IA : « Il faut une transformation profonde des entreprises » (Cercle de la Transformation du Travail)

News Tank RH - Paris - Actualité n°395300 - Publié le

« L’intégration de l’IA Intelligence artificielle dans le monde du travail exige une transformation profonde des entreprises, allant bien au-delà d’une simple adoption d’outils technologiques. Cette révolution nécessite l’engagement de l’ensemble du corps social de l’entreprise, impliquant des changements significatifs dans les politiques RH, le management et la stratégie globale, avec un accent particulier sur le passage d’un usage individuel à un usage collectif de l’IAG », indique l’Executive summary de l’étude du Cercle de la Transformation du Travail consultée par News Tank le 16/04/2025.

« La réussite de cette transition repose sur un équilibre délicat entre innovation rapide et prise en compte des préoccupations des salariés, afin de maintenir leur confiance et d’éviter un rejet de l’IA. »

Le Cercle de la Transformation du Travail a pour ambition de poser un regard prospectif et structurant sur les grandes questions qui ont un impact sur l’organisation du travail avec un triple angle de vue : travail, emploi et compétences.


Les constats

  • « L’IA est là, au sein des entreprises, avec une grande majorité des utilisations de l’IA initiée par les salariés eux-mêmes, souvent de manière non officielle ou “clandestine”, sous une forme de “Shadow IA”. Il n’est plus temps de se demander s’il faut y aller, mais comment le faire.
  • Les utilisateurs de l’IA l’apprécient, car elle leur fait gagner du temps. C’est une IA “opportunité”, au service de l’efficacité individuelle. Les non-utilisateurs de l’IA sont de leur côté beaucoup plus méfiants vis-à-vis de l’IA.
  • L’IA a, pour l’instant, un impact limité sur les effectifs et la productivité, quand bien même elle est implémentée dans des domaines aussi divers que la R&D, la relation client, la maintenance, chez les juristes ou les consultants juniors.
  • Cet impact limité est lié au fait que :
    • l’IA est utilisée à date de manière essentiellement individuelle et n’est pas encore intégrée dans les processus métiers ;
    • les grandes entreprises en sont encore au stade de l’expérimentation et des cas d’usage avec 6 % d’entre elles qui ont effectué un déploiement d’envergure ;
    • moins d’un tiers des PME a commencé à avancer sur le sujet ;
    • les ruptures les plus impactantes de l’IA (les agents IA notamment) sont en cours de préparation.
  • Cette phase de découverte touche à sa fin : en 2025, l’heure des choix arrive pour l’IA au travail. Trois facteurs nous semblent annoncer l’ampleur et l’imminence de la transformation :
    • après leurs phases d’expérimentation, les grandes entreprises vont accélérer le déploiement de l’IA poussant leurs concurrents à les suivre ;
    • les développements technologiques de l’IA permettront de prendre en charge des tâches de plus en plus complexes ;
    • l’IA représente une opportunité pour anticiper un choc démographique et répondre à un gap criant de compétences. »

Les recommandations

« Les entreprises doivent adopter une approche agile, capable de s’adapter aux évolutions rapides de la technologie, tout en impliquant activement leurs collaborateurs dans cette transformation pour façonner collectivement et de manière réfléchie l’avenir de l’IA au travail », selon le Cercle de la Transformation du Travail.

Il indique plusieurs recommandations.

Pour une intégration plus stratégique et plus collective de l’IA :

  • « Co construire les cas d’usage avec les utilisateurs ;
  • Acculturer les collaborateurs pour les embarquer ;
  • Prioriser les déploiements sur un nombre limité de cas avec des moyens significatifs ;
  • Mettre en place un dialogue social technologique ouvert et itératif. »

Pour reconfigurer les politiques RH et la gestion des compétences :

  • « Développer une approche stratégique des emplois et des compétences ;
  • Tirer tout le potentiel de la personnalisation que permet l’IA en matière de formation et de parcours professionnel ;
  • Adapter de manière volontariste et continue les compétences des salariés au travers de démarches massives d’upskilling/reskilling. »

Pour créer la confiance autour d’une IA au service de l’amélioration de la qualité du travail :

  • « Conserver pouvoir décisionnaire et autonomie pour garantir l’intérêt au travail des salariés ;
  • Organiser le “tuilage” dans le temps entre utilisateurs et les IA cœur de métier pour créer la confiance dans les recommandations d’une IA explicable. »

Pour intégrer les défis moyen terme :

  • « Investir massivement dans les compétences comportementales distinctives ;
  • Développer une IA frugale pour limiter l’empreinte écologique de l’IA ;
  • Répondre aux enjeux de souveraineté et de sécurité ;
  • Développer une IA inclusive ;
  • Améliorer le partage de la valeur issue de l’IA. »