenne (tous usages confondus) et de 38 % sur le chauffage en novembre et décembre 2022 par rapport aux mêmes mois en 2021 (donnée corrigée des variations climatiques). »
« Les efforts de sobriété sont complémentaires de la fermeture de sites, car ils permettent des économies sur une plus longue période (ensemble de l’hiver). »
Un effet rebond « très faible » dans les logements des télétravailleurs
« L’effet rebond lié à une hausse des consommations d’énergie dans les logements des télétravailleurs est de 1,4kWh sur une journée de télétravail passée chez soi. Cet effet rebond est très limité, particulièrement au regard des gains réalisés sur les déplacements et les bureaux.
Ces premiers résultats seront étudiés plus en détail lors de la poursuite de l’expérimentation, en approfondissant notamment les enseignements en termes de comportements de chauffage des télétravailleurs (si les personnes réduisent le chauffage ou le maintiennent dans leur domicile lorsqu’elles sont au bureau). Au global, sur l’hiver, des économies d’énergie complémentaires seraient ainsi possibles grâce à un meilleur pilotage énergétique, en incitant les Français à baisser la température du chauffage en-dessous de 19°C lorsqu’ils ne sont pas à leur domicile. »
Poursuite de l’expérimentation
La ministre Agnès Pannier-Runacher a demandé la poursuite de l’expérimentation au-delà de l’hiver 2022-2023, et à plus grande échelle. Les résultats de la fin de cet hiver permettront notamment :
- « D’élaborer une méthode généralisable pour mesurer l’impact du télétravail sur les consommations énergétiques d’une organisation ;
- D’affiner les résultats sur les logements (volet comportemental, réduction du chauffage en cas d’inoccupation, etc.) ;
- De préciser les recommandations qui pourraient être données sur l’organisation du télétravail, avec des actions pour mettre en sommeil tout ou partie des bâtiments de bureau, à élaborer avec les exploitants en fonction des caractéristiques des sites et des contraintes de fonctionnement ;
- De préciser les effets rebond sur les mobilités induites complémentaires liées au télétravail ;
- D’analyser les impacts par vecteur énergétique. »
« Une expérimentation qui a vocation à nourrir le dialogue social sur les conditions de travail »
« Avec cette expérimentation, nous mesurons pour la première fois concrètement les économies d’énergie permises par le télétravail en intégrant le possible effet rebond chez les collaborateurs.
Il en ressort qu’au-delà des économies de carburant pour les trajets domicile-bureau, le télétravail réduit significativement la consommation d’électricité et de chauffage s’il permet de réduire les surfaces utilisées.
Cette expérimentation a vocation à être élargie et à nourrir le dialogue social sur les conditions de travail. »
Agnès Pannier-Runacher
Ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques @ Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques
, ministre de la Transition énergétique
Champ de l’expérimentation
La ministre de la Transition énergétique a mis en place une expérimentation de cinq mois (de novembre 2022 à mars 2023) incluant :
• 10 bâtiments des ministères de la Transition énergétique, de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, du secrétariat d’Etat chargé de la Mer, de la Direction générale de l’aviation civile et de l’Ademe, situés en Ile-de-France, Centre-Val-de Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces sites sont répartis dans des contextes (urbain, péri-urbain) et zones climatiques différents.
• Fermeture totale des bureaux sur les 10 sites pendant quatre jours (vendredi et lundi télétravaillés + week-end) à deux reprises : 29/10-01/11/2022 et 30/12-02/01/2023.
• Une centaine d’agents télétravailleurs qui se sont portés volontaires pour partager leurs données de consommation.
• Suivi de la consommation des sites de bureau, du domicile des agents (électricité et gaz) et de leur transport pendant 5 mois (période de chauffe 2022-2023).