« Les assureurs ont géré 13 millions de nouveaux sinistres en 2024 » (F. Lustman, France Assureurs)
« Les assureurs ont géré 13 millions de nouveaux sinistres, soit un toutes les deux secondes, dont 64 % en assurance automobile, 28 % en habitation et 8 % en assurance des entreprises, en 2024 », déclare Florence Lustman
Présidente @ France Assureurs
, présidente de France Assureurs, le 26/03/2025.
« Le coût des événements naturels en France en 2024 atteint 5 Md€, faisant de cette année la neuvième la plus coûteuse pour la profession. En 20 ans, les indemnisations des dégâts des eaux ont augmenté de 134 % du fait de la hausse de la fréquence et du coût moyen des sinistres. Elles représentent le premier poste de sinistres en 2024 en assurance habitation, néanmoins compensées par une moindre sinistralité pour les garanties tempêtes, grêle, neige, incendie et vol. Les montants des sinistres en assurances des professionnels et des entreprises ont augmenté de 9 % en 2024. La charge des sinistres graves est en hausse de + 64 % par rapport à la moyenne 2014-2022, notamment en raison des émeutes en Nouvelle-Calédonie qui ont coûté 945 M€ au total », indique Florence Lustman.
« Plus que jamais, les Français vivent dans une “société du risque”, comme l’illustre la 8e édition de notre cartographie prospective des risques de l’assurance, élaborée par 200 experts de l’assurance. Elle révèle, à un horizon de cinq ans, une croissance généralisée des risques, en fréquence comme en sévérité. Pour les Français, le sentiment de résilience post-Covid a laissé la place, cinq ans après, à un sentiment de grande vulnérabilité. Le risque de guerre inquiète les deux tiers d’entre eux, contre la moitié en 2024. 68 % d’entre eux estiment qu’il pourrait y avoir des difficultés à l’avenir pour assurer les risques climatiques, de cybercriminalité ou de dépendance liée à l’âge, soit + 15 points de pourcentage depuis 2023. À titre personnel, ils souhaiteraient s’assurer en priorité contre le risque de dépendance. »
Florence Lustman revient sur les chiffres et résultats de France Assureurs pour l’année 2024.
« Plus que jamais, les Français vivent dans une société du risque » (Florence Lustman)
« Nous retenons de l’année 2024, trois faits marquants :
D’abord, la dégradation de la situation géopolitique, avec des conflits qui se sont généralisés et intensifiés dans le monde entier. C’est désormais une personne sur huit dans le monde qui est exposée à un conflit. L’année 2024, c’est aussi la reconfiguration des blocs de puissance entre les États-Unis, la Chine, la Russie, et une reconfiguration dont l’Europe pourrait même être la grande perdante au moment où elle se fragmente toujours davantage et compte toujours plus d’eurosceptiques au sein du Parlement européen.
Fragmentation à l’œuvre également en France avec dorénavant 11 groupes parlementaires, du jamais vu depuis la Ve République. La France, c’est aussi une dissolution inédite depuis 1997, une France sans budget au 31/12/2024, du jamais vu depuis 45 ans.
Le deuxième fait marquant de l’année 2024, c’est la situation économique, avec une croissance de la zone euro à 0,9 %, très inférieure à celle des États-Unis et de la Chine. Les économies européennes demeurent dans une situation budgétaire dégradée, tout spécialement en France, où l’instabilité politique, conjuguée au dérapage budgétaire, a entraîné une chute des marchés et un écartement d’esprit. Le CAC 40 a ainsi reculé de 2,2 % sur l’année, tandis que les autres places boursières terminaient en territoire positif. Parallèlement, le taux de notre emprunt à 10 ans s’est dangereusement rapproché de celui de la Grèce.
Le troisième fait marquant, c’est bien sûr le climat. Le total des pertes économiques des événements climatiques mondiaux en 2024 est estimé à 310 Md€, dont 135 Md€ pour les dommages assurés. Des pertes qui augmentent chaque année d’environ 5 à 7 % sur les dix dernières années. »
« L’assurance, ancrée dans les territoires, est une force stabilisatrice et protectrice »
« 20 600 personnes ont été recrutées dans les entreprises d’assurance en 2023, un chiffre qui compense les départs à la retraite. Les effectifs ont augmenté 9 % en cinq ans. Au total, ce sont plus de 300 000 professionnels de l’assurance sur l’ensemble du territoire.
