Alternance : « Un tremplin pour l’autonomie résidentielle des jeunes » (Céreq)

News Tank RH - Paris - Actualité n°393912 - Publié le
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33 % des alternants du secondaire ont quitté le domicile familial, contre 23 % des jeunes issus de la voie scolaire, d’après une étude publiée par le Céreq • Établissement public qui dépend du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministère du Travail.• Création : 1971• Missions :- Construire des… le 20/03/2025.

Pour les CAP, ces proportions sont respectivement de 31 % et 26 %. Cette tendance est encore plus marquée pour les bacheliers professionnels (39 % pour les alternants contre 22 % pour la voie scolaire). A contrario, au niveau bac +2, la voie de formation apparaît neutre sur la décohabitation pendant la dernière année de formation.

À l’entrée dans la vie active, l’autonomie résidentielle des jeunes recule. Ils ne sont plus que 26 % à occuper un logement autonome contre 36 % avant leur sortie de formation. Ce recul s’explique principalement par le retour au domicile parental des jeunes en internat ou cité universitaire. Pour autant, les alternants ont été moins enclins à revenir chez leurs parents, 39 % contre 52 % pour les scolaires.

Cet effet du passage par une formation en alternance sur la décohabitation s’avère durable : trois ans après la sortie de formation, l’écart sur l’autonomie résidentielle entre les alternants et les scolaires est de 11 points pour les sortants du secondaire et de 5 points pour ceux issus du supérieur.


Sortants du secondaire : les alternants décohabitent plus, ou auraient souhaité le faire

  • Pour les sortants du secondaire, avoir suivi une formation en alternance est associé à une décohabitation plus fréquente, celle-ci pouvant être à la fois contrainte par la localisation de la formation et de l’entreprise et rendue possible par la rémunération qu’offre le contrat de travail. Ainsi, parmi ces jeunes sortant du secondaire, 33 % de ceux formés en apprentissage ou en contrat de professionnalisation n’habitaient pas chez leurs parents lors de leur dernière année d’étude, mais seulement 23 % de ceux ayant suivi la voie scolaire. L’écart est encore plus prononcé pour les jeunes sortis après un bac professionnel, les alternants étant 39 % à avoir décohabité contre seulement 22 % des scolaires.
  • La décohabitation pendant les études est à la fois plus fréquente chez les alternants du secondaire que chez les scolaires, mais aussi plus souvent souhaitée, sans succès. Ainsi, 17 % des alternants non-décohabitants auraient souhaité quitter le domicile parental pendant leur dernière année d’étude contre 11 % des jeunes de la voie scolaire, l’écart se retrouvant aussi bien parmi les sortants de niveau CAP (4 points) que parmi ceux de niveau bac (7 points).

L’alternance : un signal d’autonomisation durable

  • Comme pour la décohabitation pendant les études, l’autonomie résidentielle en tout début de vie active est moins fréquente parmi les jeunes sortant du secondaire que parmi les sortants du supérieur (18 % vs 39 %). Elle concerne également davantage les anciens alternants (33 %) que les sortants de la voie scolaire (23 %), et est plus fréquente pour les bacheliers professionnels ayant terminé leur formation par alternance que pour ceux issus de la voie scolaire (30 % contre 13 %).
  • Parmi ceux qui avaient décohabité pendant leurs études, les alternants ont été moins enclins que les scolaires à revenir au domicile familial lors du passage à la vie active (39 % contre 52 %). Ce résultat s’observe dans le secondaire comme dans le supérieur.
  • Avec le temps, la part de jeunes occupant un logement distinct du domicile parental augmente, atteignant 51 % des sortants d’une formation professionnelle trois ans après la fin des études. Le clivage selon le niveau d’étude atteint demeure : quatre jeunes sur dix sortis du secondaire font cette expérience contre près de sept jeunes sur dix issus du supérieur. À cette date, un écart entre les alternants et les scolaires persiste en faveur des premiers, atteignant 11 points parmi les sortants du secondaire, 5 points parmi ceux du supérieur.
  • Si la décohabitation pendant les études renforce l’autonomisation trois ans après la fin des études pour les jeunes issus de la voie scolaire (70 % contre 37 %), les proportions sont respectivement de 73 % et 46 % pour les alternants, soulignant le rôle amplificateur de l’alternance sur l’autonomisation résidentielle, particulièrement pour les bacheliers professionnels.

« L’alternance participe à la construction de la vie d’adulte en accélérant la prise d’un logement autonome, l’effet étant nettement supérieur pour les sortants de l’enseignement secondaire, qui ont moins l’occasion de décohabiter que les étudiants entrés dans l’enseignement supérieur. En plus d’un mode particulier de formation à visée professionnelle, l’alternance peut être perçue plus largement comme un facteur d’émancipation pour les jeunes entrant dans la vie active. L’accès à l’autonomie, par l’intermédiaire de l’apprentissage, ou d’autres moyens, est essentiel pour la confiance en l’avenir des jeunes et leur niveau de satisfaction par rapport à leur vie », indique le Céreq.

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