Bilan de l’apprentissage en 2022 : « Près de 20 % de contrats de plus qu’en 2021 » (Yves Portelli)

News Tank RH - Paris - Article n°276491 - Publié le
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Yves Portelli Directeur général @ Opco Atlas des services financiers et conseil
, directeur Général d’Atlas, décrypte les tendances et les perspectives de l’alternance. Au programme de cet entretien, sont détaillés :
• Les chiffres-clés de l’apprentissage et du contrat de professionnalisation en 2022,
• L’évolution du taux de rupture des contrats d’alternance,
• Le soutien à l’investissement des CFA et des OFA Organisme de formation par l’apprentissage ,
• La mobilité internationale, etc.


Quel est le bilan de l’alternance en 2022 ? 

En 2022, nous notons une confirmation de la dynamique alternance déjà observée les années précédentes, avec quelques évolutions :

  • Une croissance confirmée de l’apprentissage, avec près de 20 % de contrats de plus qu’en 2021,
  • Une stabilisation des contrats de professionnalisation, qui cette année sont au niveau de 2021, alors que l’on notait une baisse les années précédentes.
  • Finalement, ce sont déjà 110 000 contrats démarrant en 2022 qui ont été reçus par Atlas.

Nous observons, là encore, une certaine continuité, avec une répartition toujours différenciée suivant les contrats :

  • Pour les contrats d’apprentissage, ce sont 60 % des contrats qui sont conclus avec des entreprises de moins de 50 salariés, dont près de 50 % de moins de 11 salariés, signe de la forte représentation de ces entreprises parmi les recruteurs en alternance.
  • Pour les contrats de professionnalisation, c’est l’inverse avec 60 % de contrats signés par des entreprises de plus de 300 salariés ; on note en particulier la croissance du secteur de l’assurance.

Les contrats signés par les entreprises d’Atlas restent orientés vers les formations du supérieur, à près de 50 % pour les CAPP (contrats d’apprentissage) et près de 60 % pour les CPRO (contrats de professionnalisation).

En 2021, le taux de rupture des contrats d’alternance était supérieur à 10 %, un taux inférieur à la moyenne nationale qui était de 29 %. Quelle est l’évolution de ce taux en 2022 ?

110 000 contrats démarrant en 2022 reçus par Atlas. »

 Le taux de rupture au niveau global, pour tous les secteurs, semble être en progression puisque les études de la DARES ont amené à réviser l’évaluation du stock de contrats. Nous avons souhaité analyser plus en détail les ruptures de contrat, afin d’identifier les points de vigilance qui nécessitent une action de prévention.

Parmi les contrats signés en 2020, le taux est de l’ordre de 11 à 12 %. Nous avons renouvelé la mesure pour les contrats signés en 2021, et le taux de rupture est actuellement de 14.8 %. Précisons qu’il s’agit là d’un taux brut, qui ne prend pas en compte les poursuites de parcours à la suite de la signature d’un nouveau contrat, nous sommes en train de travailler sur l’identification de ces poursuites pour préciser la réalité des parcours.

Comment l’analysez-vous ?

Nous avons pu identifier des ruptures plus fréquentes sur certaines formations (notamment sur les BTS, pour lesquels l’orientation est généralement moins assurée), sur certaines typologies d’entreprise, etc. Nous allons maintenant proposer à notre gouvernance un plan d’action global pour contribuer à réduire ces ruptures en nous adressant aux alternants comme aux entreprises et aux CFA. Ce plan d’action s’intègre dans la démarche globale d’amélioration des parcours qui doit nécessairement accompagner le développement quantitatif de l’alternance.

Quel est le taux global de croissance de l’investissement dans l’alternance par rapport à 2021 ?

Atlas soutient 41 projets, pour un total de 9M€. »

 En 2022, nous avons fortement augmenté notre soutien à l’investissement des CFA et des OFA. Par l’intermédiaire de notre 4ème appel à projets, Atlas soutient 41 projets, pour un total de 9M€. Cet effort important matérialise l’implication d’Atlas dans l’amélioration de l’offre de formation en alternance, à travers des projets d’ampleur.

Cette démarche se prolonge en 2023 puisque nous avons publié début janvier notre appel à projets 2023, et nous poursuivons nos échanges avec les conseils régionaux pour expérimenter des démarches de co-investissement dans les projets d’intérêt territorial.