En 2024, les assureurs ont géré 13 millions de nouveaux sinistres, soit un toutes les deux secondes, dont 64 % en assurance automobile, 28 % en habitation et 8 % en assurance des entreprises. »
« Le coût des événements naturels atteint 5 Md€ en 2024 »
« Le coût des événements naturels en France en 2024 atteint 5 Md€, faisant de cette année la 9e la plus coûteuse pour la profession. Au total, les inondations qui ont frappé le Nord et le Pas-de-Calais entre novembre 2023 et janvier 2024 ont coûté 430 M€. En l’espace de 13 mois, les îles françaises d’Outre-mer ont été frappées par trois cyclones (les cyclones Belal puis Garance à La Réunion et le cyclone Chido à Mayotte) pour un coût cumulé de près d’1 Md€. Les dommages causés par les tempêtes Kirk et Leslie et les épisodes cévenols et méditerranéens à l’automne de l’année 2024 s’élèvent à 785 M€.
En assurance habitation, avec une année 2024 la plus pluvieuse et la moins ensoleillée depuis plus de 20 ans sur le territoire métropolitain, les dégâts des eaux ont explosé dans les régions avec les plus forts excédents pluviométriques, ces derniers faisant courir un risque fort de retrait-gonflement des argiles en cas de forte sécheresse durant l’été 2025. En 20 ans, les indemnisations des dégâts des eaux ont augmenté de 134 % du fait de la hausse de la fréquence et du coût moyen des sinistres. Elles représentent le premier poste de sinistres en 2024 en assurance habitation, néanmoins compensées par une moindre sinistralité pour les garanties tempêtes, grêle, neige, incendie et vol. »
« Les montants des sinistres en assurances des professionnels et des entreprises ont augmenté de 9 % en 2024 »
« La charge des sinistres graves est en hausse de 64 % par rapport à la moyenne 2014-2022, notamment en raison des émeutes en Nouvelle-Calédonie qui ont coûté 945 M€ au total. Le nombre de contrats cyber progresse de 23 %. Par ailleurs, près de la moitié des entreprises françaises ont constaté au moins une cyber attaque en 2024, avec un impact sur leur activité pour les deux tiers d’entre elles. »
« Les assureurs alertent les pouvoirs publics sur leur exposition croissante aux violences urbaines et aux risques climatiques »
« Si le nombre de contrats d’assurance des collectivités locales est resté stable en 2024, les assureurs alertent les pouvoirs publics sur leur exposition croissante aux violences urbaines et aux risques climatiques. Plusieurs missions se sont penchées sur cette question et convergent vers des solutions auxquelles France Assureurs contribue en travaillant avec les pouvoirs publics, par exemple dans le cadre du PNACC Plan national d’adaptation au changement climatique 3 et avec l’Association des Maires de France. »
« Les coûts moyens de réparation en assurance automobile subissent une très forte inflation »
« En assurance automobile, les coûts moyens de réparation subissent une très forte inflation depuis cinq ans. Par exemple, le coût moyen des optiques de phares augmente de 70 % en quatre ans. Les assureurs proposent d’accélérer le développement des filières de réemploi, car les pièces recyclées ne représentent aujourd’hui que 5,3 % des pièces remplacées. Ils proposent également de réglementer les barèmes de capitalisation pour harmoniser les indemnisations des victimes de dommages corporels, ces barèmes n’ayant pas été revus depuis le vote de la loi Badinter en 1985. »
« La sinistralité agricole a atteint 794 M€ en 2024 »
« Entre pluviométrie excédentaire et faiblesse de l’ensoleillement, la sinistralité agricole a atteint 794 M€ en 2024. Les surfaces assurées progressent légèrement (+ 0,5 %), consolidant la croissance enregistrée en 2023 (+ 37 %). Les assureurs sont en attente de l’avis de l’Autorité de la Concurrence sur la mise en place du groupement de co-réassurance. »
« 96 % des Français sont couverts par une complémentaire santé »
« 96 % des Français sont couverts par une complémentaire santé. Pour la première fois, leur résultat technique a été déficitaire en 2023, selon la Drees Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques .
Cinq mesures les ont impactés pour près d’1 Md€ en 2024, soit 3 % des prestations, dont la principale concerne le transfert de dépenses sur les soins dentaires. La revalorisation des consultations des médecins va leur coûter 290 M€, en 2025. La hausse des dépenses de santé conjuguée à une dérive observée ces dernières années et aux mesures nouvelles a un impact de + 7,3 % sur les prestations.