La stratégie en matière d’alternance est-elle en adéquation avec les défis qui se présentent aux entreprises des secteurs d’Atlas en termes de recrutement et d’évolution des compétences ?

Les entreprises de nos secteurs sont confrontées à des besoins importants de recrutement, doublés d’une nécessaire montée en compétences liées aux transformations de l’économie. Pour y faire face, l’alternance représente une ressource essentielle, que mobilisent de plus en plus d’entreprises. Pour les accompagner dans cette démarche, nous avons déjà mis en place différents services qui visent tous à faciliter le recours à l’alternance.

Nous poursuivons cette démarche avec une nouvelle série de projets en vue de permettre un recrutement toujours plus simple, qu’il s’agisse d’identifier les opportunités de chaque dispositif, de trouver le bon candidat et une offre de formation adaptée, ou d’établir et transmettre son contrat. Couplés au renforcement de nos actions de promotion des métiers, ces multiples projets doivent permettre d’installer le « réflexe alternance ».

Nous couplons ces services à la sécurisation des parcours, que ce soit à travers l’appui au tutorat, l’appui au développement de nouvelles modalités d’accompagnement par les CFA et l’échange de bonnes pratiques entre les membres du réseau CFAtlas.

La mobilité internationale tend-elle à se développer auprès des jeunes alternants ?

La mobilité internationale connaît effectivement une reprise, à l’issue de la crise sanitaire. Elle correspond à une nécessité pour de multiples formations de nos secteurs, mais également à une attente des alternants pour qui elle fait partie des étapes normales d’un parcours. Toutefois, son déploiement pourra être renforcé avec quelques évolutions réglementaires, qui pourraient avoir lieu dans le cadre de projets législatifs en cours.

Cela correspond aux attentes d’Atlas qui soutient depuis le début la mobilité des alternants quelle que soit la branche de rattachement de leur entreprise, et quel que soit le dispositif (apprentissage ou professionnalisation).

Quelles sont les perspectives en matière d’alternance en 2023 ?

Nous voyons une poursuite de la croissance des effectifs d’alternants, et sommes pleinement mobilisés pour contribuer à l’atteinte de l’objectif d’un million d’alternants d’ici 2027.

Suivi de l’alternance : La première évaluation très positive sera renouvelée tous les 6 mois. »

La prolongation des aides au recrutement en alternance, pour toutes les entreprises, est un appui pour soutenir cette croissance. Même si la question de la prise en charge financière des contrats et de sa régulation représente encore un point de questionnement, nous sommes relativement confiants pour l’année 2023, à condition de mener à bien les chantiers d’amélioration de la qualité des parcours afin de pérenniser le recours à l’alternance.

Les bénéficies de l’alternance sont de plus en plus reconnus par l’ensemble des acteurs. Atlas a souhaité installer un processus de suivi des effets de cette alternance, via l’interrogation systématique et régulière des alternants. Le premier épisode de cette série de mesure vient d’être réalisé et confirme l’impact des parcours en alternance dans les secteurs d’Atlas, tant en termes d’accès à l’emploi (+85 % à 6 mois) que de réussite aux examens (94 %) ou de satisfaction quant au déroulement en entreprise et en centre de formation.

Cette première évaluation très positive sera renouvelée tous les 6 mois, et les axes de progrès en termes de difficultés rencontrées vont également nourrir la réflexion sur les prochaines actions d’Atlas.

Yves Portelli

Parcours

Opco Atlas des services financiers et conseil
Directeur général
CCI Paris Île-de-France
Directeur général adjoint en charge de l’enseignement, de la recherche et de la formation
Gobelins - École de l’image
Directeur
CCI Paris Île-de-France
Directeur des relations internationales de l’enseignement
CCI Paris Île-de-France
Adjoint au directeur de l’enseignement,

Établissement & diplôme

ESCP Business School (ESCP)
Mastère spécialisé, marketing et communication
Sciences Po
Diplôme, service public
Faculté des Lettres de Sorbonne Université
Maîtrise d’histoire

Fiche n° 36151, créée le 28/08/2019 à 11:51 - MàJ le 20/02/2020 à 17:12

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