À la dérive des dépenses de santé s’ajoute celle de l’absentéisme : en 2024, le nombre de jours d’arrêts de travail est resté supérieur de 12 % au niveau tendanciel des années pré-Covid.
Au total, en 2024 les prestations sont en hausse de + 10 % en santé et + 24 % en prévoyance. Ceci s’explique par les effets du vieillissement de la population, du 100 % santé, de la fraude mais aussi de la dérive des arrêts de travail. Pour 2025, le surcoût du désengagement de la sécurité sociale sur les indemnités journalières est estimé à 800 M€ en prévoyance pour les assureurs. »
« L’encours de l’assurance vie a dépassé pour la première fois le seuil des 2 000 Md€ »
« À la fin du mois de janvier 2025, l’encours de l’assurance vie a dépassé pour la première fois le seuil des 2 000 Md€. Il y a en France près de 40 % des ménages détenteurs et 40 millions de bénéficiaires. En 2024, son rendement moyen a atteint 3 %, bénéficiant de la performance de + 4,1 % des supports en unités de compte et supérieur d’un point de pourcentage à l’inflation. Le PER (Plan d’épargne retraite) assurantiel compte déjà près de 7 millions d’assurés en cinq ans et enregistre une collecte nette de près de 10 Md€ en 2024. Près de 30 % des nouveaux adhérents d’un PER individuel ont moins de 40 ans, un signe de son potentiel pour développer la retraite supplémentaire en France, qui reste encore très marginale (2 % des prestations totales, soit le pourcentage le plus faible des pays de POCDE). »
« L’assurance est un poumon de l’économie européenne »
« Les assureurs français investissent à 80 % en France et dans les pays de la zone euro. En parallèle, la France est le premier pays destinataire, à hauteur de 26 %, des 8 000 Md€ d’investissements des assureurs européens, soit l’équivalent de 53 % du PIB de la zone euro.
Les investissements des assureurs français ont progressé de 2,4 % en 2024, pour atteindre 2 609 Md€ au total. Près des deux tiers financent les entreprises : 24 % en actions, 34 % en obligations et 5 % en immobilier. 618 Md€, soit 24 % du total, sont investis en titres d’administrations publiques. La part de l’investissement dans les entreprises a augmenté de 12 points de pourcentage en 20 ans. Le secteur de la défense accueille au total 20 Md€ d’investissements des assureurs. Enfin, près de 16 Md€ ont été investis grâce à des programmes de place pour soutenir l’économie française.
Face au dérèglement climatique, les assureurs contribuent au financement de l’économie bas carbone : en quatre ans, la part des investissements verts des assureurs est passée de 3,9 % à 8,3 % de l’ensemble des actifs gérés. Ils détiennent 22,6 % des OAT (obligations souveraines vertes), soit 13,2 Md€, contre 11 % de l’ensemble des OAT françaises. Enfin, les assureurs terminent l’année avec un ratio de solvabilité plus de deux fois supérieur aux exigences réglementaires. »
Parcours
Présidente
Directrice financière
Inspectrice générale
Inspectrice générale des finances en charge du pilotage interministériel du plan Alzheimer
Inspectrice générale des finances
Secrétaire générale de la commission de contrôle du corps de contrôle des assurances
Commissaire contrôleur des assurances
Établissement & diplôme
M2 - Economics & Finance
Fiche n° 35819, créée le 05/07/2019 à 10:48 - MàJ le 01/04/2025 à 17:31
France Assureurs
• Organisme de représentation professionnelle des entreprises d’assurance en France
• Création : juillet 2016
• Représente 254 sociétés
• Missions :
- Préserver l’ensemble du champ économique et social en relation avec les activités assurantielles
- Représenter l’assurance auprès des pouvoirs publics nationaux et internationaux, des institutions et des autorités administratives ou de place
- Offrir un lieu de concertation et d’analyse des questions financières, techniques ou juridiques
- Fournir les données statistiques essentielles de la profession
- Informer le public et les médias
- Promouvoir les actions de prévention
- Promouvoir la place de l’assurance dans le monde académique et la formation
• Présidente : Florence Lustman
• Directeur général : Paul Esmein
• Secrétaire général : Grégory Gaudet
• Contact : Jean-Baptiste Mounier, Relations Médias
• Tél. : 06 76 52 26 55
Catégorie : Syndicats Patronaux
Adresse du siège
26 boulevard Haussmann75009 Paris France
Fiche n° 5002, créée le 09/05/2017 à 11:46 - MàJ le 01/04/2025 à 18:12